25. Pardonne-moi
Ecrit par SSS
……….dans la peau de Yani Balka………
C'est vraiment à contrecoeur que je me suis réveillée à 6h pour aller au boulot. Mon chéri dormait encore à poings fermés. J'ai fait tout mon possible pour faire le moins de bruits possible. J'aurais bien aimé ronfler encore mais j’avais trop de choses à faire.
La priorité était d'envoyer la fameuse enveloppe promise à Eugenio. Je dois avouer que je me suis posée mille et une questions avant de l’envoyer : est-ce que Max serait d'accord ? Est-ce que Eugenio va y croire ? Quelle sera sa réaction après ça ? Va-t-il vouloir revenir dans ma vie à nouveau ? Mais je ne pouvais quand même pas laisser Eugenio continuer à m'accuser comme s'il était lui-même saint. Et puis je lui avait promis donc j'assume pleinement.
J’appelle Max vers 8h30 histoire de savoir s'il est déjà parti au boulot.
- Moi : Allô bb. Ça va ?
- Lui : Comment ça pourrait ne pas aller ? Je vais super bien et toi ?
- Moi : Ça va. Tu t'es bien réveillé ce matin j’espère ?
- Lui : Non. Tu m'as abandonné à moi-même et tu es partie au boulot. Et j'ai pleuré comme un bébé, te cherchant dans toute la maison.
- Moi : (rire) mais non gros bébé. Je devais aller tôt au boulot aujourd’hui. Je ne voulais juste pas te déranger, tu étais tellement mignon quand tu dormais.
- Lui : T’inquiète j'avais compris. Moi je suis en route pour le boulot, un gros contrat aujourd’hui. C’est le Premier Ministre qui veut acheter un immeuble de 4 étages dans le centre-ville. Grosse grosse commission pour moi donc si ça marche.
- Moi : Waoh c'est un gros morceau ça. Mais je te fais confiance, t'es un winner.
- Lui : Merci chérie. Souhaite moi bonne chance.
- Moi : Bonne chance bb. Mais t’en as même pas besoin, tu es né avec.
- Lui : Ça va se vérifier tout à l'heure ça. Merci et gros bisou. Je t'aime.
- Moi : Je t'aime aussi, bisou.
Je suis fière de Maxime. Il se bat et est travailleur. Dieu le lui rend bien, il a une situation financière enviable. Et il est un véritable rayon de soleil, un concentré de bonheur. Ma matinée est ensoleillée, je me sent légère. Quelque part il y a quelqu'un qui m'aime, pour qui je compte vraiment. Cette sensation m'avait manqué.
J'appelle ensuite ma mère pour avoir de ses nouvelles mais elle ne décroche pas, à plusieurs reprises. Oh que suis-je bête ! Il fait encore nuit à Ontario, et ma mère avec le temps n'entend plus rien quand elle dort, même si sa chambre s'écroulait sur sa tête. Je dépose le téléphone et je me remet au taff.
Quelques minutes plus tard, mon téléphone se met à vibrer. C’est un numéro inconnu. J’hésite un peu mais je finis par décrocher, on ne sait jamais.
- Moi : Allô ? C'est qui s’il vous plaît ? Parlez vite, je suis un peu occupée.
- Yani. Bonjour. Comment va-tu ?
J'entends mal ou quoi ? C’est bien Eugenio à l'appareil ? En cinq années je n'ai jamais reçu d'appel venant de lui. Et maintenant qu’il a eu les preuves de sa monumentale erreur, il se souvient que j'ai un numéro. Seigneur donne la force de rester calme et de me conduire de façon respectueuse envers ceux qui m'ont fait du mal tout en ayant du caractère.
- Moi : Eugenio ? Quelle agréable surprise ce beau matin. Je vais super bien et toi ?
- Lui : Yani….j'ai reçu ton enveloppe.
- Moi : Bien. Et ?
- Lui : J'ai examiné….j'ai examiné ce qu'elle contenait.
- Moi : Cool. C'est tout ? Parce-que je suis occupée.
- Lui : Il faut qu'on parle Yani, s'il te plaît.
- Moi : Parler ? Parler de quoi ?
- Lui : De ce qui s'est passé il y a cinq ans. Je sais que tu n'a pas très envie qu'on se revoit mais je t'en supplie, je veux qu’on mette les choses au clair. Il y a eu beaucoup de malentendus entre nous, j'ai fait beaucoup de gaffes et je tiens à vraiment m'excuser auprès de toi personnellement.
- Moi : Écoute Eugenio. Les preuves que je t’ai montré éclaircissent tout déjà. Tu as tout compris maintenant, et je pense que la vérité est assez claire dans ton esprit. Je sais pas de quoi on doit encore parler. Ton appel montre que tu as des remords, et ça c'est déjà très bien. Donc aucune discussion n'est nécessaire, franchement. Elle ne servirait qu’à raviver de vieilles plaies déjà cicatrisées. Moi je n’ai plus rien à te dire en tout cas.
- Lui : Je comprends parfaitement. Mais je t'en supplie, j'y tiens vraiment. Je ne le mérite sûrement pas mais accorde moi cette dernière faveur. Après ça, tu peux faire ce que tu veux. Mais s'il te plaît Yani, ne me laisse pas ainsi, j'ai besoin de te parler.
Humm c'est vraiment Eugenio qui parle comme ça ? Hey l'être humain ! Avec quelques photos, une vidéo, des enregistrements, je l'ai mis au pied du mûr et son discours a complètement changé. Je suis en position de force et j'ai la possibilité de le tourner comme je veux. En plus je connais bien Eugenio ; au-delà de son arrogance et de son impulsivité, il est très très sensible. Mais à quoi ça servirait de tourner autour d'un pot déjà brisé ? Je ne suis plus à ça près.
- Moi : OK pour discuter. Pour quand alors ?
- Lui : Ce soir, 19h. À ma seconde résidence. Une voiture viendra te chercher à la maison.
- Moi : Pas besoin, je viendrai avec mon véhicule. Tu n’as qu’à m'envoyer l'adresse par SMS.
- Lui : D’accord Yani. Je te remercie beaucoup.
- Moi : OK, bye.
Je raccroche. Pourquoi j’ai même accepté de le voir ? J'irai entendre un discours que je connais à l'avance. Mais bon, au moins on va bien se comprendre et en finir une bonne fois pour toutes.
Mais est-ce que Max sera d’accord ? Je lui ai même pas dit que je donnais les preuves à Eugenio. Comment le prendra t-il ? Bon, le fait que Eugenio sache la vérité lave aussi sa réputation à lui donc il sera sûrement d’accord. Je lui dirait ce soir à coup sûr, après le dîner. Je me remet donc au travail en mettant tout ça de côté.
******** Quelques heures plus tard, à la 2eme résidence Da Silva *******
……..dans la peau de Eugenio Da Silva………..
Ouf elle a accepté de me voir. Je n'y croyais pas vraiment, vu l'écart créé par tant d'années de mensonges. J'ai vraiment été le dernier des idiots mais maintenant je suis décidé à obtenir leur pardon, à elle et à Max.
Leur liaison m'indispose quand même. Je ne leur en veux pas d’être passé à autre chose, mais de là à se mettre ensemble, ça j’ai pas vraiment aimé. Mon cœur se soulève à chaque fois que je les imagine entrain de….. Je ne peux pas faire semblant d’être content car Yani je l'aime encore et oui, je veux la récupérer si possible. Alors si ça dois péter entre Max et moi à cause de cela, alors ainsi soit-il. Je sais obtenir ce que je veux, et Yani je la veux. Je ne limiterai pas les dégâts.
Je me suis mis sur mon 31 ce soir, je tiens à être parfait à ses yeux. J’ai commandé un bon plat carné comme elle les aime chez un excellent traiteur de la place. Et j'ai fait disposer dans le jardin une table pour deux où on pourra être tranquille pour discuter. Pour l’instant, je suis dans le premier salon entrain de réfléchir aux mots que je vais employer pour la convaincre. À vrai dire, je ne sais pas trop quoi dire mais je prie tous les saints de m'inspirer au moment où elle sera face à moi. Maintenant je dois attendre, il sera 19h dans 1h de temps.
Je me plonge dans un livre en attendant, histoire de passer le temps, mais je ne suis pas vraiment concentré. Je bois même un verre de scotch pour me détendre.
Un moment plus tard, le gardien vient m’avertir que mon invité est arrivé et qu'il l'a installé dans le jardin. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine mais je reste calme. ‘’ Bon , Eugenio, elle est là. Tu te calme et tu défonce le bord ‘’. Il me pousse jusque dans le jardin et effectivement, Yani est déjà assise à la table, la mine serrée, mais toujours aussi belle, dans un tailleur rouge sombre chic. Je suis un peu intimidée par ce regard neutre mais perçant. Je n’arrive toujours pas à reconnaître la femme que j’ai épousé il y a 5ans. Seulement 5 ans en arrière, on étaient encore mariés, amoureux et heureux. Elle était toujours souriante, un rire pure et insouciant. J'ai vraiment foutu le bordel.
Je suis face à elle. On se regarde dans le blanc des yeux. Les mots me manquent pour entamer la conversation et je sens qu'elle s'impatiente.
- Elle : Bon Eugenio, je viens directement du boulot donc je suis aux prises avec la fatigue et le stress. Si tu as quelque chose à me dire, c'est le moment.
- Moi : Toutes mes excuses pour t'avoir dérangé de la sorte et t'avoir fait déplacé….comment tu va ?
- Elle : Ça va. Et toi ?
- Moi : Je suis là comme tu me vois. Encore une fois, excuse moi….
- Elle : Allons droit au but, s'il te plait.
- Moi : Bien sûr. Yani, je ne sais même pas par où commencer. Je sais que tu as sûrement anticipé tout ce que je pourrais dire. Et je sais que même si je me répandait en excuses, ça n'effacerait aucunement le passé. Mais je tiens quand même à te dire, Yani, à quel point je suis désolé, à quel point je m'en veux t'avoir tout gâché entre nous, d'une façon aussi bête. On avait aucun problème, on était bien et moi, avec cette histoire à dormir debout…. Si j’en avais encore la capacité, je me serait agenouillé pour te demander pardon et même là, je ne serai pas arrivé à tout réparer. Je voudrais tout simplement te dire, Yani, je suis désolé, pardonne moi.
- Elle : (soupir) tu as fini ?
- Moi : Même si je continuais, au fond tu penserais toujours la même chose.
- Elle : Eugenio j'ai entendu tout ce que tu avais à dire. Tu sais, ça fait 5 ans maintenant et je n'ai plus le cœur à garder rancune. Il y a quelques années, quand tu m'as renvoyé de chez toi avec une grossesse qui était tienne, et qu’après mon accouchement, mon bébé est mort, je t'ai haï. Je t’ai haï du plus profond de mon cœur et je me suis jurée de te rendre le coup, de te faire pleurer autant que j'ai pleuré. Mon fils n'avait rien à voir avec tout ça Eugenio. Mais j’ai rencontré quelqu'un qui a tout changé, quelqu'un qui m'a montré que la vengeance ne servait à rien, que je valait beaucoup plus que ça. Maxime a été mon soutien, mon appui, mon meilleur ami, mon confident. Je suis devenue Yani BALKA, femme respectable et respectée grâce à lui. Il m'aime Eugenio, et je l'aime aussi. Aujourd’hui, je peux affirmer et je suis fière de te dire que ce qui s’est passé il y a 5 ans a été un grand mal certes, mais un grand mal pour un gigantesque bien. Je ne t'en veux plus, je t'ai pardonné depuis un bon moment. Tu n'a plus besoin de te répandre en excuses. Grâce à toi je suis heureuse pour de vrai .
Je suis à la fois heureux pour elle, mais triste. Triste car je me rend compte qu'avec moi, elle n'arrivait pas à s'exprimer pleinement. Elle était une femme comblée mais avec un autre homme que moi. Je sais c'est égoïste, mais ça me met en rogne.
- Moi : Je suis heureux pour toi, tu mérite tout le bonheur du monde. D'ailleurs, je dois aussi parler à Max. Mon meilleur ami Max…. J’espère qu’il aura assez de force pour me pardonner.
- Elle : Ça, faudrait voir avec lui. Je l’espère aussi.
- Moi : Je vais tuer Leila. Cette femme est une sorcière en vrai. Je vais l'envoyer en prison pour ce Comment ai-je pu être si naïf, moi ? Elle m'a embrigadé dans une tonne de mensonges tout ce temps, elle m'a même attribué une grossesse qui n’est pas la mienne, et le comble c'est que j'y ai cru très facilement.
- Elle : Ah, donc tu sais que c'est Max le père de Keyla. Ouf je pensais que…..
- Moi : Attends, quoi ??? Tu peux répéter ???
- Elle : Euh je crois que je viens de faire une boulette. Je pensais que tu savais que Max était le père, raison pour laquelle tu as renvoyé Leila.
- Moi : Mais non !! Je l'ai renvoyé car j'ai appris que la petite n’était pas de moi mais le nom du père, tu viens de l’apprendre !
- Elle : Oh non je suis bête….je suis vraiment désolée Eugi. Quelle grande gueule je suis…
- Moi : Non t’inquiète pas, juste que….Max ???? Pourquoi lui et pas un autre ? Pourquoi ça doit être Max quoi ?
Non je n'arrive pas y croire. Et moi qui voyais déjà les choses s'améliorer à l'horizon. Avant c’était Yani et maintenant c’est Key. Ça non, je vais pas le permettre. Yani est visiblement gênée par ce qu'elle vient de dire et l’ambiance commence par se plomber.
- Elle : Je pense que je vais prendre congé. Ce fut un plaisir Eugenio.
- Moi : Tu rentre déjà ? J'ai commandé un délicieux dîner que tu vas apprécier à coup sûr.
- Elle : C'est gentil mais….
- Moi : Stp fait moi ce plaisir. C’est peut-être la dernière fois qu’on se mettra comme ça à table pour manger. Et puis c’est rien, juste un repas. S'il te plaît Yani, s'il te plaît.
- Elle : Bon bon, d'accord. Mais seulement si c’est assez riche en obstacles pour retenir mon attention.
- Moi : C'est plein de bonnes viandes, rien que pour toi. Merci Yani.
Je demande à l'un des domestiques de nous servir, et il s’exécute. Immédiatement, des effluves appétissantes nous envahissent et nous mettent en alerte. Elle sourit très légèrement pour la première fois de la soirée.
- Moi : Bon appétit Yani.
- Elle : Merci. Bon appétit Eugenio.
Elle est tellement belle que je me perds dans son visage quelques instants. Elle me regarde à son tour et sourit.
- Elle : Pourquoi ce regard insistant ?
- Moi : Rien. Je constate juste que tu es toujours aussi gourmande.
Elle se contente de sourire. On commence par discuter du travail, son entreprise et la mienne. Je découvre une Yani encore plus cultivée et très confiante, ce qui ne manque pas de me plaire.
Mon téléphone se met à sonner. Je n'ai pas envie de le prendre mais il résonne à nouveau. Je regarde, c'est le docteur qui s'occupe de Keyla. J’espère qu’il n'y a rien de grave.
- Moi : {Allô ? Bonsoir Docteur……oui très bien merci……oui je vous écoute……vous êtes sérieux ? Ma fille s'est réveillée ?......... Waoh, oh mon Dieu c'est super comme nouvelle, merci docteur. Merci beaucoup pour tout. Je viens de suite. Encore merci à vous.} ( je raccroche) Yani, enfin ! Ma fille s’est reveillé, elle a ouvert les yeux il y a quelques instants. C’est merveilleux !
- Elle : Mon Dieu mais c'est super ça ! Je suis vraiment contente pour toi, c'est une excellente nouvelle ce soir.
- Moi : Ah oui ! J'y vais de ce pas…je m'en veux ainsi de gâcher ton repas mais comprends moi stp.
- Elle : Mais non, je suis déjà rassasiée et puis, tu as parfaitement raison d'y aller. Je t'accompagne d'ailleurs si tu veux bien. L'occasion de rencontrer cette petite merveille pour laquelle tu te bats autant.
- Moi : Avec plaisir Yani, merci beaucoup.
Ah je suis aux anges et complètement soulagé. C’est comme si on me déchargeait les épaules d'un énorme poids. Je pourrai enfin entendre la petite voix de mon bébé m'appeler Papa. Et Yani qui me dit qu'elle ne m'en veux plus, ça me met un baume sur le cœur. Finalement je peut rattraper les choses dans ma vie.
***** Quelques heures plus tard, à la résidence de Yani BALKA*****
………..dans la peau de Maxime SAZE…………
Je suis actuellement chez Yani et il est presque minuit. Je l'appelle depuis un bon moment mais elle ne décroche pas. Je commence à m’inquiéter, c'est pas son genre de rester dehors tard comme ça. Mais pourquoi elle ne décroche pas ? Je lui ai laissé des messages auxquels elle n'a pas répondu. Ça commence par me gonfler un peu. Je suis assis là en short, dans un fauteuil à attendre qu'elle rentre, malgré le sommeil qui commence par me bouffer les yeux.
À un moment, j’entends des bruits de clés. Ça y est, elle est rentrée. Elle marche à pas de chat, comme pour ne pas faire de bruit. Elle entre au salon et sursaute en me voyant.
- Elle : Max ! Tu m'a fais peur. Ça va ? Qu’est-ce que tu fais encore en éveil à cette heure ci ?
- Moi : ça va. Je m'inquiétais juste pour toi parce-que je t'ai appelé plus d'une fois et tu n'a pas décroché. Et comme il était tard, je m'assurais juste que tu rentre.
- Elle : Ah bb excuse moi, mon téléphone était sur silencieux. Je n’ai rien remarqué.
- Moi : C'est pas grave, ça arrive. Tu étais où ?
- Elle : Euh…. À un dîner. J’ai oublié de te dire, j'ai envoyé les preuves à Eugenio ce matin.
- Moi : Pardon ?? Mais pourquoi tu as fait ça ? Sans rien me dire ? Ça me regarde aussi je te rappelle.
- Elle : Oui je sais, excuse moi. Mais au moins, tout malentendu est rompu à présent.
- Moi : Tu as raison mais…..je ne voulais même pas qu’il voit ces preuves.
- Elle : Mais qu’est-ce que tu dis ? C’est ce qu'il y a de plus logique. Notre honneur est lavé et il va enfin arrêter de nous traiter moi de pute et toi de salopard.
- Moi : Mais putain !! C'est un moyen de le ramener dans nos vies à nouveau. On avait pas besoin de lui maintenant. Il va tout gâcher.
- Elle : Mais Max….
- Moi : Non Yani, fallait me le dire. Il va vouloir te récupérer et crois moi, il va y arriver.
- Elle : Donc c'est tout ce qui t’intéresse ? Et ma réputation alors ?
C'est vrai, là je viens de passer pour un égoïste. Mais Eugenio est un fin stratège, surtout quand il veut vraiment quelque chose. Et je ne veux pas perdre ma Yani. Elle a d'ailleurs l'air contrariée par ce que je viens de dire. Je vais vers elle et je la prend dans mes bras.
- Moi : Pardon de l'avoir dit comme ça ma chérie. Ta réputation compte à mes yeux. Juste que tu es très chère pour moi. Je t'aime Yani. Mais Eugenio a été le premier, vous vous êtes même mariés et c’était l’amour fou entre vous.
- Elle : Mais ça, c'est du passé. Un passé qui ne compte plus pour moi. Toi tu es mon présent et mon futur. C’est toi que j'aime et non Eugenio.
- Moi : Mais je veux que tu me promette de ne plus le revoir, jamais.
- Elle : Ça je ne peux te le promettre. On est actionnaires dans la même entreprise maintenant et on devra travailler ensemble. Tu va devoir me faire confiance sur ce coup.
Mais c'est pas vrai quoi ! Elle va devoir passer du temps avec ce type. Ça ne me plaît pas du tout mais elle n'est pas une enfant, je ne vais pas lui imposer de limites dans ses affaires professionnelles alors qu’on vient de se mettre ensemble. J'aquiesce juste de la tête et je vais me rasseoir dans le fauteuil.
- Elle : À ce propos, je t'informe que ta fille vient de se réveiller du coma. Tu as grand intérêt à t'y intéresser. Elle est vraiment magnifique, un petit ange…
- Moi : Tu la connais d’où ?
- Elle : Hum. J'étais à l’hôpital tout à l'heure.
- Moi : Ah bon ? Avant c’était un dîner, maintenant c’est l’hôpital. Tu étais avec lui n’est-ce pas Yani ??
- Elle : Bon….oui mais..
- Moi : Je savais ! Il vient à peine d’apprendre la vérité que tu me ment déjà.
- Elle : Mais tu vas arrêter oui ! Je viens de te parler de ta fille qui est dans un lit d’hôpital et toi tu ne penses qu’à Eugenio. Oui on a dîné ensemble, oui je l'ai accompagné à l’hôpital mais je ne pense pas que ça soit déjà aussi grave. Je ne suis pas un enfant Max !
- Moi : Peut-être pas mais tu es ma petite amie à présent. Et puis cette petite est la fille d'Eugenio, pas la mienne. Ils sont proches, il l'a vu grandir et il l'aime beaucoup. Je ne vois pas ce que ma présence pourrait apporter là.
- Elle : Mais c’est ton sang, et tu vas devoir agir en homme responsable. Ce n'est pas à moi de te dire ce que tu as à faire mais réfléchis bien. En ce qui concerne Eugenio, c’est du passé et c'est tout. Maintenant si tu veux bien m'excuser, je vais me coucher. Tu me rejoins si tu veux. Bonne nuit à toi et encore désolée de t'avoir maintenu éveillé.
Elle est un peu fâchée et elle a raison. Mais est-ce un crime d'être jaloux ? En tout cas, si ce gars me cherche, il me trouvera. Et puis je ne suis pas prêt à être père, pas du tout. Surtout que c’est Leila la mère, qu’est-ce que ça va donner ? En voilà une autre. Je l'ai laissé à la maison depuis bientôt trois jours sans nouvelles. Il faut que je réfléchisse à comment gérer son cas.