93.1: le bonus de son 93
Ecrit par Gioia
***Aïdara LARE AW***
Aujourd’hui j’ai 24 ans, et promis à maman que je ferai quelque chose pour commémorer mais elle a tiré par la force cette promesse. Je ne veux qu’une chose, retourner en arrière et effacer le passé. Ce n’est pas tant que je connaissais bien Ray, mais je le connaissais comme étant le seul amoureux de ma sœur. Le seul homme qu’elle m’a dit aimer et je trouve ça tellement méchant qu’on le lui enlève maintenant. Maintenant qu’il ne lui restait plus grand-chose pour finir ses études et entamer sa vie de famille. J’en arrive à penser qu’il aurait peut-être mieux valu qu’ils ne se rencontrent pas, si la fin devait être si déchirante. Je sais que c’est moche de penser ainsi, mais je me sens impuissante face au mal d’Elie. Alors que puis-je faire contre ses pensées ?
Une autre journée débute ici à Nairobi. Snam sort en se triturant les yeux et avec un visage bien fatigué. Hier je me suis endormie tardivement parce qu’occupée à mettre au propre mes notes d’un entretien que j’ai eu avec une dame qui conteste les clauses d’un contrat de franchise qu’elle a signé avec une compagnie tanzanienne pour exploiter leur logo. Pour me motiver à travailler, j’évite d’être dans ma chambre sinon, je bâille sans arrêt. Donc j’étais dans la petite salle d’étude que nous avons aménagée à cet effet et j’ai entendu Snam dans ses débats philosophiques avec mon frère. Je n’ai certes pas entendu sa voix, mais c’est facile de conclure que c’est lui. Il est aussi déprimé que moi par ce qui arrive et dans cet état, il semble ne se confier qu’à Snam. Quand c’est avec moi, il joue plutôt le rôle du protecteur qui rassure. J’ai conclu qu’il a gardé cette habitude à cause de notre vécu, étant donné que c’est souvent chez lui que je me réfugiais de tout.
– Joyeux anniversaire coco, me dit Snam en me faisant un câlin que je prends
– Merci, tu n’étais pas obligée de te lever tôt juste pour ça
– Je voulais te faire le petit déjeuner, tu as du temps ?
– Je n’ai envie de rien Snam, dis-je quand la porte de Hilda s’ouvre et cette dernière sort avec le masque de beauté sur le visage
– Joyeux anniversaire ma chérie, viens faire un gros câlin à ta petite maman, s’exprime-t-elle avec l’exagération qui la caractérise et que je trouve amusante
Je lui donne aussi son câlin et comme Snam, elle propose de me faire le petit-déj, offre que je décline mais elle insiste.
– On ne commence pas la journée le ventre vide, et ta mère ne serait pas d’accord pour ça
-24 ans, tu ne penses pas que l’argument maman est révolu, répliquai-je depuis la porte et me voilà partie
Une fois par semaine, nous avons un débrief avec Sir MELEDJE. Elle insiste sur le SIR et certainement pas Ma’am. Godson s’est essayé une fois et il a reçu un avertissement retentissant. C’est après ça qu’il a arrêté de se prendre pour un fils dans le salon de son père. Je ne dirais pas que je m’entends super bien avec lui. Il est plutôt gamin dans sa personnalité. Il interrompt souvent, fait des blagues à tort et à travers, mais il est franchement apprécié par quelques clientes, parce qu’il sait parler. Dès que Sir MELEDJE est hors de vue, le type ne s’arrête jamais. On peut même l’ignorer ou le rediriger tranquillement sur son travail, mais il trouve le moyen de relancer la conversation. Il m’a pris dans son jeu la première semaine et je m’en suis rapidement extirpée dès que je l’ai remarqué. C’est peut-être méchant, mais il est l’exemple même du pourquoi les gens ne respectent pas ceux qu’on a pistonnés ou les enfants qui travaillent dans les boites familiales.
Il m’a déjà avoué que Hilda est sa meuf tout en me disant aussi qu’elle lui a interdit de l’admettre. Parfois j’ai la nette impression qu’il oublie une bonne partie de ce qu’il dit puisqu’il se répète souvent. Bref il est l’exemple de ce que je ne veux pas être donc je me dissocie autant que possible de lui. Kai ou Chacha comme j’aime l’appeler pour le taquiner quelques fois, est une autre histoire. On sent qu’il est là pour travailler. Déterminé, confiant, et surtout on fait une bonne équipe lorsque Sir MELEDJE nous met sur des recherches ensemble. Mais dernièrement je ne suis pas à mon meilleur à cause du moral dans les chaussettes.
Le débrief est fait, et Sir MELEDJE me donne une nouvelle inattendue, que je trouve assommante.
– Che djois faire quoi ?
– Tu n’as pas récuré tes oreilles dernièrement ? me retourne-t-elle
– Oui, che m’exkudje, voilà, dis-je en remettant comme elle me l’a demandé mes notes sur le contrat franchisé à Godson
– Godson, le client t’attend à onze heures, pas une minute de plus, elle le prévient
– Oui oui, je sais
– Kaï, briefe Dara sur le cas de la femme enceinte qui porte plainte pour discrimination
– OK Sir, il dit et hoche la tête
Je le suis la mort dans l’âme et dix minutes à peine assise avec lui, je m’éclipse dans les toilettes et fonds en larmes là-bas. Pourquoi ? J’ai travaillé sur ce cas toute seule, c’est mon tout premier, parce qu’avant on ne me faisait pas confiance à cause de ma diction. Je me suis démenée toutes les fois où j’assistais Sir MELEDJE pour lui montrer que je sais mener un interrogatoire et me faire comprendre des clients. Pourquoi j’ai passé la nuit à veiller finalement ? Pourquoi je continue à me payer la thérapie pour corriger ma dysarthrie si c’est pour qu’on ne remarque pas mes efforts ? Pourquoi on doit aimer et s’attacher si fort à quelqu’un si la finalité c’est qu’on nous l’arrache comme je dépeçais mes poupées en grandissant ?
Je pleure si fort que je n’arrive plus à garder la bouche fermée donc je tire plusieurs fois la chasse et je m’efforce de réguler ma respiration qui devient haletante. Ce n’est pas le moment que je perde connaissance ici.
– Et puis merde, tchriple buse, satanés 24 ans ! jurai-je en rage, les yeux levés vers le ciel. Un petit moment de rébellion qui sera inutile comme toujours. Je me reprends quand mon réservoir de larmes semble vide. Je gaspille encore l’eau en tirant sur la chasse et la réflexion me fait sourire. C’est Marley qui me l’a dit une fois quand j’étais chez lui. Je vais aux toilettes et pique une crise quand je me rends compte qu’il n’a pas tiré la chasse sur son pipi. Il m’explique qu’il allait faire la commission tout à l’heure donc pourquoi gaspiller l’eau. Et de là j’ai eu un long cours, sur la quantité de nappes phréatiques restantes et comment nous mettons sérieusement en danger les réserves des générations futures avec notre tendance à utiliser sans compter. Il sait désormais qu’en ma présence en tout cas, il a intérêt à gaspiller l’eau sur le pipi. Mon nez n’est pas fait pour subir les odeurs de pipi qui trainent.
J’ouvre la porte de la cabine et j’ai un mouvement de recul en tombant sur Sir MELEDJE qui se tient contre la porte. Embarrassée, je me mets à chercher mes mots et porte ma main pour nettoyer ma face avec la manche de mon corsage
– Je ne ferais pas ça, ton make up, me rappelle-t-elle
Je me rappelle justement que j’ai l’artillerie sur mon visage, fond de teint, cils enduits de mascara. J’ose me mirer et c’est la cata.
– Tiens, dit-elle en me présentant un kleenex
– Merxi, je bredouille
– Dois-je te renvoyer chez toi pour la journée ?
– Non Ma’am, chorry I mean Sir, che zuis capable de cravailler
– So, pourquoi tu perds le temps à pleurer dans les toilettes ?
– C’est justche que…, dis-je les lèvres plissées par la déception, j’me demande qu’est-xeu j’ai fait pour qu’on me retchire la préparatchion du dossier de la franchise ?
– Tu n’as fauté nulle part dans ton travail, c’est le client qui s’est plaint. Mais avant qu’un autre orage de larmes ne débute, sache que ce milieu est comme ça. Bien différent de ce qu’on vous aura appris en cours. Parfois les clients font des caprices et nous leur cédons lorsque nous pensons gagner gros. S’il avait dit quelque chose de pertinent sur ton travail, je t’en aurais fait part
– Donc che devrais xéder ma place à chaque fois qu’un client n’aimera pas ma façon de faire ? C’est démoralisant. Je veux juste faire mon tchravail comme les autres
– Alors fais-le, au lieu de te soucier des clients qui ne t’aimeront pas. Qu’est-ce que tu en as à foutre d’eux ?
– Mais s’ils ne m’aiment pas, c’est que che vais toujours perdre mes cas
– Je t’ai retiré l’interrogatoire, pas tout le dossier. Il reste encore beaucoup à faire et une chose que tu dois comprendre c’est que les clients ne sont pas ceux qui évaluent tes compétences mais moi, nous, le cabinet. J’ai fait face à pire en tant qu’avocate, et si tu n’as pas la carapace pour supporter des pertes et continuer la tête haute en te concentrant sur tes points forts, je te conseille de ne plus te présenter ici. Si tu penses en avoir encore dans le ventre, tu fixes ton visage et rejoins Kaï pour me décortiquer ce nouveau dossier, comme tu sais le faire. On doit le remporter et j’attends tes suggestions
– Yes Sir ! dis-je en tapant le repos comme un soldat
Je nettoie mon visage à l’eau. Plus de maquillage mais ce n’est pas grave. Mon visage me convient aussi. Et pour ce premier jour de mes 24 ans, j’apprends à laisser mes « échecs » derrière et avancer avec les nouveaux défis.
– Es-tu OK ? s’inquiète Kaï à mon retour
– Yup, commençons
– Mais tu n’as pas l’air. Veux parler ?
– Non ça va je t’assure, allons-y
-OK, by the way, you look just as good with or without makeup
– Thank you beau parleur, maintenant le travail, allez, dis-je amusée et il m’offre un sourire avant de commencer l’explication
La journée finie mieux qu’elle a commencé. Comme je l’ai feintée le matin, Hilda m’attendait de pied ferme avec cette histoire d’anniversaire. Sa proposition, c’est qu’on aille célébrer dans un snack-bar, mais la lourde journée qui m’attendait demain ne permettait même pas d’y songer. Pour couper la poire en deux, je propose un truc ici à la maison. Ce n’est pas la place qui nous manque. En plus nous avons fait une méga cuisine donc inutile d’aller payer les plats où on te sert la sauce au compte-gouttes au nom de la haute gastronomie. Tiens ça aussi c’est une expression de Marley, le type est tellement gourmand et il commence un peu trop à me revenir en esprit. Bref, je lui envoie un message vite fait. S’il veut passer, il est le bienvenu.
Je sors les gros plats en aluminium que maman achète par douzaine et nous envoie puis j’enfourne ce qui doit l’être, pendant que Hilda découpe les fruits. Snam n’est pas encore rentrée des cours. Je l’ai bien sûr prévenue de la petite fête et elle a donné son accord. De toute façon, on aura que Marley comme invité. Du moins c’est ce que je pensais jusqu’à ce que Godson se pointe, suivi de ni plus ni moins que Kai, quand je sortais de ma chambre après m’être préparée.
– Happy birthday beautiful, me dit Kai en me présentant un petit sac cadeau
– Merci, che savais pas que tchu connaissais chez moi, répondis-je en l’acceptant
– Vraiment, est-ce qu’on traite les collègues comme ça Dara. Tout un anniversaire et puis on ne sait pas, non je suis déçu, intervient Godson
– Laisse ma chérie en paix hein, elle n’aime pas l’attention, rigole Hilda
On ouvre notre porte d’entrée et c’est Snam qui entre. Mais elle aussi n’est pas seule. Marley est là avec un paquet entre les mains. Il s’approche et nous fait la bise comme à son habitude.
– Joyeux anniversaire, il me murmure d’une voix qui fait irradier le feu dans mon appareil reproducteur
Ça fait un moment qu’on s’est vu. J’avais pris du recul et lui sortais régulièrement le « je n’ai pas le moral ». Je ne m’attendais même pas à ce qu’il vienne et encore moins qu’il soit au courant pour mon anniversaire.
– Merci, comment tchu sais ?
– Hélo, elle m’a dit de te faire une bise de sa part, j’ai pris ça pour toi, dit-il en me présentant le paquet
– C’est gentil merci
– J’espère que ce n’est pas un gâteau hein, parce qu’on en a déjà fait un la veille, intervient Hilda
– Vous mangez celui là alors, celui-ci est pour moi
– Aïe, il faut me compter là-bas pardon, je suis trop fan des gâteaux de chez Valentine, roucoule Godson
– Tu ne m’as pas dit que tes abdos étaient en voie de disparition donc tu faisais attention avec le sucre ? l’interroge Hilda
– Oh faut laisser ça, un petit tour sur toi et…
-Godson Imbebo ! Whadouyoumi ! elle l’insulte. Les insultes qui ne veulent rien dire je précise mais étrangement les Togolais ne les aiment pas du tout. En tout cas, nous en rigolons tous et quelques minutes plus tard la soirée peut commencer. Godson que personne n’a mandaté se presse pour faire les présentations.
-Kai, this is Marley, Dara’s uncle
-Uncle? Quand tu me vois, je ressemble à l’oncle de quelqu’un ici ? rétorque Marley
– Oh c’était juste un signe de respect. Bon c’est le grand-frère de…
– C’est Marley mon ami, je le coupe, et voilà Kai mon collègue de travail
– Et le meilleur pour la fin, Godson…
– Godson, je te connais, lui rappelle Marley
– On ne sait jamais, au cas où…
– Comment se passe le stage pendant que tu y es ? lui demande Marley
– Le stage se passe dans les locaux de Koinange hein. Ici c’est l’anniversaire donc détendons-nous. Hilda je ne serais pas fâché si tu me trouves une petite bière là
Hilda le toise bien et il se lève tout seul pour aller dans notre cuisine. Anyway, il est un habitué des lieux. Comme la majorité des humains, la bouffe nous réconcilie par la suite. Ça mange, ça papote et je commence à apprécier la soirée. Je me lève à un moment pour débarrasser mon plat et j’entends Hilda marmonner derrière moi.
– Il faut qu’on ait une sérieuse assise avec Snam après chérie, comment ce n’est pas sa fête et elle se permet d’inviter Marley sans te demander la permission
– J’ai invité Maryey
– Hein ? Pourquoi ?
– Pourquoi tchu as invitché Godxon ?
– Où est le rapport ? Ce sont tes collègues non, on n’allait pas fêter seules quand même et tu sais qu’il met toujours l’ambiance. Mais il ne m’a pas averti qu’il viendrait avec l’autre garçon, sinon je t’en aurais parlé toi-même tu sais
– Bref che voulais fêtcher avec Maryey aussi
– Hum, je ne sais pas Dara. J’aime pas la façon dont il te regarde depuis, dit-elle avec une pointe d’agacement alors que Snam nous avait rejoints et vidait aussi son plat
– Comme Godxon avec tchoi ?
– Jamais ! Godson n’est qu’un ami, et puis on parlait de toi. Il te regarde comme un homme avec une femme qu’il veut se faire et je n’aime pas ça
– ça ne me déranche pas. J’aime bien
– Han ? Un blanc quoi Aïdara, avec tous les beaux blacks autour ? Non chérie, moi je ne te vois pas là-bas hein, nope, pas du tout
– Je ne dichcrimes pas, dick is dick, je lui réplique et j’entends pouffer de rire. Ça vient de Snam qui tousse violemment avec du sprite partout et la canette dans sa main
– Sorry, elle s’empresse de dire d’une voix amusée
Je sors avec le gâteau de Marley que j’avais mis dans le frigo, laissant derrière une Hilda sans voix et Snam qui continue de rire sous cape. On finit la soirée par un jeu de société puis une série. En plein milieu, une face pleine de barbe me chatouille l’oreille et l’on me glisse quelques mots étranges.
– Je n’ai pas aimé que tu me présentes comme un ami
– Euh…, che devais djire quoi ? t’as djit que t’aimais pas le tonton et notchre contrat c’est pour nous, chuchotai-je
– Les six mois de ton contrat sont écoulés depuis le temps
– On ne peut pas paryer de ça après ? chuchotai-je en retour
– Aïdara tu veux a drink ? me demande Kai
– Umm, oui merci, dis-je en présentant mon verre pour qu’il me verse un peu du jus qu’il prenait
Marley ne revient plus à la charge. Maintenant que j’y pense, c’est vrai que les six mois se sont écoulés mais je pensais qu’on avait fait une pause sur le délai quand on a appris la triste nouvelle concernant le fiancé de ma sœur. En six mois j’en ai vécu des choses dans les bras de Marley. Mes premiers attouchements, baisers, ma première pipe, lol, je m’en rappelle comme si nous y étions encore. Ses amis de Cape town étaient de passage et il m’a invité à se joindre à eux pour goûter les fameuses recettes de braai dont il m’a tant gavé. Mon ventre s’est tellement régalé que je me suis endormie chez lui. À mon réveil, j’étais dans un lit, avec lui. Et le réconfort aidant, j’ai commencé à tâter son corps. Les tâtonnements se sont transformés en caresses et comme il continuait à dormir, j’ai pris l’audace et lui ai fait le genre de pipe que je n’aurais pas osé tester s’il était debout. Je ne m’attendais pas à autant aimer avec une bite dans ma bouche. Va savoir pourquoi j’ai pensé qu’on le faisait juste parce que c’était écrit dans le manuel moderne des relations adultes. Bref l’avoir et le sentir grossir sous ma langue me faisait tellement mouiller que je me suis mis à lécher sa longueur comme un plat que ma langue devait nettoyer jusqu’à la dernière goutte. C’est à ce moment qu’il a grogné et je me suis brusquement retiré.
– Mais tu vas où ? il a murmuré
– Je… um…
– Regarde comment tu en as partout, dit-il en nettoyant la salive sur mon menton avec son pouce avant de le lécher. Tu t’es tellement donnée que mes boules sont recouvertes
– Désolée, dis-je un peu grisée par son ton batifoleur
– Pourquoi tu es désolé ? Je ne m’en plains pas. Bien au contraire, je te prendrais bien là tout de suite si tu te sentais prête
– Je chuis prêtche, dis-je en un mot, ce qui me vaut un regard surpris
– On n’est toujours pas au stade où tu me laisses enlever ton haut. Tu es sûr de toi ?
– Oui, che veux plus êtchre Winnie l’ourchon, répondis-je ce qui le fit rire. J’enlève mon haut et son rire se meurt. C’est une première, j’ai peur, mais m’excitation domine la crainte. Une assurance que j’ai, il ne se moquera jamais de mon apparence physique. J’avais juste peur de tuer son envie mais non, elle était là, encore dure entre ses jambes
Il m’attire à lui et je me retrouve assise sur son engin qui je l’admets est super mouillé. Ou c’est plutôt moi, remarque, je ne sais même plus. Je me fais embrasser et masser à deux mains le popotin là donc mes neurones s’entrechoquent. Je ne voulais vraiment pas qu’on me donne l’option d’hésiter et heureusement il l’a compris sans que je le verbalise. Aussitôt il descendait dans mon cou, aussitôt il me faisait balancer pour prendre le dessus. Bref il m’a pris ma première fois avec douceur et un peu de fougue le jour là même s’il m’a dit après que le jour où j’expérimenterai sa fougue n’est pas encore arrivé. Nous n’avons remis le couvert deux fois après ce tour là et c’était plus jouissif que la première mais de là à dire qu’il est mon petit-ami, non je ne vois pas. Un petit-ami on l’aime, on en est amoureuse et je ne le suis pas de Marley. Bon je n’ai jamais été amoureuse j’avoue, mais l’idée que j’ai de l’amour n’est pas ce que je ressens pour lui. Je dirai plutôt qu’on a une relation de sécurité. Oui avec lui je me sens assez sécure pour faire ce que je veux, comme, et quand je veux. Les papillons je les ressens certes mais ce sont les attouchements qui les provoquent. Quand je ferme les yeux, je ne me projette pas dans l’avenir avec lui, alors que c’est ce qu’on devrait faire dans un couple ? Non ? Enfin je suppose.
– Bon j’y vais moi, annonce-t-il en plein film
– Déjà ? dit Snam alors que Hilda finissait son « au revoir »
– Oui, j’ai à faire. Bonne soirée à vous
– Le grand Marley, salue Yafeu pour moi si tu lui parles. Dis-lui surtout que je suis sérieux au stage
– Ce qui se passe à Koinange ne reste plus à Koinange ? ironise-t-il en guise de réponse à Godson
– Je le raccompaye, vous pouvez contchinuer le film, dis-je aux autres avant de le suivre
Nous descendons jusqu’au parking et il continue à évoluer jusqu’à sa moto
– Tchu as pris le cake avec la moto ? demandai-je étonnée
– Je peux prendre beaucoup de choses sur elle, dit-il sur un ton suggestif qui m’évoque un truc qu’il m’avait une fois avoué. Ce n’est pas le moment pour ça
– Alors tchu pars parce que tchu es fâché ?
– Je ne sais pas Aïdara, est-ce que j’ai le droit de me fâcher ?
– C’est tchoi qui as djit que tchu n’as pas aimé le mot ami. Kai et Godxon sont mes collègues, tchu vois, je veux pas leur djire des choses personnelles, genre ce que je fais dans la chambre et avec qui
– Je vois. Notre lien se tient à ce qu’on fait dans la chambre
– Pourquoi tchu m’accuses là ? dis-je un peu agacée. On était d’accord sur le contchrat
– Je t’ai accusé de quoi ?
– Tchu n’es pas tchoi-même, et en plus tchu pars en pleine soirée. Tchu vas où d’abord ?
– Pour savoir où je vais à cette heure, il te faudrait être plus qu’une amie
– La manipuyation fonctchionne pas avec moi, dis-je bras croisés en guise de défi. Il enfonce les mains dans son jean noir mat.
– OK, si c’est comme ça que tchu veux, rajoutai-je avec l’intention de le laisser là mais je me retrouve plaquée contre son corps dur et sa langue force le passage dans ma bouche. Il me prend une cuisse qu’il soulève vers le haut. Je n’ai aucune minute pour parler. Sa langue me rentre dedans comme l’huile se faufile en dehors d’un sachet bien qu’on l’ait attaché fermement
Je soupire à ses gestes qui sont plus rudes que d’habitude. Je me retrouve fesses collées contre le siège de sa moto et c’est la rupture du si long baiser. Ses yeux se sont voilés d’une expression sombre. Pour la première fois, je ne me sens plus vraiment en sécurité toutefois, ce n’est pas non plus la crainte que je ressens. Mais plutôt l’appréhension à l’idée de ce qu’il veut faire
– C’est donc fini la fâcherie ? tentai-je de blaguer
– Tu réfléchis trop, il me dit et subitement tire sur le bas de pyjama que j’avais, me faisant paniquer mais il est aussitôt à mon oreille avec une voix rassurante. Fais-moi confiance
Je suis comme de la pâte dans ses mains. Malléable, il me retourne et c’est mon ventre qui se retrouve désormais collé au siège de sa bécane. Il m’a déjà avoué qu’un jour il aimerait me bouffer le cul dans cette position. Je l’ai traité de gros malade, parce qu’on ne bouffe pas le cul et moi Dara je n’allais jamais accepter d’être dévêtue dehors. Il m’a répondu qu’il se sent faible aux genoux quand il met sa tête entre mes jambes et vois mes fesses comme une grande montagne s’ériger devant ses yeux. Un grand, gros malade. Mais bon on a déjà conclu cette partie. Il a dit qu’il s’assurerait que je ne regrette pas le jour où je prendrai confiance pour qu’on essaie un truc en public.
Je ne m’attendais pas à ce que ça se passe dans la même année qu’il me l’a dit. Pas sur mon parking, et certainement pas avec mes fesses juchées en l’air pendant qu’il me lèche les lèvres à grands coups de langue. Non je ne m’attendais pas à me retrouver avec mon pyjama et culotte à mes chevilles pendant qu’une bite épaisse m’écarterait le minou, me faisant soupirer d’aise et frissonner à cause du vent légèrement frais. Je ne m’attendais pas à voir mon visage dans la vitre de la peugeot d’un des voisins. C’est à ça que je ressemble pendant le sexe ? On dirait une désespérée et l’autre derrière me claque ses bourses sur le minou à chaque coup de reins.
– Maryeyy, viiiteee, je le supplie et j’envoie une main en arrière pour presser aussi son cul
C’est là qu’il ralentit et se met à s’enfoncer plus loin tout en roulant du bassin tout en me parsemant le dos de baisers. De quoi me faire hurler et bouger les fesses pour rétablir la cadence mais il ne coopère pas le bougre.
– Laisse-toi faire Dara, je veux savourer chaque dernière minute
– Che veux viiiteee, j’ordonne d’une voix peinée à cause de la frustration
Je le sens se pencher vers mon dos, et écarter plus grand ses jambes, ce qui le fait sortir un peu puis il reprend ses mouvements, me fait bien languir au lieu de juste accélérer d’un coup. Mais quand il se lance enfin, je perds toute notion de civilité.
– J’arrive pas à croire que je chuis en train de me faire démontcher dans le parkiiiinnnngggg
– Il faut croire ! il m’ordonne et me ramone la grotte au point qu’on fait presque bouger sa moto. La félicité, c’est ce que j’expérimente quand mon corps se libère du plaisir qu’on lui donnait sans compter ou lui laisser du répit.
Je ne m’arrête même pas au salon une fois de retour dans l’appart. C’est le lit direct pour moi et je rejoue la scène totalement obscène et risquée de tantôt avant de bien me pincer. Mais oui c’était réel. Le sperme qui suinte entre mes jambes en est la preuve. Notre première fois sans protection, j’ai la sensation qu’il vient de me prendre une autre sorte de virginité. Celle de la gêne en la remplaçant par la fougue. Je ne m’inquiète pas pour le sperme entre mes jambes, j’ai un implant et on s’était fait tester conformément à une des clauses de notre accord. Il faut que je le texte, que je lui dise ce qu’il vient de me faire là. Je trouve mon téléphone et j’ai déjà un message de lui. Je l’ouvre avec un sourire et ce dernier disparaît aussitôt.
– Je ne veux plus renouveler le contrat, dors bien
Je le relis un tas de fois, pour comprendre de qui il croit se foutre. Le contrat est fini ? Qui lui a donné la compétence de prendre les décisions unilatérales ?
– Tchrrrr, c’est le contrat que tu faisais avec moi sur le parking ? je le texte en colère.
– On dirait que tu n’aimes pas la paix, on dirait bien, je t’attends au carrefour, j’envoie encore. Non mais oh. Même la nature m’a vu en position de faiblesse. Le contrat c’était pour les 23 ans. On trouvera une autre formule pour mes 24 ans mais ce n’est certainement pas la fin. Il devait y penser avant de franchir le cap de ce soir.