6- Les couleurs de nos amours

Ecrit par lpbk

J’entends verrouiller la porte dans mon dos, et mon cœur s’emballe. Il s’éloigne de moi, pose une main sur mon visage, cherche mes lèvres d’un doigt pour les caresser avant de m’attirer à nouveau vers son corps avec cette envie de fondre à sa chair, de me mettre au diapason de son souffle. Ses lèvres se posent sur les miennes, elles me dévorent tandis que ses mains se faufilent sous mon chemisier.

Mon corps se couvre de frissons sous la chaleur de son contact, sous la caresse ferme de ses mains qui le découvrent. Son ventre force contre le mien et je sens son désir déjà très présent. C’est un aveu qu’aucun qui n’a besoin d’aucun mot pour être exprimé. C’est plus fort que moi, je gémis les lèvres prises entre les siennes. Ses doigts qui palpent mon dos descendent sur mes fesses.

Je bascule ma tête en arrière sous l’assaut de ses baisers qui me dévorent la gorge. Sa langue effleure mon cou et ses mains explorent mon ventre, remontent vers mes seins, tirent sur le tissu de mon soutien-gorge pour accéder à mon mamelon. Mon désir est oppressant, dévastateur, j’en perds le rythme de ma respiration. J’ai l’impression à la fois d’étouffer et d’avoir trop d’air dans les poumons. J’ai chaud, les tempes fiévreuses et le sexe qui s’embrase. D’un coup, Rudy prend un de mes seins en main pour le malaxer tout en mordillant ma gorge. Il laisse échapper un râle. Nous sommes collés contre le mur, nos souffles sauvages. Ce désir qui nous submerge, qui nous malmène. Nous n’y résisterons pas. Pas ce soir.

Mes mains vont à la recherche de ses hanches. Après ces heures à rêver, l’envie de me fondre en lui est urgente. J’ai l’impression qu’il est une substance chimique. Une espèce d’acide. Pressé contre moi, je sens son érection qui bat au travers du tissu de son short. Il émet un long soupir, s’appuie d’une main sur le mur, à hauteur de mon visage, puis avance son bassin contre mon ventre. Sa respiration s’apaise. Je tiens à peine sur mes jambes.

Il m’éloigne lentement du mur. Défait les boutons de mon chemisier d’abord, puis de mon jean pour me les ôter. Ses gestes sont lents et précis. Je me laisse faire, frémissante chaque fois que ses doigts rentrent en contact avec ma peau. Il me pousse avec précaution sur le lit avant de faire glisser le jean le long de mes jambes et de défaire de mes ballerines en effleurant tout juste mes pieds.

Il contrôle tout. Je reste étendue en sous-vêtements sur le lit pendant qu’il se débarrasse de son short. Je sens soudain son corps parfaitement dessiné peser sur le mien. Il m’embrasse à nouveau avant de me faire rouler sur lui, cuisses de part d’autre de son bassin, sexe contre sexe au travers de nos sous-vêtements, et il presse mon visage d’une main ferme contre le sien, tandis que l’autre, il appuie sur mes reins pour que nos ventre se touchent plus encore. C’est un langage trop intime que nous avons débuté. Au moment où sa langue pénètre ma bouche, il rehausse son bassin et je sens son sexe dur forcer contre mon clitoris hypersensible. Maintenue contre sa bouche et son ventre, alors qu’il n’est pas encore en moi, je me sens déjà prise.

Folle de désir, je me mets à rouler des hanches pour me frotter contre son érection. Je ne peux m’empêcher de gémir entre ses lèvres. Sa main passe de l’arrière de ma tête à la fermeture de mon soutien-gorge, qu’il détache très vite. Il fait glisser la bretelle sur mon épaule. Je me débarrasse du sous-vêtement surprise par le poids de mes seins tendus par l’excitation, qui flottent à quelques centimètres de la bouche de Rudy.

Il me fait de nouveau rouler, et je suis sous lui. Je ne me lasse pas de caresser son dos et ses bras abandonnés de part et d’autre de ma tête. J’ai envie de lui crier de me pénétrer. De me posséder.

Je n’en peux plus de cette torture.

Il s’écarte et attrape ma petite culotte, je soulève le bassin pour lui faciliter la tâche.

« Attends ! », dit-il.

Il lâche les côtés de la culotte et, je le sens s’approcher de mon sexe ruisselant encore couvert. Du bout des doigts, il effleure mon clitoris au travers de l’étoffe. Je soupire en écartant les cuisses. Il se penche et me caresse à nouveau ma fleur avec ses lèvres.

« Un bien beau 36. », murmure-t-il d’une voix enivrée.

Ces paroles déclenchent en moi un nouveau frisson.

Il se redresse d’un coup et ne me laisse pas le temps de l’aider cette fois, mais m’enlève mon sous-vêtement d’un coup sec. Puis il se défait du sien avant de poser les mains à l’intérieur de mes cuisses, de part et d’autre de mon sexe, et je sens soudain vulnérable. Je veux l’attirer à moi, en moi. Je me redresse pour lui faire comprendre, essayant de saisir ses bras.

Il approche sa bouche sa bouche de mon sexe enflammé et souffle doucement dessus, en l’écartant délicatement. Je me cambre. Ses mains remontent aussitôt jusqu’à mes seins durs et ses doigts se mettent à jouer avec délice sur mes mamelons. Je m’arque sur le lit en implorant les anges de chanter pour moi l’Ave Maria.

Il se redresse, fouille un moment dans ce que je suppose être un tiroir. J’aperçois sa silhouette dans cette obscurité insolente. Il enfile un préservatif sur son érection avant de venir la battre contre mon ventre. Il descend et trouve mon clitoris. Il s’amuse quelques secondes à se frotter ainsi contre moi rendant le désir terrible. Une vraie torture. Alors il couvre ma bouche de ses lèvres. Sa langue profondément pour trouver la mienne, comme s’il voulait me manger entièrement. A l’entrée de mon sexe, le bout de sa verge force lentement. Je roule des hanches pour accélerer sa progression mais il se retient, se fige sur place avant de me pénétrer profondément. J’ai envie d’hurler et il me semble que c’est ce qu’il m’arrive mais sa bouche couvre mon cri. Mes mains se referment sur ses fesses, je veux qu’il me prenne complètement. Entièrement.

Son bassin avance d’un coup. Je me rends dans un râle. Ses allées et venues en moi prennent de l’ampleur. Se font de plus en plus fortes. De plus en plus violentes. Je relève mes cuisses autour de sa taille et il passe tout de suite une main sous mes fesses. Sa bouche suce avidement l’un de mes seins. A chaque poussée en moi, un cri m’échappe. Son souffle s’emballe quand je resserre encore plus les cuisses autour de lui. Mon clitoris est tellement gonflé que c’est à peine supportable. Je sens tout mon sexe qui s’ouvre autour de l’érection puissante de ce mâle. Mon ventre se crispe. Je ne veux pas que ça finisse mais l’explosion me vient du bas ventre. Je me cambre de plus belle, hurlant de plaisir. Il ne décélère pas pour autant, ses muscles se raidissent encore, il m’attire au bord du lit, m’attrape sous les fesses pour une dernière chevauchée, la plus puissante. Sa respiration se fait de plus en plus pressante et son poids de plus en plus oppressant. Il est en feu. Un dernier soupir, encore un râle puis la libération dans un cri sourd. Je suis encore sur un nuage, jusqu’à ce moment où l’on se décolle. Je tombe sur lit pendant qu’il se débarrasse du préservatif. Dans un silence retentissant, il m’aide à m’allonger prenant le soin d’arranger des coussins pour moi avant de s’en aller dans la salle de bain.

J’entends couler de l’eau. Je ne réalise toujours pas ce qui vient d se passer. Je sais tout où je suis et avec qui je suis. Dans ma tête, je revis chacune des phrases, chacun des gestes qui nous a conduit à ce moment, à cette folie. Mon cœur bat la chamade. Il risque me sortir de la poitrine. Il revient quelques secondes après et s’assoit sur le bord du lit, de l’autre côté. Reste un moment ainsi puis je suis éblouie par le rétro-éclairage de son portable. Il y passera quelques minutes avant de s’allonger près de moi. Pas un mot, pas un son.  Juste lui et moi. Juste cette nuit.

 

A quel moment ai-je fermé les yeux ? Contre mes fesses, je sens sa verge prendre vie. Il se frotte contre moi et ses mains trouvent aussitôt mes seins qu’il pétrit, tout en continuant de grossir dans mon dos. Je me cambre pour lui exprimer toute mon approbation, déjà excitée. Il se recule, Se met à genoux et me positionne à quatre pattes devant lui. A travers les stores baissés, je devine que la nuit est en train de céder la place au jour.

« Baisse-toi un peu. », me souffle-t-il.

Je m’exécute. Il n’est pas autoritaire et je ne suis pas un jouet. J’ai seulement envie de prendre le maximum de plaisir.

Je m’appuie sur les coudes de sorte que la pointe de mes seins touche le tissu des draps. Les mains posées sur mes fesses, il imprime à mon corps un léger bercement, et, très vite, la caresse des draps sur mes seins, alliées à celles des mains de Rudy me malaxant les fesses m’emporte dans un espace de jouissance inconnu. Quand ses doigts s’immiscent dans mon sexe en tournant pour m’ouvrir, j’ai envie de me redresser mais mon amant d’une nuit me fait comprendre de rester en place. Son index profondément enfoncé en moi appuie vers le bas de mon sexe, pendant que du pouce, il joue avec ma fleur de lys. J’halète.

Toujours cette fouille d’un tiroir. Je ferme les yeux, j’écoute le bruit discret de l’étui, la croupe à l’air.

Mon sexe est prêt à le recevoir, il m’allonge sur le lit, rehausse mon bassin en repliant un peu mes cuisses et me couvre entièrement comme un roi animal.

Cette étreinte dure longtemps. Il me prend avec lenteur et application. Me tourne, me retourne. Me cambre. Je jouis à répétition sous ses assauts. Je sens qu’il retient son plaisir chaque fois pour m’envisager sous un nouvel angle, comme si sa faim était insatiable. Je me laisse totalement aller et consens à toutes ses propositions. A chacun de mes orgasmes, je sens ma gorge douloureuse de tant de jouissance répétées.

 

Quand je sors de mon sommeil, je suis seule dans la chambre. Je regarde partout, je tends l’oreille, je suis à l’affût du moindre bruit. Je suis emmitouflée dans les draps, comme un poussin dans sa coquille. Mes vêtements sont accrochés à la chaise d’un bureau. Je me lève et je colle mon oreille à la porte. Pas de bruit. Je vais en profiter pour m’enfuir. Je cours dans la salle de bain. Je me lave rapidement le visage à l’eau froide. Je souris à mon reflet tellement je suis heureuse.

« Sacré soirée Nowa ! », me dis-je à moi-même.

Je retourne dans la chambre pour m’habiller. Je m’attarde un moment sur les livres posés sur cette table. Des tas de feuilles de papier portant des croquis réalisés à la mine de carbone. Il a du talent c’est indéniable. La chambre est spacieuse et peu meublée. Elle a quelque chose de charmant.

« Il faut que je me dépêche. »

J’enfile ma petite culotte, mon soutien-gorge. La porte s’ouvre alors que je suis en train de mettre le bouton de mon jean.

« Bordel, c’est quoi ça ? »

Mon sang ne fait qu’un tour. Rudy est dans l’entre bâillement de la porte. Il a cet air horrifié qu’ils prennent tous à un moment quand ils ne me prennent pas en pitié. Je suis pétrifiée. J’attrape ma chemise, mes chaussures, mon sac et je le dépasse sans rien dire. Mon cœur s’accélère. Je sors de son appartement en jean et en soutien-gorge. Je suis sûre qu’il regrette déjà cette nuit, qu’il doit être dégouté. Je l’ai bien lu sur son visage de toutes les façons. Je passe rapidement ma chemise et je m’enroule le visage dans un foulard qui trainait dans mon sac, un peu comme dans un turban avant de descendre les escaliers en trombe. Mon cœur saigne.

J’attrape le premier taxi qui passe. Direction Cocody.

Une fois la porte de chez moi passée, je m’effondre comme une petite fille et je pleure ainsi, à même le sol froid durant une bonne partie de la journée.

Les couleurs de nos...