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Ecrit par kony ariane

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Je suis sortie de la chambre et me suis enfermée dans celle au bout du couloir. Je n’ai pas pleuré non, j’avais  déjà ces derniers mois versées tant de larmes. Dans le fond je savais que j’étais tombée amoureuse de la mauvaise personne, mais comme on dit l’amour rend aveugle.

Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. Je l’ai entendu toquer plus d’une fois. Vers sept heures, je suis sortie de là, j’ai pris mon téléphone et mon sac et je suis parti.

La première chose faite, a été de changer de numéro. Je ne veux plus entendre parler de lui. Je vais m’ouvrir à des rencontres.

Cela fait un moment que je ne suis pas retournée chez moi, chez mon père.

J’ai  vite préparé un sac et me voilà en direction de la maison familiale. Mon père Roger RODRIGUEZ, vit seul. Il n’a  jamais eu de vie de famille dans le fond. Ma mère m’a  confié à lui le lendemain de ma naissance et a disparue. J’étais  pour lui un poids, pas toujours facile à porter comme il le disait souvent.

Après mon bac, il n’a eu aucune objection lorsque je lui ai dit vouloir prendre un appartement pour être plus proche de la fac. Je crois que cela a même été un soulagement pour lui. 

Il ne m’appelle  jamais. La chance que j’ai  est  que ma grand-mère m’a  laissé un héritage conséquent. Jereçois une rente mensuelle. Il étai dit que je pourrai à vingt et un ans gérer mon patrimoine. Pour l’instant cela ne m’intéresse  pas.

Lorsque j’arrive  à la maison, Roger mon père n’est  pas là.  Cela ne m’étonne  pas le moins du monde. Il parcoure l’Afrique  à la conquête des minettes. Il a toujours une  nouvelle petite amie. C’est une espèce de don Juan. 

Je crois que ma mère elle-même le savait et a voulu le punir en me confiant à lui. Elle aurait souhaité que je sois un fardeau pour lui. Ça n’a pas marché car jamais il ne s’est occupé de moi. J’ignore même si pour lui j’existe.

Si j’avais même été un poids pour lui cela a été de courte durée. Je suis juste un frein dans sa quête de la femme. J’ai grandi entre la nounou et chez ma grand-mère qui d’ailleurs est morte trop tôt.

J’ai  toujours mes clés, j’ouvre le portail et fais rentrer ma voiture. La maison est vraiment dans un état à vous donner des hauts le cœur. Je prends mon téléphone et appelle  l’agent d’entretien  que j’emploie.

À moi toute seule je ne finirai pas. Je le sollicite et par chance,  il est disponible. Les pièces sont les unes plus dégoûtantes que l’autre.

Nous avons passé pas moins de cinq heures à astiquer cette maison.

Après qu’il soit parti, heureux de la somme que je lui ai donné, j’ai pris une bonne douche. J’ai cherché partout des draps mais il n’y en avait pas de propres. Rien à manger.

Je me demande bien où peut être mon père.

J’ai  mis le linge sale dans les deux machines de la buanderie. Je crois que je devrais en faire une dizaine pour venir à bout de ces amas de tissus.

En partant pour le centre commercial, je l’ai appelé ;

-bonsoir père

-Rita, arrête de m’appeler ainsi, je m’appelle  Roger, Roger

-oui pardon Roger,  où es tu ?

-je suis en route pour Cotonou. J’étais  à Niamey, je ne te dis pas…

-oui j’imagine. Je suis à la maison pour quelques jours

-ok, temps que tu peux te gérer… bon à plus

Voilà ma relation avec mon père. C’est  une connaissance si je puis dire. Il réfute le fait que je sois sa fille. C’est une espèce d’inconscient, immature…bref c’est mon père.

J’ai  dévalisé le centre commercial. J’ai  pris tout ce qu’il  aime.

Parfois il me fait pitié. Il n’était  pas prêt à être père. Il avait vingt ans quand ça lui est tombé dessus. Je ne lui en veux pas.Je me dis souvent que je suis mature pour deux.

Lorsque je suis revenue, j’ai dressé mon lit et celui de Roger. Puis je me suis mise aux fourneaux. Le plus important j’ai mis de la bière au frais, car comme il dit; rien de tel qu’une bonne bière fraîche.

Roger a été gâté par la nature. Son père était un jeune portugais qui s’était  épris d’une jeune béninoise et avait tout abandonné pour la suivre. Ils avaient fait fortune dans la construction et avaient eu Roger quand tout marchait. 

Aux dires de ma grand-mère , mon grand père avait chéri Roger dès les premiers jours de sa grossesse. Il était devenu un petit enfant gâté, pourri qui n’avait  jamais appris de ses erreurs et qui avait toujours dormi sur ses lauriers.

La preuve, il a quarante cinq ans et il se comporte comme un jeune adolescent boutonneux qui vient de découvrir ou qui découvre les joies du sexe.

Après la cuisine, j’étais  trop épuisée pour manger. Je me suis endormie dans le canapé.

Lorsque Roger est venu, il s’est  mis à hurler ;

-Rita ! Rita ! Rita tu es où ? Je dois te raconter la créature de rêve que je me suis envoyée.

Plus rien ne me choque venant de lui. Il est cru et ça depuis toujours. Je l’ai écouté religieusement.

-j’ai fait à manger…

-je le sais, tu aimes t’occuper  de moi…va savoir pourquoi. Bon sers moi. La maison est propre, pas mal fillette.

Je ne sais même pas s’il sait que j’ai vingt cinq ans…

Après son repas il est monté dans sa chambre, je l’ai entendu crier ;

-Rita tu as interdiction de rentrer dans ma chambre, tu le sais ça. Tu as fait du bon boulot tout de même

Je suis dépassée, il ramène des femmes dans cette porcherie. J’en ai la nausée. J’ai jeté pas mal de soutiens gorge et de petites culottes de différentes tailles.


Le lundi, je suis parti de là pour le boulot. Je lui ai dit que je passerai la semaine avec lui

-tu fais comme tu veux, c’est ta maison…

En effet c’est un des lègues de ma grand-mère.

J’ai eu une journée très chargée. J’ai enchaîné les réunions. À dix sept heures lorsque j’allais prendre ma voiture pour rentrer, j’ai bien vu celle de Georges se garer. Je suis montée dans la mienne et j’ai démarré. Il peut venir à la banque.

Après une semaine en maison familiale, il était temps pour moi de revenir à ma vie. J’ai fait savoir à Roger que l’agent  d’entretien  passerait une fois par semaine, que s’il  est en escapade, il me le fera savoir et j’irai moi-même  ouvrir pour que le nettoyage se fasse. Je dois bien ça à ma grand-mère. Elle adorait cette maison.

Lorsque je suis arrivée chez moi, le gardien m’a  fait savoir que monsieur était passé tous les jours. Monsieur c’est Georges.

-merci

J’ai  pris une douche, une bouteille d’eau et me voilà dans ma cuisine à réfléchir sur ce que je pourrais manger.

Lorsque l’interphone  a retenti, je me suis avancée vers la porte,

-ah c’est toi ? Bonsoir

-je peux ?

-si je dis non tu partirais ?

 
L' Amour Au Grand Jo...