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Ecrit par Benedictaaurellia

Une semaine plus tard.

Edmund.

Nous sommes le 30 décembre aujourd’hui. Inutile de vous faire un dessin. Vous comprenez que la ville doit être en pleine effervescence.

Ça m’amuse toujours de voir les gens courir de gauche à droite pendant les périodes de fêtes. En fin d’année, cela se ressent encore plus.

Dans tout cela, c’est l’attitude des filles qui m’intrigue le plus.

Oui, je suis sérieux.

Pouvez-vous vous imaginer que, j’étais tranquillement assis à la terrasse d’un café, il y a quelques jours, juste avant noël, et je me suis fait agresser par une fille ?

Le mot agresser est quand même fort mais c’était presque ça.

Je vous explique. Je sirotais tranquillement mon café en attendant Ainara. On s’était donné rendez-vous là pour que je l’aide à aller faire des emplettes. Noel, c’était dans quelques jours et nous voulions organiser le déjeuner de noël pour toute la famille.

Bref, j’étais tranquillement assis, en train de pianoter mon portable quand une fille est venue s’asseoir à ma table, juste en face de moi. Une fille je vous dis. A peine la vingtaine.

Déjà, le fait qu’elle s’installe sans avoir au préalable demander mon accord m’a énervé. Je mets toujours un point d’honneur à respecter les bonnes manières et j’ai en horreur tous ceux qui ne le font pas. C’est peut-être hautain de ma part mais, je n’y puis rien. Je suis comme ça.

 

Elle : Bonjour Monsieur.

Me dit-elle.

Je la regarde de haut en bas en prenant bien soin de la lorgner avant de répondre.

Moi : Bonjour.

Elle : Excusez-moi mais, votre visage me dit quelque chose. Est-ce que vous avez fréquenté le lycée Kouvahey ? J’y ai fait mon secondaire et mon lycée et votre visage ne m’est pas inconnu. Ou vous habitez dans les parages ? Sinon, moi, je n’habite pas loin. 

Après cette phrase, je n’ai plus du tout suivi ce qu’elle disait. Elle a commencé à raconter sa vie.

Là, je la voyais venir. La technique de drague à deux balles. Sérieusement elle croit m’avoir avec ça ?

Je ne lui répondis pas et je continuais de manipuler mon portable sans lui jeter un seul regard.

Elle : Monsieur, je vous parle.

Ajoute-t-elle en agissant la main devant mon visage. Et dans le même temps, elle se baisse légèrement vers l’avant, me donnant ainsi une large vue sur son imposante poitrine.

Là, elle va me faire perdre les pédales. Je déteste ce genre de choses.

Je m’apprêtais à lui sortir une remarque bien cinglante quand je vis arriver Ainara. Un jour, il faudra qu’elle m’explique comment elle arrive toujours elle à calmer  mes pulsions, parfois juste par sa simple présence. Quand je l’ai vu, je me suis calmé net.

Elle m’avait vu et se dirigeait à ma table avec sourire.

Je déposai un billet sur la table pour régler ma consommation et me levai tout simplement et alla à sa rencontre sans jeter un regard à la fille là.

J’avais compris qu’elle était à la recherche d’un pigeon pour les fêtes.

Ça me rappelle l’histoire d’un ami qui s’appelle Jérémie.

Il lui est arrivé quelque chose de semblable l’année où on était en terminale.

C’était le genre de garçon intello jusqu’au bout des ongles.

Il était toujours plongé dans les cahiers et bien évidemment, il était le meilleur de la classe.

Moi j’étais plutôt du genre mauvais garçon mais ça ne m’empêchait pas de travailler. Je n’étais pas le meilleur mais, je me défendais plutôt bien. C’est notre passion commune pour les études qui nous a rapprochés.

On travaillait souvent ensemble et on s’entraidait.

Un jour, il me raconta qu’il a rencontré une fille et il en est tombé amoureux. Après cela, il a changé au quart le tour. Il arrivait toujours en retard à l’école avec l’air de quelqu’un qui n’avait pas dormi de la nuit, en classe, c’est à peine qu’il suivait les cours et ses notes ont dégringolées.

Dans le même temps, chez lui à la maison, ça n’allait plus.

Il manquait de respect à ses parents, mentait, insultait et j’en passe. Plusieurs fois, sa mère m’a avoué qu’il dérobait d’importantes sommes à la maison. Quand je l’ai confronté il m’a fait comprendre qu’il ne volait pas mais ne faisait qu’anticiper sur la part d’héritage que ses parents lui laisseraient à leur mort. On dirait l’enfant prodigue quoi. A ses dires, sa nouvelle copine avait besoin de cet argent. Aujourd’hui, c’était pour faire ceci, demain c’était pour faire cela et ça n’en finissait pas. Son compte d’épargne pour ses études à la USIG en Genève qui comptait des millions, il l’avait aussi vidé pour elle.

Il l’avait rencontré à la sortie de l’école un soir et s’est-elle qui l’a abordé. On était en fin novembre. Chose bizarre, pendant la première semaine de Janvier, la fille a disparu aussi soudainement qu’elle a apparu.

Suite à cela, Jérémie a fait une dépression. Il a été interné dans un centre psychiatrique pendant un bon moment. Cette fille l’avait anéantie. Il n’a pas pu passer son bac cette année-là.

Après le bac, je suis parti en France et voilà.

Je me demande ce qu’il devient actuellement.

 

Sérieusement les filles, expliquez-moi, pourquoi vous agissez comme cela ?

Je sais que toutes les filles ne font pas ça et je m’adresse juste à celles qui le font.

Non mais, quel est l’intérêt de poursuivre un homme à la veille des fêtes, lui soutirer de l’argent et disparaitre ensuite ? Ou même pour celles qui vont jusqu’au bout, quel est l’intérêt de coucher avec un homme dans ces conditions ?

Ce sont les mêmes filles qui après critiquent les filles de joie. Moi je trouve pourtant qu’il n’y a aucune différence entre vous. Seulement, les filles de joie ont la décence de le faire au vu et au de tout le monde. Sinon, au finish, ça revient au même. Coucher pour de l’argent.

N’est-il pas plutôt gratifiant de vivre dans une saine relation avec une seule personne ?

En tout cas, chacun fait ce qu’il veut de sa vie mais moi, c’est mon point de vue.

Moi, je me contente de mon hirondelle et ça me va.

Parlant d’elle, je ne regrette pas du tout d’être venu pour les fêtes.

Je la vois tous les jours et nous organisons toujours quelque chose, histoire de changer.

La côtoyer ainsi pendant ces quelques jours m’a permis de découvrir encore d’autres aspects de sa personnalité.

Par exemple, quand nous avons organisé le déjeuner de noël chez moi, elle m’a montré toute une autre face d’elle.

Quand nous en avions parlé, je me disais qu’on allait se contenter de faire un repas tout ce qu’il y a de plus simple et juste passer du temps en famille. Mais, je me suis trompé sur toute la ligne.

Votre amie a transformé le repas simple en une mini réception.

Je vous disais tantôt que nous devrions aller faire les courses il y a quelques jours non ? C’est là que j’ai eu ma première surprise.

Une fois au supermarché ou nous devions faire certains achats avant de nous rendre au marché pour les légumes frais et autres, elle a pris tellement de choses que j’en étais abasourdi.

Mais, la plus grande surprise a été lors de la cuisine des différents mets que Mme a décidés de faire.

Elle avait transformé la maison en un véritable camp de travail. Je savais qu’elle était organisée mais ce que j’ai vu, ça frisait la folie, limite.

Elle avait réquisitionné tous les enfants et ses mamans. Les enfants étaient en congé du coup, il n’y avait aucun problème à leur niveau.

Par contre pour les mamans, je ne sais pas comment elle s’est débrouillé mais, les deux, Stella et Abi étaient présentes.

Elle avait réquisitionné Abi pour qu’elle fasse les gâteaux. Selon elle, un noël sans buche n’est pas un noël. Donc, il fallait faire des buches. Et c’est Abi qu’elle avait désigné pour le faire. Ainara voulait plusieurs saveurs. En plus, elle disait que pour que les gâteaux aient meilleur gout, il fallait les faire la veille au plus tard. Donc, résultat, la dame a passé la journée du 24 à ne faire que ça. Et malgré qu’elle ait elle-même plusieurs choses à faire, elle était constamment sur le dos de la dame à lui dire de faire ceci ou cela.

Stella elle, avait pour tache la cuisson des dindes. Oui, des dindes. Elle en a acheté deux. N’eut été mes protestations, elle en aurait pris trois. Je me demandais même comment on allait faire pour stocker toute cette nourriture quant à notre retour des courses, j’ai trouvé qu’elle avait fait livrer deux grands congélateurs. Un pour les boissons et un autre pour la nourriture.

Tout le monde, depuis les enfants jusqu’à moi, on était tous impliqué.

Chacun avait une tâche bien définie.

Mme avait son planning des taches écrit bien établi.

De telle heure à telle heure, celui-ci ou celui-là devait faire tel ou tel chose ainsi de suite.

Inutile de vous dire qu’à la fin de la journée du 24, nous étions tous pompés.

Malgré cela, nous nous sommes tous rendus à la messe du réveillon. A notre retour, nous avons un peu festoyé avant de nous séparer pour une nuit de repos bien méritée.

Le lendemain, j’ai fini par comprendre pourquoi elle avait tenu à faire plus de bouffe que nécessaire.

Elle m’a trainé dans un orphelinat ou nous avons fait dons des plats cuisinés avant de revenir déjeuner chez nous.

Bref, c’est pour dire qu’elle est un véritable maniaque du contrôle.

Mais, c’est ma maniaque à moi et elle a un grand cœur.

 

Ma cousine, mon cauc...