26. Opération séduction réussie

Ecrit par Samensa

ERIC

Plus le temps passe, plus la situation avec Nancy devient compliquée.

Comme promis à son frère, je ne profiterai pas d’elle. Rodrigue m’a bien mis en garde en ce qui concerne mes intentions envers sa sœur. Il ne souhaiterait pas qu’elle devienne pour moi un jeu, un passetemps. En effet, il a, comme tout le monde d’ailleurs remarqué notre rapprochement et a peur que dans mon état d’homme blessé (ce sont ses propres mots), je fasse du mal à sa sœur.

Il faut cependant souligner que cette dernière ne me facilite pas la tâche. Etant très attaché à Elie, je passe très souvent le voir à la maison. Dans ces moments, Nancy s’arrange à me mettre dans des situations très tentantes. Tenez, la dernière fois, elle est entré dans la chambre du petit en sous-vêtements, de la lingerie vraiment sexy, en prétextant ne pas savoir que je m’y trouvais. Qui croirait cela ?

Nancy est une belle femme, je le concède. Malgré la maternité, elle affiche des formes fermes et des courbes généreuses à volonté. La voir dans ces tenues et avec son attitude, elle ne m’aide vraiment pas.

Je suis un homme. J’ai des besoins. Depuis ma rupture avec Ela je n’ai eu aucune relation, même pour passer le temps. Je garde toujours la blessure que m’a faite mon ex-femme, elle met du temps à cicatriser, d’autant plus que je vois très souvent mon frère au bureau. Il devait quitter le pays mais a décidé de rester un moment à cause de son fils. Conséquence : je suis obligé de voir sa tête tous les jours au travail et ce n’est pas pour me faire du bien.

 

Je repousse d’un geste las les dossiers sur lesquels je travaillais avant de m’affaler dans mon fauteuil. La journée a été épuisante, comme les dernières d’ailleurs. Nous sommes presqu’en fin d’année et donc il faut préparer les documents pour le bilan. Ma montre affiche 16 heures. Je me dépêche de ranger mes affaires puis sort de mon bureau. Dans le hall, j’aperçois de loin Nancy et son supérieur hiérarchique. Leur gestuel m’intrigue. Elle est différente de celle de deux collaborateurs. Mes doutes se confirment lorsque l’homme se baisse pour donner un baiser sur la joue de Nancy en tenant sa main.

Avant que Nancy ne puisse sortir du bâtiment, je la rattrape.

-Nancy ?

-Ah bonsoir. Comment tu vas ?

-Je vais bien. Merci.

-Bon je suis pressée, on se verra à la maison ? Tu viendras aujourd’hui ?

-Bien sûr. Euh mais ce n’est pas l’heure de la descente.

-Je sais ! J’ai eu la permission de mon patron.

-Ah, je vois ça. Dis-je ironiquement.

-C’est-à-dire ? Demande t-elle en croisant les bras mettant au passage en valeur sa poitrine.

-Je t’ai vu dans le hall avec lui… Ton nouvel amant ?

-Nos relations ne te permettent pas d’aborder de tels sujets. C’est privé. Sur ce, à bientôt !

Elle part alors que je continue de crier son nom, me donnant en spectacle devant les employés présents.

Non mais… à quoi joue-t-elle ?

 

Chez moi, je n’arrive pas à oublier ce que je considère comme un affront subi de la part de Nancy. A la maison, je ne vis qu’avec une domestique et un vigile. Et croyez-moi, la solitude donne à réfléchir. Seul dans cette maison, avec le silence comme compagnon, je passe en revue ces derniers mois. Je me suis marié avec celle que je croyais être la femme de ma vie. Cette dernière m’a ensuite trompée avec mon frère. Puis, j’ai perdu un enfant. Et maintenant, la personne comme je considère comme étant mon pilier est en train de me laisser tomber. C’est égoïste de ma part de ne la vouloir que pour moi mais c’est ainsi, c’est ce que je ressens.

Je regarde l’heure. Il est 21heure passé d’à peine 10 minutes. J’empoche mes téléphones puis clé en main, je sors de la maison.

 

NANCY

Enfin, la fin du supplice pour aujourd'hui !

J’ai certes passé deux heures de temps en compagnie d’Elvis, mon patron, toutefois j’ai cru que cela était une éternité. J’ai compté les secondes, les minutes, même les tierces. L’écouter parler, le regarder me toucher me rebutait à un point ! Mais c’est un mal nécessaire, je dois m’afficher avec lui pour rendre Eric jaloux.

J’ai pu le constater au fil des années. Un homme ne se rend compte de votre importance que lorsqu’il vous sent filer entre les doigts. Il fallait donc que je montre à Eric que je n’étais pas un acquis mais bien plutôt une femme qui ne l’attendra pas éternellement. Cela fait bientôt deux mois que je suis ce plan en espérant qu’il porte ses fruits assez tôt. Car je suis franchement fatiguée de supporter ce type grossier.

Le diner est terminé vers 21 heures. Aussi, ai-je pris l’initiative de ne pas rentrer de sitôt. Je suis allée regarder un film au cinéma, histoire de rentrer vraiment tard. Mon petit doigt me disait qu’après les échanges avec Eric aujourd’hui, il se pointera à coup sûr chez moi. Et je compte bien l’éprouver.

 

Je rentre chez moi aux environs de minuit. La télévision est allumée devant la nounou endormie dans le canapé. Je la réveille doucement. Elle m’informe que « tonton est là », dans la chambre de mon fils. Super !

Effectivement, Eric est dans la chambre d’Elie, éveillé. Dès qu’il me voit entrer, il se met sur pied, en position offensive. A sa grande surprise, je le dépasse pour donner un baiser à mon fils et retourne dans ma chambre. Il me suit.

Je commence à me déshabiller pour entrer sous la douche quand il m’arrête dans mon geste.

-Tu comptes m’ignorer longtemps ?

-Je ne vois pas de quoi tu parles. Répondis-je en ôtant mes boucles d’oreilles.

-Viens là !

Il m’attire contre lui m’obligeant à le regarder.

-Tu sais que je n’aime pas te voir avec cet homme, alors pourquoi tu fais ça ?

-Tu ne peux pas m’empêcher de voir un homme Eric. Je suis assez adulte pour savoir avec qui je veux être, ce que je veux faire. Tant pis si je prends de mauvaises décisions. Au moins, j’en tirerai des leçons.

-Ben voyons. Lance-t-il exaspéré. Ce n’est pas un homme bien.

-Parce que toi tu es bien ?... Quel est le véritable problème ? Tu ne veux pas que que je sois avec lui en particulier ou avec un homme tout court ?

Troublé par ce que je viens de dire, il tente de s’éloigner de moi mais je passe mes bras autour de son cou et le regarde droit dans les yeux.

-Tu ressens quelque chose pour moi Eric, pourquoi tu te tues à vouloir le nier ? À le refouler ?

-Je … tu ne sais pas ce que tu dis Nancy.

Pendant qu’il parle, j’effleure de mes doigts ses lèvres. Il frémit à ce contact puis prend ma main dans la sienne pour en embrasser le creux.

-Je ne sais pas ce que je ressens actuellement. C’est compliqué et tu le sais. Et puis, j’ai promis à ton frère de ne pas me laisser aller avec toi.

-On est assez grand pour décider de ce qu’on veut. Nous ne sommes pas à la maternelle pour que mon frère nous chaperonne. N’est-ce pas ?

-C’est mon meilleur ami et … et je ne suis pas sûr de mes sentiments… Nancy, je…

-Chut, tu parles trop !

J’embrasse langoureusement les lèvres qui s’offrent à ma vue. Il répond, pour mon plus grand bonheur, dans un soupir en resserrant son étreinte. Nos langues se cherchent et se trouvent dans ce baiser de désespoir d’une part et de ravissement d’une autre.

Nous regardant dans les yeux, il me laisse faire tomber ses vêtements les uns après les autres au sol. Ciel, qu’il est beau cet homme. Il est le genre d’homme qui peut faire revivre votre foi en Dieu tant il représente la perfection dans son essence. Mes yeux descende jusqu’à son érection, dressé majestueusement vers moi me faisant ravaler ma salive. A ce niveau, Eric n’a rien à envier à tous ces amants que j’ai connu jusqu’ici, vraiment rien.

Je me rapproche de lui pour caresser son intimité. Il grogne puis m’embrasse avec force mais sans violence. Il laisse courir sa main jusqu’à sous ma robe, sur mes fesses et me soulève d’un seul bras. La pression de son sexe contre la dentelle de mon slip me rend humide sur le coup. Je me cambre contre lui pour en profiter encore plus en gémissant.

- Calme-toi, je n’ai encore rien commencé. Murmure-t-il à mon oreille en la mordillant, me faisant mouiller davantage mon entrejambe.

Lorsqu’il se rend compte de mon état en passant sa main à l’entrée de mon intimité, il rit doucement dans mon corps comme pour se moquer.

Délicatement, il me fait coucher sur le lit et entreprend de me déshabiller. Même pour cela, il le fait avec art. Il s’applique à ne pas me toucher le corps mais chaque fois qu’il m’effleurer, je ressens une excitation mêlée à de la frustration.

Quand je suis complètement nue, il prend le soin de parcourir chaque point de mon corps de baisers. Lorsqu’il arrive au niveau de mon antre, je me rends compte que cet homme m’aura tué avant le lever du jour. Il me fait crier son nom, celui de mes ancêtres et que sais-je encore rien et me fait atteindre le septième ciel deux fois de suite rien qu’avec sa bouche. Pour ce fait, je demande pardon aux voisins pour avoir sans doute déranger leur sommeil, je ne pouvais me contenir. C’était possible.

Essayant de me remettre d’un troisième orgasme, Eric se place entre mes jambes en prenant le soin de placer mes chevilles sur ces épaules et me pénètre lentement. Je pleure de joie à chacun de ses va et vient. Chacun de ses coups de reins créent en moi un déferlement de sensations qui jusque-là, m’étaient inconnues. Eric me fait l’amour patiemment mais fermement. La lumière étant allumée, nous avons le loisir de nous voir, de nous parler avec nos yeux. J’ai l’occasion de le voir tel qu’il est. Eric. Je t’aime.

C’est lorsqu’il se répand en moi, en étouffant un grognement contre mon sein que je me rends compte que nous n’avons pas mis de protection. Mais qu’importe ? Je suis la femme la plus comblée de ce monde.

 

ELA

Je sens des caresses dans le bas du dos, ce qui me fait sourire. La main remonte le long de ma colonne vertébrale jusqu’à mon cou puis redescend vers ma poitrine. Derrière moi, un corps chaud. Dans mon dos, une érection. Une deuxième main commence son parcours sur mon ventre pour se terminer dans mon intimité qu’elle fouille lentement. Je commence à avoir chaud, à gémir tellement c’est bon. Un soupir s’échappe des lèvres de mon partenaire. Je décide alors de me retourner pour lui faire face.

Le sourire béat que j’affichais alors s’efface, me laissant la bouche ouverte.

-Eric ? Que fais-tu là ? Balbutiai-je.

Il rit pour me répondre dévoilant sa dentition parfaite et en plissant les yeux pour me regarder. Il est beau.

-Mon amour, je suis là parce que tu le veux. Répond-il en tendant la main vers moi.

Confuse, je recule d’un geste brusque et finit au sol, emmêlée dans les draps.

 

J’ouvre les yeux en haletant bruyamment. Au-dessus de moi, un David inquiet me caresse doucement la joue.

-Ça va ? Tu ne t’es pas fait mal ?

C’est à cet instant que je me rends compte que je suis hors du lit, au sol. Je repousse sa main et file à la salle de bain sous son regard ébahi. Mon cœur cogne à un rythme anormal contre ma poitrine. Les larmes affluent de manière incontrôlée lorsque des images de mon mariage me parviennent. Ces matins où je me réveillais dans ses bras ou avec un petit déjeuner de lui. Son rire quand je fais des bêtises. Son expression quand il lui arrive de penser que je vais mal.

Merde !

Pourquoi je fais un rêve érotique sur mon ex-mari ? Pourquoi je pense à lui ? Qu’est ce qui m’arrive ?


Ne vous fâchez pas à cause de la longue attente. Pas évident ces temps-ci. Il m'a fallu assez de chocolat chaud et de la musique (J'ai déposé les clés de Jocelyne Labille & Qui saura de Mike Brant) pour arriver à ce résultat. lool. Portez-vous bien!

 

 

INDECISE