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Ecrit par Benedictaaurellia

Accra.

Il est exactement 13h 20 quand  nous atterrissons à l’aéroport international de Kotoka à Accra après quarante minutes de vol.

Alex nous récupère dès que nous sortons de l’avion.

Grande est ma surprise quand, après avoir quitté l’aéroport, il nous conduit au Golden Tulip. Certes je ne connais pas celui d’Accra mais, dans les autres pays où il est, c’est un hôtel de luxe.

Sans me laisser le temps de poser la question qui me brulait les lèvres, il me dit :

Alex : Je t’expliquerai plus tard.

Nous sortons et pendant que nous entrons dans l’hôtel, un groom vient chercher nos valises.

Nous prenons l’ascenseur et Alex nous conduit dans une suite ou nous retrouvons trois autres personnes.

Alex (s’adressant à nous) : Mesdames, je vous présente mon équipe. (Désignant chacun d’eux) Voici Connor, Luis, et Elena.

(S’adressant à eux) Les gars, voici Ainara et Ruth.

Après les salutations, il entre dans le vif du sujet.

Alex : Mon équipe que vous voyez la, n’est pas au complet. Notre dernier membre, Benjamin LEE est tombé malade hier. Il a dû être rapatrié aux Etats-Unis d’urgence. Mais, c’est le seul parmi nous qui parle le chinois.

Ainara : Donc puisque vous avez besoin de quelqu’un qui parle chinois, tu as pensé à moi ?

Alex : Exact.

Ainara : Que faut-il que je fasse ?

Il me conduit dans une autre pièce ou sont alignés plusieurs ordinateurs. Sur les écrans, on voit différentes pièces. En observant attentivement, je remarque qu’il s’agit des pièces d’une même suite.

Je comprends alors que leur cible est dans une des suites de cet hôtel.

Il me tend un casque et un bloc note.

Alex : On a juste besoin que tu transcrives ses conversations.

Il doit participer à une réunion entre ce soir et demain.

Un contact doit lui donner ces informations.

On veut le lieu et l’heure exacte. Toute autre information importante que tu pourrais relever nous sera utile.

J’acquiesce et prends place. Pour le moment, il déjeune dans sa chambre. Rien d’intéressant.

Après son déjeuner, il s’endort.

Je profite pour faire  un somme aussi et je suis réveillée par Helena qui me signale qu’il est  réveillé.

Je reprends place et me dit que c’est surement le moment quand un coup sec est frappé à sa porte.

Quand il ouvre, une jeune fille, asiatique, d’à peine la trentaine se tient sur le seuil.

Ce qui m’intrigue, c’est son habillement.

Je fronce les sourcils.

Elle est vêtue d’un long marteau gris. Qui pense à mettre un manteau ici avec cette chaleur ? Et elle est perchée sur des talons vertigineux.

Je prends note quand elle commence à parler.

La fille (timidement) : Nǐ hǎo! (Bonjour)

La cible la reluque avant de répondre à son tour toujours en chinois.

La cible (autoritaire) : Nǐ hǎo! (Bonjour).

Non ! Non ! Non ! Ne  me dites pas que  c’est ce à quoi je pense ?

Je  jette un regard interrogatif à Alex qui a les yeux rivés sur les écrans.

Ses coéquipiers pareils.

Suis-je la seule à penser qu’on va assister à une scène pas catholique ?

C’est une fille de joie ! Ai-je l’envie de crier.

En lieu et place, je garde mes questions pour moi et me retourne vers l’écran, non sans déglutir.

Il lui cède le passage et elle entre dans la suite.

Mais quand elle entre dans la pièce, je sens que l’atmosphère qui y règne change.

On dirait presque une tension sexuelle.

Je remarque aussi que les rôles ont changés.

Notre cible qui jetait un regard à peine voilé et plein de concupiscence à la jeune fille ose à peine lever les yeux sur elle.

Le regard de la fille quant à lui semble avoir perdu toute once de timidité. Elle regarde la cible avec dédain.

Waouh ! Ce sont de vrais professionnels.  Passez ainsi d’une émotion à une autre carrément opposée et ce, en quelques secondes, ce n’est pas à la portée de tout le monde.

Je vois la fille s’installer dans le salon, affichant air méprisant et hautain tandis que notre cible reste debout, tête baissée.

Elle : Nǐ hǎo ma? (Comment vas-tu ?)

Lui : Wǒ hěn hǎo. Xiè xiè nǐ! (Je vais très bien. Merci!)

Elle (regardant autour d’elle) : I see that you are not skimping on resources with my father's money. (Je vois que tu  ne lésines pas sur les  moyens avec l’argent de mon  père).

Lui : Madam, I had to welcome you in a place worthy of your rank (Madame, je me devais de vous accueillir dans un endroit digne de votre rang).

Elle : Permet moi d’en douter.

Après cet échange, je perds le nord.

Je le dit à Alex qui me regarde perplexe.

Je lui explique.

Moi : Ils parlent cantonnais. Je ne comprends pas bien le cantonnais. Je ne parle que le mandarin couramment.

Alex (fronçant les sourcils) : Ce n’est pas la même chose tout ça ?

Moi : Non. Les intonations sont différentes. Si c’est l’écrit je peux m’en sortir. Mais le parler, c’est tout autre chose.

Alex (soupirant) : Là on n’est largués.

Un détail que Ruth avait mentionné il y a quelques mois me vient à l’esprit. Elle a le don des langues (Confère chapitre 32 de la chronique Ma mère et moi). Ainsi que l’explication que m’a donnée une amie, Elvire, là-dessus. (Merci Elsayes).

Si je me fie à ce qu’elle m’a dit, Ruth devrait pouvoir les aider. Serait-ce pour cela que Dieu m’a demandé de l’emmener ici ?

Je dis à Alex :

Moi : Laisse-moi essayer quelque chose veux-tu ?

Il acquiesce et je sors de la suite pour y revenir quelques minutes plus tard avec Ruth. Je lui passe le casque et elle écoute la conversation entre la fille et notre cible.

Au fur et à mesure qu’elle écoute, elle gribouille sur le bloc note que j’avais en main plutôt. Je ne me suis donc pas trompée. Elle les comprend. Après une dizaine de  minutes, elle nous dit avec une certaine gêne qu’ils ont fini de parler affaires et parlent d’autre chose. Elle a retranscrit tout ce qu’ils ont dit ainsi en français sur le bloc note.

Je voulais lui demander de quoi ils voulaient parler mais elle est rapidement sortie de la chambre.

Vous l’avez compris avec moi, les personnes capables de parler en langues peuvent, selon ce que l’Esprit-Saint leur inspire, parler ou interpréter une langue qu’ils n’ont jamais apprises. 

Ma cousine, mon cauc...