Break time
Ecrit par Farida IB
Nahia…
Il me regarde les yeux tout ronds.
Moi répétant : oui, tu l’épouseras.
Khalil secouant vigoureusement la tête : il n’en est pas question, c’est toi que je veux.
Moi : et moi, je refuse de bâtir mon bonheur sur le malheur d’une autre. Tu veux qu’elle s’en sorte comment maintenant qu’elle n’a plus que toi ?
Khalil : elle connaissait les retombées en élaborant ce plan machiavélique, qu’elle les assument.
Moi : tu es tout autant fautif qu’elle, nous n’en serions pas là si tu t’étais retenu de tremper ton biscuit comme un vulgaire VRP de province.
Il me lance un regard réprobateur et je hausse les épaules.
Moi : est-ce que c’est faux ?
Khalil (se passant la main dans les cheveux) : tu n’as pas besoin de me le rappeler.
Moi : il le faut parce que ce sont tes erreurs qui te rattrapent et tu dois prendre tes responsabilités.
Khalil : c'est ce que je compte faire, mais ça ne change rien pour nous. Je te demande simplement de me faire confiance.
Moi : je veux bien également, mais il n’y a pas qu’elle dans cette histoire. Il faut prendre en compte la déchéance éminente de ton père, du déshonneur que ça sera pour lui. Je ne vais pas te laisser couvrir ta famille d'opprobre.
Khalil : mon père, je gère.
Moi : en quoi faisant ? (inspiration) Khalil tout ça est beaucoup trop compliqué, tes parents ne m’accepteront jamais. Cette histoire constituera une raison de plus pour ton père de me détester et ta mère qui pense que mon fils sera un fardeau pour toi.
Khalil plissant le front : tu as parlé avec ma mère ?
Moi faisant la moue : j’ai entendu votre conversation toute à l'heure.
Khalil : tu n’as entendu qu’une partie de la conversation.
Moi : certes, mais cela suffit pour connaître son opinion vis-à-vis de moi. Qu’on le veuille ou non nos passés nous rattrapent tous les deux et moi contrairement à toi, je ne veux pas le dénier. S’il le faut, je resterai une mère célibataire à vie. Cependant, je n'accepterai jamais que l'on nous prend mon fils et moi pour des mendiants. Je ne suis peut-être pas riche comme vous, mais je n'ai pas besoin qu'on s'occupe de mon enfant.
Khalil secouant la tête : tu n’y es pas, ma mère ne penserait jamais une telle chose.
Moi : ah oui ?
Khalil : mais bien sûr ! A contrario, c’est dans ton intérêt qu’elle le dit parce qu’elle ne me sait capable de gérer une telle responsabilité et beaucoup d’autres choses. Mais toi, tu me connais et tu sais que je peux être meilleur quand je veux.
Il s’arrête et me fixe intensément.
Khalil : je ne veux pas te quitter, je t’aime et je veux qu’on se marie.
Moi remuant la tête : je ne peux pas, d’avance toi et moi c’est voué à l’échec. Nous ne faisons pas parti du même monde. Tu es un prince. Tu as des devoirs, des responsabilités et Khadija est l’idéal pour toi.
Il lève un regard meurtri sur moi avant de s’approcher pour me prendre la main.
Khalil : arrête de dire du n’importe quoi. Je suis moi, le Khalil que tu as connu, je n’ai pas changé. De toute façon, je déteste la vie royale. Tous ces protocoles ne m’ont jamais intéressé, je peux même y renoncer si tu le désires.
Moi : ne dis pas de sottises, tu ne peux pas renoncer à ton destin juste pour moi.
Khalil avec véhémence : si ! Tout ce que tu voudras pourvu qu'on ne se sépare pas. Ecoute, je sais que j’aurais dû te dire la vérité il y a longtemps et surtout lorsqu’on s’était mis ensemble. Juste que, je ne me suis jamais vu comme tel et je ne voulais pas que cela entrave nos plans.
Je soupire déconcertée.
Moi : je ne sais pas, tout ça est trop pour moi. Laisse-moi le temps d’assimiler les faits et nous verrons.
Khalil soupirant : et nous ?
Moi : pour le moment, il n’y a plus de nous.
Il passe nerveusement sa main dans les cheveux.
Khalil : je vais tout arranger.
Moi : Khalil, c’est mieux ainsi pour le moment.
Khalil : Aynia…
Il est interrompu par la sonnerie de mon téléphone. Je le sors de la poche intérieure de mon pantalon et vérifie, c’est Amou.
Moi : c’est ma sœur, excuse moi je dois décrocher.
Il hoche la tête.
Moi décrochant : allô.
Amou en pleurs : Nahia… (pleurs)
Moi paniquée : qu’est-ce qu’il y a ? C’est mamie ?
Amou : Liam il…
Moi : il a quoi ? Dis quelque chose s’il te plaît.
Amou : il est… Il a…
Le reste se perd dans de nouveaux sanglots puis elle raccroche, je regarde le téléphone déboussolée.
Khalil : qu’est-ce qui se passe ?
Moi : je ne sais pas, je dois partir en Belgique. Je le saurai sur place.
Khalil : je viens avec toi.
Moi : non, avec tout ce qui se passe, tu risques d’aggraver ta situation.
Khalil : ce n’est pas discutable, je viens avec toi.
Je hoche simplement la tête.
Moi : on fait comment ? On n’a pas réservé.
Khalil : je m'en charges, tu as besoin de préparer ta valise ?
Moi : non, je n’ai pas encore défait celle de la tournée.
Khalil : ok, je vais chercher la mienne et on passe chez toi pour nous rendre directement à l’aéroport.
Moi : ok.
C’est deux heures plus tard qu’on arrive à l’aéroport et nous retrouvons en quelques minutes dans l’avion, en première classe en plus avec un service impeccable. Je ne sais pas comment ça s’est fait, je sais simplement qu’il a passé un coup de fil à un certain Mustapha qui nous a personnellement reçu à notre arrivée. Je ne suis même pas étonnée d’apprendre que l'avion appartient à son père. Ça m'a blessé qu’il m’ait caché la vérité, ça m’aurait évité de faire des plans sur des comètes. Là, je suis juste déçue, il a brisé ma confiance en lui. Depuis que nous avons quitté sa chambre, on ne s’est pratiquement plus parlé en dehors de l’échange en peu de mots avec les Singh pour leur expliquer la situation. De temps en temps, il me lance des regards inquiets et je hoche la tête pour lui dire que tout va bien. J’évite de parler parce que j’ai une boule d’angoisse dans le ventre, c’est dans ce genre de situation qu’on souhaite avoir des supers pouvoirs.
……
Le taxi qui nous a amené directement de l’aéroport à l’hôpital Universitaire de Louvain où sont internés Liam et mamie nous laisse à peine qu’on fonce vers l’intérieur avec nos valises à la traîne. On arrive dans le hall et aperçoit Aurore l’une des sœurs de Liam qui sort d’un couloir.
Aurore : je venais vous chercher, bonjour.
Moi : bonjour, nous sommes là déjà. Ma sœur est où ? Comment va Liam ?
Aurore : il est sous traitement, Amou tourne en rond. Depuis hier, elle refuse de se calmer. Toi vas lui parler peut-être qu’elle t’écoutera.
Moi : ok, allons-y.
Aurore (qui vient de remarquer la présence de Khalil derrière nous) : il est avec toi ?
Moi : oui
Aurore : ah ok, bonjour monsieur.
Khalil : bonjour,
On retrouve Amou et son beau-frère dans la salle d'attente, elle me saute au cou lorsqu’elle qu’elle me voit.
Amou recommençant à pleurer : Nahia, Liam oh mon Dieu !
Elle fond en larmes, je lui entoure les épaules et la rapproche pour la bercer.
Moi lui frottant le dos : ça ira, il va s’en sortir. Calme-toi s’il te plaît, ce n’est pas bien dans ton état. Viens on va s’asseoir, tu vas m’expliquer ce qu’il a.
Elle hoche la tête et me laisse la conduire à un banc sur lequel nous prenons place toutes les deux suivi de prêt de Khalil qui s’assoit derrière avec les frères de Liam. Je la berce un long moment avant qu’elle arrive à se calmer.
Amou : il fait de l’insuffisance rénale sévère. On lui fait une dialyse actuellement, ils disent qu’il pourrait vivre plus longtemps grâce à ça. (le corps secoué de sanglots) Je ne veux pas le perdre...
Moi (la serrant plus fort) : tu ne le perdras pas, tout va bien se passer. Les médecins n’ont rien dit d’autres ?
Amou remuant la tête : on attend juste, il y est depuis deux heures déjà.
Moi : il en a pour combien de temps ?
Amou : quatre.
Moi : ok et mamie ?
Amou : elle va mieux (regardant la montre murale) c’est son heure de visite si tu veux la voir, il faut y aller maintenant sinon tu ne pourras plus avant ce soir.
Moi hochant la tête : je vais juste la saluer et revenir pour que tu puisses rentrer te reposer.
Amou : non je...
Moi l’interrompant : tu reviens après les deux heures, je veillerai sur lui.
Amou sourire faible : merci.
Moi : pas de quoi (me levant) on va voir mamie, on revient.
Amou : on ?
Moi : Khalil est ici, il est juste derrière toi.
Khalil s’approchant : salam.
Amou : wasalam, excuses moi, je n’avais remarqué ta présence.
Khalil : ne t’en fais pas pour ça. Il va s’en sortir, il est robuste.
Amou hochant lentement la tête : merci.
Moi me détachant doucement : ça va aller ?
Amou : oui, vas-y.
Je me lève pour suivre Aurore qui nous emmène à la chambre de mamie. Lorsque mes yeux se posent sur elle, je reste statique et médusée devant la porte. Ce n’est pas mamie qui est couchée dans ce lit, mais une loque humaine ayant toutes les apparences d’une tuberculeuse avancée.
Aurore : maman, tu as de la visite.
Elle ouvre les yeux et nous accueille avec sourire.
Aurore (me tapotant l'épaule) : je vous laisse.
Je hoche lentement la tête en réprimant un sanglot pendant que Khalil entoure son bras autour de mon épaule.
Khalil (me chuchotant à l’oreille) : ne te laisse pas aller s’il te plaît.
Il me conduit à elle tout en répondant à son sourire, je m’assois sur le rebord du lit en face d’elle et Khalil au bout.
Mamie très faiblement : le mari, je pensais ne plus jamais te revoir de ma vie.
Khalil : me voici mamie, nous allons rattraper tout le temps perdu.
Mamie souriant : il ne fallait donc pas m’amener la coépouse (me retournant mon regard intrigué) surtout pour qu’elle vienne me regarder comme de la merde.
Moi : rhoo mamie.
Je me penche pour l’étreindre.
Moi : comment tu te sens ?
Mamie : d’enfer ! J’ai même envie de faire du sport tellement j’ai de l’énergie.
On rit doucement pendant que je la dévisage encore un moment en faisant un effort surhumain pour ne pas pleurer.
Moi : qu’est-ce que tu as ?
Elle est prise par une quinte de toux.
Mamie : la maladie des vieux jours.
Moi la voix tremblante : j'espère que tu ne comptes pas nous abandonner de sitôt.
Mamie : pour te laisser le mari ? Jamais ! Surtout que sa vieille devient exagérément débordante. (ça c'est vrai) N’est-ce pas mon chéri qu’on aura le temps de célébrer notre union en grande pompe ?
Khalil riant : tout à fait.
Elle le chambre ainsi pendant les vingt minutes que dure la visite avant qu’un médecin ne vienne nous faire sortir. Je laisse libre court à mes larmes dès qu’on passe la porte, je pleure un bon coup cloîtrer dans les bras de Khalil qui me berce un moment avant de me calmer. Il m’accompagne ensuite me débarbouiller dans les toilettes.
Khalil : ne te laisse pas ébranler, ta sœur a besoin de toi.
Je hoche la tête en me mordant la lèvre pour ne plus pleurer, je me refais une beauté pour retrouver les autres par la suite.
Moi : vous savez ce qu’elle a ?
Timeo : nous n'en savons pas plus qu'il y a deux mois.
Moi : il y a quand même espoir qu’elle guérisse n’est-ce pas ?
Amou : selon le dernier rapport du docteur oui.
Moi : elle a l’air si mal en point.
Aurore : elle va mieux qu'au début.
Je fronce les sourcils sceptique, mais n'emet aucun commentaire. Timeo emmène Amou quelques minutes plus tard, ils profitent pour envoyer nos affaires à la maison. Les deux heures passent puis on attribue une chambre à Liam qui se retrouve à côté de celle de mamie pour sa récupération. Quand les infirmiers qui se sont occupés de son transfert nous autorisent à le voir, j’y entre avec Khalil.
Moi : le plus gentil et le plus fort des beau-frères.
Liam souriant : bonjour.
Nous : bonjour.
Je me penche pour lui faire la bise et Khalil lui serre la main.
Khalil : comment tu vas ?
Moi : ça doit aller, il a juste trouvé un prétexte pour ne plus faire d’enfant à ma sœur.
Liam secouant vigoureusement la tête : encore un enfant ? Nan pas moi, on ne va quand même pas repeupler la terre.
Nous : mdr
Moi : ce n’est pas mauvais comme idée, vous faites de si jolis bébés.
Liam farouche : je te laisse ce privilège.
Moi : je suis partante si je me trouve un mari comme toi.
Khalil me jette un coup d’œil.
Liam fixant Khalil : il y a justement un candidat ici.
Moi (balayant l’air de la main) : dommage qu’il soit déjà pris.
Khalil me lance un regard appuyé que je soutiens au même moment Amou fait son entrée. Elle pousse un long soupire de soulagement lorsqu’elle le voit sourire avant de s’approcher.
Moi : tu vois qu’il va bien ton mamour.
Amou souriant : c’est vrai bébé ? Comment tu te sens ?
Liam : bien mieux chérie, mes reins sont solides.
Amou : mouais, c’est ça ! C’est pour me donner des sueurs froides après.
Liam : ça va je suis juste un peu fatigué, ils disent que c’est normal.
Amou hochant la tête : d’accord.
Moi : on vous laisse quelques minutes, on sera de l’autre côté.
Ils acquiescent et nous les laissons pour nous rendre dans la chambre de mamie. Je reste un moment avec elle et lui donne même son repas. C’est lorsqu’on libère Liam qu’on profite Khalil et moi pour prendre un bain et revenir la veiller durant toute la nuit. Le lendemain, c’est pendant que je lui donne son bain qu’elle m’interroge sur l’évolution de ma relation avec Khalil.
Moi soupire triste : il n’y a plus de relation.
Mamie : comment ça ? Que s’est-il passé ?
Moi : il va se marier.
Elle me regarde les yeux tout ronds et je lui explique.
Moi concluant : ça me brise le cœur, mais il doit faire son devoir, il doit assumer ses actes. De plus, il est évident que je n’ai pas ma place dans son monde.
Mamie : parce que toi, tu ne penses pas mériter un prince ?
Moi : tout ça me dépasse en plus ses parents me snobent.
Mamie : parce qu’ils ne te connaissent pas encore.
Moi : et cette fille, qu’adviendra t-il d’elle ? J’ai déjà été dans cette position et je sais ce qu’on ressent.
Mamie me toisant : pourquoi, ce serait à toi de renoncer à ton bonheur d’autant plus que l’homme lui-même te choisis et te dis de lui laisser le soin de gérer cette histoire ? Fais lui confiance et accroche-toi parce qu’il va y avoir du sport.
Moi : il ne va y avoir rien du tout, il va l’épouser cette fille.
Mamie s’énervant : jeune fille, je vais te gifler si tu n’arrêtes pas de raconter des bêtises. La vie te tend ta part de perche, saisis là au lieu de faire l’idiote.
Moi : oh ?
Mamie m’imitant : « Il doit épouser cette fille parce qu’il lui a pris sa virginité » (haussant le ton) comme si quelqu’un d’autre n’avait jamais pris pour toi et t’a laissé pour compte.
Moi : mais ce n’est pas à une innocente de payer les pots cassés des autres.
Mamie maugréant : tu vas te taire à la fin ? Cet homme, tu vas l’épouser un point c’est tout et avec la bénédiction de ses parents.
Moi : ah, c’est maintenant forcé ?
Elle me fusille du regard.
Moi (coupant court) : ok ok j’ai compris.
Mamie : tu as intérêt, maintenant sèche-moi, j’ai froid.
Moi : d’accord.
Je vide l’eau dans la baignoire et la rince avant de m’y atteler. Je la porte ensuite à son lit tout habillée avant de faire revenir Khalil dans la chambre. On reste assis à l’écouter, nous raconter des anecdotes drôles les uns après les autres. En fin de matinée, on se fait remplacer par sa fille aînée qui est venue avec les triplets qu’on a dû ramener à cause des pleurs incessants. Chose curieuse, ils se sont tus dès que nous avons quitté l'hôpital. À la maison, je me retrouve à attendre Khalil pour le remplacer sous la douche. Un autre truc louche, parmi la quarantaine de chambres qu’abrite cette maison, je me retrouve à partager la même chambre que Khalil. Sans doute un coup d’Amou. Elle pleure, mais elle voit (rire).
Pendant ce temps, je réponds aux messages de mes amis et discute avec mes parents par appel quelques minutes pour leur faire part de l'évolution de la situation. C’est pendant que je réponds à Tina qui m’informe qu’elle compte aller chercher Nabil pour le week-end que Khalil sort de la douche une serviette autour de la taille, le torse en l’air. Mes yeux fixent ses cheveux mouillés, longtemps ses abdos retenant quelques gouttes avant de descendre sur son entrejambe qui ne laisse même pas de la place à l’imagination.
Khalil : qu’est-ce qu’il y a, pourquoi tu me regardes ainsi ?
Moi me raclant la gorge : oh euh désolée.
Il sourit pendant que je compose une expression neutre. Je pose mon téléphone sur la table de chevet et me lève pour aller me laver. Il est toujours au même endroit quand vais vers l’armoire pour me chercher une serviette et un pyjama avant de me diriger vers la salle de bain. Je le dépasse avec précaution lorsqu’il saisit mon bras et me plaque contre lui avant de se pencher pour m’embrasser. Et qu'est-ce que je fais ? Bah, je réponds et me délecte en plus ! Je passe même les mains sur sa nuque pour le rapprocher. Il embrasse tellement bien le type. On se sépare lorsqu’on entend quelqu’un toussoter derrière nous, on se retourne aussitôt pour tomber sur le regard moqueur d’Amou.
Amou : désolée la porte était ouverte.
On répond tous les deux en même temps.
Khalil : il n’y a pas de quoi.
Moi : ok.
Amou : je venais vous prévenir que le dejeuner est prêt, mais je vous en prie ne me laissez surtout pas vous interrompre.
Je lui lance un regard en biais.
Amou dans sa lancée : je vais laisser les consignes pour qu’on vous réchauffe le repas plus tard.
Moi : je vous rejoins dans quelques minutes.
Amou me faisant les gros yeux : pas besoin.
Moi sur le ton de reproche : Amou ??
Amou sourire en coin : c’est mon prénom (claquant la langue) bon, je vous laisse.
Elle ressort même avant qu’on ait le temps de répliquer, je soupire bruyamment pendant que Khalil rit.
Moi : il n’y a rien de marrant ici.
Il rit encore avant de se tourner vers moi sérieux.
Khalil : tu veux toujours qu'on se sépare ?
Moi : je ne veux pas parler de ça s'il te plaît, ce n'est pas le moment.
Khalil : Nahia…
Je m’enferme dans la salle de bain et me laisse choir contre la porte en prenant ma tête entre les mains.
*
Deux jours plus tard, on attend tous dans le hall pendant que Liam refasse une dialyse lorsqu’un docteur en habit de bloc s’avance vers nous.
Docteur : la famille de Liam Ducard s’il vous plaît.
On se précipite vers lui.
Amou : qu’est-ce qui se passe docteur ?
Docteur : il lui faut une greffe et ça presse.
Timeon : pourquoi ?
Docteur : il ne sortira pas d’ici sans l’avoir eu.