Acte 7: la métamorphose de Tassy
Ecrit par Ibtissem
Pendant que Tislam et Galib parlaient encore des événements du passé, colléss l'un à l'autre, Tassy se regardait toujours dans le miroir, se caressant chaque parcelle de son corps et contemplant les graffitis sur son flan.
Les buissons bougeaient mais elle ne faisait pas attention, concentrée sur elle même.Une ombre surgit derrière elle, et vint perturber sa quiétude,elle sursauta et se retrouva à plus de cinq mètres, complètement nue, sans défense.
C'était Aboubacar,l'amoureux déchu, qui s'est vu repoussé par Tassy et fourvoyé par Tislam. Le chef du village avait bien profité de ses cadeaux, et continuait de lui demander d’être patient pour emmagasiner plus de présents.Il détestait ce mot, il avait le sang chaud et s'énervait au quart de tour.
Pour contenir sa rage, il retourna aux frontières de Aderbissinat avec sa troupe et se défoula sur le champ de bataille ,torturant et égorgeant les bandits armés. le soir, il faisait faire du feu dans son campement , et faisait faire des grillades de tout genre y compris celles de serpents,son met favori, qu'on capturait pour lui. Les filles voulaient de lui, lui couraient après , mais lui voulait de Tassy, qui ne le calculait pas du tout. Ça le mettait en colère et il se disait qu'il allait secouer monts et vaux pour l'avoir.
Il était rentré la nuit précédente à Abalak, et la première des choses qu'il fit , fut de demander à ses hommes de main d’enquêter sur Tassy et sa position, c'est ainsi qu'il sut qu'elle était isolée à la prairie.
Tassy tremblait à sa vue, ses habits étaient aux pieds de Aboubacar qui la regardait d'une manière peu commode, elle se recroquevilla sur elle même tentant de cacher sa nudité avec sa main droite et sa poitrine avec son bras gauche, elle hurla: va t-en ! ne me regarde pas !
Aboubacar était subjugué par tant de beauté et d'innocence, il était comme hypnotisé par la vue de ces courbes voluptueuses, de cette peau parfaite parsemée de tatouages et de ces cheveux qui donnaient un aspect sauvageon à Tassy;son instinct le plus masculin se déclencha , ses yeux viraient au rouge.
Deja avec les combats,il n'avait pas le temps pour les femmes, il était en manque et voila qu'il tombait nez à nez devant celle qui lui résistait depuis des semaines; et mieux en tenue d’Ève.
Il s'agenouilla et prit les vêtements de Tassy et lui demanda si elle les voulait; il s'approcha d'elle à pas très lents et elle recula à chaque fois.Il jeta alors les habits sur la branche d'un arbre où Tassy ne pouvait les atteindre; il guetta sa réaction pour se jeter sur elle , tel un lion affamé devant une gazelle.
Tassy comprenant ce qui était sur le point de se passer, se retourna pour prendre la fuite,mais Aboubacar l'écrasa de toutes ses forces et lui ferma la bouche,il l'a mobilisa sous sa grosse masse musculaire.
Tassy était sous lui, ventre au sol, ses mains toujours sur sa poitrine et sur sa partie intime qu'elle tenta tant bien que mal de cacher;elle avait serré ses jambes l'une contre l'autre et se débattait comme un gibier.
Aboubacar adorait ce spectacle, il savourait son triomphe regardant la cambrure des reins de Tassy et jubilait: je te tiens petite !
Tassy,avec ses mouvements ne faisait qu'empirer les choses, elle sentit bientôt,la virilité de Aboubacar durcir dans son dos,et sa respiration qui devenait saccadée dans son cou, " mon Dieu disait elle ! aidez moi , je vous en supplie !"
Aboubacar ne tenant plus,tenta de détacher sa ceinture pour posséder ce corps qui l'appelait ; ces petites secondes de relâchement permirent à Tassy de dégager sa bouche, elle le mordit à l'avant bras de toutes ses forces; aboubacar eut un mouvement de recul, se mit sur le coté et hurla de douleur; elle profita pour lui donner un coup de genou dans l'entre jambe.
Elle était dans une colère noire, ses cheveux se dressèrent tels des tentacules; elle sauta pour attraper ses vêtements et se retrouva assise sur la branche de l'arbre qui se cassa et elle se retrouva à terre; elle saisit son foulard et couvrit ses seins et sa partie importante, laissant sa tunique,sa culotte , ses chaussures et son pagne.Elle se mit à courir, ses pieds touchaient à peine le sol, elle avait l'impression de voler, elle pleurait;en un rien de temps elle se retrouva dans sa maison, comment ? elle ne sut se l'expliquer.
Pendant ce temps, Aboubacar se tordait de douleur,non pas à cause du coup qu'il reçut dans l'entre - jambe, mais à cause de son bras, il sortit son arme et tira pour alerter sa troupe qui n'était pas loin.Son bras virait à la couleur violacée,les veines avaient gonflé comme si elles avaient été lacérées.
Tassy se trouva en face de ses grands parents dans la cour , traumatisée , énervée à bloc et pleurant, elle s'évanouie.
Tislam et Galib se ruaient sur elle, tentant de comprendre ce qui lui arrivait;ils la transportèrent dans la chambre et la posèrent sur le lit.
Galib: Tassy , ma fille, ouvre les yeux stp
Tislam: regarde, elle est complètement nue et pleine de poussière, elle ne porte que son voile
Galib: il a dû lui arriver quelque chose de terrible; Tassy n'osait jamais montrer son corps, elle avait honte de ses graffitis et était très prude
Tislam entreprit de nettoyer Tassy et de la rhabiller;elle prit un voile qu'elle mouilla et tapota le corps de Tassy,elle s’arrêta abasourdie car à chaque coup d'éponge, des lambeaux de peau tombaient sur le lit; elle appela Galib au secours , la peau de tassy tombait !
Tassy était inconsciente depuis des heures, elle était comme plongée dans un sommeil comateux comme sa mère le jour de l'équinoxe, son corps était glacial,sa peau se décollait toute seule sous le regard hébété de ses grands parents.Il eut un tel craquement qu'ils crurent que les os de Tassy se brisaient; non c'était la peau de son dos qui se fissurait, c'était effroyable ; ils coururent au dehors chercher une solution.
Ils décidèrent d'aller voir Gaisha et Channat chacun de son coté, laissant Tassy seule, alitée .Channat , après moult refus accepta de venir au chevet de Tassy sous la supplication de Galib.
Gaisha ne se déplaçait jamais quelque soit la sollicitude, elle restait chez elle. Tislam partit donc la voir sans "Salam".
Tislam: l'heure n'est pas au violon,il y'a urgence Gaisha, je n'ai pas le temps
Gaisha: qui sème le vent, récolte la tempête
Tislam: arrête avec tes énigmes et dit moi ce qui arrive à ma petite fille
Gaisha: il lui arrive ce que tu as provoqué, je t'avais prévenue,la désolation s'abat sur vous. Je t'avais dis que ton refus et ton besoin de contrôler la vie des autres te rattraperont
Tislam: je sais tout ça, maintenant pourquoi Tassy est malade, inconsciente, sa peau tombe
Gaisha: elle n'a rien,ne lui donne rien, observe la, elle ne fait que rejoindre son véritable camp
Tislam: camp ? Kha! quel camp ?
Gaisha: celui auquel tu l'a condamnée , elle , sa mère et son père
Tislam: tu n'es d'aucune utilité , thurrr
Tislam sortit de la hutte de Gaisha pour se rendre chez elle; Galib et Channat étaient aussi en route, mais tous furent arrêtés une fois de plus par une tempête de sable, des tourbillons de sable dansaient de partout, il fallait attendre qu'ils passent leur chemin.
A la vue de ces signes, Channat rebroussa chemin en clopinant de sa jambe, maudit soit le jour ou j'ai mis ma main dans la vie de cette famille se disait elle !
La tempête s'était calmée, Galib et Tislam se retrouvèrent devant la maison, se regardant ,chacun craignant le pire.
Galib appela tassy,avec une voix faible,elle répondit ; ils entrèrent dans la maison, puis dans la chambre.
Tassy était au sol, complètement nue ,ses cheveux avaient poussé et retombaient entièrement sur son dos;son tatouage était maintenant déchiffrable,c'était un magnifique Aiglon qui s'y reposait ; celui du flan était net mais avait une forme inconnue,toute sa peau était restée sur le lit, son corps s'était transformé, sa peau luisait; elle était une femme complète, très belle, ses yeux flamboyaient d'une couleur bleue-claire, couverts par de longs cils; sa bouche était devenue rose et pulpeuse. Ce n'était plus Tassy, c'était une autre personne.
Tassy: grand père ! j'ai soif, j'ai faim, j'ai mal partout
Galib: oui ma cherie ,tout de suite, que veux tu manger ?il tremblait devant cette métamorphose
Tassy: des oeufs
Tislam: des oeufs ! mais tu n'en a jamais voulu de ta vie
Tassy: je veux des œufs, crus
Galib et Tislam se regardèrent , puis allèrent au dehors. Elle veut des œufs crus, ça veut dire quoi au juste ?
Pendant qu'ils discutaient,Tassy couchée au sol pouvait entendre leur conversation;elle entendait les bruits des fourmis qui marchaient dans la chambre, elle entendait des vibrations et d'autres voix du voisinage, elle crut devenir folle.
Pendant ce temps,le cas de Aboubacar qui a été transporté d'urgence chez le chef du village, garrot au bras,s'aggravait .
Le chef fit appel à un guérisseur de son palais qui examina la blessure du militaire. Il conclut qu'il s'agissait d'une morsure de serpent ,il fit une entaille pour faire couler le sang et déposa des herbes servant à aspirer le venin.Heureusement disait il, c'était un venin lent , Il fit aussi une décoction pour faire vomir Aboubacar , qui avait une très forte fièvre.
Aboubacar délira toute la nuit , il disait: ce n'est pas un serpent, c'est elle, Tassy, c'est le diable.....
Le guérisseur rapporta le récit au chef du village, qui voulut tirer cette histoire au clair, alors il demanda aux hommes de troupe ce qu'ils savaient. Il lui expliquèrent que Aboubacar était parti à la rencontre de Tassy à la prairie, ils l'ont vue courir en pleurant et ont trouvé Aboubacar dans cet état; Il décida alors de convoquer Galib et sa famille.
Tassy ne dormit pas de la nuit, elle entendait les ronflements des gens du village entier et ça l'exaspérait, elle se leva et décida de marcher un peu, après avoir englouti une quinzaine d'oeufs crus sous le regard dégouté de Tislam.
Elle s'assit sur une petite dune à coté de chez elle et écouta les bruits : elle ne devenait pas folle, elle pouvait vraiment tout entendre de loin. Il faisait noir, mais elle pouvait voir , son acuité s'était développée, ses yeux brillaient comme une torche.Elle voulait comprendre ce qui lui arrivait, son grand père devait lui raconter quelque chose sur sa naissance, peut être que c'était la clé de l'énigme .
Demain est un autre jour, elle attendait impatiemment pour parler avec GAlib;
les vacances étaient bien la, Attaher ne venait toujours pas,le chef du village veut voir la famille Galib, que va t il se passer encore ? découvrons le
Ibtissem...