- Je peux tout vous expliquer. Je ne sais pas ce que tu crois mais ce n'est pas du tout ça affirma Nadia en tendant les mains devant 

- Karim ferme la porte, elle ne doit pas partir sans que je n'ai une vraie discussion' avec elle.

Le dénommé Karim s'exécuta et elle déposa ses provisions sur la table pour poser ses mains sur son visage.

Elle n'avait pas le choix que de leur raconter la vérité. Et avec un peu de chance ils ne la dénoncerait pas au propriétaire. Elle avait besoin de rester encore un petit moment.

Le dénommé Karim revint dans la pièce et passa a côté d'elle puis s'assit.

- Qu'est-ce qu'il y a Shèrifa ? Pourquoi tu l'agresses comme ça ? Elle m'a juste dit avoir besoin de ma cuisine,je ne vois pas aucun où est le problème lui fit-il savoir en arquant un sourcil

- Je te dis qu'elle est déjà venue me dire pareil y'a deux ou trois jours. Je trouvais cela suspect mais je n'ai rien dit. A present j'ai la preuve formelle que cette fille n'est pas nette.

- Mais non arrête

- Puisque je te dis ! Toi tu es trop gentil tu ne connais pas le vice des gens. Qui sait si elle n'est pas là pour nous faire du mal ? Ou pour mettre des trucs dans la cuisine pour nous porter préjudice.

- Mais pas du tout ! Je n'ai rien de mal en tête ! s'exclama Nadia

- Tu l'as entendu ? Peut-être que son gaz est vraiment terminé on ne sait pas nous

- Mais toi tu es vraiment trop con. Ça se voit qu'elle ment. Et toi la,tu vas me dire ce que tu nous veut vraiment. Qui t'a envoyé ? On t'a dit de venir nous surveiller ? Putain Karim imagine elle a mis des caméras dans ma maison' wesh,ehh mais plus jamais je ne laisse rentrer des individus comme ça chez moi. Petite salope,je vais te..

- Et puis ta gueule s'il te plait non ? Tu es là tu parles sur moi depuis mais je ne dis rien mais a un moment stop,y'a des limites. C'est pas parce que j'ai eu besoin' de toi un jour que c'est fini c'est la fête la. Toi aussi tu auras besoin d'un inconnu un jour. Et je le répète, je ne suis pas là avec de mauvaises intentions. Mais tu as raison d'un côté,je ne suis vraiment pas une de vos voisines,enfin plus maintenant.

- Tu vois Karim tu vois ? Après c'est moi la folle ? Je te promets que tu vas passer un mauvais quart d'heure si tu ne dis pas qui t'a envoyé, c'est mon frère c'est ça ? C'est ce batard la qui t'a envoyé m'espionner ? Mais..

- Seigneur ferme lui sa bouche s'il te plait. Mais laisse la parler non, tu es comment même Sheri? intervena le seul homme de la pièce

- Attends tu me parles comme ça a cause de cette fille la ? D'une menteuse que tu ne connais ni d'Adam ni d'Ève? De mieux en mieux wallah de mieux en mieux. En tout cas !

- Bref, j'ai aménagé ici il y a quelques jours, je n'avais pas encore défait ma valise que le propriétaire est venu m'annoncer que le bail de la maison appartient a quelqu'un d'autre et que j'avais la journée pour débarrasser les lieux. Je suis partie, j'ai cherché un hôtel moins cher mais les chambres les plus accessibles étaient déjà toutes prises,il n'en restait que des chambres dont mon budget ne me permettait pas de prendre. Je me retrouvais donc a la rue. Ni une ni deux j'ai réfléchi et je me suis dit que le mieux a faire est de revenir ici et de rester dormir sur le toit jusqu'à ce que je trouve une solution,un moyen de m'en sortir. Et c'est pour cela que depuis trois jours, je passe chez les locataires afin de pouvoir me faire a manger. Voilà c'est tout

Les deux autres occupants de la pièce la regardait avec des gros yeux. Aucun d'entre eux ne croyait un seul' mot de ce qu'elle venait de dire. Elle se dit qu'à leur place,elle aurait sûrement était tout autant dubitative.

C'était très invraisemblable !

- Je dois avouer que ton histoire est plutôt dure a avaler. Je commence même a prendre au sérieux les avertissements de Sheri.

- Tu vois ? Donc tu n'as pas assez de sous pour te payer une nuit d'hôtel ? C'est ce que tu veux nous faire croire ?

- Ce n'est pas ce que je veux vous faire croire. C'est la vérité. Ça s'arrête la. Après que vous me croyez ou pas tant pis, pardonnez moi mais je ne crois pas avoir de compte a vous rendre.

Elle sentit le jeune homme vraiment dubitatif. Il semblait se demander si il devait la croire ou pas. Mais il fallait qu'il se decide vite ! Elle devait nourrir son fils qui devait sûrement se demander ce qu'elle fichait depuis tout ce temps.

- Ce n'est pas que je m'ennuie mais on m'attend. Alors si vous voulez bien m'excuser, je vais me retirer. Laisser tomber pour la nourriture, je vais aller sonner chez quelqu'un d'autre. En tout cas merci

Elle se dirigeait déjà vers la porte quand elle se fit arrêter dans son élan.

- Tu es vraiment sérieuse la ? Tu penses vraiment que tu vas t'en tirer comme ça ? Tu n'iras nul part tant que tu ne nous aurais pas dit la vérité. Sinon j'appelle la police.

- Et tu vas leur dire quoi s'il te plait ? Que je suis rentrée par effraction ? Ça serait pas très juste puisque c'est ton petit ami lui même qui m'a fait rentré. Et de toutes les façons,vous n'avez qu'a me suivre pour confirmer.

- Déjà oui nous allons te suivre,moi aussi je désire savoir la vérité dans cette histoire. Et de deux on n'est pas en couple,tu es folle ou quoi ? dit-il en s'offensant presque

Nadia qui avait toujours le regard posé sur la jeune fille vit son expression changée quand il avait prononcé ses derniers mots. Elle paraissait dépitée.

Oh on dirait que les sentiments ne sont pas partagés par ici ! Mais elle se garda de dire un mot et emboîta le pas a Karim qui avait ouvert la porte.

- Héé toi la

Elle se retourna vers la jeune fille et avant même de cligner des yeux, elle se reçut le sachet de provisions qu'elle avait amené dans la tête.

- Tu allais oublié ta merde ici.

Nadia était déjà partie pour l'insulter mais se retint. Elle se contenta de s'abaisser et de ramasser simplement ce qu'elle avait fait tomber.

Ils montèrent jusqu'au toit et suivit Nadia qui ouvrit la porte. Tout de suite elle se fit accueillir par son fils qui s'impatientait.

- Mais mama pourquoi tu as duré aujourd'hui comme ça ? J'ai trop faim moi

Elle passa ses mains dans ses cheveux et le prit dans ses bras.

- Désolée mon bébé mais je n'ai pas pu te préparer ton couscous que tu aimes tant. Tu sais ce qu'on va faire ? On va aller manger dehors comme ce qu'on faisait avec mamie à la maison. Tu t'en souviens ?

- Oui mama mais j'avais envie de couscous. Je vais dire a mamie que tu n'aimes plus faire le couscous, elle va te tirer les oreilles et te taper sur la tête rétorqua-t-il en riant

Il en faut vraiment peu pour le faire rire et elle adorait ça. Elle fit semblant d'être hilare aussi puis prit la parole.

- Promis demain on mange le couscous. Aller regarde promis dit-elle en lui tendant son petit doigt

Il le saisit avec le sien puis lui fit un gros bisous.

- C'est qui eux ? demanda-t-il doucement près d'elle

Elle poussa un soupir en se rappelant qu'ils n'étaient pas seuls. Elle en avait même oublié leur présence.

- C'est personne,ils vont bientôt s'en aller

Elle se releva et se tourna vers les deux qui étaient totalement hébétée. La fille qui tout à l'heure ouvrait sa bouche a tout va,en avait même oublié comment on parlait.

- Ah on l'entend moins ta grosse bouche maintenant inh fit Nadia avec un sourire.

- Je..je..

- Tu quoi ? Tu as perdu ta langue ? Je ne t'ai rien fait mais tu m'as agressé sans savoir ce par quoi je passais. La seule erreur que j'ai faite et je te demande de me pardonner pour ça,c'est d'être venue sonner a ta porte pour te demander de l'aide. Je n'aurais jamais dû. Et merci a toi Karim de m'avoir au moins accordé le bénéfice du doute, c'est vraiment chouette de ta part. Mais là j'ai mon fils de quatre ans a nourrir et je vais devoir vous demander de nous laisser un peu. Et je vais vous implorer de ne rien dit à quelqu'un sinon nous risquons mon fils et moi de nous retrouver a la rue et la je ne serai pas en mesure de nous en tirer.

Elle se voulait claire sans être méchante.

Ils paraissaient gênés puis finirent par sa retirer après des mots d'excuses et d'encouragement pour eux.

Elle comptait le peu d'argent qui lui restait quand elle les vit revenir.

Cette fois la jeune fille avait retrouvé l'usage de la parole.

- Écoute,je sais je me suis emportée et tout mais toi aussi tu ne connais pas mon histoire sinon tu comprendrais que je sois autant mefiante. Mon ami et moi ne pouvons clairement pas vous laisser dans cette situation surtout avec un petit enfant de quatre ans. Alors on vous propose de..

- Je t'arrête tout de suite,je n'ai vraiment pas besoin' de votre charité. Je suis vraiment reconnaissante mais je pense qu'on va se débrouiller comme on le faisait depuis.

- Met de l'eau dans ton' vin ma chère et accepte notre aide. Il n'est pas question de toi seule la mais aussi de ton enfant. Quelle mère aimante voudrait voir son enfant dans ces conditions ?

- Je t'interdis de remettre en question l'amour que j'ai pour mon fils, s'il te plait ne t'hasarde pas sur ce terrain la.

- Loin de moi l'idée de faire un truc pareil. Écoute laisse moi me racheter,je m'en veux d'avoir balancé ta nourriture a terre. Vois ça comme un moyen de me liberer la conscience tu veux ? Et puis je suppose que tu dois être fatigué, tu dois avoir envie de te reposer sur un vrai lit et prendre un vrai bain de même que le petit bout de chou qui me regarde comme s'il était prêt a me sauter dessus dit-elle en souriant

Elle se retourna vers Samir et effectivement on pourrait dire qu'il était en positon d'attaque, comme s'il avait senti qu'elle avait des différents avec elle.

Elle se mit a réfléchir rapidement. Elle ne pouvait pas refuser. En plus c'était eux même qui s'étaient proposés. A aucun moment elle ne leur avait forcé la main ou fait du chantage émotionnel.

- Alors ? demanda-t-elle

Nadia soupira puis finit par acquiescer.

- Pour mon fils murmura-t-elle beaucoup plus pour se donner du courage

La fille qui se prénommait Shèri l'aida a ramasser les quelques affaires éparpillées.

Elle jeta un dernier regard pour voir si elle n'avait rien oublié et prit dans sa main,la main de son fils.

Elle était en train de bénir la personne qui avait songé a construire cet espèce de débarras sur le toit quand son' fils la tira de ses pensées. Ils étaient déjà dans l'ascenseur.

- On va où mama ? lui demanda-t-il

C'était effectivement une bonne question puisqu'elle avait décidé de les suivre sans même savoir où ils partaient.

Mais avant d'avoir eu le temps de chercher une réponse la porte était déjà ouverte sur l'appartement de la jeune fille.

Sans échangé un mot, elle inséra la clé et ouvrit la porte pour les laisser rentrer.

- Ah on est revenu dans notre ancienne maison ? s'écria Samir en tapant des mains

Tous les appartements se ressemblaient mais étaient emménagés selon' le goût de chacun.

Elle appréciait cette décoration,cette ambiance conviviale qu'elle avait fait primer. Une fois dans sa maison',on était tout de suite attaqué par la bonne humeur, les couleurs étaient vives et chaleureuses. Il faisait bon vivre clairement.

- Alors euh..

- Nadia dit-elle simplement

- Alors Nadia, mon amie et moi avions décidé de te venir en aide pendant un certain' temps,le temps pour toi de trouver une porte de sortie. Je sais comment c'est difficile de s'intégrer dans une société qui n'est pas la notre, je ne sais pas ce qui t'a amené a une extrémité pareille mais je sais que personne ne mérite ça. Pour un jour avoir été sans abri aussi je compatis et je souhaite t'aider comme on l'a fait avec moi.

C'était Karim qui venait de lui dire ces quelques mots qui ont suffit a ravir son coeur. Il a eu besoin d'aide un jour et on le lui a accordé. Aujourd'hui ayant la possibilité d'aider quelqu'un a son tour,il le faisait. C'était un acte sacrément louable !

- Merci beaucoup se contenta-t-elle de répondre. Mais je ne veux surtout pas déranger, je vous assure que nous pouvons très bien rester là-bas. Il ne nous reste que quelques jours a faire et..

- Et rien du tout. Ne t'en fais pas tu ne me déranges pas dit Sheri en prenant la parole. J'ai deux chambres, je vais vous installer dans la deuxième le temps que tu trouves où rester. De toutes les façons on va t'aider avec les recherches,tu verras ça va vite avancer.

Elle eut un élan d'affection envers ces personnes qui étaient encore des inconnus il y avait quelques heures. C'était vraiment des gens bons ! Comme quoi il restait encore un peu d'humanité dans ce monde de brute et de profit.

- Merci beaucoup, wallah je n'ai même pas les mots

- Attends tu es musulmane en plus de ça ?

- Oui répondit Nadia avec toute la fierté du monde

- De mieux en mieux. Et maintenant allons donc manger tous ensemble. Je sens que ce petit bout de chou ne va pas tarder a se plaindre. Viens me dire bonjour mon chéri

Samir marcha vers elle et lui fit directement la bise.

- Alors moi c'est Shèrifa et toi ?

- Samir mais mama m'appelle toujours bébé Samir alors que je suis grand maintenant.

Karim rit puis vint le prendre dans ses bras.

- Tu es grand garçon maintenant mais tu restes le bébé de maman. Moi c'est Karim d'accord ?

- On dit tonton Karim et tata Chéri dit Samir en touchant la barbe de Karim

- C'est bien bébé Samir répondit sa mère fière de lui. Mais c'est tata Shèri et non tata Chéri

- Rohhh c'est pareil mama.

Et c'est sur ces deniers mots qu'ils sortirent de la maison.

Ils suivirent les deux autres qui les amenèrent vers un petit restaurant.

Ils passèrent un bon moment convivial. Ils avaient tous fait connaissance et les deux nouveaux semblèrent être totalement tombés sous le charme de Samir. C'était un ange cet enfant.

Ils ne lui avaient pas demandé le pourquoi du comment elle s'était retrouvée dans cette postion délicate et elle leur en était reconnaissante pour cela. Bien sûr ils allaient finir par chercher a savoir mais pour l'instant ils se contentèrent de les mettre a l'aise.

- Bon maintenant qu'on a tous bien mangé vous voulez qu'on aille quelque part ? demanda Karim en prenant Samir dans ses bras

- Je veux bien aller au parc du quartier. Comme ça Samir pourra jouer avec des enfants de son âge. Qu'est-ce que tu en dis Nadia ?

Nadia allait répondre quand son regard se posa sur deux jeunes hommes qui mangeaient attablé un peu plus loin d'eux.

Ouvrant les yeux d'horreur elle reconnut parfaitement Mael. Cette fois il n'y avait aucun doute c'était bien lui. Il n'avait pas du tout changé.

Mais ce qui l'horrifia encore plus c'est qu'il était accompagné d'Amal Ibrahim, le frère de Yacine. En d'autre terme, l'homme dont elle s'était faite passée pour la fiancée.

Que le monde était petit !

Máel ne l'avait pas remarqué mais Amal lui l'avait bien vu et avait dardé sur elle un regard rempli de dédain. Elle déglutit puis détourna son attention' pour le fixer sur son fils.

Il fallait absolument qu'ils sortent de cet endroit. Elle ne voulait pas que Mael les remarque.

- Bon on y va alors

Elle ouvrit le bal et d'un pas empressé, rejoignit la porte d'entrée suivit des deux autres et de son fils qui s'était assoupi contre l'epaule de Karim.

Le monde était sacrément petit !