3- Sauvés ou pas ?

Ecrit par wilfrid nougbo

Partie 3

Je disais que mon cœur ou mon âme s’est envolé(e) quand cet homme nous a interceptés et vous paraissez ne pas me croire.  Je vous dis que j’ai instantanément manqué le souffle et tends à  tomber mais Ifèmi a été rapide.  Il me pose doucement au sol sans même faire attention  à Olouôdè qui nous regarde tout éberlué. Oui ! Il s’agit de lui-même en personne ; je parle bien sûr du Chef des chasseurs. Je ne sais pas d’où est-il sorti pour nous arrêter mais à la vue de ma scène d’évanouissement, il n’a surement pas le choix que de venir prêter coup de main à Ifèmi pour me réveiller.  En effet,  gare à lui s’il retournait au village sans moi. Le roi le fera certainement exécuter. Ce n’est pas seulement à cause de la fameuse plainte de Daddy qu’il a lancé cette recherche mais c’est plutôt  et surtout une occasion pour lui de me retrouver une fois encore et faire de moi ce qu’il voulait.   Ifèmi me secoue et m’appelle par mon nom mais rien. Je baigne encore  dans mon hallucination imprévue. Olouôdè dépose délicatement son fusil et ses prétendus contre-attaques pour nous rejoindre. Comprenez ce que je veux dire par contre-attaques. Il s’agit de ses amulettes  qu’il a dans les  mains et un peu partout sur son corps sans  tenir  compte de sa chemisette imbues  de talismans et même de statuettes.     

Olouôdè :(se tenant sur ses  genoux près de ma tête) Elle a quoi ?

Ifèmi n’a fait qu’ hausser les épaules en signe d’ignorance. On lit dans ses yeux la panique de perdre l’être la plus chère de son existence. Hum ? Je lui suis chère, sinon comment pourrait-on expliquer qu’il ait laissé tout pour me sauver et même me suivre dans cette forêt où il y a un peu de tout. Je vous rappelle qu’on a failli être mordu pas le serpent à notre  première nuit dans la forêt. Si Ifèmi était aussi peureuse comme moi je ne sais pas dans quel état  serions-nous actuellement.  En tout cas je  n’ai pas de temps à perdre sur ce souvenir mauvais qu’il soit. Donc revenons simplement au présent.

Olouôdè :(me prenant la tête) Laisse-moi faire. Dit-il à Ifèmi qui me laisse dans ses bras malgré lui.

Olouôdè sort une petit boule noire de la poche de sa camisole, souffle dessus et même crache dessus. Il me  la pose enfin à la poitrine avant de commencer ses paroles  incantatoires.     

Au bout de quinze minutes j’ai tiqué  et toussé. Ce qui ravit Ifèmi qui a attendu que j’ouvre les yeux avant de me prendre de m’arracher de la main d’Olouôdè et me serrer fortement contre lui. 

Ifèmi :(heureux) ôdè !  Ça a marché. 

Olouôdè :(fier) Que croyais-tu ? Emi èkoun (moi un lion en Nago traduction littérale, ainsi pour signifier qu’il est fort. Ce que moi je ne crois pas parce que bientôt vous saurez qu’il est plus que faible. )

Dès que j’ai ouvert les yeux un silence lourd a honoré de sa présence. Ifèmi et Olouôdè n’ont fait que se regarder. J’espère que chacun attend  ce que l’autre dirait.  Moi non plus je n’ose parler. Je ne peux même pas ;  parce que je ne sais pas  ce qui  s’est passé pour qu’ils se retrouvent agglutinés autour de moi.

Enfin le courageux a  pris la parole.  

Olouôdè : Maintenant ?

Ifèmi : Quoi ?

Olouôdè : Euh… je veux dire maintenant que ta petite t’est revenue,  n’allons-nous pas exécuter ce qui m’amène ici ?

Ifèmi reste  muet  et me  lance un regard apathique. J’ai l’impression qu’il veut que j’intervienne.

Moi :(curieuse) Exécuter quoi ? Ifèmi vous avez conclu quelque chose à mon dos ?

Ifèmi : hum !!!  Tu me crois aussi bête que ça ?  

Moi : Alors pourquoi Olouôdè te parle en ces termes.

Olouôdè :(se redressant) Ma fille on a rien comploté derrière toi. C’est simplement que je vous informe de ce qui m’amène ici. (Voyant la tête que fait Ifèmi, il s’arrête un instant puis soupirant avant d’aller droit au but)…. Tout le monde est inquiet au village mes amis.

Ifèmi : Ah bon ! Et pourquoi ou du moins pour qui ?

Olouôdè : Pour vous bien sûr.

Ifèmi : Je peux même savoir qui est ce tout le monde ?

Olouôdè : Au fait,  sur la demande et avec les plaintes  de  vos parents le roi nous envoie vous chercher. Selon les dires,  vous êtes perdus et il faut que nous vous retrouvions.

Ifèmi : Je ne vous crois pas moi. Peut-être….

Moi :(l’interrompant)   Moi non plus. (Je me relève pour m’asseoir) S’il vous plait Olouôdè ! Rangez votre naïveté quelque part. Nous en avons marre. Vous pouvez ne pas me croire mais je vais essayer de vous ouvrir les yeux aujourd’hui et vous allez cesser d’être bête. Excusez-moi le terme mais c’est celui que j’ai trouvé pour le moment ça.  

Ifèmi :(étonné) Mais….

Moi : ôgbèni dakè ! (tais-toi monsieur) Tu n’en sais rien.

Les deux hommes (bah Ifèmi aussi est un homme même s’il n’a que dix-huit ans) sont restés bouches entrouvertes à me regarder  comme se trouvant face à un spectacle.

Moi :(poursuivant ma parole) Vous savez Olouôdè, ce que je veux dire maintenant, ce n’est pour mon intérêt ni  pour que vous nous laissiez partir mais c’est plutôt pour que vous sachez que vous dormez sur l’œuf pourri.  Vous vous demandez peut-être déjà  ce que  cette fille a. Rien du tout. Je dis je n’ai rien...   Quand je vous entendais dire tout à l’heure que vous êtes puissant là, je vous ai simplement ri au nez. Car je sais que vous êtes faible plus que la fourmi même. Écoutez, il y a une question qui  m’est venue à l’esprit  maintenant hein et je ne vais pas avoir peur de vous la poser… (Je racle la gorge avant de lui lancer ma fameuse question). Olouôdè pourriez-vous me dire le type de mort qui a tué votre fils ?

Cette question l’a attristé. On dirait que je viens  de verser de l’eau dans son feu.

   

Olouôdè :(triste) Ma fille d’où sors-tu encore cette histoire. Ça c’est déjà du passé. Oublions ça et parlons du présent. Chaque fois que je me rappelle de ça, je me sens hors de moi. S’il te plait n’en parlons pas. La mort de mon fils est devenue déjà une histoire à laquelle je ne pense plus me rappeler.

 

Moi :(insistant) Je vous en prie Olou, ce n’est pas encore la réponse à ma question. Répondez par oui ou par non.

Olouôdè :(après un court silence) Non !

Moi :(soupirant) Et vous n’avez pas cherché à savoir ou bien. D’accord je vous comprends en effet. C’est peut-être que le deuil de votre fille vous a rendu naïf jusqu’à présent. Mais dites-moi si la mort des miens ne vous a rien dit aussi.

Olouôdè :(surpris)  Hum !!! Tes parents sont morts ?

Moi :(étonnée aussi) Quoi ???  Vous ignorez ça vous voulez me  dire ?

Olouôdè : Que gagnerai-je à te mentir  ou à faire semblant Sènan ?

La manière dont il a appuyé mon nom me fait comprendre diligemment qu’il est sérieux.

Fixant longuement Olouôdè, je passe les mains sur le visage, baisse la tête et soupire avant de relever la tête pour continuer mon jeu de questions-réponses avec  mon vaillant chasseur.

Moi :(la main au menton et secouant la tête) houn !  Adéchinan ômô Olabodé, tu as réussi à les  avoir tous. 

Olouôdè :(tournant la tête comme cherchant à voir quelqu’un derrière lui)  Hum ! C’est le nom du roi ça non.

Moi : Bien sûr. . C’est lui le roi qui utilise ce qu’il a pour avoir ce qu’il veut.

Ifèmi : Que veux-tu dire par là ?

Hum !!!  Enfin, il a décidé de parler depuis que je l’ai refoulé ? Lui qui  n’est resté qu’à me regarder bouche ouverte depuis que je parle.  J’ai  même un instant pensé prier  intérieurement pour que les mouches ne fassent demeure sur sa langue mi- sortie comme un serpent là.   

Moi : Belles questions. Vous allez savoir qui est votre roi en réalité.  

     

Flashback

C’était un samedi, dans les environs de midi quand nous venions  du marigot, lui et moi que nous avions rencontré le roi. En effet, nous y étions allés pour laver nos habits comme d’habitude.

 Hey ! Lecteur ! Revenez sur terre s’il vous plaît. Nous n’y étions pas seuls, il y avait beaucoup de personnes et même le frère du prétendu roi. J’étais  simplement  la protégée   d’odèboumi le défunt  fils d’Olouôdè parce que Ifèmi  et lui étaient de vrais amis et quand ce dernier n’était pas au village, Odèboumi se chargeait de répondre aux attaques   de tous ceux qui me cherchaient querelles et même ceux qui me draguaient.  Donc vous comprenez qu’il devrait toujours  être près de moi à tout moment pour me  défendre.  

Je disais que nous étions allés au marigot pour la lessive. Alors une  fois terminé,  on s’était mis en route pour le retour à la maison. Nous étions trois à quitter le marigot mais Akandé nous avait laissé en cours de route prétextant qu’il allait espionner son piège au champ. Il ne restait donc qu’Odèboumi et moi sur le chemin lorsqu’à notre grand étonnement, nous avions vu  Adéchinan et ses imbéciles de gardes venus de loin. Ce qui n’avait jamais été le cas dans notre village. Le roi ne sort jamais surtout pour aller au marigot sans que le crieur publique ne l’annonce afin qu’aucun habitant du village n’aille au marigot.  C’est dûment interdit par la tradition de notre village.

  A leur première vue  mon idée était de nous cacher  avant qu’ils ne  nous approchassent  mais  odèboumi courageux qu’il fût  avait insisté qu’on les rencontra du moment où aucune annonce n’avait été faite en prélude à ce sujet.  J’acceptai malgré moi mais avec une grosse  boule de panique dans le ventre.

Dès que nous nous étions approchés  de  votre roi et ses gardes, nous déposions nos bassines pleines de pagnes et d’habits et allions  le saluer.

Nous deux :( nous agenouillant)  Kaaaaabieeeeesi oooh !  Oba Adéchinan  ômô Olabodé ômô  Oloukossi Ologo tin fou Ogo kpa owo, a fou achè kpa éwin, alachè, alagbara oko,  èni ko,  ko ola, èni wo, wo ériré Kaaaaabieeeeesi oooh !  (Tout cela ne sont que les  éloges du roi) il y en avait plus que ça mais c’était ce que nous petits  enfants savions  ça).

Adéchinan :(posant sa récade sur chacun de nous) èchéoun ômô mi  wan,  Alalè wan  awo yin.  (Merci mes enfants,  que les mannes de nos ancêtres veillent sur vous).

Nous deux :(toujours sur nos genoux) Achèèèè ! (Amen !)

Adéchinan : Redressez-vous !

Nous deux : Kaaaaabieeeeesi oooh !

Nous nous étions relevés et allions reprendre nos affaires pour aller à la maison tandis que le roi et ses gardes continuèrent leur chemin.

 Nous n’étions pas éloignés d’eux de trente  mètres quand j’entendis le nom d’Odèboumi. Ce qui  nous fit  retourner pour voir  et c’était le roi qui l’appelait.

Adéchinan :(criant) Odè! S’il te plaît,  confie tes affaires à Sènan et viens me rendre un service.

Je ne savais même qui l’avait dit mon nom. Pour Odèboumi je savais que son père était faisait partie du clan royal.   

Odèboumi :(me remettant ses affaires) Attends-moi ici. Je n’en aurai pas pour longtemps.

Moi :(mécontente) Maaaaahou ! (Dieeeuuuuu !)

Odèboumi : Pardon ok.

Je hochai seulement la tête  tout en toisant le roi qui ne me regardait même pas. Un de ses gardes me remarqua mais n’osa pas réagir. J’ignorai la raison.

Une fois qu’odèboumi les eût approché,  Adéchinan consulta des yeux ses gardes avant de s’adresser à moi.

Adéchinan : Tu peux partir jeune fille. Il  va te rejoindre bientôt

Moi :(étonnée) Hum !!!

Adéchinan : Oui, ce n’est pas ici qu’il veut me rendre le service là. Tu peux aller l’attendre à la maison.

Odèboumi ne pouvait plus me répondre par crainte perdre ses dents par la bastonnade des gardes qui le traiteraient d’irrespectueux.  Moi non plus, je ne pouvais pas m’opposer à cet ordre ; vu que je n’étais qu’une fille. C’est l’affaire des hommes donc je n’avais qu’à obtempérer.  pendant qu’il les accompagna je pris le chemin de la maison.

Arrivé à la maison j’avais vu votre porte entrouverte et personne n’était dans la chambre, alors j’avais déposé ses affaires et était retournée chez nous. 

Le lendemain, quand j’avais ouï dire qu’il était mort suite à un mal de ventre, je m’étais précipité pour venir vous parler de notre étrange rencontre  avec  le roi la veille mais avant que je ne quittai la maison, je croisai un homme venant qui me défendit de me retourner et de me taire à jamais  si je tenais bien ma vie.

L’homme : Écoute même si tu lui raconte quoi que ce soit, il ne va pas te croire puisque lui-même en sait quelque chose. Donc tu ferais mieux de rester chez toi et te taire pour toujours plutôt que de foudre ta vie en l’air pour ce qui est sans importance.

Moi : mais…

L’homme : Je t’aurais prévenu. Il disparut illico.

J’avais tellement peur que je n’osai rien dire à mes parents à ce sujet.   

Flashback terminé  

Après ma narration, Olouôdè n’a pipé mot. Il est resté stupéfait, je sais qu’il a compris ce que je viens de raconter. Quand à mon chéri, il se perd toujours.

Ifèmi : Sincèrement je ne comprends rien de tout ce que tu viens de  relater hein Sènan.

Moi : Tiens-toi tranquille mon cher. Olou comprend déjà ce que je veux dire. Et toi-même tu le sauras maintenant surtout  après avoir répondu à cette question que te poserai.

Ifèmi : Ok ! Je t’écoute alors.

Moi : bon ! dis-moi.  Quel fétiche adorons-nous dans notre village et où est-il installé ?

Ifèmi : Olouôsa bien sûr. Et il est installé dans la forêt non loin du marigot. (Olouôsa= dieu de rivière)

Moi : Très bien ! Vous savez tous que le sacrifice fait à ce fétiche n’est autre qu’un être humain et surtout un jeune homme chaste. Vous savez aussi que contrairement aux autres idoles à qui on immole leur sujet de sacrifice, il suffit seulement de présenter Olouôsa son sacrifice et le lendemain ce dernier mourra suite à un mal de ventre.  Donc je n’ai rien à vous apprendre.  Normalement on devrait consulter les oracles mais cette fois-ci votre sauvage roi en avait décidé autrement. Olouôdè c’est Adéchinan qui est responsable de la mort de votre fils.

Ifèmi :(soupirant) Quoi ?? Le roi Adéchinan est aussi cruel que ça ?

Moi : Je pense que s’il y a un adjectif plus mauvais que ça, je ne tarderais pas à l’utiliser pour le qualifier avec.  Ce tueur né.

Pendant qu’Ifèmi et moi discutons, Olouôdè se lève d’un bond. Je peux voir qu’il transpire de colère.

Ifèmi :(Inquiet) Ibisi loya bèè yèn? (vous allez où comme ça ?)

Olouôdè : Au village !

Moi :(inquiète) Que comptez-vous aller faire du moment où vous n’avez plus de famille là-bas.  Votre femme n’est plus depuis la naissance d’Odèboumi et lui-même a été sacrifié.  Alors qu’avez-vous  là-bas encore ? Ou bien vous irez vous mettre en encore sous l’influence  de ce connard qui vous tuerait après tout?

Olouôdè : Oui ce connard comme tu viens de l’appeler. J’irai l’envoyer lui aussi  là où il a  envoyé  mon fils.

Moi :(ricanant) Vous blaguez je pense. Avec quelle puissance ?  Vous feriez mieux de rester avec nous et nous suivre partout où nous irons de peur d’être sa prochaine victime parce que je sais que votre prétendu pouvoir mystique ne pourra rien contre lui. En tout cas pas sans qu’il se débarrasse des siens et   de ses cruels  fétiches qui sont les fondements de  sa force.

Ifèmi : C’est une belle idée Olou. Suivez-nous pour sauver  votre vie et libérez-vous de son harnachement.

Stupéfait, il baisse la tête et je perçois une goutte de larmes qu’il efface vite et essaie de nous cacher   couler sur sa joue. Il relève la tête, va prendre ses instruments avant de nous rejoindre de nouveau.

Olouôdè : Allons-y !

Ifèmi :(inquiet) Où ?

Olouôdè :(reniflant) Partout où vous voulez.

Ifèmi : Hum ! Mais reposons nous un peu non car…

Moi :(intervenant tout en en ramassant nous affaires) Non ! Partons d’ici de peur que les autres ne viennent nous voir et que les choses ne s’empirent plus.

Nous venons donc de nous lancer dans une nouvelle aventure dans la forêt mais cette fois-ci avec un ennemi réconcilié avec nous.

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Au village, cela fait déjà trois jours que le roi a envoyé les chasseurs nous chercher mais ceux-ci  sont revenus sans résultat  favorable et ce qui a le plus tracassé le roi Adéchinan c’est que leur chef aussi a disparu. Il a décidé alors de convoquer un conseil improvisé (ce que le nago appelle Ikpadé kajawiri)  au cours duquel la décision suivante été prise.

Au palais les ministres du roi s’installent un à un avec des visages exprimant  la panique. Ils se demandent tous ce qui serait à la base de cette convocation imprévue.

Après quelques minutes d’attente le roi finit par sortir sa grosse tête  de sa chambre  pour se présenter au palais. Tout le palais  se prosterne et profère comme d’habitude ses éloges.

Adéchinan :(s’installant) Je pense que tout un chacun de vous serait déjà en train de se faire d’idée sur ma fortuite convocation.  Eh bien je vous direz que je m’inquiète beaucoup pour la sécurité de notre village même si ce n’est pas le cas chez vous. En tout cas en tant que roi et selon la charge qui me revient je m’en suis préoccupé.  Je dis ça  à cause de ce qui se passe ces derniers temps. Vous n’êtes pas sans savoir que nous avons assisté il y a une semaine  à la disparition de deux  de nos enfants et ceux que nous avons envoyés,  vous et moi à leur recherche sont revenus ce matin  bredouilles et ce qui m’intrigue c’est que leur fameux chef n’est pas revenu avec eux. Ils prétendent qu’il a lui aussi disparu mais moi j’en doute fort.  

Otunba :(surprit) Hum !!! C’est vrai ça ?

Iyalodé : Quel Hum ? Sa majesté serait-il en train de mentir ?

Balogun : Iyalodé ne t’en prends pas à Otunba. Posons-nous plutôt la question de savoir ce qui s’est passé.

Adéchinan :(Se levant avec colère et se dirigeant vers la porte de sa chambre) Je ne veux rien savoir  d’accord. Écoutez-moi bien ! je vous ai invité juste pour vous informer de ma décision et non pour vous consulter.  Alors voici ma décision :

Il revient s’asseoir. Pendant ce temps tous les ministres se regardent tous inquiets.

Adéchinan :(régard dans le vide) J’irai moi-même à leur recherche.

Otunba : Quoi ???

Iyalodé : Kabiési Kochèlè ri (du jamais vu votre majesté)

Balogun : Irréalisable !  C’est aussi contre notre tradition votre majesté.

Adéchinan :(se levant) Vous pouvez dire tout ce que vous voulez mais c’est ma décision ça et je ne pense pas la changer sous aucun prétexte.

Il les laisse et entre dans sa chambre tandis qu’ils  commencent par vider les lieux un à un tout en murmurant.

A suivre…………

                   
L'Etranger Invisible