38-

Ecrit par Lilly Rose AGNOURET

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Je poursuis Pupuce partout où elle va. Au bout d'une heure, elle ne m'a toujours pas craché le morceau. J'ai beau la harceler, elle trouve toujours une parade pour se défiler.
Elle parle aux petites :
« Dites à votre tata Tania de se calmer. Est-ce que c'est de ma faute si ce Miro-là est fou d'elle ? Au fait mes chéries, il faut lui demander la recette, oh ! Comment a t-elle fait pour tomber sur un type aussi génial ! »
Et c'est ainsi pendant de longues minutes. Puis, voyant que je suis toujours là à attendre, elle me lance :
« Qu'est-ce tu veux que je te dise ? Tu peux me suivre autant que tu veux, tu ne sauras rien. »
Et elle continue de bercer les enfants.
Alors, je vais dans le salon où maman prépare son sac pour aller à l'hôpital.
« Maman, qu'est-ce qui se passe avec Miro ? »
« C'est à moi que tu poses la question ? Jusqu'à preuve de contraire, c'est toi qui es censée être son amoureuse, et non moi. »
« J'aime beaucoup ton humour maman. Dis-moi, qu'est ce que vous complotez ? »
« Je ne complote rien du tout. Et je ne suis pas avec toi quand tu dis à ce jeune homme que tu ne peux pas vivre sans lui. »
« Maman ! »
« Quoi, maman ? Pardon, Élisabeth m'attend. Je m'en vais. »
« Donc, tu ne me diras rien ? »
« C'est comment, Tania ? Il est venu me voir pour me dire qu'il veut officialiser votre union. Je lui ai dit que je ne suis pas la personne appropriée pour en parler. Je l'ai envoyé discuter avec ton père. »
« MAMAN ! »
« Écoute, mademoiselle, tu me fais mal aux oreilles. Je m'en vais. »
Sur ce, elle s'en va, me laissant dans la stupeur. Donc ces gens-là sont capables de faire des plans dans mon dos !!!! Ils sont même comment ?
Retour dans la chambre, où Pupuce repasse le linge des petites.
« Mademoiselle Marjorie Akendengué, crache le morceau. Qui tu as mise au courant ? Je veux tout savoir. »
« Tu ne sauras rien, si tu ne te calmes pas. Tu es maintenant sur la défensive comme si on avait l'intention de te faire un sale coup. »
« Mais, personne ne m'a parlé de fiançailles ? Vous agissez dans mon dos !!! »
« Écoute-là ! Prends ce téléphone qui est posé sur le lit et appelle Miro. Dis-lui d'arrêter ces plans, car tu n'as pas son temps. »
« Très drôle, Pupuce. »
« Dans ce cas, calme-toi et fous-moi la paix. Si le type a décidé de faire le grand jeu, je ne vois pas pourquoi tu t'affoles comme ça ! »
« Mais, personne ne me dit rien. Vous faites les choses dans mon dos. Dis-moi qui tu as mise au courant. Dis-moi tout. »
« Yo ! Vraiment la négresse là qui ne sait pas ce que veut dire le mot surpris ! Tu ne peux pas faire comme si tu ne savais rien !? »
« Non ! Je veux savoir. Alors, parle, sinon je t'étrangle. »
« Ok, mais faudra pas te plaindre si la surprise ne fait plus d'effet au moment venu. Donc, j'étais hier chez mes parents Mbeng quand mon téléphone a sonné. Magloire Akendengue ton très cher père m'a carrément sommée de passer chez lui. Il m'a dit que c'était urgent. Voilà comment j'ai sauté dans un taxi. Arrivée à pavé centre social, le type m'attendait debout devant la maison. Là, j'ai su que l'affaire était d'une haute importance. Sans même me faire Samba, le type me demande, qui est ce Miro et s'il est sérieux. Il me raconte que le fameux Miro, un métis élégant et bien élevé, est venu garée sa voiture juste devant sa maison et lui a dit cache, qu'il vient lui demander la main de sa fille. Tu aurais vu la tête du boss quand il me racontait l'affaire ! J'étais pliée de rire. »
« C'est une blague ! Miro n'est pas allé voir papa ? »
« Yo !!! Tu comprends vite, mais il faut expliquer longtemps, hein ! »
« En fait, je n'en reviens pas parce qu'on n’en a jamais discuter ensemble. »
« Et alors ? Ça fait quoi s'il veut aller plus loin avec toi ? Tu connais les plans qu'il a pour vous deux ? »
« Si je comprends bien, vous avez décidé de me vendre, c'est ça ? »
« Mais quelle maboule ? Je suis avec toi quand tu vous vous dîtes des mots d'amour en secret ! Pardon, ne fatigue pas ma tête ! Si tu ne veux pas, tu n'es pas obligée. »
Elle continue son repassage comme si de rien n'était. J'insiste pour avoir la suite de l'histoire. Elle me raconte. Et j'apprends que monsieur mon père est tombé sous le charme de Miro.
« Fallait entendre le boss en train de chanter les louanges du petit. Le type me dit carrément que cet enfant là a de l'avenir. Pourquoi, parce qu'il respecte les usages et les traditions. Akendengue Magloire que trop fier, quoi ! »
« C'est ça ! »
« Aka ! je te raconte ce qu'il y a . Maintenant, si tu ne veux pas m'écouter, je me tais. »
« Je n'en reviens pas. Miro ne m'en a pas parlé. Mon avis ne compte pas ? »
« Pardon, Tania, évite de te moquer de nous autres célibataires ! Si tu n'en veux pas, quelqu'un d'autre sautera sur l'occasion pour s’occuper de lui. Maintenant, laisse-moi travailler. »
Je la laisse là et vais m’asseoir au salon. Je ne sais plus quoi penser. J'ai la tête complètement vide. C'est vrai que je suis folle amoureuse de lui, mais de là à me fiancer???Je n'ai que 18 ans. J'ai la vie devant moi. Je dois décrocher mes diplômes. Je...
« C'est pas bon de trop réfléchir. Ça peut griller les neurones ! », fait Julien en rigolant.
Il s'en va acheter une bouteille d'Orangina chez le Malien.
Quand il revient, je lui demande s'il est au courant de l'histoire. Il me répond en riant :
« Dis seulement oui ! Ce n'est pas ce que vous voulez, vous les filles ! Maintenant, tu as le type qui veut te faire vivre le rêve, et tu permets de jouer la difficile !!!Et, s'il te plaît, inutile d'en parler à tes copines. Ne dis rien, même pas pour avoir leurs conseils, entendus. Il faut savoir cultiver son jardin secret. »

Les filles arrivent à 14heures. Nous nous installons à la terrasse derrière la maison. On commence par chambrer Gaëlle.
« La go, tu as oublié de nous dire que tu es initiée. On t'a vu à l’œuvre hier. », lui fais-je.
« Je ne vois pas de quoi vous parler. Qu'est-ce que j'ai dit. »
« Ah,ça ! Si tu ne t'en souviens pas, on ne peut rien pour toi. Mais sinon, il faut nous dire. », lui lance Jileska.
« Je ne suis initiée à rien. C'est sûrement les bêtises de ma mère qui veulent tomber sur moi. Je n'ai pas le temps pour ça. »
Jileska, Sharonna et moi éclatons de rire.
« Maman m'a appelée », fais-je. « Elle dit que Marc-Elise est réveillée. Elle va rester deux jours encore à l’hôpital. Elle devra se reposer pour être en forme le 29. »
« Elle nous a vraiment foutu la frousse de notre vie. J'espère qu'elle sera d'aplomb pour ce bac. On le passe et après on fait la fête. », lance Gaëlle.
« Pardon, je vais d'abord attendre les résultats avant de faire la fête. Parce que moi là, je ne sais pas trop, oh !!! »
« Restons positives!Nous l'aurons ce bac. », fait Sharonna.
« Aka ! Je te dis que même quand je rêve, le bac me fuit. Donc, on va attendre une bonne fois les résultats. »
« Ok, mademoiselle Jileska. Mais, bon, on part avec l'esprit conquérant et on l'aura. », fais-je.
Nous avalons quelques sujets de mathématique puis un autre de sciences physiques. À 17 heures, nous plions nos affaires. Les filles vont pouponner en jouant avec Jade et Ruby.
J'appelle Miro pour savoir s'il vient toujours nous chercher pour nous emmener à l’hôpital. Il répond oui. Alors, je viens retrouver les filles au salon.
« Miro dit qu'il nous emmène à la plage dimanche. On prendra le bateau de son père pour aller de l'autre côté, à Sogara. Il dit qu'on doit s'aérer l'esprit pour être reposé le jour de l'examen. », fais-je.
« Ce type-là est très intéressant. Il devrait être Médecin. Il sait comment traiter les gens. »
« Pardon, quel genre de médecin. Toutes les femmes vont tomber dans ses bras. Son cabinet médical ne désemplira pas. »
« Oh ! Tu trouves qu'il est aussi craquant que ça ! », fais-je à Gaëlle.
« Achète-toi des lunettes, Tania. Tu peux être sûre que si tu ne veux pas de lui, quelqu'un d'autre fera moins la difficile. Le type a tout ce qu'il faut là où il faut et il est beau comme un dieu ! », me répond-elle.
« Pardon, Tania Akendengue, ne fais pas la belle ! Évite de te moquer de nous autres célibataires ! », fait Sharonna.
« Tu es célibataire parce que tu le veux, Sharonna Nguema. Tous les mecs courent après toi. », fait Jileska.
« Pardon, je suis en stand-by jusqu'à ce qu'on me déclare admise au bac. Ensuite seulement, je m’occuperai de ma vie amoureuse. », conclut-elle.
« Et toi, Jileska, pourquoi tu n'as pas encore conclu avec jacques. Le type bave en te voyant. », lui demande Gaëlle.
« Si j'avais le même cerveau que toi, mademoiselle Gaëlle Azizet, j'allais mélanger l'amour et l'école. Mais comme ça coince là-dedans dans ma tête, pas la peine de me créer des soucis en plus. », confie Jileska. 

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