26. Un air de vengeance
Ecrit par SSS
******LE LENDEMAIN MATIN*****
………dans la peau de Leilatou MADDO……
Ça fait deux jours que je suis enfermée dans la chambre à coucher sans rien manger, rongée par l'amertume. Mon cœur est complètement liquéfié et je me sens horriblement seule, coupée de la planète terre. Ma vie est entrain de m'échapper complètement, je ne contrôle plus rien. Je déteste ce sentiment là, ça me rend malade. Je dépéris chaque jour qui passe et mes forces m'abandonnent. Des voix étranges résonnent dans ma tête à n’en point finir, à croire que je suis folle. Je suis même entrain de m’habituer à les entendre, c'est devenu un divertissement.
Un jour je les tuerai tous, un à un. À commencer par cette pute de Yani, je vais lui éclater la cervelle en mille morceaux. Et ensuite ce con de Maxime, je vais lui tirer une balle entre les couilles et jeter son pénis à manger aux chiens. Et ensuite Eugenio. Mon Eugenio chéri. Tu n'a pas su m'aimer et tu vas le payer cher. Je vais te tirer une balle en plein cœur pour qu'en un seul instant, une douleur telle que celle que tu m'a causé te transperce et que tu en meurs de suite. Ensuite, je t'embrasserai pour te demander pardon et je me tuerai ensuite sur ton cadavre.
Mais que deviendra alors ma petite Key ? Une orpheline. Non, ma fille ne peux pas souffrir. Elle est la seule personne qui me reste, la seule innocente dans cette histoire. Alors je vais rester en vie rien que pour la voir heureuse. Ces imbéciles veulent me la prendre mais je vais résister, je vais les en empêcher coûte que coûte. Je vais m'enfuir très loin d'ici avec elle et on va tous les niquer.
Maxime est parti depuis trois jours durant, me laissant croupir ici. Le con ! C’est parce-que je suis chez lui n’est-ce pas ?? Je vais bientôt m'en aller et il va verra ce que ça coûte de me faire du mal. Et moi qui pensait que je pourrai compter sur lui pour en finir avec Eugenio..je me retrouve finalement seule face à mon destin. Mais ils vont sentir passer à coup sûr, c'est une promesse solennelle.
……….dans la peau de Yani Balka……….
Je ne suis pas arrivée pas à fermer l'œil de la nuit. J’ai repensé à hier : ma dispute avec Max. C’était tellement bête. Je n'aime pas les disputes, surtout avec les gens que j'aime. Le dîner avec Eugenio à la va-vite n’était finalement pas si judicieux. Je devais tout au moins en parler avec Max au préalable. Il s'est senti sûrement écarté et pas assez considéré. Raison pour laquelle il n’est pas venu dormir avec moi cette nuit. Le lit est tellement vide sans lui.
Il est presque 6h du matin actu et le sommeil ne vient toujours pas. De toute façon, je dois me lever pour aller travailler. Je descend du lit et je vais au salon en titubant. J'y vois mon Max debout près de la fenêtre ouverte, en boxer, l'air pensif. C'est très rare de le voir dans cet état et je sais que c’est à cause de notre discussion d'hier. Je m'en veux hein.
Je m'approche de lui par derrière. Je sais qu’il sait que je suis derrière lui mais il ne tique même pas. Même de dos il est super beau et sexy avec ses épaules larges et musclés. J’ai juste envie de me coller à lui. J'entoure sa taille de mes bras ; il ne bouge même pas.
- Moi : Bb….bb tu es toujours fâché ?
- Lui : Fâché ? Non t’inquiète. Un peu contrarié oui.
- Moi : Amour de moi. Je suis désolée. Je suis vraiment désolée pour hier, je…je n'ai pas tenu compte de ton avis dans ce que j’ai fait et cela t'a vexé. Tu as raison c’est vrai, je n'aurai pas dû aller à ce rendez-vous sans rien te dire. Excuse moi mon chéri, s'il te plaît.
Il pousse un long soupir et se retourne pour me faire face. Il me regarde, je le regarde. On passe deux minutes à se regarder. J'ai du mal à maintenir son regard, ça devient intimidant. Il prend mon visage entre ses deux grandes mains et sourit légèrement.
- Lui : Pourquoi tu as fait ce long discours maintenant ?
- Moi : Je….tu es fâché. Et je n’aime pas que tu sois fâché contre moi. Mon cœur n'est pas tranquille depuis hier, suis soucieuse. Je t'aime trop. Je suis désolée.
Il se met à pouffer de rire et il secoue la tête .
- Lui : Regardez moi ça. Donc tu parle aussi comme les bébés parfois hein. Que ‘’s’il te plaît excuse moi, je suis désolé’’. Mort de rire.
- Moi : Attend tu te moque de moi ? J'aime pas hein.
- Lui : Mais non, c'est mignon de t'entendre parler comme ça. Viens dans mes bras au lieu de bavarder. Je ne suis pas fâché, ne t’inquiète pas.
Je me love de suite dans ses bras. Je me sens beaucoup mieux actu.
- Moi : Merci mon cœur. Je suis soulagée.
- Lui : Je ne veux juste pas que tu te rapproche trop de lui. Promet moi d’entretenir avec lui des rapports purement professionnels. S'il te plaît.
- Moi : Ce que tu demande est légitime. Je te promet que mes rapports avec lui seront strictement professionnels et rien que cela.
- Lui : Merci chérie. Pas que je veuille m'imposer à toi mais…
- Moi : Mais non. Je trouve ça plutôt mignon. Si tu n’étais pas jaloux, j'aurais des questions à me poser.
Il m'embrasse tendrement sur les lèvres. Je me sens tellement bien ainsi. Ça me ferait plaisir si on pouvait toujours régler nos problèmes de la sorte. Je ne suis pas parfaite, mais je ferai des efforts pour qu’on ne se dispute plus.
***** Quelques heures plus tard*******
Max est parti à un rendez-vous d’affaire il y a quelques minutes. Quant à moi, je suis au siège de la PC-Ds Company, accompagnée de Mawa la parlotte. J’ai une réunion avec les autres actionnaires pour régler certains détails concernant la gestion de l’entreprise. En tant qu'actionnaire majoritaire, j’ai la part belle en ce qui concerne les principales décisions relatives au fonctionnement de l’entreprise, même au choix du directeur de la boîte. C’est pas génial ça ?
L’immeuble est impressionnant et domine les bâtiments alentours. Quand on entre dans le hall principal qui est gigantesque, les regards se posent instantanément sur moi. C’est vrai que mon tailleur et mon pantalon cigarettes tous en rouge vif attirent vraiment l’attention. Je tiens à marquer les yeux et les esprits aujourd’hui, raison pour laquelle j’ai mis un point d'honneur à ce que mon habillement soit irréprochable.
Eugenio m’a spécifié que la salle de réunion se trouve au 4ème étage. J’ai la possibilité de prendre l’ascenseur dès le rez-de-chaussée mais je préfère emprunter les escaliers sur les deux premiers étages pour visiter un peu, ce qui n’enchante pas du tout ma secrétaire.
- Elle : (mine grognon) Madame on va mourir en route. Pardon à genoux, prenons l’ascenseur.
- Moi : Si ce travail te pèse, tu peux toujours démissionner. Je peut avoir une nouvelle secrétaire avec plus de qualifications que toi dès demain à pareille heure.
- Elle : Mais non Madame, le..le travail ne me pèse pas….
- Moi : Alors tu me suis. Et tu la met en veilleuse pour une fois, je ne suis pas d'humeur aujourd’hui.
- Elle : Pardon Madame.
Il lui faut ça parfois pour qu'elle se calme un peu. On monte au premier étage puis au deuxième. Les bureaux sont intéressants : spacieux, aérés, agréablement parfumés, un cadre idéal pour le travail. Je vais travailler pour avoir encore plus grand pour ma boîte. C’est pas impossible, il suffit de travailler pour.
On prend ensuite l’ascenseur pour le 4eme étage. Heureusement que Mawa n’ouvre pas la bouche pendant tout le trajet. Dès qu'on arrive, on est envahies par une fraîcheur exagérée, à croire qu'on y a mis trois fois plus de climatiseurs au niveau de cet étage que pour tout les autres. Ici, c’est l’étage des cadres d’un grade plus ou moins élevé. Des hommes et des femmes tous en costumes sombres vont et viennent dans les couloirs, dossiers à la main. C'est l'une des exigences de Eugenio : tous les travailleurs doivent être en costume et les couleurs chaudes et vives sont interdites. Je constate que depuis cinq années ça n'a pas changé. Ici il y a toujours quelque chose à faire, tout au moins préparer du café ; tout le monde court toujours.
Nous traversons le couloir principal bordé de plusieurs bureaux et nous arrivons à une grande porte de verre à double battant. Devant elle, un homme en costume noir et au visage austère attend comme un vigile.
- Moi : Bonjour Monsieur. Je suis Madame Yani Balka et je suis conviée à la réunion extraordinaire qui doit se tenir ici dans quelques minutes. Je suis accompagnée de ma secrétaire.
- Lui : Bien sûr Madame, nous avions été avertis de votre venue. Entrez s'il vous plaît, soyez les bienvenues.
- Moi : Merci.
Nous entrons donc. Qu’est-ce que c'est vaste ! Il y a une vue impressionnante sur l’extérieur grâce aux grandes fenêtres de verre qui bordent la salle. Le sol est entièrement marbré et étincelant. Au centre, trône une longue table de verre et de bois avec plusieurs fauteuils. Presque tous sont occupés par des personnes très bien habillées, sûrement les autres actionnaires, sauf les fauteuils aux deux extrémités.
Je salue les autres et nous nous présentons les uns aux autres. Ils sont plutôt corrects et sympas dans l’ensemble. Je m'installe à l'une des extrémités de la table.
Soudain, la porte s'ouvre et le monsieur à l’entrée entre et dit :
- Mesdames et Messieurs, le Président Directeur Général est arrivé !
Tout le monde se lève aussitôt pour l'accueillir, moi y compris. Entre alors le grand Eugenio Da Silva, aidé par son assistante Mademoiselle Claudia. Être en fauteuil roulant ne l’empêche en rien d'être toujours classe, tiré à quatre épingles. Son costume bleu nuit et sa chemise à col roulé lui vont à ravir. Claudia l'aide à s’installer à l’extrémité opposée à la mienne.
Nos regards se croisent. Il me sourit mais je ne lui rend pas la pareille. Je ne veux lui laisser aucune porte d’entrée, même pas un sourire. Il a remarqué et s'est détourné aussitôt. C’est mieux ainsi. Sa mine est redevenu sérieuse et sans tarder, il a pris la parole.
- Lui : Bonjour à vous chers associés. Merci à vous d'être tous présents à cette réunion matinale, réunion d’ailleurs très importante car elle va permettre de déterminer les règles de fonctionnement de cette compagnie pendant les prochains mois. Claudia vous a envoyé le programme hier par mail, j'ose donc croire que chacun d'entre vous l'a examiné avant d'être là ce matin. Avant tout autre chose, permettez-moi de vous présenter notre nouveau partenaire et associé, l'actionnaire majoritaire de la PC-Ds Company, Madame Yani Balka , sous vos ovations s'il te plaît.
Je me lève et je salue une fois de plus tout le monde. Voir des gens m'applaudir ainsi me touche. Je vois même de l'admiration dans certains regards et de la fierté dans les yeux de Eugenio. Je suis contente oui, en une seconde je pense au passé, au chemin parcouru et à tout ceux qui m'ont aidé à y arriver et ça me remplit de reconnaissance.
- Moi : Merci beaucoup. J’espère que tout le travail s'effectuera dans une excellente ambiance et que tout va bien se passer.
Bon, on passe aux choses sérieuses. Les différents points à examiner sont énumérés, trois au total. En 30 min, les deux premiers sont examinés.
- Eugenio : Bien. Maintenant nous allons passer à l’examen du troisième point qui est d’ailleurs le plus important de tous. Comme vous le savez, le pouvoir de décision a changé. La répartition des actions n'est plus la même donc nous avons une nouvelle actionnaire majoritaire. Conformément aux lois du pays en vigueur et aux règles de notre entreprise, Madame Yani Balka a le droit soit d'accorder son soutien au Directeur général en vigueur et donc de maintenir l’organisation actuelle soit d'ordonner un vote pour en désigner un nouveau et donc fonder d’autres bases pour le fonctionnement de l’entreprise. Nous nous en tenons donc à ses dires. Madame Balka ? Quelle est votre décision ?
Il me fixe du regard. Il a l'air tendu, je peux le sentir. Les autres aussi d’ailleurs, tout le monde est suspendu à mes lèvres comme s'il devait en couler de l’argent.
- Moi : Bon, avant tout je voulais vous dire que c’est un honneur d'être un membre de cette compagnie et je promet d’œuvrer dans le sens de l’accroissement de cette firme. J’ai conscience que ma décision va impacter positivement ou négativement l'avenir même de l'entreprise mais j'en endosse l’entière responsabilité. Ceci dit, j’ai décidé d'accorder un total soutien à l'actuel Directeur général et donc à l’organisation en place.
Tout le monde applaudit. Je vois le visage de Eugenio qui se détend, comme si un poids monstre lui était tombé des épaules. De toute façon c'est son entreprise, c'est lui qui l'a créé et je n'ai pas envie de venir tout changer. Même si maintenant j'en ai plus ou moins le pouvoir, je tiens à rester juste en toute circonstances pour qu'on ai rien à dire sur moi par la suite.
La réunion s’achève en bons termes, tout le monde semble satisfait des nouvelles clauses. Les salutations s’enchaînent et les invités commencent par sortir un à un de la salle, sauf Eugenio qui semble ne pas vouloir bouger. Je constate que Claudia sort également, en laissant son patron. C'est bizarre mais ce n'est pas mon problème. Je m'apprête également à sortir avec Mawa.
- Eugenio : Yani !
Sa voix grave traverse toute la salle. Je m’arrête aussitôt et je me retourne.
- Moi : Oui ?
- Lui : Je veux te parler un instant. Juste deux minutes. S'il te plaît.
- Moi : Impossible, j'ai une réunion dans pas longtemps et…
- Lui : Deux minutes, pas plus.
- Moi : OK mais fait vite j'ai à faire. Mawa, excuse nous s'il te plaît.
Mawa s'en va. Je me rapproche de quelques pas.
- Moi : Un problème ?
- Lui : C’est à moi de te poser la question. T'ai-je fait quelque chose ? Ce matin tu as à peine répondu à mes salutations.
- Moi : Je ne vois pas pourquoi tu dit cela. Nous étions à une réunion d'affaire. Je n’allais quand même pas te faire des câlins et des bisous non ???
- Lui : Bien sûr que non, juste que….bref oublie. Merci d’avoir accordé ton soutien à mon autorité. Aussi, je suis très heureux que ma fille se soit réveillée et pour fêter cela, je voudrais t'inviter à un dîner au Plaza Room, ce soir. Je te promet, ça sera super intéressant et….
- Moi : Non Eugenio. Plus de dîner.
- Lui : Non ?
- Moi : Non. Écoute moi Eugenio. Ce n’est pas parce qu’on a mangé ensemble hier et que je t'ai même accompagné que ça signifie que nous sommes redevenus proches. Ce n'est et ce ne sera jamais le cas, soyons clairs là-dessus. La seule raison pour laquelle on se reverrait est le travail, rien que cela. Je ne pourrai pas me rasseoir à table avec toi pour parler de nos vies, impossible. Rassure-toi, je ne te prend aucunement en ennemi. Je met juste des limites. Relations strictement professionnelles.
Il baisse la tête un instant. Je sais reconnaître quand il est très triste, et là il l'est vraiment.
- Lui : Au moins ça a le mérite d'être clair, je le comprends et j'accepte. Mais Yani….n’oublie jamais que je tiens beaucoup à toi. Et dès que tu auras besoin de moi, où que tu seras, je serai là.
- Moi : OK. Bonne journée Eugenio.
- Lui : Attends s'il te plaît. Parlons un peu de Leilatou.
- Moi : Leilatou ? Qu’est-ce qu’on aurait à se dire sur la Madame ?
- Lui : Je veux en finir avec elle. Elle nous a fait beaucoup de mal mais je suis sûre qu'elle a fait pire d'une manière ou d'une autre.
- Moi : Donc ?
- Lui : Je veux qu'elle avoue tout de sa propre bouche. Je veux qu'elle dise ses vérités dans la douleur. Et j'ai imaginé un moyen très amusant de lui tirer les vers du nez.
Là, je dois dire que ça m’intéresse. Après tout, l'épisode Leïla me concerne aussi bien qu'Eugenio. Sans oublier mon Max. D’ailleurs je vais pas faire comme hier, je vais lui parler de tout avant d’accepter n'importe quelle proposition venant d'Eugenio.
- Moi : D’accord. Je t'écoute. Qu’est-ce que tu as prévu ?
- Lui : Assieds toi d'abord.
Je le fait. C’est beaucoup mieux pour écouter.
- Moi : Alors ?
- Lui : Nous savons que la seule personne que Leila aime vraiment c’est Keyla. Elle ferait tout pour cette petite. Et c’est cet amour qui la perdra car nous allons nous en servir contre elle.
- Moi : Hum ok mais comment ?
- Lui : Elle ne sait pas que Key est déjà réveillé. Elle ferait donc l’impossible pour que ça soit le cas. Elle pourrait même avouer ses forfaits devant des fétiches sacrés. Bien sûr, ce sera nos fétiches faits sur mesure et elle n'y verra que du feu.
- Moi : Fétiches sacrés ??? Mais qu’est-ce que ça veut dire tout ça ?