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Ecrit par Benedictaaurellia
Le
lendemain.
Edmund.
Je
suis dans mon bureau en train de travailler sur un dossier que j’ai ramené de
Paris quand la sonnerie de mon téléphone se met à retentir.
Un
coup d’œil sur l’écran me permet de voir que le numéro de l’appelant m’est
inconnu. Je décroche malgré tout.
Moi :
Oui, allo ?
Alex :
Edmund ? C’est Alexandre.
Alexandre ?
Pourquoi ça ne m’étonne pas qu’il ait mon numéro ?
Hm
les hommes de tenues c’est toute une histoire.
Moi :
Bonjour Alexandre. Comment vas-tu ?
Alex :
Bien et toi ?
Moi :
Bien aussi.
Alex :
J’aimerais t’inviter à prendre un pot si ça ne te dérange pas.
Moi :
Pas de soucis. On se retrouve ou ?
Alex :
Tu connais le fifty fifty ?
Moi :
Oui.
Alex :
Là-bas, à 19h.
Moi :
D’accord.
Click.
Pour
une surprise, c’en était vraiment une.
Je
me demande bien ce qu’il me veut.
Je
sors du bureau et déambule dans la maison à la recherche d’Ainara.
Je
finis par la retrouver avec Mireille devant la piscine, allongées toutes les
deux dans des transats. Ainara tient une
Bible en mains. Je suppose qu’elle lui lit un passage biblique. Dès qu’elle
m’aperçoit, elle dit.
Ainara :
Coucou Edmund !
Moi :
Coucou. Ça va vous ?
Ainara :
ça va. Et toi ?
Moi :
ça va. Je viens de recevoir un coup de fil d’Alexandre.
Ainara :
Ah bon ? Il a du nouveau déjà ?
Moi :
Je ne sais pas. Il m’invite à prendre un verre ce soir. J’ai accepté.
Ainara :
D’accord. Ça te fera du bien de sortir un peu.
Moi :
Je me demande bien ce qu’il me veut.
Ainara :
Relax ! C’est surement pour que vous fassiez connaissance.
Moi :
Hm on verra bien.
C’est
avec plein d’interrogations en tête que j’ai retrouvé Alexandre comme convenu à
19h tapantes.
Il
est arrivé avant moi. Je le remarque tout de suite dès que je gare mon
véhicule. Il est à une table devant l’établissement. Je me suis approché de lui
et nous nous sommes serrés la main avant de prendre place.
Moi :
Bonsoir Alexandre.
Alex :
Bonsoir Edmund. Je t’en prie appelle-moi Alex.
Un
serveur s’approcha de moi pour prendre ma commande. Une fois qu’il fut parti je
lançai.
Moi :
J’avoue que j’ai été surpris par ton appel.
Alex :
C’est tout à fait compréhensible. J’aurai aussi été surpris à ta place. Mais,
laisse-moi te rassurer. Je l’ai fait pour de bonnes raisons.
Moi :
Je t’écoute alors.
Alex :
Je tiens d’abord à m’excuser pour mon attitude d’hier. Je sais que tu as pris
sur toi pour ne pas réagir et je t’en félicite. Je ne sais pas si j’aurais eu
le cran de garder mon sang froid comme tu l’as fait.
Moi (souriant)
: Moi-même j’ai été étonné de ma réaction.
Alex
(ne comprenant pas) : Ah bon ? Pourquoi ?
Moi :
En fait, je suis quelqu’un de très impulsif de nature. Je réagis toujours au
quart de tour. Mais, ces derniers mois j’ai remarqué que j’agis plus posément.
Alex :
Je vois un peu. Tu as du vivre certaines situations qui ont dû te faire murir.
Moi :
Effectivement.
Là,
je me suis mis à lui raconter tous les évènements passés.
Alex :
Waouh ! C’est toute une aventure. J’imagine que tu dois encore être affecté ?
Moi :
Oui, mais, la douleur s’atténue au fil des jours. Et Ainara m’aide beaucoup
aussi. Mais, mon plus grand réconfort,
je le trouve dans la prière.
Alex :
Parlant d’elle, c’est une véritable perle.
Moi (acquiesçant)
: Je ne te le fais pas dire.
Alex :
Pour en revenir à ma réaction d’hier, je tenais à te préciser que je n’ai
aucune vue sur elle.
Moi :
Merci de me le dire mais, même si c’était le cas, son cœur est déjà pris.
Alex :
Je l’ai remarqué. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir tout l’amour que
vous dégager tous les deux.
Moi :
J’ai une question. Si tu n’as pas de vue sur elle, pourquoi as-tu agis
ainsi ?
Alex :
C’était pour te tester. Je voulais voir quelle réaction tu aurais. Déformation
professionnelle. J’ai toujours pour habitude de tester les gens que je
rencontre pour la première fois. Ça permet de rapidement cerner la personne
qu’on a en face de soi. Les réactions d’une personne sous pression montrent la
vraie personnalité de cette dernière.
Et
en plus, je voulais te rappeler à l’ordre. Sache que si tu ne prends pas soin
d’elle, quelqu’un d’autre le fera. Tu as bien vu comme moi qu’elle n’était pas
insensible à ce que j’ai dit. Si tu ne lui donnes pas de l’attention et que
quelqu’un d’autre le fait, tu la perdras.
Moi :
humm... Tu as raison.
Merci
pour tes conseils. Ta copine doit être comblée si tu appliques toi-même ces
conseils que tu me donnes.
Alex :
Je n’en ai pas.
Moi
(surpris) : Pourquoi ?
Alex :
Je n’ai pas le temps pour ça. Les femmes exigent trop d’attention et de temps. Ce
que je ne peux leur offrir.
Moi :
De ce que j’ai vu hier, tu peux offrir assez d’attention. S’agissant du temps,
je pense que c’est une question d’organisation. Regarde actuellement Ainara et
moi nous sommes dans une relation à distance. Au début, c’était difficile. Nous
avons dû apprendre à nous organiser pour que ça puisse bien se passer. Ce n’est
peut-être pas évident mais, c’est faisable.
Et
laisse-moi te faire une confidence. Ainara m’a dit qu’elle a une amie qui
s’appelle Lincie. Apparemment, tu lui plais.
Alex (secouant
la tête) : Je te dis, moi, je suis un cas à part. Elle ne pourrait pas me
supporter. Je voyage n’importe où et n’importe quand. Nous sommes là en train
de discuter et tout. Mon téléphone peut sonner maintenant et je vais me retrouver
dans le prochain avion direction le bout du monde. Ça peut être pour deux jours
comme pour six mois. Tu sais aussi bien que moi que les femmes détestent qu’on les laissent en plan.
Moi :
Mais est-ce que tu as au moins essayé ?
Alex :
Oui. Les deux fois où j’ai voulu me mettre dans une relation, sérieuse ça n’a
pas marché. Elles m’ont toutes reproché le fait de ne pas être assez présent.
Elles ont fini par aller voir ailleurs. Je ne leur en veux pas mais je préfère
être seul. Du coup, je me limite aux coups d’un soir. Et il faut dire que je
suis très exigent. Je suis très autoritaire.
Moi :
Quand tu trouveras la bonne, tout ça ne sera que des détails. Et tu as bien
compris ce que Mireille a dit hier à propos des relations sexuelles. Ce sont
des alliances. Le fait que tu couches à gauche et à droite ça ne t’aide pas.
Alex :
Je ne crois pas à ces histoires. Genre chacun à une âme sœur et tout. Ce sont
des balivernes tout ça. En plus, je ne suis pas du genre romantique et tout.
Moi :
Ta réaction d’hier prouve le contraire.
Alex :
Ce n’était qu’un rôle que je jouais. Il m’est plusieurs fois arrivé de jouer au
flatteur dans mes missions.
En
vrai, je suis un dominant. Tu sais comme moi tout ce que ça implique.
J’acquiesce.
Moi :
Les dominants trouvent aussi l’amour.
Rôle
ou pas, je suis sûr que quand tu trouveras la bonne, tu ne sauras même pas
quand tu réagiras ainsi, tu seras romantique avec elle à souhait. Ça viendra
tout seul. Crois-moi. J’ai été comme toi.
Quand
je partais, Ainara m’a dit de te dire cette phrase.
Alex :
Comment ça ?
Moi
(secouant la tête) : Ne me pose aucune question parce que je ne saurai pas
te répondre. Ça lui arrive de lancer des trucs comme ça. Et un jour, quelque
chose va se passer et la phrase prendra tout son sens.
Alex :
Bizarre ta meuf !
Moi :
Elle n’est pas la seule crois-moi. Mais jusque-là, elle ne s’est jamais
trompée. Si elle le dit, c’est que ça se réalisera.
Alex :
On verra bien. L’avenir nous le dira.
Nous
avons ensuite passé une belle soirée à bavarder comme de vieux potes.
J’étais
septique pour rien. C’est un gars bien et sans aucun complexe.