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Ecrit par Benedictaaurellia

Trois mois plus tard. Mai.

Ainara.

Trois mois se sont écoulés depuis que mon Chéri est retourné à Paris. Au départ,  il pensait pouvoir être plus souvent à Lomé mais la réalité est toute autre. Même  si sa  charge de travail a diminuée, il est toujours aux premières loges de toutes les activités. Que ce soit pour les affaires de son cabinet parisien ou pour le partenariat entre Abi et eux. Il est associé maintenant dans les deux cabinets.

Parlant d’Abi, j’ai une mauvaise impression qui ne me  quitte pas depuis plusieurs jours. Il y a quelque chose qui se trame et je ne comprends pas quoi. Je prie mais je n’ai pas la réponse. Tout ce que le Seigneur me dit, c’est d’emmener Ruth à Accra.

Il y a quelques minutes, quand je faisais ma prière matinale, ça m’est encore revenu.

Je ne vois pas le rapport entre les deux mais j’ai reçu le même message plusieurs fois. Je ne connais personne la bas et je ne sais même pas comment faire pour m’y orienter. Mais je n’ai pas le choix. Quand le Seigneur parle, il faut exécuter.

Moi  (parlant d’une voix forte) : Seigneur, j’ai compris. J’emmènerai Ruth à Accra. Mais, donne-moi un  signe supplémentaire parce que là, je m’apprête à me lancer à l’aveuglette.

Cela étant dit, je me lève et me rends à la cuisine pour me faire un bon petit déjeuner.

Après avoir mangé, je me rends à mon agence immobilière ou je gère les instances avant de prendre la route pour le cabinet d’architecture.

Une fois sur les lieux, je me rends dans les bureaux de mon père.

Je n’ai pas de bureau dans les locaux parce que quand j’y viens, je ne travaille que dans le bureau de mon père. Je ne me l’explique pas mais il n’y a que là où je me sente à l’aise.

Je bavarde quelques minutes avec lui avant de m’installer dans le coin de la pièce qui a été aménagé pour moi. Je me mets rapidement au travail. Je ne sais pas encore combien de temps je ferai à Accra donc je préfère finir de gérer tous les dossiers que j’ai sur le bras avant de partir.

A la pause, papa m’interpelle pour qu’on aille déjeuner.

Nous nous dirigeons juste vers la cantine de l’entreprise.

Nous avons engagé des cuisiniers qui cuisinent pour tout le personnel. Manœuvres y compris.

Cadres comme plantons se retrouvent tous là et déjeunent dans une ambiance bon enfant.

Pour éviter cependant qu’il n’y ait de cafouillage, nous faisons un système de rotation dans chaque service. Pendant que deux ou trois membres d’un même service déjeunent, le reste de l’équipe assure la permanence. Quand les premiers finissent, les second prennent le relai ainsi de suite.

Ce qui fait que même pendant la pause, nos locaux ne sont pas fermés et il y a toujours du personnel qui travaille.

Nous saluons les employés que nous voyons avant de prendre place à notre table  habituelle pour déguster le plat du jour : du riz blanc avec une sauce tomate au poulet et des fruits en dessert.

Pendant le repas, papa m’interroge :

Lui : Comment évolue de dossier de M. LIU-YANG ? Depuis ton retour de Singapour, on n’a plus de ses nouvelles.

Moi : La balle est dans son camp. Je lui ai soumis un autre plan, j’attends toujours son avis. Mais, je pense qu’il devrait en être satisfait.

Lui : Celui que tu m’avais montré à ton retour ?

Moi : Oui.

Lui : Mais il est quasiment identique au premier que tu avais fait.

Moi : Je sais. Je te dis que même le premier avait toutes les caractéristiques qu’il recherche. Je persiste à croire qu’il avait une idée derrière la tête en me faisant faire le tour de tous ses hôtels. On aurait dit qu’il cherchait à m’impressionner.

Lui : ça ne me dit rien qui vaille cette histoire. Mais tant qu’on n’a pas de preuves concrètes, on ne peut rien dire. S’il tente quoique ce soit, tu sais quoi faire.

Je hoche la tête et nous poursuivons notre repas.     

Après la pause, je reprends mon travail avant d’être interrompue par la sonnerie de mon téléphone. Je suis surpris de voir le nom de l’appelant. Il est censé être en mission lui non ? Pourquoi il m’appelle ?

Moi : Alex ?

Alex : Bonjour la prunelle de quelqu’un. Comment vas-tu ?

Moi : Je rends grâce. Et toi ?

Alex : je ne me plains pas. J’ai un service à te demander.

Moi : Je t’écoute.

Alex : Tu pourrais faire un  saut à Accra ? J’y suis actuellement et j’ai besoin de toi.

Quand je l’entends dire Accra, mon cœur tambourine dans ma poitrine.

Gboum, Gboum, Gboum, Gboum

Eh ! Dieu !

Moi : Accra ? Quand ? Et pourquoi faire ?

Alex : Le plus tôt possible. Le pourquoi, je ne peux rien te dire pour le moment.

Comprends juste que j’ai besoin de tes services. Crois-moi, si j’avais une autre alternative, je ne t’aurai pas appelé.

Moi : Bien. Je vais voir si je trouve un billet pour demain. Je te ferai signe.

Alex : Transmets moi une copie de ton billet dès que tu l’auras acheté.

Moi : D’accord. A plus tard.

Click.

 

Seigneur je l’ai ton signe.

Merci.

Me suis-je dit intérieurement après avoir raccroché.

Je regarde en ligne rapidement pour voir si je peux trouver un vol Lomé-Accra pour demain matin.

Je ne cherche pas longtemps et je trouve. BINGO !

Je réserve deux billets.

Lomé-Accra ça ne fait que quatre (4) heures de route mais, Edmund me tuerait si je prends la route avec sa mère.

Depuis qu’il a découvert qu’il est Benoit il est devenu ultra-protecteur envers Ruth. Même Paul n’a plus le droit de faire ceci ou cela avec elle.

Donc vaut mieux pour moi que je fasse gaffe.

Je finis d’acheter mes billets en ligne et j’informe mon père.

Moi : Papa ?

Lui (devant les yeux de son ordinateur) : Oui ?

Moi : Je vais à Accra demain.

Lui (fronçant les sourcils) : Ce n’était pas prévu ça. C’est pour voir un client ?

Moi : Non. Alex vient de m’appeler et il a besoin de moi là-bas.

Lui : Il y est en mission ?

Moi : Je crois oui.

Lui : D’accord. Fais attention à toi stp. C’est quand même étrange qu’il fasse appel à toi en pleine mission.

Moi : Ne t’inquiète pas papa. Et j’irai avec Ruth.

Lui : N’embarque pas la maman des gens dans des histoires. Tu sais que le gars veut qu’on traite sa mère comme de la porcelaine.

Moi : Il faut que j’y aille avec elle. Je n’ai pas le choix.

Lui (tiquant) : Pourquoi ?

Moi : Moi-même je ne sais pas pourquoi. Mais il faut que j’y aille avec elle.

Lui : Nous allons mettre en prière. Fait bien attention à vous là-bas.

Moi : Merci papa.

Je termine ce sur quoi je travaillais avant de rentrer chez moi.

Une fois bien au chaud chez moi, j’appelle Ruth.

Dès qu’elle décroche.

Moi : La maman des gens, comment vas-tu ?

Elle : Qu’est-ce que vous avez tous avec ce surnom ?

Moi : Ayi, tu es la maman des gens  non ??

Elle : Hm tout ça c’est  la faute d’Edmund.  Sinon, comment vas-tu ?

Moi : je rends grâce ! Et toi ?

Elle : Je rends grâce aussi. Alors, que puis-je pour toi ?

Moi : Je dois aller à Accra demain matin, j’aimerais que tu m’accompagnes.

Elle : C’est pour combien de temps ?

Moi : Deux ou trois jours maxi.

Elle : Je vois avec mon homme et je te reviens. Je t’envoie un message pour te le confirmer. Tu l’as déjà dit à ton homme ?

Moi : Non, je compte l’appeler après avoir raccroché avec toi.

Elle : D’accord. A toute à l’heure.

C’est dans la poche. Paul n’est pas compliqué. Il sera d’accord.

Effectivement ; quelques minutes après, elle me confirme sa présence pour le lendemain. Nous nous retrouverons directement à l’aéroport.

Maintenant, il faut que je négocie avec sa majesté Edmund. Je l’appelle plusieurs fois mais il ne décroche pas. Je finis par lui laisser un message pour lui expliquer que j’irai à Accra demain avec Ruth.

J’aurai préféré lui parler de vive voix parce que, je sais qu’il risque de péter un câble quand il verra ce message.

J’espère qu’on pourra se parler avant mon départ demain sinon, ça va chauffer pour moi.

Le lendemain pourtant, je réessaye sans suite.

C’est alors que je me rappelle qu’il m’a dit la veille qu’il allait dans une prison, je ne sais plus où, pour interroger des détenus. Surement qu’il n’est pas encore de retour. Généralement, il ne reste pas joignable quand il se déplace  dans les prisons comme ça. La dernière fois, il est resté injoignable cinq jours. Il n’avait pas le droit d’utiliser son portable mais il m’appelait d’une cabine.

Bon, je me dépêche de ranger mes affaires. J’espère que je reviendrai avant qu’il ne refasse surface ou qu’il ne cherche à me joindre.

Ma cousine, mon cauc...