Acte 12, Attaher à la recherche de Tassy

Ecrit par Ibtissem

 

                                  Attaher était nostaligue,il sortit sa guitare et commença à jouer un air du ténéré, puis vira à un son qu'il chantait pour Tassy chaque fois qu'ils se rencontraient à la prairie.Ses amis étaient emportés par la mélodie et le silence était total.

De l'autre coté, Galib et les femmes se faisaient du thé au clair de la lune, Tassy était avec eux et mangeait quand elle se leva brusquement, elle pouvait entendre les vibrations de cette guitare, l'antimoine avait coulé et elle n'en avait pas remis; ses yeux devint verts cette fois ci, elle était attristée au plus profond de son âme , elle se mit à terre et se mit à mouvoir,elle pleurait.

Galib: inna lilahi... y'a quoi encore?

Tislam: Tassy pour l'amour du ciel, calme toi; Channat fuya sous la tente , elle avait peur comme d'habitude

Gaisha entama son violon, ce qui captiva l'attention de Tassy qui se calma peu à peu,"il est là grand père, il n'est pas loin"

Galib: je sais ma chérie, on va se croiser, ne t'en fait pas, s'il n'est pas loin, ce qu'il est à ta recherche ou va chez son père à Nguezzam,ce n'est pas loin de Assamaka, on va se voir.

Tassy soupira, elle était fatiguée par ses revirements émotionnels, elle voulait voir Attaher pour enfin être fixée, va t - il la rejeter? cette incertitude la faisait souffrir.

Attaher , courageux soit il, avait des larmes aux yeux,il se demandait combien sa bien aimée pouvait souffrir et lui qui ne savait même pas la localiser, l'attente était longue. Il imaginait comment Aboubacar l'avait touchée, il déposa sa guitare et lança le cri targui :" iyyyyyy"

Sergent koulibaly: to! yagarama yallah ,Bouzou, qu'est ce qu'il y'a?


Les trois amis de Attaher qui l'avaient suivi depuis kounkouzout étaient peul,baadaré,et béri béri; les quatre militaires étaient tous djerma. Ils étaient cousins à plaisanterie entre eux.

Le peulh: Koni, c'est l'amour, s'il ne voit pas la soulbadjo( jeune fille) , il va devenir dingue

le beri beri: Allah nangouro( pour l'amour de Dieu), on va trouver une solution

le baadaré: chinan na ( c'est ça même),il est fou, que fait on maintenant? les voies vers Assamaka sont nombreuses si on doit éviter les pistes.on peut aller à Tchintabaraden,monter sur Ingal puis agadez, arlit et Assamaka.

Sergent Koulibaly: il nous faut des armes pour se protéger,il faut du temps,allons directement à aderbissinat là bas , j'ai tout l'arsenal qu'il nous faut pour traverser le désert.
Il va falloir qu'on change de tenues,on utilisera nos treillis au besoin.On ne prendra pas les pistes, mais on traversera les prairies.

Attaher: mais comment pourras tu avoir des armes ,tu seras sûrement recherché?

Sergent Koulibaly: un bon militaire a toujours un plan en cas de mutinerie, j'ai fait enterrer pas mal d'armes au cas où...


C'est ainsi qu'ils prirent le chemin opposé à Tchintabaraden le lendemain. Aguezzam vint se poser sur l'épaule de Attaher, qui lui parla en langue, les autres ont seulement entendu "Tassy".L'oiseau décolla à rebours pour chercher la localisation de cette dernière.

Tassy avait peur des aigles, mais à force de côtoyer Attaher, il lui apprit les rudiments sonores à utiliser pour les calmer, elles leur donnait de la viande aussi à manger , et c'est ainsi qu'elle arriva à les approcher,mais toujours en présence de Attaher, ces oiseaux étaient très agressifs avec les personnes qu'ils ne connaissaient pas.

Aderbissinat était à quelques deux cent cinquante kilomètres d'Abalak , avec la saison des pluies, le temps était favorable car il y'avait de la verdure un peu partout,et des points d'eaux pour leurs chevaux; ils pourraient traverser les prairies sans risque d’être repérés.
Il leur faudra deux jours tout au plus de chevauchée pour y être. Ils prirent assez de vivres pour tenir , des dattes, du thé et de la viande boucanée de chèvre, assez d'eau et entamèrent le voyage.

Galib ,après discussion avec son frère, décida d'aller directement à Ingall,de là bas ,ils iront à teguidan- tessoum en traversant les plaines du Talak avant d'arrivée à Assamaka.

Le frère de galib décida d'effectuer le voyage avec eux, il maîtrisait la zone mieux que Galib et un homme de plus ne sera pas de trop.

En cette période, des nomades venaient de toute part et ils pourraient se fondre dans la masse sans risque d’être reconnus,il fallait laisser les chevaux et prendre des chameaux à la place.Avec un peu de chance, ils croiseront les peulh éleveurs ou d'autres touaregs se rendant à la fête de la cure salée qui a lieu chaque année en cette période.

Tassy allait mieux,dans la soirée, elle était sortie prendre de l'air , derrière les rochers où se trouvaient leurs tentes,elle aimait s'isoler pour éviter les sursauts inlassables de Channat.

Un cri strident dans les airs attira son attention. c'était Aguerzzam, elle reconnut cet aigle à tête blanche, la position qu'il prit était celle de l'attaque, il piqua droit sur Tassy qui prit la fuite en criant. Galib et son frère sortirent de la tente la secourir, tassy se cacha derrière Gaisha.

Tassy: je ne comprends pas, pourquoi il m'attaque, il me connait pourtant

Gaisha: il te connaissait quand tu étais encore humaine, aujourd'hui tu portes l'odeur des serpents et ceux là sont les ennemis jurés des aigles.

Tassy: mais il faut pourtant que je donne un message à Attaher, comment pourrai je alors ?

Aguerzzam survolait la tente où se trouvait Tassy refusant de s'éloigner, chaque fois qu'elle pointait sa tête au dehors, il piqua comme une flèche, manquant de lui arracher les yeux.

Gaisha: tu portes bien un tatouage d'aigle non ? enlève ta cape et dénude ton dos et vas y, il fléchira.

Tassy: tu...tu es sûre ? j'ai peur moi... 
Gaisha l'accompagna jusqu'au rocher pour affronter Aguerzzam.

Ce dernier piqua sur elles, mais Gaisha demanda à Tassy de garder son calme; l'oiseau s’arrêta en battant des ailes à la hauteur des yeux de tassy, il poussait des cris ; après quelques minutes, il la survola puis se posa sur le rocher. Elle put s'approcher de lui et lui lança les mots que lui apprit Attaher.

L'oiseau tendit ses ailes, en signe d'acceptation et elle put lui caresser la tête.

Ce cinéma durera quelques jours, où elle vint le nourrir avec de la viande. Au bout de trois jours , ils étaient totalement amis, elle avait fait confectionner des gants pour ses bras au cas où il viendrait à s'y poser. Il pesait lourd pour la corpulence Tassy et manquait à chaque fois de la renverser lors de son atterrissage.

Ça y 'est disait Gaisha, sans cela, il serait impossible de sortir du village, il attaquerait Tassy sans réserve.

Tassy écrit un message à Attaher lui annonçant qu'elle se rendait à Ingall ainsi que le parcours prévu, elle coupa une mèche de ses cheveux qu'elle joignit au mot et le mit dans l’étui en cuir attaché au pied de l'aigle.Il pouvait partir maintenant.

Galib et son frère préparèrent les montures, le lendemain il pouvait prendre la route avec les femmes. Il scella les chameaux, mit les charrettes aux ânes et aux vaches ; et prit quelques chèvres .

A aderbissinat, Attaher et ses amis avaient trouvé refuge dans la prairie, à l'entrée du village où ils avaient dressé leurs tentes, ils campèrent là jusqu'au retour du sergent koulibaly et ses agents qui étaient dans le village pour déterrer les armes.

Ils étaient fin prêts pour entamer le voyage, Aguerzzam ne devrait plus tarder à le retrouver, il saura enfin où rencontrer Tassy.

A quand la rencontre des deux tourtereaux ? le prochain acte nous dira si oui ou non, ce sera possible.

Ibtissem...

ETRANGE DESTIN DE TA...