Ami et Joël : Ami se décide (1)

Ecrit par Dja

Ami et Joël : Ami se décide (1)

Alors que sa mère tambourinait sur sa porte, Joël reprenait peu à peu ses esprits.
Aminata encore un peu dans l’euphorie de ce qui venait de se passer avait du mal à se reprendre.

Joël la réveilla tout à fait en lui pinçant le lobe de l’oreille avec ses dents. Il lui murmura :
« _ Il faut te lever ma toute belle. Tu ne voudrais pas que maman te trouve comme ça ? »

Cette seule supposition la sortit d’un coup de sa torpeur. Elle se mit à chercher ses vêtements sur le lit et Joël qui voulait faire cesser le bruit des coups de sa mère lui répondit :
« C’est bon maman ! Je suis réveillé. Attends je m’habille.
_ Fais vite mon chéri. Il y a une surprise pour toi.
_ Très bien, j’arrive ! »

Mais, quoi que fut cette surprise, elle ne serait jamais aussi belle que ce qu’il voyait se perdre dans le corps de la sulfureuse Ami. Il préférait chasser ces pensées. Car, surprise ou pas, s’il continuait de la regarder ainsi, il lui sauterait dessus et finirait ce qu’ils avaient commencé. Et tant pis pour sa mère.
Mais, il la connaissait bien. Il savait qu’elle ne partirait pas tant qu’il n’aurait pas ouvert la porte. Il indiqua à Ami la douche qui se trouvait derrière une porte et sortit juste après en entrainant sa mère dans le couloir.

Même si elle se doutait de quelque chose, Gracia ne dit rien. Son fils était assez grand pour gérer ses histoires de cœur. Elle espérait simplement qu’il ne ferait pas souffrir cette jeune fille. Sinon, il l’aurait sur son chemin. Elle aimait beaucoup Ami et l’affectionnait encore plus étant donné son amitié avec Fatou.

Arrivés dans le séjour, Joël se dirigea d’abord vers la cuisine. Il avait besoin de boire un verre d’eau bien fraîche. Une douche froide lui aurait tout aussi bien rendu service. Mais, il remettait ça à plus tard. Il revint donc dans le séjour. N’y trouvant plus sa mère, il l’appela :
« _ Mon amour, où es-tu ?
_ Viens me retrouver sur la véranda.
_ ok, j’arrive ! »

Joël et sa mère avait toujours entretenu une relation particulière. Elle aimait beaucoup ses enfants. Et son éducation mixte teintée d’un accent espagnol avait beaucoup influencé ses rapports avec eux. Elle avait toujours été souple et même lorsque ses enfants commettaient des impairs, elle laissait passer. Pour elle, rien n’était jamais trop grave. Il y avait toujours une solution à une situation compliquée. Elle n’avait jamais levé la main sur un seul de ses enfants. Mais, un seul regard suffisait pour que même à l’âge adulte, Joël ou un de ses frères ou sœur se mettent à trembler.

Elle était tournée vers le manguier qui donnait de l’ombre à l’espace quand Joël s’écria soudain :
« Richard ! Hé bein, ça alors ! Si je m’y attendais ! Quelle belle surprise ! »

Et, il alla se jeter dans les bras de son mentor. Comme il lui avait manqué ! Il était si étonné, qu’il n’en revenait pas qu’il soit là devant lui. Sans le lâcher, il se mit à lui poser tout un tas de questions. « depuis quand il était là ; pourquoi n’avait-il pas fait signe, il serait allé le chercher à l’aéroport ; Combien de temps comptait-il rester ? 

Sa mère tout aussi heureuse de les voir ainsi enlacés, les ramena à la réalité :
« _ Allons fils, ce n’est pas une façon d’accueillir un étranger. Où sont passées tes bonnes manières ?
_ C’est vrai, tu as tout à fait raison maman ! Mais, je suis si heureux de le voir que j’en oublie de lui donner un siège. (ce disant) Viens mon cher ami, allons nous asseoir. »


Et il se remit à l’abreuver de questions. Richard qui était rompu par le voyage, s’assit bien volontiers. Une domestique avait apporté de quoi se rafraîchir ainsi que quelques amuse-gueules. Gracia et son fils se mirent en face de leur hôte qui, incommodé par la chaleur avait ouvert sa chemise sur le bouton du haut.
Il souriait d’être enfin arrivé et de voir où vivait ce salop de Joël. Ainsi, il était autant choyé par ses parents. La vengeance n’en serait que plus belle. Sa mère avait eu le temps de lui expliquer combien son fils était important à ses yeux et ce qu’il représentait pour leur famille. Pendant le temps qu’il avait pris pour s’installer, elle lui avait confié que bientôt Ismaël son mari irait à la retraite et donc, Joël devra le remplacer au sein du cabinet. Quelle n’était donc pas sa joie de pouvoir enfin rencontrer celui qui avait tout appris à son fils.



Il s’était demandé quelle serait sa réaction s’il lui disait sur le même ton de la confidence que ce même fils dont elle était si fière était surtout un connard qui n’hésitait pas à coucher pour obtenir ce qu’il voulait. Oh, oui ! Et s’il lui disait qu’il avait des photos de son ex femme avec ce briseur de ménage dans les hôtels et autres lieux où ils s’étaient rendus ?

En effet, Richard avait engagé un détective depuis la fois où il avait surpris Marlene avec le jardinier. Elle ne s’en était pas défendue et lui avait même craché au visage qu’elle lui préférait ce type. Il avait contenu sa colère et avait tout fait pour qu’elle l’oublie. Leur offrant même un voyage à Rome, qu’elle avait refusé, prétextant des occupations dans son magasin de prêt-à-porter sur l’avenue des champs Elysées.



Depuis ce jour, elle avait multiplié les sorties nocturnes et les rendez-vous d’affaire. Même les dimanches. Il s’était vu dans l’obligation d’engager un professionnel pour la suivre. Et quelle n’avait pas été sa surprise de voir que celui qu’il considérait comme son ami, son poulain, le cocufiait. Il en avait été malade de rage. Un jour, il avait voulu le renverser avec sa voiture, mais, au dernier moment, il s’était ravisé. Il ne voulait pas que Marlene lui en veuille. Il l’aimait si fort malgré tout. Il avait pensé qu’elle cesserait de le blesser ainsi. Il lui aurait pardonné toutes ses escapades. Et puis, tant pis si c’était avec Joël. Il saurait à un moment donné comment l’affronter et lui demander de cesser de la voir.

Mais, avant qu’il ne réagisse, Marlene était morte. La femme qu’il avait aimée, la mère de ses enfants. Et tout cela, c’était de la faute de cet imbécile de gigolo. Ho, mais, il ne s’en tirerait pas comme ça. Il lui ferait payer le mal qu’il lui avait fait. Le mal qui ne cessait de le ronger chaque jour un peu plus. C’est la pensée de cette vengeance qui lui donnait la force de se lever chaque matin. Car, il était malheureux sans sa Marlene. Cette garce qui n’avait pas hésité à le traiter d’impuissant alors qu’il se savait viril.

Il n’en n’avait pas fini avec Joël. Sa catin de femme était morte en décembre, et leurs enfants n’avaient pas eu le noël qu’ils espéraient. Hé bien, Joël également devrait mourir en décembre. Ainsi, sa famille connaîtrait la même douleur que ses enfant et lui.

Ainsi, la boucle serait bouclée.

Joël qui était à mille lieux de s’imaginer ce que Richard prévoyait pour lui continuait :
« _ Richard, alors mon cher, que nous vaut ta visite ? Tu ne m’as pas prévenu. Je serais passé te prendre à l’aterrissge.
_ Je voulais te faire la surprise (lui répondit ce dernier). Mais, tes parents étaient au courant. J’avais prévu passer ici en cette période, car je voulais enfin te voir dans ton élément et profiter d’un peu de calme en cette fin d’année.
_ Cela me fait tellement plaisir. (se tournant vers sa mère avec un large sourire) Tu me caches des choses maintenant Yaye. »
Gracia se mit à rire en guise de réponse.



Joël tout à sa joie en avait presqu’oublié Amy. Il sursauta lorsqu’il sentit sa main se poser sur son dos. Gracia la regardait en souriant, mais elle se sentait mal à l’aise face à eux. Elle était si gênée par sa présence qu’en se remémorant ce qui venait de se passer dans cette chambre, elle se mit à balbutier comme si elle ne savait plus ce qu’elle disait :



« _ Heu ! S’il te plaît Joël, peux-tu venir un instant ? J’ai besoin de toi.
_ Oui ma puce ! Mais, attends que je te présente.
Voici M. Richard Courtier. C’est ce monsieur au grand cœur qui m’a aidé à devenir l’avocat que je suis aujourd’hui.»

En disant cela, il s’était levé et avait passé Amy devant lui. Elle leva un regard timide vers Richard qui la fixait sans dire un mot. Puis, voyant que sa gêne était de plus en plus grandissante, il lui tendit la main. En homme d’expérience, il avait compris que ces deux-là venaient d’être dérangés alors qu’ils s’adonnaient à des plaisirs coquins. Il sourit encore plus et la prenant dans ses bras il lui dit combien il était heureux de rencontrer celle qui avait réussi à capturer le cœur de Joël.
Il ne s’était pas rendu compte qu’en prononçant le nom d’Amy, il y avait mis une tonalité qui laissait comprendre qu’il était question de quelque de beaucoup plus important que du sexe.



Il répondit donc :
« _ Hé bien Joël, je m’aperçois que tu as trouvé ici une perle assez sublime et encore brute.
_ Ho mon cher, tu sais combien il est difficile de nos jours de trouver une personne avec qui l’on s’entende bien. Et cette perle comme tu la surnommes est plus qu’un trésor.
_ Je l’ai bien compris cher ami.»


Ami aurait voulu se retrouver à un autre endroit en ce moment précis. Elle se sentait si honteuse, surtout en la présence de Gracia qui était tout de même l’amie de sa mère. Elle pinça subrepticement le bras de Joël qui la tira en arrière. Puis, s’excusant auprès des autres il la raccompagna.


Lorsqu’ils se retrouvèrent hors des oreilles indiscrètes, elle se fâcha :
« _ Joël, pourquoi tu me fais ça devant ta mère et ce monsieur ? J’ai eu la plus grosse honte de ma vie.
_ Ce n’est rien ma chérie, ne t’en fais pas. Tu es fâchée ?
_ Oui ! Tu n’aurais pas dû lui dire tout cela. Devant ta mère en plus. Que va-t-elle penser de moi ?
_ Ho, tu sais ! Maman se doute bien qu’il y a plus que des bisous innocents entre nous désormais.
_ Ho non ! (elle dit cela avec l’air apeuré d’une biche prise au piège). Et si elle va en parler à la mienne. Mon père me tuera.
_ Ne t’en fais pas, elle ne dira rien. Ma mère est une femme européenne aussi, ne l’oublie pas. Et pour elle, le plus important est que je ne te fasse aucun mal.
_ Tu en es sûr ?
_ Puisque je te le dis. Allez, ne fais pas cette tête. Tu es plus belle lorsque tu souris. »

Malgré le ton rassurant, Ami commençait à craindre que Gracia ne vende la mèche à sa mère. Elle en avait les larmes plein les yeux et regrettaient déjà cette aventure qui commençait à lui faire tourner la tête. Joël se mit à lui parler doucement et petit à petit elle se senti mieux. Ils prirent rendez-vous pour plus tard après avoir échangé un long baiser et Ami s’en alla le sourire aux lèvres.

Pendant son absence, Gracia avait accompagné leur hôte dans ses appartements. La maison disposait de deux studios indépendants qu’ils proposaient aux étrangers de passage. Richard en profita pour prendre une toilette et c’est bien rafraîchi qu’il se présenta devant un Joël qui était également allé se débarrasser des traces que sa nouvelle future amante avaient laissées sur lui.

Le soir était tombé et le repas allait bientôt être servi. Ismaël allait rentrer dans quelques heures. Il prenait parfois beaucoup plus de temps la veille du week-end pour traiter les dossiers les plus importants. Pour lui, il était hors de question de rapporter du travail à la maison, quelle qu’en ait été l’urgence. Sa femme ne l’attendait plus pour commencer les repas. Au fil des années, elle avait pris l’habitude de diner seule devant la télévision. Les jours où Ismaël étaient là, surtout le vendredi, elle en faisait une fête. Son mari était si demandé qu’elle s’étonnait d’être restée mariée et surtout qu’il ne se soit pas tourné vers une de ses clientes. Leurs enfants vivaient désormais hors de la maison familiale et seul Joël y résidait encore. Sa petite sœur s’était mariée deux ans auparavant et les deux autres garçons avaient également fondé une famille chacun de leur côté.

Ainsi, malgré son travail qui l’accaparait beaucoup, Ismaël accordait du temps à sa femme. Ils aimaient se retrouver les week-ends et avaient pris l’habitude au fil des années de se prélasser ou voyager à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Ismaël était un homme d’honneur. Tout le contraire de son fils. Il disait toujours qu’il ne voulait pas entacher sa réputation avec « une partie de jambes en l’air » qui ne lui aurait apporté que quelques minutes de plaisir pour une éternité de désordre. Il aimait beaucoup sa femme. Même si par moment, il lui avait été infidèle, jamais elle ne l’avait su. Il avait toujours mis un point d’honneur à ne pas la blesser, ni qu’une autre personne ne le fasse. Aussi, choisissait-il ses amantes en dehors de la ville. De façon à ce qu’il n’y ait jamais de faux pas venant de l’une ou l’autre de ses conquêtes.

Ce soir là, Ismaël rentra plus tôt qu’à l’accoutumée. Il si était heureux de recevoir son associé de l’autre coin du monde qu’il remit à lundi le reste des dossiers à traiter. Il avait d’ailleurs libéré sa secrétaire personnelle pour le reste de l’après-midi. Ainsi, il avait eu le temps de finir sur les dossiers les plus urgents. Le reste attendrait.

Tout le monde était donc à table et le repas animé. Les parents de Joël éclataient de rire en écoutant les anecdotes que Richard racontaient. Joël se sentait aussi fier qu’un paon faisant la roue. Il regardait ses parents comme s’il était le chef de tablée et que c’était lui qui recevait. Il pensait à juste titre que c’était grâce à lui que le cabinet de son père était désormais connu sur le plan international.


Sa mère le regardait elle aussi avec un

 sentiment de fierté. Comme elle était heureuse de voir quel homme son fils était devenu.


La soirée se déroula dans une ambiance agréable remplie de rires et d’éclats de joie.
Hélas, cette joie serait bientôt ternie. En tout cas, c’est ce que se promettait Richard.
Il riait encore plus fort intérieurement. De ce rire noir qui vous glace les sangs. Car sans qu’ils ne s’en rendent compte, la famille de Joël venait de lui fournir un moyen encore plus efficace pour se venger. Il avait compris que la relation de Joël et Ami était interdite. Et, il comprenait également que cette jeune fille était encore innocente, à moins qu’elle ne jouât la comédie, ce dont il en doutait.



C’était au moment du dessert que tout s’était joué. Alors qu’Ismaël se moquait gentiment de son fils, ce dernier fronça les sourcils :
« _ Alors mon fils, quand est-ce que tu vas te décider à te marier ? Tu travailles seulement et je ne te vois jamais avec personne. Il n’y a même pas une jeunette qui s’enfuit en entendant la voiture arriver (il éclata de rire en disant cela. Puis il se tourna vers sa femme)
Tu te souviens Gracia, lorsqu’il était ado et que la fille de l’épicier avait dormi ici ?
_ Et comment que je m’en souviens (elle éclata de rire également). Tu les avais surpris en plein après-midi et elle était sortie de la chambre en petite tenue. Vraiment Isma, tu étais terrible à cette époque.
_ Papa ! Maman ! Vous me gênez !
_ Allez fils ! Tu es un adulte maintenant et, mon associé qui plus est. Tu peux « rester cool » comme vous dites entre jeunes (et il éclata de rire).
Au fait, qu’en est-il de la fille de mon ami, la petite Aminata. J’avais cru comprendre qu’elle te plaisait ?
_ Baye !
_ Quoi baye !? Je peux toujours aller parler à mon ami. On s’arrangerait.
_ Non Baye ! Je ne veux pas, merci ! Et puis, elle et moi il n’y a rien ! C’était juste amical.
_ Ha bon ! Je pensais que… Bon, ok !»

Joël en éprouvait une gêne encore plus grande en la présence de Richard. Son père qui d’ordinaire était moins bavard se laissait aller ce soir. Et sa mère qui l’encourageait. Maintenant, Richard saurait que son histoire avec Ami devait rester secrète.


Ce dernier continuait de les regarder et de rire des plaisanteries d’Ismaël.
Puis, il fut l’heure d’aller se coucher. La nuit était bien avancée et Richard commençait à sentir la piqûre du sommeil.

Le lendemain, Joël se leva de bonne heure. Il avait hâte de présenter son ami au reste de la famille. Gracia avait organisé une petite fête en l’honneur de leur invité. Un nombre restreint d’amis et famille allait arriver.
Il y aurait également quelques collègues du bureau car, ils avaient décidé de profiter de sa présence pour travailler ensemble sur un ou deux dossiers qui requéraient les regards des deux cabinets. En effet, un des clients de Ismaël voulait étendre sa firme jusqu’en Occident et la législation de ce côté du continent étant différente, ils se retrouvaient bloqués pour qu’un accord soit signé entre eux et la chambre de commerce d’un des pays. Richard qui avait des connaissances sur cet aspect serait bien à propos pour trouver la solution à cet imbroglio.

Alors que ce dernier prenait son petit déjeuner sur la véranda, Joël était en conversation téléphonique avec Ami :
« _ Bonjour ! Pourquoi tu ne réponds pas à mes appels ?
_ Houlaaa ! Bonjour ma tigresse adorée. Cette sauvagerie m’avait manqué.
_ Réponds-moi !
_ Quand tu es partie, nous avons été pris par la présence de Richard. Tu es bien rentrée ?
_ Oui, mais tu aurais pu m’envoyer un sms.
_ Je suis désolé. Ne te fâche pas ! 
_ Bon, d’accord ! Mais, ne recommence plus !
_ C’est promis ! Bon, que fais-tu ce soir ? Ma mère donne une fête en l’honneur de Richard. Tu viendras avec tes parents j’espère.
_ Je ne sais pas ! Et puis, j’ai encore un peu honte par rapport à hier.
_ Mais je t’ai déjà dit que ce n’est pas grave. Ma mère ne dira rien. Et moi, j’ai tellement envie de te voir.
_ Tu es sûr que je n’ai vraiment rien à craindre ?
_ Je te le promets. Allez, viens ! J’ai vraiment envie de te voir.
_ Bon, d’accord, je viendrais. Mais, je serais avec Jeneba et Aïssata. C’est une amie qui vient de Guinée. Elle va passer quelques jours ici.
_ Pas de problème. Moi, c’est toi qui m’importe, viens avec qui tu veux.
_ Ok ! A ce soir alors. Je me ferais toute belle, rien que pour toi.
_ J’ai hâte d’y être. Bisous ! A plus tard.»

Terminant sa conversation, il se dirigea vers son ami. Joël ne s’était pas encore rendu compte qu’il y avait beaucoup plus que de l’attirance physique entre Ami et lui. Durant les mois qui venaient de s’écouler ils avaient passé beaucoup de temps ensemble. Et petit à petit s’était développé un sentiment proche de l’amour. Ce n’était pas tout à fait cela, mais il tenait sans le savoir beaucoup à cette jeune fille qui commençait à lui faire tourner la tête.

Richard le voyant arriver se leva pour aller à sa rencontre et ils se mirent à deviser gaiement.

De son côté, Aminata avait hâte d’être à ce soir. Elle mettrait la tenue verte que sa mère avait choisie pour elle le soir où elle avait vu Joël pour la première fois. Elle voulait qu’il n’ait d’yeux que pour elle. Depuis la veille, elle sentait son cœur cogner plus fort dans sa poitrine à chaque fois qu’elle pensait à lui. Elle était allée directement dans sa chambre en rentrant. Elle avait tellement peur que sa mère ne remarque à quel point elle avait changée. Car, elle était passé de fille à jeune femme désormais. Ce qu’elle avait partagé avec Joël lui avait donné le sentiment de passer à une étape nouvelle de sa vie. Ho, bien sûr, ils n’avaient pas été jusqu’à faire l’amour. Mais, cela avait été juste. Si sa mère ne les avait pas interrompus, ils auraient sauté le pas. Rien que d’y penser, elle sentait sa culotte se mouiller encore. Elle regarda autour d’elle pour voir s’il n’y avait personne. C’était comme si ses pensées pouvaient traverser les murs. Sa mère qui était assez perspicace risquait de deviner ce qu’il y avait. Elle se devrait de rester prudente.

Sortant de a chambre, elle se mit à sourire à tout le monde. La journée passa bien lentement à son goût. Elle était d’une humeur si joyeuse qu’elle avait envie de danser et de chanter et dire aux gens qu’elle était heureuse. Lorsque ses amies arrivèrent, elles la trouvèrent dans le même état de gaieté. Malgré les questions et les menaces, Ami ne leur dit rien. Elle voulait garder son secret pour elle seule. Elle ne voulait pas que les gens sachent à quel point elle était éprise de Joël. Car, il fallait bien qu’elle se l’avoue, elle était amoureuse de lui. Pourtant, elle n’avait jamais voulu que cela arrive. Mais, cela était arrivé. Et elle ne voulait pas que sa mère ou qui que ce soit d’autre soit au courant. Dans ce cas là, sa mère lui interdirait de le voir désormais. Et, elle irait même jusqu’à l’enfermer à la maison.
Rien qu’à cette pensée, son visage s’assombrit. Ses deux amies qui ne comprenait rien à ce qui se passait abandonnèrent l’idée de comprendre ce qui lui arrivait. Ami leur expliqua qu’elle ne se sentait pas très bien mais que ça irait.

Elles passèrent donc la journée à choisir quelle tenue elles allaient mettre pour la soirée et ensuite elles allèrent se promener. Autant se changer les idées plutôt que de rester là à cogiter inutilement.

 

Joël et Ami