49 - Désillusion

Ecrit par Owali

***Marie-Claire***


‘CLAP CLAP CLAP CLAP’

« Bravo ! Woouuuwwou !» 

-Merci…Merci

« Vous dansez trop bien ! Vraiment vous êtes une référence pour moi ! »

-Merci…

« Franchement Kenzo et MC vous assurez grave ! Continuez comme ça, vous êtes un trop beau couple ! »

-Merci !

Après avoir salué l’ensemble des élèves qui étaient venus participer au 1er jour du stage de danse d’une semaine que nous avions organisé à Bruxelle, je me mis à ranger mes affaires dans mon sac quand Kenzo vint s’asseoir à côté de moi.

-Qu’est-ce qu’il y a ?

- Rien

-Arrête, je te connais par cœur, ne me dit pas qu’il n’y a rien, je vois bien que quelque chose ne tourne pas rond.

- Je ne vois vraiment pas ce qui te fais penser ca…répondis-je en fermant mon sac et m’appretait à le porter à mon épaule lorsqu’il me bloqua dans mon élan. 

- Parle-moi ! Fit-il en me serrant le poignet

-Quoi ?!? Qu’est-ce que tu veux que je te dise ?!?

-Ce qui ne va pas chez toi ! Depuis qu’on est la tu fais la tronche

-Je ne fais pas la tronche !

-Pfff…ok fais comme tu veux, je pensais qu’on était ami mais apparemment ce n’est pas le cas alors je n'insisterai pas.

Il me lâcha, se leva, pris son sac et s’en alla me laissant toute seule dans la salle. Je m’adossai contre le mur et me regardais sur le miroir qui était situé droit devant moi à l’autre bout de la pièce. Sans m’en rendre compte, des larmes se mirent à couler sur mes joues. Très vite ce fut un véritable déluge qui envahit mon  visage. Je n’arrivai plus à m’ arrêter et tombai sur le sol tellement mes sanglots me prenaient au corps

J’avais mal ! Très mal ! Trop mal !

Comment avait-il pu me faire un coup pareil. Toute ma vie se retrouvait bouleversée et du jour au lendemain je me retrouvais face à un dilemme. Devrais-je accepter de tout quitter par amour pour lui et ainsi marquer un coup d’arret brutal à ma carrière qui commençait à peine à décoller ? Me retrouver dans le trou du c** du monde ?Ou  devrais-je le laisser s’en aller tout seul et continuer ma vie ici en vivant de mes passions pleinement.

Après tout, malgré tout ce qu’on a eu à vivre, cela ne fait même pas deux ans que nous sommes ensemble. C’est quoi deux ans dans toute une vie ? Si je l’ai trouvé lui, qu’est-ce qui me dit que je n’en trouverai pas un autre avec qui je pourrai m’épanouir ici…Il n’est pas indispensable !

Et puis d’abord s’il considérait qu’on était un vrai couple il m’en aurait parlé depuis et pas me balancer ça à la figure une fois au pied du mur.Non vraiment, il n’est pas indispensable !

S’il veut partir, bah qu’il s’en aille, moi je ne bougerai pas !


Dring Dring…Dring Dring…

Je sors mon téléphone de mon sac et regarde qui m’appelle. C’est un numéro du Gabon qui n’est pas enregistré. Je suis sur que c’est lui. 

-Vas au Diable ! M’écriais-je en coupant l’appelle et fourrant mon téléphone dans mon sac.

Il y a une semaine il était rentré en panique prétextant devoir avancer son voyage car son père était semble t-il gravement malade. Inquiète, je mis ma colère de côté, l’aidai à faire sa valise et l’accompagnai à l’aéroport. A son arrivé, il m’avait assuré que son père, qui heureusement était sur Libreville quand son problème est survenue, avait été rapidement pris en charge et allait mieux après son mini-AVC. Apparemment une artère s’était bouchée dans son cerveau ce qui avait provoqué de violents maux de tête, la perte de la vue sur un œil avant de perdre connaissance quelques heures. Son caillot de sang  s’était résorbé de lui-même et il n’avait aucune séquelle

Deux jours plus tard les médecins l’avaient autorisés à sortir et comme konzi était déjà sur place, il allait prendre de l’avance sur ses démarches. Dès lors j’avais recommencé à le bouder et depuis deux jours il essayait de me joindre par tous les moyens possible, en vain ! Mais il était hors de question que je lui facilite la tache et de toute façon j’avais besoin de refléchir au calme. Donc qu’il fasse sa vie et arrete de m’importuner !D’ailleurs, je vais profiter de mon séjour à l’étranger pour vraiment me couper du monde ! Je pris mon téléphone et l’ éteignis avant de le jeter au fond de mon sac. 

Voila une bonne chose de faite !

Je sortie et rejoignis ma chambre d’hôtel. Je me changeai et enfilai mon maillot de bain deux pièces et un gros peignoir par-dessus pour aller profiter du service de spa de l’hôtel 3* dans lequel l’organisateur du stage nous avait logé. En sortant de ma chambre je croisais Kenzo qui lui aussi sortait de la sienne en peignoir.

-Ah ah ah ! Il faut vraiment que tu arrêtes de me copier toi ! Le taquinais-je

-Hum…

Sans faire plus de commentaire, et comme si je n’avais pas existé, il ferma la porte de sa chambre et se dirigeai vers l’ascenseur.Je marchai derrière lui en ravalant ma honte. Il appuya sur le bouton de l’ascenseur et pianotai sur son téléphone en attendant que les portes s’ouvrent.

Non mais il est sérieux qu’il m’ignore la ?

Je mis mes mains dans les poches de mon peignoir et voulais commencé à chercher mon téléphone quand je me souvins que je l’avais arrêté. 

Bon, on va faire sans !

L’ ascenseur arriva, on monta en silence et arrivés en bas, il se dirigea vers la piscine pendant que moi je optai pour aller me faire masser.Il était prévu qu’on dine ensemble en ville, mais partie comme c’était je crois que je vais plutôt me faire monter mon dîner dans la chambre.

A la fin de mon massage, je remontai  et j’étais tellement détendue que je n’ai pas su résister à la tentation de m’allonger. Je plongeai dans un profond sommeil.


=-=


‘Toc Toc Toc’…’Toc Toc Toc’


J’ émergeai péniblement de mon sommeil, me levai et marchai en titubant vers la porte de ma chambre.

-Qu’est ce que tu veux ? Demandai-je en baillant et en frottant mes yeux.

Il me regardait de haut en bas et se mit à déglutir.

-Kenzo ?!? Qu’est-ce qui t’arrive ? Lui demandais-je en refermant mon peignoir qui s’était ouvert pendant ma sieste

-Je suis désolé MC…je suis désolée si j’ai été trop brute avec toi tout à l’heure…

-Hum…ce n’est pas grave. De toute façon tu n’avais pas complètement tord, je ne suis pas tout à fait au mieux de ma forme…je ne savais pas que ça se voyait tant

-Ca ne se voit pas mais, je te connais…

Sa façon de me regarder me mis mal à l’aise. Je ne sais pas, il avait un truc bizarre…

-Pourquoi tu me regarde comme ça ? Tu as bu ou quoi ?!?

- Ah ah ah, non pas du tout ! Bref je venais pour te proposer d’aller dîner. Ça te dis ?

-Heu oui oui bien sur ! Laisse-moi juste le temps de m’habiller !

- Ok cogne à ma porte quand tu es prête.

- Okay.

Je couru prendre une douche et m’habillai. Il m’emmena dans un restaurant qu’on lui avait recommandé. On discuta de tout et de rien pendant notre repas. Je n’étais pas prête à parler de ce qui me tracassait et il l’avait compris et fit tout pour me faire rire et l’alcool aidant, Prince et ses histoires furent rapidement loin derrière moi. A la sortie du restaurant nous étions bien trop émoustillé pour rentrer directement à l’hötel et avec des fêtards bruxellois croisés dans un bar, nous finîmes la soirée en boite de nuit ! 

Quelle nuit mémorable !


=-=


‘Bbbbbzzzzzz…Bzzzzzzzzz’

Je me retournais, remontai ma couette sur mes épaules et me blotti encore plus dans mon oreiller.

‘Bbbbbzzzzzz…Bzzzzzzzzz’

Mais c’est quoi ça ? Sans ouvrir les yeux je me retournai et tendis ma main vers l’endroit d’où venait le bruit quand…HEIN ?! Mais c’est quoi ça ? Je me redressai d’un bond et sauta hors du lit quand je vis…

-KENZO ?!? Mais qu’est-ce que tu fais la ?!?

Il se réveilla en panique et semblait aussi perdu que moi. Il me regarda en fronçant les sourcils.

-MC…tu es, tu es…

Il n’eut même pas eu le temps de finir sa phrase, que je m’étais déjà enfermé dans la douche.

Non pas ça ! Je rêve ! Dites-moi que je rêve !!!


‘Toc Toc Toc’…’Toc Toc Toc’

Qu’est ce qu’il veut encore?!? Il ne peut pas comprendre que j’ai besoin d’être seule ???

‘Toc Toc Toc’…’Toc Toc Toc’

-QUOI ??? QU’EST-CE QUE TU VEUX ??? Lui criais-je à travers la porte quasiment en pleure.

-Heu…c’est…c’est Aude au téléphone. 

- Quel téléphone ? Le tien…dis lui que je l’appellerai plus tard. Ce n’est pas le moment !

-Mais elle dit que c’est urgent, il y a eu un problème…

-J’AI DIS QUE CE N’EST PAS LE MOMENT !!!


=-=


***Prince***


« MARCELLL OOOHHH !!! OOYYYOOOOO !!! MMONN MARRIiii AAIiiiiiiii !!! TU ME LAISSES AVEC QUI OOOHHHH !?!?! »

Ma mère était inconsolable. Et avait littéralement abandonnée son corps depuis que l’annonce de la mort de mon père était tombé.

Mort ! Il était parti, c’était fini, comme ça, sans dire au revoir. Deux jours après sa sortie de l’hopital, il avait eu un nouvelle AVC qui cette fois lui avait été fatal. 


On s’apprêtait à aller voir une de ses relations qui devait m’aider à faie avancer mes dossiers lorsqu’il s’est souvenu qu’il avait oublié de dire au revoir à sa femme qui était resté endormie. Il est retourné dans la maison mais ne revint plus.  Dix minutes plus tard, je le retrouvai étalé sur le sol, le corps sans vie. Je lui prodiguai les gestes de premier secours le temps que le chauffeur nous mène à l’hopital. Hélas, il était déjà trop tard. C’était fini. Il était partie…

Tous les membres de sa famille sont apparus comme par enchantement. Chacun venant avec son « Du Courage », « Soit Fort », ils étaient venu envahirent la pauvre maison de tonton Bernard dans laquelle nous logions pendant notre séjour.

« MARCCEEELLLLL OOOOOHHHHH TU NOUS LAISSE AVEC QUII ??? »

Les cris de ma mère me glaçaient tellement le sang que je du me lever et m’éloigner un peu. J’essayai de joindre MC mais elle avait fermé son téléphone. En désepoire de cause j’avais du appeler Aude et Marcus pour les informer de la situation. Ils m’assurèrent de leur soutien. Marcus avait pris la tache d’aller récupérer Elikia chez elle à Tours et de prendre le prochain vol pour le Gabon avec elle. Pauvre Elikia… je n’avais même pas eu le temps de penser à l’appeler. Après avoir raccroché avec Marcus, je l’appelai mais elle ne décrocha pas. Je m’étais éloigné de la où la veillée improvisé avait lieu et m’assis sur le bord du caniveau, triste.

-Hiii le monsieur la ? Hum ! Si je te dis que c’est sa sorcière de femme la qui l’a tué, tu va encore dire que je fais le kongossa

-Mais oui ! Attends comment tu vas affirmer les choses comme ça sans preuves ?

- Qui t’a dit que je n’ai pas de preuves ? Tu ne connais pas l’histoire des yeux de la femme la hein, tu ne sais pas qu’elle faisait parti de leur tontine occulte la ? 

-Hein ça c’est quoi encore ?

Je me levai d’un bond et éloignai de la avant de commettre un crime. Un mort à gérer c’est déjà suffisant !


=-= 


Assis dans la salle où je restai stoïque en observant toute la scène comme un spectateur assistant à mauvais film d’horreur. L’enterrement de mon père avait eu lieu dans son village, contrairement à sa volonté de son vivant. Mais sa famille avait fait tellement de scandale que j’avais préféré ne pas m’attarder sur le sujet, privilégiant le fait qu’il fallait qu’il repose en paix rapidement. N’ayant pas laissé de testamen, j'assistai donc à  la réunion de famille qui devait permettre de désigner les héritiers. 

Ce qui devait être simple étant donné qu’il n’avait que deux enfants, se compliqua lorsqu’on eu la surprise de découvrir qu’il avait une deuxième femme et un autre enfant de dix ans avec elle.


Le choc fut tel que ma mère tomba dans les pommes. Mon héros. Mon modèle…comment un homme aussi sage et correcte pouvais avoir mené une seconde vie ?!?

L’étonnement laissa très vite place à la déception et l'incompréhension. Bref cette affaire d’héritage devait se trancher au Tribunal et cela prendrai des mois ! voir des années si le dossier n’était pas suivi de près. C’est donc la mort dans l’âme que nous rentrâmes sur Franceville quelques jours plus tard après l'enterrement. Mais ce à quoi nous ne nous attendions pas c’était de trouver de nouveaux occupants dans la maison de mon père. Un de ses cousins lointain influent dans la province avait fait main basse sur les lieux. Ce qui rendit toutes tentatives d’expulsion impossible.

Ah les choses du pays ! 

C’est la loi du plus fort qui prévaut. Les faibles n’ont qu’à souffrir en silence. Nous avions donc du aller nuitamment dans la maison de Yéné que personne, à part moi, ne connaissait.Bien qu’elle ne pu rien voir, ma mère pleura de plus belle lorsqu’elle su que son mari lui avait fait un tel cadeau. Dans toute cette histoire je n’avais toujours aucune nouvelle de Marie-Claire.

Cette fois je crois que le message est clair. 

Si elle n’a même pas pris la peine de me joindre et d’être présente alors que je traverse une telle épreuve, c’est que nous n’avons vraiment plus rien à faire ensemble...

MOKONZI