30: I got your back
Ecrit par Gioia
***Mireille Sani***
-C’est bon? Je ne peux pas avoir la paix dans cette maison? Je demande à Martin
Martin: j’ai dit quelque chose? Il réplique sur un ton hargneux
Mireille: toujours là à tourner l’œil quand tu me vois c’est quoi? Si c’était pour me cibler partout fallait me laisser partir plutôt
Martin. hum! Il fait sur un ton d’avertissement. Je ne cesse de te le répéter Mireille. Cet enfant a failli prononcer tout haut des paroles de malédictions. Tu es une adulte donc je m’en fous de ta vie.
Mireille: Ha bon hein! Après toutes ses années de loyauté que je t’ai donné c’est ce que tu me sers aujourd’hui?!
Martin: Oui Oui! Je te sers ça parce qu’en plus de la loyauté tu m’as imposé ton comportement si exécrable qu’aujourd’hui je te supporte à peine. Si je suis là c’est avant tout pour mes enfants et je te jure Mireille, il commence sur un ton menaçant qui me fait frétiller, je te le jure que si un truc arrive à mes enfants je vais te faire payer comme jamais on ne t’a fait payé.
Mireille: Je suis leur mère! je dis avec un mix de rage et crainte
Martin: et moi leur père! Il rajoute avec agressivité. Je ne vais pas tolérer que tes petits démons qui habitent ta vie se transfèrent à mes enfants. Garde ton lourd bagage et fais y face toute seule, il dit puis sort.
Je me mets à faire des tours sur moi comme un animal en cage. Non non. Martin ne va pas me faire paniquer. Rien arrivera à mes enfants. Cet ingrat d’Eben n’oserait pas faire du mal à mon Joshua, non? Peut-être j’aurai dû trouver une autre solution que de faire dire à mon premier fils qu’il l’a vu entrer chez nous. Je dois me calmer, je dis tout haut. Non seulement mon père m’a toujours protégé de son vivant grâce à ses dons mais un mois avant son décès il m’a dit qu’il se sentait partir mais que je n’avais pas à m’inquiéter parce qu’il avait fait le nécessaire pour que mon destin continue de briller. Je ne suis pas les Arnaud ou Héloïse qui n’ont aucune protection. J’étais la favorite de mon père et son esprit demeure sur moi.
Je m’habille quand même rapidement pour aller à l’église. J’ai besoin de me confesser. Et c’est ce que j’ai fait. J’ai laissé mes peurs, angoisses et larmes dans cette petite pièce. Faut croire que mon prêtre a oublié la règle de ne pas juger son prochain. Je ne compte plus le nombre de fois qu’il m’a exhorté à la repentance en ajoutant la fameuse expression du Dieu des orphelins. Ok même si on suit cette logique, qui dira qu’on a pas fait du bien à Eben? Il a fait tout son lycée avec nous. Je l’ai nourri. Son oncle a pourvu financièrement. Grâce à nous il a vécu une vie que sa paresseuse de mère ne lui aurait jamais donné. C’est écrit où qu’on doit s’occuper de lui à vie? C’est le vagin de sa sœur dont Martin profite autant qu’il veut ou le mien? Alors on me fatigue pourquoi? Je devais juste m’assoir et supporter que ce petit vole toutes les ressources de Martin pour un jour se rapprocher du même niveau de vie qu’auront mes enfants? En tout cas je ne lui refuse pas d’arriver là et les dépasser mais pas avec nos moyens déjà qu’il en a eu assez. Qu’il se débrouille pour le reste.
***Héloïse Silivi***
Depuis que je lui ai dit ne pas avoir de problèmes avec son côté macho tant qu’il n’exagère pas, Parker n’essaie même plus de se contenir. Je m’explique. Un mois de ça, c’était la saison des festivals. Mon premier de ma vie. Monsieur ne les rate jamais en grand amoureux de la musique. J’étais trop curieuse de découvrir aussi pour ma part. Le jour J, je sors de chambre en jean, un bandeau comme haut. Parker a cette moue qu’il prend quand quelque chose le turlupine.
Helo: ce n’est pas assez simple comme tenue?
Parker: Si....mais...tu es attirante
Helo: ok, je fais avec un sourire, c’est mal?
Parker: non.....on y va alors?
Je prends nos bouteilles d’eau que je mets dans mon sac à dos et nous partons à moto. J’avais certes dit qu’il était collant comme homme mais ce qu’il m’a montré au festival était tout autre. C’est à dire que sa main restait constamment dans mon dos. Que je danse, me lève, ou m’asseye, je la sentais revenir. Et le vrai indice c’est qu’il était très distrait pendant que son groupe favori jouait. Je sentais son attention plutôt sur moi au lieu du groupe.
Helo: tu t’es trouvé un nouveau groupe de rock? J’ai demandé une fois que nous étions à la maison dans notre bain
Parker: du tout, pourquoi?
Helo: tu ne chantais pas quand ils jouaient. Des fois je me mélangeais dans les chansons. Je te demandais et tu disais ne pas les connaître. En plus tu semblais perdu dans tes pensées.
Parker: Hum, il soupire, tu ne vas pas te fâcher?
Helo: en général on sort une bonne bêtise quand on demande ça.
Parker: c’est ce que je m’apprête à faire. En fait j’écoutais d’une oreille distraite parce que j’étais occupé à m’assurer que des curieux ou sans gênes se tromperaient à te toucher, il dit sur un ton sérieux mais j’éclate de rire tant je suis étonnée. Lui n’en rit pas et au contraire claque légèrement mes fesses après avoir dit que ce n’est pas amusant.
Helo: chéri, c’était probablement des jeunes autour de nous tu sais
Parker: justement ce sont les plus débridés quand ils ont de l’alcool dans le sang. C’est monnaie courante d’entendre des histoires d’écarts et d’attouchements durant les festivals. Je me devais d’être éveillé et te protéger
Helo: oh tu aimes trop être mignon, je dis en serrant sa tête contre mon torse. Bon comment on peut combiner ton rôle de garde du corps et spectateur demain? On a pas payé ses billets pour que tu travailles encore au lieu de profiter.
Parker: haha moque toi, il dit sans rire pendant que je me marre bien.
Helo: Non mais je suis sérieuse, je continue quand même sur un ton blagueur
Parker: si tu mets un bandeau demain, tu pourrais mettre ta chemise légère en plaid par dessus? Ce n’est pas que j’essaie de te contrôler mais on ne sait jamais. Un idiot pour rire peut essayer de tirer dessus et dévoiler t....
Helo: D’accord
Parker: d’accord? Il répète un peu surpris
Helo: oui d’accord.
Parker: eh bien, c’est la première fois qu’une femme ne me traite pas de macho quand je parle de son habillement
Helo: qu’est ce qui est macho dans ta requête? Je demande confuse et c’est lui qui rit
Parker: de par mon expérience les femmes n’aiment pas qu’on leur dise quoi faire de leurs corps.
Helo: je ne t’ai pas dit de remettre ton t shirt un jour quand on était à la gym?
Parker: C’était adorable de te voir possessive, il réplique avec un grand sourire
Helo: je n’étais pas possessive. Tu déconcentrais ma coach et je voulais recevoir au complet la session pour laquelle j’avais payé, je dis avec un peu de mauvaise foi ce qui l’amuse
Parker: mais oui je te crois
Helo: donc si je ne me gêne pas pour quitter ma machine, prendre ton t shirt et te dire de le remettre pourquoi je prendrais mal le fait que tu me dises de couvrir mon bandeau? Ce n’est pas comme si tu m’as catégoriquement interdit de le mettre ou Dieu seul sait quoi. Je préfère qu’on ait l’esprit libre tous les deux pour profiter de notre week-end.
Il m’embrasse dans le cou, tient mes tresses et tire un peu dessus pour que je lève la tête, puis demande d’une voix rauque, si j’essaie de lui dire que j’aime un peu de machisme. Je lui aurais répondu si je n’étais pas occupée à gémir à cause de ses doigts pinçant un téton et sa bite qui prenait forme en bas de moi. Peut-être la position du machisme c’est la levrette. Je n’en sais rien. En tout cas c’est dans cette position qu’il m’a limé l’antre dégoulinante sur le lit. Et moi aussi je l’encourageais d’une voix suppliante de poursuivre juste comme ça et tout laisser en moi.
C’est depuis ce jour que Parker le macho a vu le jour. Quand tu lui demandes depuis quand il s’intéresse aux bikinis que tu portes, il te montre ses dents et répond depuis que tu aimes ça. Nous sommes entrain de faire du shopping parce qu’on prévoit aller à Nouméa cette fin d’année. Sa mère qui a dit de l’appeler Michelle simplement nous a invité à les rejoindre plutôt qu’elle et Marley se déplacent cette fois. Le meilleur c’est qu’Océane fera deux semaines avec nous avant notre départ.
J’étais plus qu’emballée par ce programme depuis qu’on l’a dressé. Ce n’était que préparation sur préparation dans mon esprit. Mais j’ai perdu ma pêche il y’a quatre jours de ça. Ma première demande de prêt que j’ai fait au pays s’est soldée en échec et ce fut pareil pour la seconde. Depuis je me questionne sur la suite. Parker m’a fait une immense fleur sur le loyer. Je ne paie que 300 euros pour ce grand sous-sol tout équipé. Mes économies actuelles sont à 4000 euros. Et de ce montant je dois sortir deux mille pour notre voyage. D’ici qu’on arrive en fin d’année, je prévois rajouter encore 4000 euros d’économies sur ce que j’ai actuellement. Est ce que je dois tirer un trait sur le voyage, mettre tout l’argent dans l’achat de la maison et pour le restant, faire une autre demande de prêt, ou je continue à vivre au jour le jour comme c’est le motto de ma relation?
Une robe verte m’est présentée quand je suis en pleine réflexion.
Parker: qu’est ce que tu en penses? Je te vois bien dedans sur la plage
Helo: avec les deux fentes frontales jusqu’à ma taille? C’est accepté dans les codes du machisme tu es sûr? Je demande sur un ton taquin
Parker: ça va on peut faire une exception. Ce sont les vacances, il réplique sur le même ton
Helo: quelle largesse, je suis émue
Parker: lol tu es folle. Tu essaies alors?
Helo: tu me fais tout faire toi, cuisinière, masseuse, psy et maintenant mannequin
Parker: à grandes compétences, grandes responsabilités, il réplique et je rigole
Quelques minutes plus tard monsieur n’a dit que oui à tous ses choix. Il se vantait même d’avoir l’œil. J’ai proposé qu’on laisse et je reviendrai les acheter plus tard. J’ai même donné comme raison les gros achats que j’ai fait il y’a deux semaines de ça. Il a dit que lui ne rentre pas sans et tout payé. Ensuite il a proposé qu’on mange dehors avant de rentrer à la maison. J’ai accepté et pendant qu’on attendait nos commandes je lui ai demandé conseils comme c’est un comptable.
Helo: tu penses que je serais qualifiée pour un prêt ici?
Parker: quel genre de prêt? Hypothécaire?
Helo: heu...je ne sais pas. Je veux acheter une maison mais à Lomé.
Parker: Tu aurais besoin de combien?
Helo: disons 22000 euros
Parker: ce n’est pas impossible avec ce que tu gagnes par mois mais ça sera difficile. On peut voir ça quand nous serons à la maison.
Helo: d’accord merci chéri.
Il me câline la main en guise de réponse. Je nous paie le resto et nous rentrons à la maison. On finit la soirée sur le divan, devant son ordinateur. À l’aide d’un outil qu’il utilise pour son travail, un calculateur de la capacité d’emprunt, il rentre les infos que je lui donne et nous finissons par obtenir une réponse pas trop mal pour moi.
Parker: on pourrait faire mieux
Helo: oui, si j’attends l’année prochaine j’aurais de meilleures chances je pense
Parker: non je veux dire que j’endosserai le prêt et tu rembourserais
Helo: oh. Non non, tu as déjà la maison à payer et ta voiture.
Parker: ma voiture est payée au complet.
Helo: ah bon? On fait ça ici aussi? Je demande étonnée
Parker: Oui on ne croule pas tous sous les dettes ici, il réplique amusé
Helo: non je ne dis pas ça mais j’ai toujours pensé que tout le monde faisait des prêts pour les maisons et voitures ici.
Parker: la majorité. Mais j’avais mes gains de mon ancienne carrière donc pas besoin de m’endetter pour une voiture. Maintenant c’est vrai qu’il me reste mon prêt hypothécaire mais je peux me permettre encore d’emprunter. En plus à un meilleur taux que toi parce que j’ai un dossier plus fourni et solide.
Helo: je ne vais pas te dire non parce que ça me sauverait mais avant tu te rends quand même compte que c’est un grand pas? Je ne dis pas qu’on est pas un couple mais impliquer l’argent veut dire aller à un autre niveau tu sais.
Parker: ça t’effraie? Il me demande en prenant ma main
Helo: un peu, je dis honnêtement. Je ne veux pas te décevoir ou que ça gâche tout.
Parker: ça m’effraie un peu aussi. En tant que comptable on conseille toujours aux clients de ne pas faire ce que je viens de proposer. Surtout à ceux qui ne sont pas mariés parce que 80% de ses histoires finissent mal. Et c’est vrai que je n’ai jamais fait ça en couple. Des cadeaux oui, mais une somme pareille non. Par contre au delà de la peur, il y’a la confiance que tu m’inspires depuis qu’on est ensemble chérie. Tu es transparente et honnête avec moi. Même ton défaut amusant comme le fait d’être réticente à dépenser ton argent par peur de ne plus en avoir, tu ne me l’as pas caché. Et même avec ce défaut, tu me fais quand même plaisir. Tu ne manques pas une journée sur ton fameux loyer bien que dans les faits on sait tous les deux que je ne vais pas me mettre en rogne si tu oublies un paiement. Ce que je connais de toi dépasse ma petite crainte. Donc pour moi c’est tout réfléchi
Helo: je t’aime, je dis naturellement parce que c’est ce que sa confiance me fait ressentir. De l’amour, la joie d’avoir réussi à lui inspirer tout ça sans même savoir ni essayer, la reconnaissance pour son honnêteté et sa gentillesse, puis un petit truc sur lequel je ne sais pas quel nom mettre. Sauf que ce truc me donne envie de m’accrocher à lui comme un paresseux à son arbre et ne plus jamais me défaire de lui.
Parker: ah oui? Attend que je te rappelle sans arrêt les dates de remboursement du prêt et on verra, il répond sur un ton blagueur. Je le traite de con, lui pince le ventre et il crie un peu tout en riant
Helo: Je t’aimerai même quand tu seras sur mon dos.
Parker: ok, essayons pour voir, il dit et bouge son ordi
Je détale dès que je comprends ce qu’il veut faire. 95 kg sur mes 45 non merci. J’ai trop à faire pour mourir maintenant.
***Eben Ezer Tountian***
Heureusement que mon père n’est pas venu me chercher parce que je me suis rappelé le lendemain que ma mère aurait une charge trop lourde sur ses épaules si je m’en allais aussi. Dans ma marche rancunière j’ai débarqué chez mon ami Bruce Attipoé, celui avec qui je vends les friperies. Pour être honnête c’est lui qui m’a ramené un peu les pieds sur terre. Il m’a donné son exemple, lui étant aussi un enfant disons démuni bien que ses parents sont en vie. Mais il se débrouille en vendant les friperies et fait une école de gestion quand les moyens lui permettent. Il a remis le feu qui s’était un peu éteint en moi. Ce feu a failli s’éteindre par contre quand je suis arrivé à la caisse pour dispenser mes cours et je me suis fait arrêté par les militaires à l’entrée avec la consigne que je ne pouvais pas passer.
Après une vingtaine de minutes d’explications qui n’aboutissaient nulle part, j’ai rebroussé chemin pour me rendre au grand marché. Les ventes allaient bon train à mon arrivée donc je me suis jeté dedans pour me changer les idées. Ce n’est qu’en fin de journée pendant qu’on rangeais le stock que j’ai pu raconter mes déboires à Bruce.
Bruce: et tu a appelé les parents tu es sûr?
Eben: puisque je te le dis gars, j’ai appelé trois fois de suite sans succès.
Bruce: hmm, prend mon telephone et ressaie
Eben: pardon laisse ça. S’ils se font déjà rallié à son bord, pourquoi je....
Bruce: ne me fais pas te gifler avec ce téléphone Tountian. Appelle les pour écouter ça de leur bouche au lieu de t’inventer des vies
Eben: comme tu insistes, je dis un peu agacé mais prend quand même le téléphone. Je n’aime pas supplier dans ma vie. Après tout personne ne me doit rien comme mon oncle me l’a si bien dit mais Bruce peut te fatiguer avec son bavardage des fois quand il veut. Quand je suis de bonne humeur je lui dis qu’il a de la chance de ne pas être une femme parce que j’allais le faire taire par un baiser toutes les fois où il se lançait dans ses longues tirades. Bien sûr il me flanque un coup et m’insulte puis nous finissons par nous charrier.
Bruce: encore une fois, il dit quand l’appel prend fin sans que personne n’ait décroché
Je soupire et relance encore une fois. Je m’apprêtais à raccrocher quand on décroche. Surpris, je ne sais moi même pas quoi dire. Il me pousse pour que je m’éloigne du bruit pendant quand j’enlève le HP et colle à mon oreille le téléphone.
Eben: bon...bonsoir Madame Wanké, c’est Eben, je dis d’une voix bégayante
Raïssa: Jeune homme tu es renvoyé, elle réplique sur un ton ennuyé
Eben: par....pardon j’ignore ce qu’on vous a raconté mais je vous....
Raissa: Non seulement tu te permets de manquer ta séance avec ma fille mais en plus tu penses que j’ai le temps d’écouter des racontars? Je t’avais prévenu quand tu as mis tes pieds dans cette maison. Une minute de retard et c’est la porte. Sur ce bo.....
Eben: Madame j’étais là, je dis sur un ton désespéré. Ce sont les gardes qui ont refusé de me laisser entrer. Vous pouvez demander à.....
Le bip a suivi, signe qu’elle venait de couper.
Eben: Hey merde! J’ai dit tout haut avec beaucoup de frustration
Bruce: c’est comment? Il demande sur un ton inquiet
Eben: cette femme ne te laisse jamais en place une gars. Même lui expliquer elle....
Bruce: rappelle là donc!
Eben: on perd notre temps je te dis. Même quand j’allais chez eux, elle était comme ça. Tu pouvais dire un simple bonjour qu’elle affichait la tête de quelqu’un qui en avait assez entendu de toi.
Bruce: Eben Ezer, rappelle seulement. Tant qu’elle ne bloque pas mon numéro ou menace qu’elle va te faire enfermer, tu as quoi à perdre toi? Parce que je ne sais pas si tu as remarqué mais c’est grâce à ses petits boulots que tu vas pouvoir tenir à Lomé.
Je me réessaie pendant le trajet du retour. C’est au bout de dix appels et tard quand nous étions chez Bruce qu’elle a encore répondu.
Raïssa: Donne moi une bonne raison de ne pas te trouver dans cette ville et te faire enfermer pour harcèlement
Eben: j’ai remonté le niveau de votre fille en langues et sciences. Je vous ai entendu le dire. Je suis discret et fait exactement le travail pour lequel je suis payé et je tiens à ce travail madame. C’est la seule raison pour laquelle je me permets de vous importuner et encore une fois je me suis présenté. Vous pouvez.....
Raïssa: tu apprendras que je n’ai pas le temps d’enquêter sur ta vie. Elle ne m’intéresse en rien. Présente toi à la prochaine séance, elle dit puis raccroche sans aucune autre forme de cérémonie. Même pas attendre que je dise merci pourtant le soulagement que j’ai ressenti était immense.
Le jour J je me suis rendu au rendez-vous avec une heure d’avance ne sachant pas à quoi m’attendre. Pour ça j’ai séché une partie de mes cours. Ça peut paraître stupide mais c’est l’argent qui me permet de financer mes études donc vraiment la poule doit venir avant les œufs, ou l’inverse Dieu seul sait. Les bêtises de la dernière fois reprennent encore. Cette fois j’enregistre nos échanges avec mon téléphone dans ma poche. Je ne perds pas non plus le temps. Dix minutes plus tard, j’appelle madame Wanké quand je vois la voiture de ma tante s’avancer jusqu’à la barrière. Elle descend l’air furieux et commence à gronder.
Mireille: je n’avais pas dit de ne pas laisser ce voleur entrer ici? Elle demande à l’un des gardes
-Madame on allait justement se débarrasser de lui!
Eben: Je suis ici uniquement pour f...
Mireille: boucle là petit malappris et retourne dans ton pâturage!
Eben: tu devras me.....
Ma phrase reste en suspens à cause des coups de Klaxons derrière nous. Les gardes se pressent de lever la barrière pendant que je reconnais la voiture de madame Wanké. Je m’apprêtais à courir après mais elle s’arrête à mon niveau. La vitre baisse et c’est elle que je vois en plus de ses enfants dont Hadeya sa fille à qui je donne les cours.
Raïssa: eh bien, qu’attends-tu pour monter? Je n’ai pas que ça à faire
Eben: ahem....oui, je dis en revenant à moi
J’ouvre quand ma tante se matérialise à mon niveau, sortie de Dieu sait où et tient même la portière
Mireille: Madame les autres ne t’ont pas passé l’information que j’ai interdit l’entrée à ce garçon? Ce n’est qu’un infâme voleur qui n’hésitera pas à prendre vos effets. Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir ce genre d’individus proches de nos enfants.
Eben est gentil maman, c’est pas....
Mireille: tu vas retourner dans la voiture oui! Elle gueule sur un Axel qui lui aussi était non loin de nous. Quand il est sorti de leur véhicule je l’ignore. En fait je suis juste perdu. Qu’est ce que j’ai pu faire à ma tante pour qu’elle soit si déterminée à me couper toutes mes opportunités. Je cherche et rien ne me vient.
J’allais encore me défendre mais les gardes se sont rapprochés après que Madame Wanké leur ait fait signe par la main de s’approcher
Raïssa: l’un de vous peut m’expliquer pourquoi cette bonne femme me tutoie mais en plus pose ses mains sur ma portière pendant que vous êtes là?
-Madame la ministre! Nos excuses! Ils disent en chœur et tapent la pose avant d’attraper chacun un bras de ma tante et la soulever comme si elle ne pesait qu’une plume
C’est donc cette révérence que te donne le pouvoir? Les mêmes gardes qui me malmenaient et m‘insultaient étaient les mêmes qui m’ont tenu la porte avant de la fermer après que je me sois ici. Et fallait voir comment la crainte se sentait dans leurs voix quand Madame Wanké les a dévisagé avant de remonter sa fenêtre. Même pas un mot et elle commande autant le respect? Personne ne pourra me dire qu’on est tous les mêmes sur cette terre quand je vois ce genre de choses.
Je la voyais comme mon sauveur jusqu’à ce qu’elle me dise une fois chez eux que j’ai intérêt à changer de parfum à la prochaine séance sinon je serais renvoyé. Sa fille avait beau lui reprocher gentiment que c’est déplacé et en plus qu’elle a promis à papa d’être courtoise avec les gens mais elle n’a fait que soulever ses épaules. Si je veux rester ici je vais devoir me plier. C’est ça ou rien.
Mireille Sani
Des fois je me demande quel genre d’homme j’ai moi aussi épousé ça. C’est moi qui me suit fait agressée par des malabars et c’est lui qui me gronde.
Martin: je dis Mireille tu veux me tuer c’est ça? Ca ne te suffit pas de gâter la maison ici, non tu crois que le quartier t’appartient? Hein!? Il crie et je commence à avoir peur parce qu’il semble agité
Mireille: on...on vit ici je te signale et....
Martin: et tu la fermes! On vit ici que c’est ton village Kovie? Pourquoi tu ne peux pas rester dans ton coin, te maquiller, regarder la télé et partager les choses dans les groupes WhatsApp comme la plupart de tes amies? C’est quoi qui pique constamment tes fesses et te pousse à aller chercher des noises? Tu sais qui est la ministre Wanké? Tu connais son mari? Tu connais son poids ici à Lomé? Tu sais que les deux sont les fondateurs de l’Insao (institut de la statistique ouest africaine?)?
La révélation me choque d’abord parce que qui ne connaît pas cet institut ici. Il est dit qu’ils ont beaucoup contribué à la diminution de l’exode des cerveaux dont souffre notre continent par manque de débouchés. Mais je ne me laisse pas intimider. Elle n’est qu’une femme avec un vagin comme moi et je suis même plus belle qu’elle.
Mireille: et moi je suis la femme de député et....
Il se met à rire avec hystérie.
Martin: on te parle d’étoiles, tu me parles de grain de sables
Mireille: ton complexe d’infériorité ne va pas m’atteindre. Je sais qui je suis. Et elle couche clairement avec le pré.....
Martin: tu vas rapidement la boucler! coupa-t-il d’une voix menaçante avant de continuer. C’est mieux on divorce ce soir si c’est sur la voie du suicide que tu veux partir! Il dit puis s’en va et continue à répéter comme un fou qu’il part ce soir même avec ses enfants.
La crainte faisant je le suis en chambre. Il se met à vider le dressing.
Mireille: Martin.....arrête je....
Martin: arrêter? Quand tu me vois j’ai la tête de quelqu’un qui veut mourir Mireille dis moi? Tu ne vois pas que j’aime la vie? Il crie
Mireille: c’est bon je ne vais rien faire
Martin: non! C’est comme ça que ton démon essaie de me tromper et demain on va se réveiller encerclé ici. Je ne vais pas mourir!
Malgré toutes mes supplications, le fait que je m’accroche à sa valise et interdit même aux gardes de le laisser partir, il sort et réussit à prendre les garçons bien que ces derniers refusent d’entrer. Je le suis dans ma voiture aussi désemparée. Après un spectacle honteux, il finit par me laisser entrer dans la chambre d’hôtel qu’il a pris. Les enfants apprécient finalement la petite sortie. Le fait d’avoir dîné au resto y a contribué. Une fois les enfants endormis, je calme mon homme comme une femme sait le faire. Il est là à roupiller comme s’il n’avait pas paniqué comme un vrai froussard tout à l’heure. Franchement j’espère pour lui qu’il remercie Dieu tous les jours qu’il fait d’avoir une femme aussi prévoyante que moi. Clairement j’ai merdé aujourd’hui. Et je ne fais pas le poids pour faire plier cette femme vu l’attitude de mon mari. Mais comme on dit il faut garder ses ennemis plus proches que ses amis. J’ai vu vite fait sa fille durant notre échange. Un beau brin de fille. Et rien qu’à voir la Bentley Bentyaga que son chauffeur conduisait je suis sûr que l’argent coule à flots là-bas. Joshua a probablement l’âge de cette petite? Sinon on lui fera des fausses pièces. Martin a raison. Il y’a une étape supérieure à celle de député. Comme quoi à chaque chose malheur est bon. On m’a brutalisé aujourd’hui mais demain je vais voyager partout avec mes enfants en première classe et ce que je vais porter hein. Je ris seule rien qu’à y penser. Dieu merci qu’il ne m’a donné que des garçons. Je vais commencer à leur trouver justement des partenaires de choix. Ça va m’occuper.
***Elikem Perla Xena Akueson***
Personne ne m’a obligé à aller chez Ray. C’est d’ailleurs mon copain et c’est plus que normal que j’aille chez lui vu qu’on ne compte plus le nombre de fois qu’il a fait le déplacement. Donc quelqu’un pour m’expliquer le pourquoi je bouge nerveusement la jambe dans la voiture ici? Je répète personne ne m’a obligé.
Elio: comme tu le sais si bien, tu peux arrêter d’agresser le tapis en bas de tes pieds?
Elikem: Han? Je fais confuse et l’imbécile se met à rire.
Elio: tu verrais ta face on croirait qu’on t’envoie à l’abattoir.
Elikem: tu comprends pas, je dis totalement paniquée. C’est comme ça qu’il ira percer mon filet et traverser le pancréas aussi. On ne sait jamais vu comment le coin là glisse. Un accident est vite arrivé
Elio: sa bite est si longue qu’il peut encercler sa taille avec?
Elikem: je sais pas hein. C’est quand même long. Moi je le sens pas du tout.
Elio: Lol courage ma vieille. Non seulement rien ne dit que ça se fera vu que vous n’en avez pas parlé mais si c’était le cas, tu n’as franchement rien à craindre. Dis lui juste d’être doux et patient. Laisse toi aller et profite. Quand ça coince dis lui d’arrêter et s’il refuse je te fais confiance pour lui sortir les prises de karaté que tu me fais des fois.
Elikem: chniiiiffff, moui
Elio: tu as tout dans ton sac? Il demande après s’être garé non loin de l’immeuble de Ray.
J’ouvre et je lui montre le contenu. Préservatifs, lingettes et une boîte de Doliprane comme il m’avait recommandé.
Elikem: c’est tout non?
Elio: le lubrifiant, il dit et ouvre sa boite à gants pour en sortir un qu’il glisse dans mon sac
Elikem: tu fous quoi avec ça dans ta voiture toi?
Elio: Ce n’est pas parce que tu me vois au quotidien que je ne vis pas en dehors de toi.
Elikem: hum donc tu fais la chose là?
Elio: non c’est la chose qui me fait. Tu vas descendre de la voiture oui
Elikem: on se revoit quand...., je déglutis.....
Elio: là, ça va aller ma petite perla, bientôt l’immeuble qui t’effraie là deviendra ton favori. On te verra même skier en été pour t’y rendre, il dit sur un ton ironique tout en me tapotant la tête.
Mon ventre est tellement noué que je lui donne un débile tout faible comme réponse avant de descendre. Je marche avec peu d’assurance, sonne et monte quand il ouvre. Je me répète qu’on ne s’est rien dit. Avec de la chance rien ne va même se passer et je n’aurais pas à rentrer chez moi à quatre comme une grenouille.
Le sourire accueillant avec lequel il ouvre fait descendre un peu mon petit stress. Il me prend dans ses bras et je noue mes mains autour de son cou. Je ne sais pas ce qu’il fait vu que je suis collée à lui mais j’entends la porte se fermer
Ray: bienvenue dans mon humble demeure. Ce n’est pas si grand que chez toi mais j’espère que tu seras à ton aise.
Elikem: moi j’aime bien, c’est rangé
Ray: lol tu ne t’attendais pas à un désordre quand même
Elikem: tu devrais voir....enfin les garçons sont connus pour être désordonnés, je me reprends. J’allais encore parler de Romelio ça.
Ray: je suis un homme, pas un garçon
Elikem: lol la phrase clichée là. On verra quand je vais débarquer ici sans prévenir
Ray: j’ai hâte, il réplique avec un sourire espiègle
Et c’est comme ça que la tension continue de baisser au fur et à mesure que la soirée avance. Il nous a ramené des plats à emporter du resto où il bosse. Nous sommes assis sur sa moquette, avec les différents mets sur la table basse. On croirait un vrai moment de dégustation tellement il a apporté de la variété en petit format. J’apprends qu’il lui arrive de servir en cuisine quand ils sont débordés.
Elikem: et ça ne te fait pas trop de travail?
Ray: je m’en fous. J’aime ça
Elikem: des fois je me demande pourquoi tu n’as pas fait une école de cuisine.
Ray: lol je suis un Ekim.
Elikem: hum ok?
Ray: je ne vais pas quitter Libreville pour venir étudier la cuisine ici. Pas quand Toni mon frère étudie en architecture.
Elikem: je ne vois pas le lien. Être cuisinier c’est pas genre un éboueur et même si, il n’y a pas de sot métier.
Ray: tu ne peux pas comprendre de toute façon
Elikem: je comprendrai probablement mieux si tu m’expliquais non?
Ray: Déjà je suis le fils de la maîtresse. Mon père ne s’est jamais gêné pour me rappeler la chance inouïe que j’ai d’avoir une belle mère qui m’ait accepté comme son enfant. Et toutes les fois où je performais moins que Toni, il ne se gênait pas pour me dire que j’étais exactement comme feu ma mère tandis que les autres étaient brillants comme lui et sa femme. Tu me vois finir cuisinier? Tu imagines ce qu’il aura comme info pour se moquer de moi et ternir l’image de ma mère?
Elikem: ta maman n’est plus? Je demande doucement
Ray: Elle est morte en couche.....il parait, il répond avec indifférence mais je décèle un peu de peine aussi.
Elikem: Je suis désolée.
Ray: bof, ma belle mère n’a pas été cruelle. Juste qu’elle me traitait différemment des trois autres. Je n’avais pas droit aux câlins, bisous, à une oreille attentive et le reste. On était sur du bonjour bonsoir et du respect.
Elikem: et avec les trois? Frères c’est ça?
Ray: non deux frères et une sœur. Toni, né la même année que moi, Garcelle et Denola. Je les respecte. J’imagine qu’eux aussi. Enfin pas Toni après ce qu’il a fait mais les deux autres j’imagine.
Elikem: ils ne te font pas souvent signe?
Ray: Deno le fait plus souvent que Garcie. Mais je ne suis pas dupe. Ils viennent juste enquêter sur ma vie ici pour rapporter à son père vu que j’ai tout plaqué pour venir à Besançon.
Elikem: tu n’es pas seul, je suis avec toi et je t’assure que tu n’as besoin de prouver. Normalement un père espère que son enfant sera heureux. Si c’est en cuisine que se trouve son bonheur, il devrait s’en contenter même s’il avait d’autres rêves pour l’enfant.
Ray: dans un monde normal oui bébé, sauf que ce n’est pas le cas. Je n’essaie pas de lui prouver quoique ce soit mais je refuse que lui et ses enfants favoris trouvent matière pour me ridiculiser. Je refuse de leur donner cette satisfaction, il dit avec détermination. Ce n’est pas aujourd’hui que mes mots vont l’atteindre.
Je me déplace pour me rapprocher et l’embrasse. Sa langue a le goût du citron. La mienne aucune idée mais ce baiser s’approfondit, nos mains se baladent et une folie étrange me prend. Je soulève son haut légèrement pour dévoiler son ventre, caresse le duvet sur son ventre, imagine ce que ça ferait de le sentir sur ma peau et j’écarte un peu les jambes pour essayer de diffuser la douce douleur qui foisonne dans mon punani. Ses mains sont dans mon dos, et je sens brusquement le courant d’air quand il descend la fermeture de ma robe. La petite crainte revient mais la folie dont je parlais tantôt continue de grimper aussi. Ma main descend jusqu’à son entrejambe pendant qu’un autre truc dans mon cerveau se demande ce que je fais. L’autre partie qui doit répondre n’a pas ce temps. Elle est occupée à dire à ma main de bien lui enserrer et masser ce membre. Je suis tellement fascinée par la façon dont il se tend à chaque mouvement. Les gens ne mentent pas quand ils disent un bâton. C’en est vraiment un.
Ray: ishhhh, je l’entends faire puis il me tient par le cou et redresse ma tête et noie son regard dévoreur dans le mien. Tu continues à me caresser et regarder avec envie comme ça et je.....
Elikem: fais le, coupai-je tout en chatouillant ses boules
Il me mange sauvagement la bouche, descend avec dans mon cou et dans le mouvement je sens mon dos poussé légèrement sur la moquette. C’est douillet, et en moi agité. Il badigeonne de salive mes tétons, me fait dire des choses incohérentes et qui choqueraient ma mère...non pas ma mère, ce n’est pas le moment de penser à elle. Son voyage continue et sa langue atterrit dans mon antre inondée. Eh, mes jambes se mettent à trembler seules. Je n’aime pas ce que son doigt fait en moi, mais sa langue saucissonne et aspire si bizarrement mon clito caché par les petites lèvres que le cocktail me donne l’impression de léviter
Elikem: oooohh my, qu’est ce que tu fais? Je demande d’une voix tremblante et légère
Ray: je t’explore, il réplique depuis son site de découverte
Elikem: Haaaa, fais-je le souffle coupé. Je relève la tête, tient mes genoux avec mes mains. Foutue de position, on croirait un gynécologue et son patient. Mais j’en peux plus. Tout se contracte en moi. Il sort pas sa tête de là. Comment il ne se fatigue pas? Je comprends pas et fonds à la fois pour son endurance. Oh mon Djjjieuuuu, je murmure tout haut, bordel d’Indiana Jonnneeesss. Une magie se produit, les étoiles explosent dans mon intérieur, tout se connecte. Je suis à l’unisson avec je sais même pas quoi. J’ai perdu la tête.
Il reprend l’exploration en revisitant mon ventre, mes pointes et ma langue. Le mélange de nous deux c’est magnifiquement écœurant. Ma main retrouve aussi son bâton favori qui est gainé maintenant. Quand il l’a fait je me demande. Je pompe, grogne dans sa bouche, il retire ma main et la remonte au dessus de ma tête. Quelques minutes plus tard, mes yeux s’arrondissent et je crie un gros putain. Ce qui brille n’est vraiment pas de l’or. Les bâtons font mal!
***Romelio Tchaa Bemba***
Je sors mon petit calepin et barre trois prénoms potentiels féminins de la liste de mes futurs enfants. Si c’est pour attendre dans ma voiture pendant quatre heures pendant qu’elles se font fouiller comme les dictionnaires il vaut mieux que je m’en tienne à deux filles et quatre garçons. Mais les garçons, hum, je sais ce que je suis comme enfant. Je rajoute sur la liste, côté personnalité: qu’ils soient des Arthur. Certainement pas moi. Oh et que mes deux filles ne soient pas trop fouillées. Faut pas me les finir. Puis je ferme mon calepin et le retourne dans ma boîte à gants.
Je descends quand je vois une voiture se garer devant l’immeuble du gars puis me ravise et remonte. C’est moi qui ait dit à Elikem de ne pas trop me mentionner quand elle parle avec son mec pour éviter qu’il se fasse des idées donc ce n’est pas sage de sortir pour aller chercher sa copine quand il est derrière elle. Je suis de près son taxi et me gare pendant qu’elle descend du sien. Je la croise dans le hall, marchant comme quelqu’un qui s’est blessé. J’éclate de rire et elle se retourne
Elikem: toi debout à 2h du mat? et d’abord tu sors d’où?
Elio: Je t’attendais pardi. Elle me regarde seulement avec les yeux ronds comme si elle était étonnée. Donc tu crois qu’après tout les scénarios macabres que tu m’as dessiné sur comment tu serais après ton passage à la casserole, j’allais roupiller tranquille tant que tu ne rentrais pas?
Elikem: tu m’aimes pour de vrai monsieur chat, elle dit d’une voix larmoyante
Elio: lol j’ai le choix? Allez viens pas ici, je dis en m’abaissant pour qu’elle passe son bras autour de mon épaule. Elle grimace quand je me redresse. Ça va, tu es encore en un morceau, je dis sur un ton moqueur
Elikem: tu sais pas ce que c’était. Je reviens d’un vrai périple, elle dit toujours sur le même ton que tantôt, ce qui me fait rire bien que j’éternue en rotation
Elio: Courage. Le périple deviendra ton activité favorite dans trois semaines.
Elikem: Jamais. Je vais en retraite anticipée.
Elio: Lol laisse. On se reprend dans trois semaines quand tu m’inventeras des raisons pour me fuir.
****Antoine Akueson****
C’est le troisième appel que je place à ma fille sans réponse. Je ne suis pas tranquille donc j’ai réservé mon billet de train pour Besançon. Si jamais la raclure de fils d’Hana a osé faire ce que j’imagine je vais le calciner jusqu’à la racine du cheveu. À la base je lui avais fait boire des tisanes il y’a quatre de ça pour la protéger de cet homme que Belle appelle son mari. Déjà que je devais supporter qu’elle l’appelle papa mais, Elle grandissait en se rapprochant de lui pour une raison que je ne comprenais absolument pas. Depuis quand une gamine de douze ans discute de génétique et demande qu’on lui achète des revues scientifiques pour Noël? Belle en bonne incapable préférait s’extasier et chanter partout que notre fille veut tout faire comme Eli au lieu de garder les yeux ouverts avec les histoires catastrophiques qu’on entend ici. Je ne pouvais pas l’emmener chez un gynécologue régulièrement quand elle venait me voir. Belle allait se mettre à me rabâcher les oreilles et Elikem ne pouvait juste pas comprendre facilement si je lui expliquais de garder ça entre nous. Autant le cerveau de Belle est endormi quand il s’agit de cet Eli, autant elle a endormi celui de ma fille. J’ai donc opté pour la seconde option même si ce n’était pas ma favorite. Je n’étais pas le genre à faire confiance aux pratiques traditionnelles mais pour la sécurité de mes enfants je suis prêt à tout. J’ai donc agi dès que le corps de Perla a commencé à devenir mature. Dieu merci pour moi elle a bu sans trop se questionner ses tisanes et le résultat n’a pas trop traîné. Mais voilà que le vaurien d’Hana vient de rompre ma protection. En tout cas j’ose espérer pour sa gueule qu’il est prêt à assumer parce que personne ne va toucher mon enfant sans en assumer la responsabilité!