50 - La surprise
Ecrit par Owali
***Prince***
‘ Bip…Bip..Bip..Bip’
Je tendis ma main et pris mon téléphone pour arrêter le réveil qui venait de retentir. Je me redressai péniblement et me massai les tempes pour essayer de faire passer le mal de tête qui ne me lâchais plus depuis plusieurs jours. En effet, avec tout ce qu’il me fallait gérer pour le lancement de la filiale, je ne m’octroyais pas beaucoup d’heure de repos, c’est à peine si je dormais 4 heures par nuit. Mais bon, c’était pour la bonne cause, alors je prenais sur moi.
Cela faisait un mois que j’étais au Gabon.
Les jours qui ont suivis l’enterrement de mon père, nous nous étions réfugiés dans la maison qu’il avait construite sur un terrain qui était au nom de ma mère et donc qu’aucun des parents de mon père ne pouvait réclamer. Après avoir passé en revu tout ce que je devais faire de ma journée, je me levai et allai me préparer.
Quelques minutes plus tard je sortie de ma chambre et en traversant le salon en jetant un œil par la fenêtre, j’aperçu ma mère sur la terrasse en train de se balancer sur son rocking chair, le regard dans le vide. Je lâchai un long soupire de dépit et ouvris la baie vitré. Je me rapprochais d’elle et m’accroupie pour me mettre à son niveau.
-Maman ? Fis-je en tapotant sa main.
Elle sursauta.
-Oh Mokonzi na ngai, tu es là ?
-Oui maman, que fais-tu là ?
-Je prie, me répondit-elle en levant sa main me montrant ainsi le chapelet qu’elle avait enroulé autour de sa main.
-Hum…et tu as mangé au moins ?
-Non…je n’ai pas très faim hein…
-Maman…
-Vas manger mon fils, tu as besoin de prendre des forces. Ne t’inquiète pas pour moi, je…
-Que je ne m’inquiète pas ? Maman ? Comment veux-tu que je ne m’inquiète pas alors que je te vois maigrir de jour en jour parce que tu refuses de t’alimenter.
-Je jeûn pour toi mon fils, tu dois réussir à démarrer ton affaire. Tu n’as pas conscience des obstacles qui se dressent contre toi.
-Oh que si j’en ai conscience maman et crois-moi je n’ai pas l’intention de me laisser faire. Merci pour tes prières mais le plus important pour moi à l’heure actuelle est que tu restes en bonne santé et pour cela tu dois t’alimenter, okay ?
-Hummm, fit-elle avec une mine boudeuse.
-Allons, s’il te plait maman, viens manger avec moi.
Elle voulut résister encore un peu mais je réussi à la convaincre de me rejoindre. Nous nous installâmes sur une table joliment dressée. Le petit déjeuné était copieux, bien trop copieux juste pour deux personnes mais bon je préférai avoir l’embarra du choix qu’être embarrassé par l’absence de choix. J’avais suffisamment galéré dans ma vie et maintenant que j’étais de retour au bercail, je comptais bien me faire plaisir, et ce plaisir commençait par un festin de roi en début de journée !
La dame de ménage apparu avec une casserole d’eau chaude dans les mains.
-Bonjour Madame, Bonjour Monsieur, vous avez bien dormis ?
-Bonjour Miss Nadège très bien merci, lui répondis-je tandis que ma mère l’ignora littéralement.
-Voici de l’eau pour votre café, vous avez besoin d’autre chose peut être?
-Non c’est parfait, ça ira merci.
-Très bien monsieur, je serai dans la cuisine si jamais vous avez besoin de quelque chose.
-Merci.
Après s’être légèrement incliné, elle s’en alla.
-Maman, je peux savoir pourquoi tu ne lui parles pas ?
-Elle ne m’inspire pas confiance, cette fille est une hypocrite doublée d’une paresseuse, il faut la virer.
-Ah non maman ! On ne va pas changer de femme de ménage toutes les semaines quand même. En plus je te rappel que c’est toi-même qui l’a choisi celle-là. Donc tu vas devoir t’en accommoder parce que j’ai autre chose à faire que de chercher du personnel de maison à tout bout de champ.
-Hum…. Elle ressemble à quoi ?
-Je te demande pardon ?
-Elle est belle hein ? Elle a de belles formes ?
‘KOS KOS KOS’
-Mais enfin maman, c’est quoi ce genre de question ?
-Quoi tu as les yeux pour voir non, ou tu veux me faire croire que tu ne l’as pas regardé ? Parce que la façon dont tu insistes pour celle la c’est comme si…
-C’est comme si rien du tout ! Tu me prends pour qui ? Elle est très compétente voila tout, personnellement je n’ai rien à lui reprocher alors elle va rester la, point final.
-Comme tu veux…il ne faudra pas te plaindre si les choses disparaissent dans la maison. Moi qui ne vois rien la, si elle vol devant moi, je ne serai même pas au courant.
-Ca n’arrivera pas. Fin de la discussion. Tu veux de la confiture dans ton croissant ?
-Oui s’il te plait.
Je lui fis son assiette et la servi avant de me servir à mon tour.
-Tu as des nouvelles de ma belle-fille ?
-Maman, je t’ai déjà dit que je ne veux plus entendre parler d’elle…laisse la où elle est.
-Mais comment ça ? Toi aussi c’est chez qui que tu as appris à avoir autant d’orgueil et de rancune ? En amour ces sentiments n’ont pas lieu d’exister. Tu crois que si c’était le cas ton père et moi serions…
-Maman, s’il te plait.
-Ah non non, il n’en est pas question ! Aujourd’hui tu vas m’écouter. Et toi et ta femme êtes responsables de la situation dans laquelle vous êtes aujourd’ hui ! Vous êtes comme deux adolescents et non des adultes. Moi ça me dépasse, quand c’est pour le travail la vous êtes bien, professionnelles et tout mais lorsqu’ il s’agit de votre vie privée : Zéro à zéro ! Nuls ! Vous êtes incapables de vous parlez et de vous dire les choses clairement ! Chacun boude dans son coin, c’est quoi ça ? Toi tu crois que c’est comme ça que tu vas réussir à construire quelque chose de solide ? Après tout ce que vous avez traversés ensemble, comment tu peux être aussi dur et ne rien vouloir entendre ? Ce n’est pas comme ça dans la vie Prince, il faut aller parler à ta femme.
-Quelle femme ?!? Je ne l’ai pas épousé à ce que je sache. Et depuis quand tu es de son côté toi ?!?
-Depuis qu’elle m’a ouvert son cœur et que j’ai vu que c’était une bonne femme. Tu as peut être la mémoire courte mais n’oublie pas que sans elle, toi et moi ne serions peut-être plus en train de nous parler aujourd’hui…
-Hum. Je…
‘Dring Dring…Dring Dring’
Je regardai l’écran de mon téléphone et m’excusai auprès de ma mère pour répondre en me déplaçant. Ce n'était pas une appel très important vu qu'il ne s'agissait que de de ma secrétaire, Madame Mouele qui me rappelait mes rendez-vous de la matinée. Mais je ne voulais tellement pas me disputer avec ma mère ce matin, que je trouvai la, un excellent échappatoire. J’étais un peu en retard et je dû appeler Franck pour qu’il se dépêche.
-Pfff c’est pour ça que je n’aime pas mêler la famille et les affaires ! Rouspétais-je en me réinstallant à table
-Y a quoi encore ? Me demanda ma mère
Yes! J'ai réussi à l'embrouiller. Hihihi
-Mais Franck va encore me mettre en retard ! Après quand on va renvoyer les gens, on va nous traiter de mauvais.
-Ah mais il faut lui expliquer, en même temps tu n’as pas le choix que d’aider la famille. C’est ça aussi être Mokonzi ! Maintenant que ton père n’est plus, c’est toi l’homme de la maison et en tant que tel, tu te dois de répondre présent lorsqu’une personne demande de l’aide.
-Oui je sais mais si la personne n’est pas sérieuse, est incapable de mesurer la chance qu’elle a d’avoir un travail et met en péril ton business par son insouciance, la je dis que y a problème !
-Tu as raison mais soit patient, il débute à peine laisse lui le temps de prendre le rythme…
-Ah ! Si c’est pour ton neveu la tu reconnais qu’une période de rodage est nécessaire mais lorsqu’il s’agit de…
-Humm Prince ! Tu as la longue bouche hein ! Elle c’est qui ? Elle a fait quoi pour toi ?!? N’oublie quand même pas que s’il ne t’avait pas hébergé chez lui quand tu es parti en France la bas, tu aurai dormis sous les ponts ! Ne serait-ce que pour cela tu devrais être tolérant !
-Ouai c’est ca !
‘Dring…Dring Dring…Dring’
~ Oui allo ?
~Bonjour Mokonzi, c’est Franck, je suis déjà là
~Ah ! ce n’est pas trop tôt ! J’arrive tout de suite.
Je pris mon attaché case et après avoir embrassé ma mère, je laissai les instructions à Miss Nadège. En sortant de la concession, je saluais les maçons qui étaient train de monter la barrière. Le chef de chantier m’accosta pour me demander encore de l’argent pour le ciment et les briques. Vraiment ces gens-là, ils pensent que derrière la maison on a planté un arbre où on cueille l’argent ou quoi ?!?
Tchip !
Je montai dans la voiture en direction de l’hôtel de ville car j’avais rendez-vous avec un des adjoints au maire et je devais voir mon avocat par la suite. Bref une matinée bien chargée en perspective. J’ouvris ma mallette et vérifiais que tous les documents étaient en place lorsque mon téléphone se mit à sonner.
‘Dring Dring…Dring Dring’
Pfff, ca c’est qui encore ?!? Je regardai le numéro qui s’affichait et un large sourire illumina mon visage.
~ Hey boo !
~ Coucou ma Rose, je me disais bien qu’il me manquait quelque chose ce matin
~Ah oui ? Et quoi donc ?
~ Ben entendre le son de ta voix bien sur !
~ Ah ah ah ! Tu es trop nul toi, n’importe quoi !
~ Rho, vous voyez comment vous êtes ? On vous parle des vraies choses et vous ne nous prenez pas au sérieux.
~ Hum en tout cas !
~ Sinon raconte, quoi de neuf ?
~ Ben écoute ça va hein, je t’appelai pour savoir si tu étais toujours ok pour monter ce week-end pour l’anniv surprise de Georges.
~ Ah oui ! J’avais complètement oublié. Ben tu fais bien de me le rappeler, je vais passer prendre mon billet tout à l’heure, je pense qu’il y a un vol demain vers 17h.
~ Ok c’est parfait, 17h, ca veut dire que tu arrives à 18h… le vol de Georges atterrit à 20h normalement…bon je vais voir comment organiser tout ça et je t’envoie un sms.
~ Pas de soucis, on fait ça. Bisous ma Rose !
~ Kiss
Click
Ah la la, j’avais complètement oublié cette histoire d’anniversaire. Après mille et une tentatives vaines de mettre le grappin sur JayJay, Georges s’était rapproché de Rose et tout naturellement il s’étaient mis ensemble. Cela faisait déjà presque un an et tout se passait plutôt bien entre eux. Tout se passait tellement bien qu’ils envisageaient déjà s’installer ensemble à Douala. En tout cas j’étais content pour eux, de même que pour Hassan et Imane qui attendaient un heureux événement et Marcus et Marie qui allaient se marier à la coutume cet été. Bref tout allait bien pour mes amis, pendant que du mien, ben…c’était compliqué. Dans mon esprit, MC et moi c’était de l’histoire ancienne.Nous ne nous étions toujours pas parler et cette fois-ci c’était de ma faute car je ne répondais plus à ses appels.
Quelques jours après avoir aménagé à Yéné elle s’était souvenue de mon numéro de téléphone et avait commencé à m’ inonder d’appels mais... la roue avait tournée. J’avais éteint mon téléphone et pris une autre puce dont je n’avais communiqué le numéro qu’à un cercle très restreint. Aude et Marcus l’avaient et prenaient régulièrement de mes nouvelles mais ils savaient qu’il ne fallait pas qu’il me parle d’elle, c’était un sujet tabou.
-Mokonzi, nous sommes arrivés, me prévint Franck en arrêtant le contact.
-Ah ok merci.
Je chassai toutes pensées négatives de ma tête, descendis de la voiture et me mis en route, bien décidé à ce que cette réunion tourne en ma faveur.
=-=
« Mesdames et Messieurs, nous vous informons que nous allons entamés notre descente vers l’aéroport de Libreville. Nous vous prions de bien vouloir regagner votre siège et de boucler votre ceinture de sécurité. Assurez-vous que votre tablette ainsi que le dossier de votre siège sont correctement relevé… »
- Excuse-moi Prince, mais je pense que tu es assis sur ma ceinture, m’indiqua Ashley en se penchant légèrement vers moi.
- Oups, excuse-moi, fis-je en me levant légèrement pour pouvoir la lui donner.
-Il n’y a pas de mal, merci. Alors ta sieste a été bonne ?
- Hum oui plutôt. Excuse-moi si je t’ai un peu délaissé mais vu que je ne dors pas beaucoup, je profite un peu de chaque moment de calme pour me reposer.
-Il n’y a pas de soucis. J’avais de la lecture de toute façon, fit-elle en me montrant le livre qu’elle lisait.
- Ok super !
- Bon alors c’est quoi le programme de ce week-end ?
- Ben des qu’on arrive on va se poser à l’hotel, on ira diner où tu veux et demain matin on ira a Akouango Village. C’est là bas que se déroulera la surprise à proprement dites.
-Cool ! J’ai hâte d’y être et de rencontrer tes amis !
-En tout cas je te remercie d’avoir accepté de m’accompagner. C’est vrai qu’on ne s’est pas rencontré depuis longtemps mais comme je ne connais pas beaucoup d’autres personnes au Gabon, j’ai direct pensé à toi.
- Et bien je te remercie. J’espère que cette escape sera une bonne occasion de se connaitre davantage…fit-elle avec un regard plein de sous entendu.
Je détournai mon regard et observai par le hublot les maisons grossirent à mesure que l’avion descendait. Je l’avais rencontré le week end dernier lors d’une fête organisée par Wissy, la femme de Stephane mon coss de Mbaya. Wissy avait insisté pour me présenter sa cousine en vacance qui était en dernière année d'ingénieurs de techniques forestières à l’ENEF. Nous avions passés une bonne partie de la soirée à discuter Faune et Flore et je pu me rendre compte que c’était une véritable passionnée de la nature. Pour finir nous nous étions échangés les numéros de téléphone car son profil m'intéressait pour la société. Mais bon, finalement ne voulant pas me retrouver seul célibataire parmis une dizaine de couple, j’avais pris mon courage à deux mains et l’avait appelé. Elle était plutôt jolie comme fille. Comme sa cousine elle avait un teint noir ébène et n’était pas très grande mais avait de ses formes…oufff !!!
Elle frôla ma main en se penchant pour remettre ses chaussures et me fit un léger sourire en s’excusant. C’était vraiment une jolie fille …
Ce qui était sur c’est qu’effectivement, ce week-end nous allions nous connaitre davantage.
=-=
***Marie-Claire***
-Eeeehhh ! Tu fais quoi encore ici ?!? M’interpella Marie
-Mais je ne pouvais pas laissez les brochettes brûler au feu quand même ??
-Quoi ?!? et puis c’est toi qui dois sentir la fumée alors que ton mari est en route ? Les garçons la sont où ??? Fit-elle en s’éloignant de la où j’étais.
Losqu' qu’elle avait dit qu’il était en route je m’étais mise à trembler comme une feuille tellement j’étais nerveuse. J'appréhendais un peu ces retrouvailles. Je m'étais imaginer tous les scénario possible et avait déjà préparer toutes les parades, mais je deumerai tout de même un peu inquiète.
Marie a raison, il ne peut pas venir me trouver avec l’odeur de la nourriture sur moi quand même !
-Il parait que tu as fait appelle à me talents de cuisinier fit Marcus en s’approchant de moi une bière à la main
-ah…heu oui oui, vas y je te laisse gérer le barbecue, il faut que j’aille me changer
-Hum ! Tu as la chance que je sois de ton côté hein, sinon…
Je n’entendis pas le reste de sa phrase. J’avais couru jusqu’à ma chambre et une fois à l’intérieur, après une longue douche, je du mettre au moins une bonne demi-heure pour me décider sur le maillot de bain que je devais mettre, queue de cheval ou cheveux au vent, make up or nude, bref de choses de filles quoi.
‘Toc toc’
-Oui ?!
-C'est Imane MC. Je suis juste venu te dire que Georges est à cinq min, on va tous se retrouver au point de rencontre.
-OK je me dépêche alors !
J’enfilai le maillot jaune doré que je tenais dans les mains. C’était un maillot d’une pièce mais avec quelques fantaisie qui l’habillait un peu plus. Je pris un paréo doré également au vol et me précipitai vers dans la salle où aurait lieu la surprise.
-Ah ! Te voilà enfin ! Me lança Marie. Mama ! Tu t’es lavé avec le miel ou quoi ?
-Pfff n’importe toi ! Répondis-je d’une oreille distraite en cherchant Prince du regard parmi la trentaine de personne présente pour la fête.
-Tu fais quoi la ? Tu cherches ton mari ?
-Tu l’as vu ? Répondis-je en me retournant rapidement vers elle
-Oui tout à l’heure, il est allé déposer ses affaires dans sa chambre je crois, fit-elle en pointant du doigt la direction qu’il avait emprunté.
Je tournai la tête et l’aperçu par la fenêtre sortant de sa chambre. Ca me fit tout drôle de le revoir. Ca ne faisait à peine qu' un mois qu'on ne s'était pas vu mais ça m'avait parut comme une éternité. Il m’avait tellement manqué… pourquoi ce n’est que quand on perd quelque chose qu'on se rend compte de sa valeur?
Perdre Prince équivalait à vivre sur une planète sans oxygène. Il m’était vital et je ne pouvais définitivement pas m’imaginer vivre sans lui. Après ma nuit avec Kenzo où finalement il ne s’était rien passé, j’étais tellement mal que j’avais décidé de m’isoler un peu. Je l'avais abandonné au stage en Belgique et avait pris un billet pour l’Irlande. Plonger en plein cœur de la nature, j’avais pu faire un véritable examen de conscience et me remettre totalement en question. J’étais allée beaucoup trop loin et m’en suis encore plus rendu compte, lorsqu’à mon retour j’ai appris le décès du père de Prince. J’ai essayé de le joindre à mainte reprise mais il ne décrochait pas, ce que je comprenais parfaitement et ne lui en tenait pas rigueur. De toute façon ma décision avait été prise. Comme une évidence j’avais accepté l'idée que tout quitter pour le suivre.
La seule personne à qui j’en avais parlé c’était sa mère et elle en était très ravie. C’est d’ailleurs elle qui m’a recommandé de venir sur place au Gabon pour parler avec Prince. Alors, lorsque j’ai pris l’initiative d’appeler Rose, celle-ci fut tellement ravie qu’on enterre la hache de guerre, qu’elle m’invita à l’anniversaire de son homme pour m’offrir l’opportunité d’arranger nos problèmes à Prince et moi. Plongée dans mes pensée, je n’avais même pas réalisé qu’il était rentré dans la pièce et qu'il n'était plus qu’à une dizaine de mètres de moi mais ne m’avait pas encore vu.
Il avait l’air de chercher quelqu’un du regard et c’est ce moment que je choisi pour fendre la foule afin de le rejoindre. Les gens se bousculaient car on avait reçu le signal que la voiture de Georges venait d’arriver.
« Chut, chuuuuttt »
Je n’étais plus qu’à deux mètres de lui.
« Il arrive, il arrive ne parlez plus »
J’étais maintenant juste à côté de lui et il était tellement concentré sur la porte qu’il ne remarqua rien.
Dès que Georges ouvrit la porte tout le monde se mit à crier quasiment en cœur : « SURPRISE ! » . Je profitai de ce moment pour le prendre par la taille. Il sursauta et se tourna pour voir qui pouvait bien le tenir de la sorte.
-Surprise chéri…fis-je en lui souriant de toute mes dents.
-Ma…Marie-Claire ? Mais qu’est-ce que… ? Qu’est-ce que tu fais la ?!
- Eh bien…je suis venu pour…
-Prince ? me coupa une petite femme noire sortant de nulle part que je n’avais pas vu jusqu’à lors. Ton ami Georges te cherche.
- Oui, oui Ashley, j’arrive tout de suite.
Ashley ?! Ah parce qu’en plus ils se connaissent ?
-Je suis rentrée à la maison Konzi…
- Tu es…tu es quoi ?!? Tu te fout de moi la ?
- Pas le moins du monde.Tu as décidé qu’on fera notre vie ici et comme nous sommes un couple et que cela implique nécessairement de faire des sacrifices et des concessions, j’ai pris sur moi d’en faire.
Il était sans voix et semblait accuser le coup. Ashley vint à nouveau pour lui parler mais cette fois je me mis sur son chemin et lui fis face.
-Bonjour… Ashley c’est ca ?
-Heu oui ? Excusez-moi vous me gênez je dois parler à la personne qui est derrière vous.
-Ah ! Mon mari vous voulez dire ?
Le rictus qu’elle eu sur son visage faillit me faire perdre mon air sérieux en éclatant de rire. On aurait dit qu’elle venait de voir un fantôme.
-Marie-Claire, s’il te plait…fit-il en posant ses mains sur mes hanches pour me décaler sur le côté.
Le contact de sa main sur la partie non couverte par mon maillot, créa en moi une telle décharge que je suis sur qu’il a du la ressentir de son côté. Nos regards se croisèrent, et le profond désir que je lu dans son regard malgré tous les efforts qu'il faisait pour jouer à l'indifférent, me rassura. Je les laissai la sans discuter et allai à la rencontre de Georges qui était émus aux larmes.
Je connais mon homme… et je sais que ce n'est qu'une question d'heure avant qu'il ne craque...wait & see.
=-=
Il était déjà trois heures du matin et pendant que certains papotaient, d’autres comme moi tuaient la piste de danse. Prince discutait avec sa Ashley machin chose la autour d'une table et faisait mine de m'ignorer.
"A la guerre comme à la guerre. C'est sur qu'une petite fille lui a déjà mis le grapin dessus, en tout cas tu me diras. Mais dans tous les cas, use de tous tes charmes pour lui rappeler qui est son terminus! Je compte sur toi oh Ya MC"
Ces dernières recommandations qu'Elikia m'avait faites la veille de mon voyage, me revinrent en mémoire et tout de suite ça fit tilt dans ma tête.
J'allai voir le DJ et lui demandai de faire passer -Whatever you like- de Nicole Scherzinger. A tous les coups, cette chanson ne le laissera pas indifférent vu les souvenir qu'elle évoquera dans notre mémoire (cf partie 42). Lorsque la chanson démarra, je commençai à faire mon show et tous les regards se braquèrent sur moi. Tous, y compris le sien...
Nous nous fixâmes intensément et fûment comme hypnotisés, attachés à ce lien invisible que même les sollicitations d'Ashley ne pouvaient rompre.
A la fin de la chanson, je quittai la piste sous une salve d'applaudissement et me retirai après lui avoir fait un clin d’œil. Mes sandales par dessus mes épaules, je marchais dans le sable en direction de ma chambre en croisant les doigts pour que mon petit numéro ai fait son effet. Déçue, qu'il n'ait pas joué le jeu, je poussai la porte de ma chambre, lorsque quelque chose la bloqua au moment où je voulais la refermer. En regardant ce qui coinçait, je vis un pied dans l’encadrement de la porte.
Je relevai la tête et mon coeur se remplis de tellement de joie en le voyant que je me mis à éclater de rire. Sans un mot, il en profita pour entrer et m’embrasser passionnément. Il empoigna mes fesses et me fit décoller du sol.Mes jambes ceinturèrent sa taille et il me porta ainsi jusqu'à mon lit...
Cette nuit fut douce et bestiale à la fois, tout juste ce dont nous avions besoin pour nous réconcilier. Quelques heures plus tard nous tombâmes comme des masses sur le lit comblés et repus.
-Princesse…
-Hum ?
-Cette fois-ci c’est la bonne ?
-Ca ne dépendra que de nous, Konzi. Il va falloir qu’on apprenne à se dire les choses à temps et ce, même si on doit se disputer. Les disputes sont normales mais elles ne doivent pas nous empêcher de vivre pleinement notre relation. Je veux qu’on vive ensemble nos succès et nos échecs, qu’on soit toujours la l’un pour l’autre dans la joie comme dans le malheur...à ce propos je te demande pardon de n'avoir pas été là durant l'épreuve que tu as eu à traverser. Je ne peux revenir sur ce que je n'ai pas pu faire dans le passé mais je compte bien me rattraper pour l'avenir...
-Hum! Fit-il avec un sourire forcé. Je dois t'avouer que je t'en ai voulu et encore ce matin je ne voulais pas entendre parler de toi...tu m'a tellement déçu... mais je ne sais pas, je ne sais pas pourquoi je suis la avec toi alors que je suis venue avec une autre...
- Tu te poses vraiment la question? Konzi, n'as-tu pas encore compris que je suis ton terminus?
- Mon quoi?!? Ah ah ah! Toi tu traînes trop avec ma folle de soeur hein! Ah ah ah!
- Non mais tu rigoles mais c'est la vérité. Nous sommes deux sang chauds, deux orgueilleux, même si je dois avouer que je sais moins me canaliser que toi, nous sommes comme ça. Et pourtant nous ne pouvons pas vivre l'un sans l'autre...en tout cas moi je ne peux pas vivre sans toi! C'est un fait, il n'y a rien à chercher à comprendre.
- Hum!
-Quoi hum?!? Tu veux me faire croire que je ne t'ai pas manqué? Que pas un seul jour n'es passé sans que tu ne penses à moi? Même en mal?
-Non...même si je ne voulais pas me l'avouer, je dois reconnaître que tu m'as manqué...
- Voilà! Ben à partir de la, tout ce qu'il nous reste à faire c'est d'apprendre à nous parler et surtout garder en tête qu'il faut qu'on entretienne toujours cette flamme qu’il y a entre nous. Alors si on fait tout ça, oui je pense que cette fois sera la bonne…
-Tu as parfaitement raison. On essaie de se dire tout maintenant ?
-On essaie...
-Très bien. J’ai une chose à te dire alors…
- Je t’écoute…
Il se redressa sur ses coudes avant de se retourner sur le coté pour me faire face.
- Avant de quitter Paris, j’ai fait une demande de date pour notre mariage et devine quoi… ?-Quoi ?!?
- On peut se marier dès le mois prochain, enfin…si tu es toujours d’accord bien sûr ! fit-il d’un air enjoué
Je me redressai à mon tour et m’adossai contre la tête de lit, la mine triste.
-Quoi Princesse ? J’ai mal fait ?!? Ne te mets pas dans cet état s’il te plait, on peut décaler ce n’est pas un soucis,si…
-Prince, il faut que tu saches quelque chose avant d’aller plus loin car si ça se trouve c’est toi qui ne voudra plus de moi…
-Mais qu’est-ce que tu me racontes ? Il me faudrait etre fou pour ne plus vouloir de toi !
- Je…tu sais qu’on essaie de faire un enfant depuis plusieurs mois déjà…
- oui et alors ? Ces choses là ne se font pas à la commande, ça se saurait si c’était aussi facile de…
- On ne pourra pas en avoir Prince…
- Comment ça, qu’est-ce que… ?
- Je suis...je suis stérile konzi ! Je…je ne pourrai jamais te donner les mini konzi dont tu rêve pour faire ton équipe de foot...
- Hein ?!? Comment...comment ça? Je ne comprends pas ce que tu me dis? Comment tu sais ça?
- J’ai fais les tests…
Il était en état de choc et ne semblait pas croire ce qu’il entendait.
-Ma gyneco m'a prescrit des tests et j'ai eu les résultats juste avant de venir...donc voilà...il fallait que je t'en parle...Je sais à quel point c'est important pour toi d'avoir des enfants et je ne veux pas te mentir et te donner de faux espoirs alors...alors, si tu ne veux plus qu’on se mari, ce n’est pas grave je comprendrai…
- Arrête de raconter des bêtises et faire comme si ma motivation première pour ce mariage est que tu me donne des enfants!
- Mais...mais c'est quand même quelque chose d'important. Et puis il n'y a pas que nous deux... y a ta mère, mon père et puis...
-Chut...arrête. Il n'y a que nous deux dans cette histoire. Ne te met pas de pression inutile. Allons y étape par étape. On refera des tests, tous les deux et ensuite on avisera, il y a plusieurs moyens d'avoir des enfants de nos jours, ne t'inquiète pas pour ça, okay?
-Humm...
-Allez, arrête de te prendre la tête pour ça car dans les tous prochains jour tu vas avoir de bonnes raisons de stresser...
-Ah oui? Lesquelles?
-Ben la préparation de notre mariage pardi!
- De notre...? De notre mariage??? Parce que tu veux quand même...?
- Bien sur que je veux toujours t’épouser Princesse…
- C’est…c’est vrai ?!? M’écriais-je n’en croyant pas mes oreilles.
- Bien sur Princesse, il y aura toujours des obstacles, il y aura toujours des doutes et nous commettrons toujours des erreurs, mais tant que l’amour demeura, il n’y aura aucune limite ! Je vous aime ma Princesse…
-OH ! Moi aussi, je vous aime mon Prince ! Fis-je en sautant sur lui.
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