Chap 10

Ecrit par kony ariane

Ma' HAMID

J’ai demandé à parler avec Abdallah et Rachad. Je crois revivre mon histoire au travers de celle de Soliath.

-Assayez vous et écouter moi bien. Votre père est et restera l'amour de ma vie. 

Toutes ces années de souffrances ont été pour moi un vrai calvaire. J’avais pour lui énormément d'amour, bien qu’étant maltraitée, je l’aimais. Il m'est arrivé de me remettre en cause, pour justifier sa violence à mon égard. Ce que je ne savais pas à l’époque, c’est que c’était moi la victime. J’avais besoin de me confier, mais d’où je viens,  on ne parle pas des affaires de son foyer. J’ai alors gardé pour moi, toutes ces humiliations,  tous ces coups, toutes ces blessures faisant de moi une femme amère.

Abdallah,  tu es mon fils. Plus d'une fois ma rancœur contre ton père m'a conduite à  être injuste envers toi. J'ai toujours défendu et priorisé  Rachad. C'est là ma plus grande erreur, mon échec en temps que mère. Pardonne-moi.

Rachad, je voyais bien les yeux que tu posais sur cette pauvre fille, mais j’étais loin de m’imaginer que s'en était une obsession maladive. Tu es un monstre. Ma honte est telle qu’aujourd’hui je considère ne plus t'avoir comme fils. Tu m'as plus d'une fois manipulée pour que je sois de ton côté.

J’ai mal pour ce que vous avez fait à  Soliath avec ma complicité. Prier pour que Allah vous viennent en aide.

Pour ma part, je veillerai à  le faire, ceci jusqu’à mon dernier souffle.

 

Abdallah Hamid

 

Pour l'heure, l'histoire de l’enveloppe m'est bien égale. Lorsque Solène racontait ce qu'elle a ait subit durant notre mariage, je n’étais pas en colère parce qu’elle me mettait à nue. 

J’étais en colère parce que, je réalisais l’homme minable que je suis. La vérité était pour moi dure à entendre, c'est comme si j’étais face à un miroir, qui me faisait entrevoir au-delà de mon enveloppe corporelle.

 Pour la faire taire, j’étais prêt à la faire usage de mes points une fois de plus. Je remercie Allah que le mari de Soraya ait été là et qu’il ait eu la force de me retenir.

Quand elle avait fini avec moi. Et qu’elle se mit à  peindre le tableau de l’énorme complot qu’avait mis à  exécution Rachad, ma colère peut à  peut  s’estompe pour laisser place à une honte sans précédent. Honte parce que j’avais raillé de mon cœur l’amour qu’elle avait pour moi, pour faciliter la marionnette que j’étais devenue entre les mains de Rachad.

Soraya lui avait sauté au cou créant un tohu-bohu sans précédent. 

J’étais resté là, inerte pendant plus de 30 minutes. Quand enfin je pus prendre possession de mon corps et de mes facultés,  j’étais monté dans notre chambre pour la serrer dans mes bras, mais la chambre était vide et il y avait sur le lit, une enveloppe sur laquelle elle avait déposé,  et la bague de fiançailles et celle de mariage.

 Avec hésitation,  je pris l’enveloppe et en sortis le mot qui s'y trouvais. Il y avait inscrit « …et pourtant j'ai essayé »

J'ai permis que tout ceci arrive. Nous avons perdu deux enfants. Elle a perdu ses parents. J'ai tout gâché.

Je dois la retrouver. Je ne puis compter sur Soraya. Que vais-je faire ? Et si elle était dans la petite maison, sa maison…

 

 

Solène CODJO

Ca me fait bizarre d’être de retour à Lomé. 

Quand à mes 17 ans après mon baccalauréat, je partais étudier au Ghana,  maman me disait « va étudier et reviens nous vite » ; moi qu'est ce que j’ai fait ? 

Je me suis entichée d'un homme qui m'a prit de ma dignité,  à mes parents, en passant par deux enfants. J’espère que papa et maman m'ont pardonné de leur avoir tourné le dos. Oui, ils l'ont fait jusqu’à payer de leur vie.

J'ai besoin de me refaire. Je dois me reconstruire.

Ne dit on pas nouvelle coupe, nouvelle vie ? Je vais commencer par là. Mes cheveux me viennent pratiquement dans le dos. Je vais les couper dans le genre ‘’ Karl Lewis ‘’. J'ai envie de me sentir homme,  cette vulnérabilité féminine pour l'heure je n'en veux plus.

J'ai rencontré les notaires des parents, pour pouvoir prendre en main définitivement ce qui me revient de droit. En quittant le Ghana,  j'ai pris soin de faire constater par un huissier, ma désertion du foyer conjugal,  pour motif de maltraitance.

Une fois chez moi, un des avocats des parents m'a recommandé un avocat spécialisé en droit de la famille. Je ne suis pas aussi bête que ce qui ne paraît.  J’ai pris soin à  chaque fois de prendre des clichés de mon corps. Ce numérique m'a été finalement offert par Soraya, qui l'avait utilisé lorsqu'elle m'avait recueilli après ma première fausse couche. Elle avait fait des photos de moi au cas où je voudrais porter plainte contre Rachad, et avait pris soin de demander un rapport au médecin qui m'avait reçu. 

Quand Abdallah m'avait donné ma première gifle, j’avais sans arrière-pensée pris des clichés de mon coquard. Puis ainsi de suite. Chaque cliché est marqué d'une date.  Pour ne pas attirer l'attention de mon mari, je laissais l’appareil sous son nez, mais sans la carte mémoire. Elle restait cachée dans une de mes chaussures. J'ai plus de 200 photos,  pas qu'il m’a battu 200 fois non, mais chaque fois, j'en ai prenais pas mal. Les plus sanglantes sont celles du soir de son anniversaire, avec la boucle de sa ceinture et ses poings.

J'ai imprimé tous les 243 clichés, que j'ai transmis avec mon dossier médical. Je veux le divorce au plus vite. Je ne veux rien de rien, juste le divorce.

J’ai fait le tour des 3 entreprises pour signifier aux employés que je suis là pour prendre les choses en mains. J'ai 26 ans et franchement mon parcourt familiale est celui d'une octogénaire.

Je suis à la maison familiale,  celle qui m'a vu naître et dans laquelle j'ai grandit. J’y étais épanouie. Mon cœur saigne Car mes parents ne sont plus avec moi.

Je siège à la tête du consortium familiale.  Ce n'est pas du tout de tout repos. Ça fait 5mois que je suis partis de chez mon mari. La demande de divorce a sans doute été déposée. Mon avocat n’a pas eu de retour. Il va donc entrer en contact avec Abdallah.

J’ai appris par le bras droit de papa que Hamid était passé pour savoir si j’étais là

-mon oncle que lui as-tu dis ?

-un mari, qui ignore où se trouve sa femme depuis 5 mois,  il y a un problème.  Je lui ai dit que après votre mariage  je ne t’ai plus revu, et qu'il se souvienne pendant les obsèques de tes parents j'ai été indigné que tu ne sois pas là...

-et qu’a t’il dit ?

-la honte parle t'elle ? Il a pris sa route et s'en est allé.

-merci tonton

- je t'en prie ma petite caille

-tonton, tu n'as pas oublié ce surnom

- comment puis-je quand ton père, continuait à t’appeler ainsi

-c’est vrai ? Dis-je les yeux brillants de curiosité et de larmes.

-ton père était fier de toi.

- mon oncle…

-ils l’étaient tous les deux, je te promets. Ils t’aimaient et pour eux ton bonheur passait avant tout.

 

 

Stiva KABLAM

Le père de Solène et moi étions amis depuis aussi longtemps que je me souvienne. Lui et moi avions fait les 400 coups ensemble et Dieu m'en est témoin, il a été le plus loyal et le plus fidèle ami que j'aurais jamais espéré avoir.

Quand à leur décès dans cet accident, leurs obsèques se sont déroulées sans leur fille mais plutôt avec la famille de son mari, ca m’a fait un choc énorme.

J’ai revu Solène  des mois après, et j'ai compris comment elle avait été touchée par des événements. Elle m'a parlé de sa dépression et de la perte de son enfant et de son mal-être.  J’imagine comment cela a été dur pour elle.

Dernièrement elle m'a raconté que son mariage était une erreur. Je n’ai pas hésité à  lui répéter ce que son père m'avait dit «  Stiva mon frère,  je suis fière de notre petite caille, elle nous a tenu tête et s'est battu pour ses convocations. Même si demain ce mariage ne tenait pas, je demeurerait fiier d'elle car, elle a pris le risque d'essayer quelque chose qu'elle croit bon pour elle »

Il va sans dire que je suis sa seule famille maintenant, enfin avec mon fils si un jour il se souvient qu’il a un père…

Je n'ai pas d’épouse,  je suis un oiseau qui vole en solitaire,  mais qui se pose de temps à  autre près d'un cours d'eau…j’aime trop les femmes pour n’appartenir qu’à une seule.

Ce soir, j'ai réquisitionné Solène, je veux qu'elle passe à la maison dîner. Elle est un peu trop seule

 

 

 

 

Solène CODJO

Tonton Stiva, me fatigue. Je lui ai dit plus d’une fois que je me sens bien comme je suis, mais il insiste.  A vrai dire je n'ai pas de vie sociale et ceux depuis plus de 5ans.

Depuis que je suis rentrée au pays, je me suis inscrite à la salle de sport qui est juste dans la rue après la maison. Je prends des cours de self défense. C'est normal dira t'on, quand on sait ce que ça été d’être un punchingball humain. Ça me fait un bien fou.

Alors pour aller dîner chez mon oncle, j’ai enfilé une jolie petite robe comme je les aime. Ça m’a vraiment manqué de pouvoir m’habiller comme je le voulais. J'ai appliqué le produit pour accentuer les wave (boucle) de mes cheveux, maquillage sobre, enfilé mes talons et j'ai pris la route.

Sa maison n'a pas changé, elle est toujours aussi bien entretenue que dans mes souvenirs.

Cet homme ce n’est pas possible. Il aime tellement la fêtes que c'est abusé.  Je suis dans le « salon des grands » c’est ainsi que j’appelais ce salon petite. Papa et lui s'y enfermaient des heures durant.

-alors petite caille,  tu ne t'es pas perdu j’espère

-tonton même s’il y avait eu de grands travaux je ne me serais pas perdu. C'est ma maison

-c’est  vrai ca,  c’est ta maison.  Bon, laisse-moi faire péter le Champagne et te concocter un de ces cocktails, tu m'en diras des nouvelles. Maintenant que tu es adulte. Tu peux boire

Nous avons tous les deux ris. Il me tendit la coupe et on triqua au nouveau départ.

Nous étions installés à table face à  ce vertigineux buffet, quand j’entendis dans mon dos. Un raclement. A peine voulais-je me retourner quand mon oncle prit la parole

-ah te voilà,  merci d’être passé voir ton vieux père

-je vois que je tombe mal…

-mais non, viens que je te présente…

-arrête ça, tu ne vas pas me présenter toutes tes conquêtes

Moi  conquête?

-don't tell me that this kid is your girl friend ?(Ne me dis pas que cette gamine est ta petite amie)

Et moi de répondre en me levant pour faire face à la personne

-I am not his girl friend but his daughter (je ne suis pas sa petite amie mais sa fille.

-Don’t make your cinema

-mon oncle ?

-ton oncle ?

Tonton Stiva, prenant la parole

-les enfants on se calme. Gontran voici la fille de mon ami Solène CODJO,  Solène  mon fils

Tonton a un fils ? Je m'en souviens il vivait avec sa mère française à  Paris.

-bonsoir Gontran

-bonsoir Solène,  toutes mes excuses, il y a eu méprise

- aucun souci, ça peut arriver à  tout le monde.

-joint toi à nous

-heu papa, je vais y aller. Je repasse te voir demain

Est-ce à cause de moi que le bon monsieur s'en va ? Il fait comme,  il veut,  il est plus chez lui que moi.

-J’espère que ce n’est pas à  cause de moi, que tu pars ?

-je ne veux pas vous interrompre et après ma gourde…

-mais non, installe-toi.

 

Le dîner a pu continuer.

Vraiment tonton Stiva a de ces histoires, nous avons passé une très agréable soirée. Il m’a raconté des anecdotes sur papa. Je suis rentrée tard, mais très heureuse. Ça m'a fait du bien.

 

 

Soraya Hamid

-Nous attendons encore 20min et nous allons à l’hôtel. Demain on reviendra

-bien monsieur Ben-ami

Mon mari et moi sommes venus ici, car je dois présenter ma fille à une personne chère à mon cœur avant de rentrer sur le Ghana. J'appréhende un peu. Mon cœur bat fort car une voiture vient d’entrer dans le garage. Mon mari descend et vient m’ouvrir la portière.

-tu veux que je t'attende ici ?

-non mon cœur, tu viens avec nous.

 

Mes pieds sont lourds. La voix pleine d’hésitation,  je crie, comme pour empêcher que le portail ne se referme

 

-Solène ?

 

Elle se retourne,  je vois de la surprise dans ses yeux, puis ils s’illuminent et elle accoure vers moi

-Soraya !

Elle me sert fort contre elle, si fort que je suis obligée de lui faire remarquer quelque chose,

 

-fais attention à ta filleule, tu veux bien être sa marraine ?

 

Elle me regarde, les yeux embués de larmes.

 

 

Solène CODJO


Soraya est enfin là.  Elle m'a manqué.  Je suis plus que heureuse de la voir.

Elle est venue avec son mari et leur fille. Elle est magnifique.

 

-tu me demande d’être la marraine de ta fille ?

-heu oui, tu n'es pas obligée tu sais.

Obligée ? Comment ça je ne suis pas obligée ?

-Ce serait un honneur pour moi que d’être sa marraine.  Je peux la prendre ?

-bien sûre.

 

Avec toute la délicatesse de ce monde, je pris cette merveille des mains de sa mère,  et comme par enchantement,  elle ouvrit de grands yeux aussi beaux que ceux de son père.

 

-heureuse de te rencontrer filleule. Tu es magnifique.

 

Hussein que je n'avais pas salué  toussota.

 

-Hussein, toutes excuses.

-je comprends t’inquiète

Je lui fis la bise.

-où ai-je mis mes bonnes manières moi ? Venez entrons je vous en prie.

 

Le couple Ben-Ami, s’échangent un regard rapide, puis Soraya me prit par l’épaule. Nous nous introduisons dans la maison. Par chance Jeannette la gouvernante n’étaient pas encore endormie.

 

-bon retour Madame, Bonsoir Madame c'est bon de vous revoir...Monsieur,

 

Jeannette était au service de mes parents. J'ai fait sa connaissance quand Soraya et moi étions venu après ma dépression.

 

- installez-vous s'il vous plaît. Soraya, tu connais la maison. Mettez vous à  l'aise.

 

Elle hésitait et son mari prit la parole

 

-Solène ne te dérange pas. Nous avons atterri ici et sommes venu directement. Elle n'aurait pas pu dormir si elle ne t’avait pas vu.  Nous allons y aller et demain, à la première heure, nous reviendrons.

-Hussein, si je puis me permettre ici c'est chez vous. Restez dormir. La maison est bien trop grande. Et je refuse que ma filleule ne dorme pas dans sa maison de Lomé. S'il vous plaît

-c'est d’accord,  nous allons rester ici cette nuit, demain nous trouverons un hôtel

-Monsieur Ben-Ami, je ne suis pas d'avis. Vous m'avez logé chez vous au Ghana,  vous m'avez logé encore chez vous à Paris, s’il vous plaît laiss moi vous loger chez moi. S'il vous plaît.

-Très bien je me résigne.

-merci

 

Me tournant vers Jeannette.

 

-Pourrais-tu préparer la chambre du bas s'il te plait ? Elle bien été nettoyer aujourd’hui ?

-oui madame et j'ai vérifié chaque recoin moi-même

-Très bien merci, tu es géniale. Une dernière chose Sylvain a fait comme je lui ai dit en sortant?

-oui Madame, je vais le prévenir. Il vient à peine de rejoindre ses appartements.

-ne le dérange pas, je m'en occupe

-non Madame,  occupez vous de vos invités. Pour une fois que vous ne serez pas seule, nous allons tous mettre la main à  la pâte.

-merci de tout cœur.

 

J’ai rejoins la famille Ben-Ami. Quand la chambre fût prête après un petit rafraîchissement, je les conduis  moi-même à  leur chambre.

C'est la plus belle pièce de la maison. Maman avait toujours passé son temps à décorer cette pièce.  Elle disait que ça doit donner envie à  qui dormira ici de revenir nous voir.

Je pris place avec eux autour de la table. Je n'avais plus faim, mais je pris un désert pour leur tenir compagnie. Ma filleule,  Sabriah elle s’appelle dort à  point fermé.

 

Après le dîner,  Hussein s'excusa et se retira au motif qu’il allait veiller sur sa fille.

 

 

LA VIE APRES LES POI...