40- Les couleurs de nos amours
Ecrit par lpbk
Je sais maintenant que Tina n’est pas enceinte de moi. Mais cette fille, elle doit avoir une case en moins voire tout un village en moins. Je crois que je vais la tuer. Je viens de passer les jours, les mois les plus affreux de ma vie tout ça à cause d’elle. Mais l’amour ça ne se force pas mais alors pas du tout.
Et dire que sa sœur la prend pour un être exemplaire !
« J’ai ma robe ! Tu veux la voir ? », me demande Nowa en entrant dans mon bureau.
« Tu vas l’essayer ? »
Elle me regarde et sourit.
« Je l’ai déjà essayé petit pervers. »
« Sauf que moi je ne l’ai pas vu sur toi. Alors, tu vas la passer oui ou non ? »
Elle pousse la porte, tourne le verrou et commence à se déshabiller. Elle sort tout un amas de tissu jaune.
« C’est combien de robes déjà ? »
« Une seule pourquoi ? »
« Elle a braqué la banque des tissus ou quoi ta couturière ? »
« Chut ! C’est un instant solennel, tu vas avoir l’honneur de me voir dans cette magnifique robe alors du calme. Ne me déconcentre pas. »
Je la regarde passer sa robe.
« Il faut que tu m’aides à la fermer. »
Je quitte mon bureau et je m’approche d’elle. Mes mains s’attardent sur son dos.
« C’est bon. Tu peux te retourner. »
« Non ! Ça ne se passe pas ainsi ! Il faut que tu sois à une certaine distance. Vas y t’assoir. »
« Nowa ! »
« Ce n’est pas négociable ! ».
Je m’en vais me caler dans mon fauteuil.
« J’y suis ! »
« Certain ? »
« Oui ! Tout ça pour… »
Elle se retourne, saluant au passage la pièce du balancement gracieux de cette toile impériale.
Nowa c’est une merveille. Elle sort de celles que nous connaissons tous.
« Tu ne dis rien ? »
Je me lève et je m’approche d’elle. Toujours bouche bée.
« Veux-tu m’épouser Nowa NYANE ? », dis-je ne mettant un genou au sol et le sourire aux lèvres.
Elle fait semblant de s’évanouir sur le canapé. Comme au cinéma, une main sur le front. Puis elle ouvre un œil et me regarde. Elle ouvre le second, baisse sa main et se met à rire.
« Tu voulais que je dise quelque chose non ? »
« Aide-moi à te faire de la place. »
La robe est sans aucun doute majestueuse mais elle prend également beaucoup de place. Je parviens à me faire une petite place près d’elle.
« Comment tu me trouves ? », me demande-t-elle.
« Tu sais bien comment je te trouve. »
« Magnifaïque ? », me demande-t-elle en faisant la grimace.
« Oui ! Magnifaïque ! », répondis-je en collant mon front au sien.
« Il faudra beaucoup d’efforts pour que tu ne fasses pas tache à mon bras. », dit-elle.
J’ai toujours pensé qu’elle voulait y aller seule au mariage de sa sœur. Iris a demandé à Calvin de l’y accompagner il y a des mois de cela. Penser que je n’allais pas y aller m’arrangeait plutôt puisse que je n’allais pas me retrouver face à elle. Maintenant elle veut que je l’y accompagne. Les choses ne s’arrangent pas vraiment à ce que je vois.
« Eh ho je te parle ! »
« Oui ? »
« Alors, tu vas m’accompagner ? Au mariage de ma sœur Je précise parce que tu as vraiment la tête ailleurs »
« J’ai beaucoup de travail mon cœur. »
Elle se lève et tourne sur elle-même, faisant voler sa robe dans les airs et en riant aux éclats.
« Je crois que j’ai assez abusé de ton temps et je pense que ta secrétaire ne doit pas beaucoup m’aimer. Tu m’aides à me débarrasser de ceci ? »
Pour toute réponse, je me lève et je m’en vais derrière elle. Je pose un baiser dans son cou, je glisse ma main dans l’énorme fente de sa robe et je caresse sa cuisse en lui chantant la mélodie de l’amour.
« Tu as beaucoup de boulot. », me rappelle-t-elle.
« Humm… Tu as raison. »
Je me ravise. Mes pensées se font plus nobles. Je descends la fermeture éclair de sa robe et je l’aide à l’ôter. Elle remet ses vêtements pendant que je regagne mon fauteuil.
« Je vais y aller ! Je t’aime. », dit-elle en s’en allant après m’avoir embrassé.
Mika BIAM
« Tu es complètement fou. », me lance Noah.
Je préfère me concentrer sur la cuisson de mes crêpes. Il me fait la leçon depuis tout à l’heure.
« Tu m’écoutes ? »
« Je ne fais que ça. »
Il fronce les sourcils et pose mon portable sur la paillasse.
« Ce n’était pas vraiment sympa de l’abandonner comme ça hier pour aller courir derrière ta diva. Tu fais ça tout le temps. »
« Je ne me rappelle pas l’avoir invité. C’est bien toi qui lui a demandé de passer n’est-ce pas ? C’est encore toi qui lui a proposé de sortir n’est-ce pas ? Moi j’avais un autre programme et je n’allais sûrement pas le mettre en stand-by pour vous. »
Je me tourne et je vérifie que ma crêpe n’est pas en train de cramer.
« Elle m’a demandé si tu étais avec Nowa. »
« Et ? »
« Et j’ai dit non ! »
« OK ! »
« OK ? »
Je coupe le feu.
« Tu veux que je te dise quoi ? Je suis amoureux de Nowa et outre ce léger détail, c’est une fille avec qui je me sens bien. Avec Vanessa c’est différent. Et je ne sais même pas pourquoi je me justifie puisqu’elle et moi, nous ne sommes pas ensemble. Maintenant si tu veux bien m’excuser, je vais aller manger devant un épisode de Docteur House. »
J’attrape mon assiette, le pot de miel et je prends la direction du salon.
« Et tu comptes rester combien de temps à espérer qu’elle te regarde autrement dis donc ? », me lance mon frère avant que je ne sois sorti.
« Le temps qu’il faudra. »
Hier, je suis rentré et j’ai trouvé mademoiselle Vanessa en train de rire dans le salon en compagnie de Sade et de Noah. Sauf que moi, je ne l’avais pas invité. Si elle vient pour moi, elle pourrait avoir la décence de me prévenir au lieu de me faire des surprises qui plus que tout m’agacent. Comme il n’y avait rien à manger, Noah a proposé que nous sortions diner. Nous sommes donc tous partis mais trente minutes après notre arrivée, j’ai dû m’en aller car je devais retrouver Nowa. Comme d’habitude, Vanessa a fait sonner mon portable. J’ai fini par l’éteindre pour avoir un peu de paix. Aujourd’hui, j’apprends que la miss est très en colère et qu’elle commence même à mener une petite enquête sur la relation entre Nowa et moi.
J’avale rapidement mon gouter parce que je dois encore voir Nowa tout à l’heure. Je ramasse mes clés et je mets mes chaussures.
« Je suppose que tu vas encore la retrouver. », me dit Noah.
« Tu supposes bien ! »
Je claque la porte en sortant. Nous sommes des adultes, il n’a pas à me surveiller.
Nowa est avec une de ses amies. Elle s’appelle Georgette. Elle m’a souvent parlé d’elle mais c’est la première fois que je la rencontre.
« Enchantée Georgette. Tu es plus belle que ce que j’imaginais. », dis-je en la saluant.
« Il ne serait pas un peu flatteur par hasard ? », lance-t-elle à Nowa en souriant.
Alors que nous bavardons tranquillement, mon portable sonne. Encore Vanessa ! Elle est obsédée par moi ou quoi ? Je le mets en mode silencieux et puis, je retourne l’écran. Il n’aura qu’à sonner. Une heure passe et un certain Loïc sonne à la porte. Nowa ouvre et fait les présentations. Georgette ne tarde pas à s’en aller avec lui.
« C’est son petit ami. », me confie Nowa.
« Ah ! A sa façon de me regarder, j’ai bien cru que c’était le tien. »
« Mais non ! C’est juste un ami. Toi par contre, je crois que tu as des trucs à me dire. », dit-elle le sourire aux lèvres ?
Je la regarde. J’ai sans doute l’air idiot mais voilà, je ne vois pas trop ce que j’ai à lui dire. Elle se perd dans un rire enchanteur.
« A propos de Vanessa. Si tu ne veux pas en parler je n’en ferai pas un drame. »
Je me sens un peu mal à l’aise. Mais bon concernant Vanessa, je ne sais plus trop quoi faire et pour le moment la seule avec qui je partage vraiment des choses est bien Nowa. En même temps, j’ai peur qu’elle pense que j’ai jeté mon dévolu sur une autre.
« Allez ! Je t’écoute. »
Elle insiste. C’est étrange.
« C’est une fille. »
« Je m’en doutais un peu. Juste un peu. »
Elle sourit.
« Je l’ai invité une fois à sortir et apparemment entre mon frère et elle les choses se sont si bien passées que quelques jours plus tard, je la retrouvais chez nous. Ces derniers temps, elle est encore plus présente et le problème c’est qu’elle me fait des crises à cause de toi. Du moins parce qu’elle sait que la plupart du temps, je la laisse pour venir te voir ou pour causer avec toi. »
Elle plisse les yeux. Je crois que c’est mauvais signe.
« Je vois ! Vous êtes ensemble ? »
« Non. »
« Elle te plait ? »
C’est fou ce qu’une question peut devenir gênante rien que parce que la personne qui nous la pose est spéciale.
« C’est une belle fille mais je ne ressens rien. »
« Je crois qu’elle se comporte comme une petite amie. Sauf que toi tu ne te vois pas en son petit ami. En fait vous êtes dans deux univers différents et la meilleure façon de résoudre ce malentendu est de discuter ensemble sur la nature de votre relation. Oit vous êtes des amis soit vous êtes plus que des amis. C’est quand même étrange, je sais que nous les femmes, on s’emballe toujours vite mais tu es sûr que tu n’as rien fait qui aurait pu lui faire croire que vous êtes en couple ? »
« Rien. »
« Bizarre ! Et toi, tu voudrais être avec elle ? »
Qu’est-ce qu’elle veut là ? Que je lui dise que vu qu’elle ne sera jamais avec moi je préfère me chercher ailleurs ?
« Tu n’es pas obligé d’être tout de suite amoureux d’elle tu sais. Ma grand-mère me dit que les meilleures histoires se cultivent. »
Elle a bien raison sa grand-mère.
« L’essentiel est de se comporter comme un amoureux. C’est-à-dire prendre de ses nouvelles, essayer de lui faire plaisir ce genre de chose. »
« Je ne suis pas doué pour jouer les Roméo. »
« Tu m’as bien offert le plus gros bouquet de mon existence. »
« Ce n’est pas le plus gros crois-moi. »
Elle sourit à nouveau.
« Tu vas faire quoi pour les fêtes de fin d’année ? », lui demandais-je.
« Tu changes de sujet ! »
« Je sais. »
« Je vais voyager. Je vais au Nigéria. Il parait que c’est un beau pays. »
« Je n’y suis jamais allé. »
« Je te rapporterai une carte. »
Je quitte Nowa en fin de soirée, toujours dans la bonne humeur. Les choses se calment entre elle et moi. Je veux dire en moi. Je la regarde, amoureusement mais il y a une phrase qui dit que laisser l’autre aller avec l’amour de sa vie est une des plus belles preuves d’amour qui soit. Si elle est heureuse, je le serai. Du moins, je l’espère.
Quand je rentre, je retrouve miss Vanessa. Merde !
« Bonsoir Vanessa. Sade tu vas bien ? »
« Oui mon chéri et toi ? »
« Ça va. Euh… je vais m’allonger, j’ai mal à la tête. »
Noah ne me regarde même pas. C’est son affaire !
Je vais dans ma chambre, je m’assois sur mon lit et je fais un message à Nowa pour la prévenir de mon arrivée à la maison. Je pose mon téléphone et pile poil à cet instant, Vanessa rentre dans ma chambre.
« Bonsoir Rudy. », dit-elle.
« Bonsoir. »
« Il faut qu’on parle. »
« Ça tombe bien, moi aussi je pensais à cela. », lui répondis-je.
Elle a l’air surprise et paniquée à la fois.
« Assois-toi. »
Elle s’installe. Je lui laisse le temps de commencer mais elle ne dit rien. Cinq minutes passent, puis dix.
« Je vais être honnête avec toi Vanessa et je m’excuse d’avance pour la peine que je te poserai. Tu as dû constater que je ne suis pas très disponible sentimentalement parlant. »
« Evidemment, je ne suis pas une gamine. », dit-elle sèchement.
« Je suis amoureux d’une autre. »
« De ta soi disant meilleure amie. La fille en photo. »
« Oui ! Je suis amoureux d’elle. Mais elle est en couple avec un autre qu’elle aime. Elle l’aime stupidement comme elle aime le dire. Tu es belle mais je ne suis pas amoureux de toi. »
« Et si moi je suis amoureuse de toi. Et si je te disais que je suis prête à essayer. »
« Vanessa je ne peux rien te promettre. Je ne veux pas te faire de mal. Nowa c’est elle que j’aime. »
« Même si tu sais que tu ne l’auras jamais tu continues de l’aimer ? »
« Oui ! »
« C’est idiot ! »
« Non ! C’est l’amour. »
« Et si malgré tout, je te dis que moi je suis amoureuse de toi. »
« Vanessa, je ne suis pas prêt à t’offrir cette grande histoire que chaque femme mérite de vivre. Il n’y aura pas de fleurs, de petits mots, de sorties. En plus tu auras toujours l’impression de passer après elle. »
Elle soupire.
« J’ai largué mon copain pour être avec toi Mika. »
« Je suis désolé mais tu devais te larguer. Il te maltraitait. »
Elle a un rire nerveux.
« Et toutes ces fois où nous avons regardé des films ensemble et couché ensemble ? »
« Vanessa… »
Splash
Elle vient de me donner une belle claque. Je reste calme à la regarder. Je crois bien que je l’ai mérité.
Splash
Une seconde et elle se lève et sort de ma chambre.
Je crois que c’est bon là ! J’ai été honnête.
Vanessa DATHET
Il m’a bien prise pour une idiote Mika.
Je suis rentrée chez moi en larmes. Mais pourquoi a-t-il fait tout ça ? Pourquoi s’est-il autant rapproché de moi si c’était pour me dire que nous ne pouvons pas être ensemble parce qu’il est amoureux d’une autre fille. Et puis, celle-là, elle me sort par les pores.
Elle est en couple et il continue à lui courir après comme un chien. J’attrape mon portable et je me connecte sur Facebook.
« Nowa NYANE. »
Nous avons trois amis en communs. Je clique sur sa photo de profil. Je suis tentée de lui envoyer une demande d’amis mais je me ravise. Je lui envoie un message.
« Bonsoir,
C’est Vanessa une amie à Mika. Il m’a parlé de toi et j’aimerai bien faire ta connaissance.
Merci. »