Chap. 23 : Le face à face

Ecrit par casanova

Faire l’amour, c’est composer un duo où le son des gémissements et les fortes respirations sont les notes qui portent la chanson.

J’avais senti ses mains parcourir fébrilement mon corps qui était d’une nudité parfaite, puis vint ce moment où nos corps s’unirent au rythme d’un long va et vient dans une obscurité en proie à la lumière de l’astre nocturne.

Il faisait nuit totale et un calme parfait quand allongé sur le dos depuis près de 15 min, les yeux rivés au plafond et les mains entre ses cheveux que j’essayais de lisser au passage je me décidai enfin à rentrer.

- Il est temps que j’y aille douceur nocturne

- Il n’est que 1H 30 min tu sais

- (rire) tu n’as pas pitié de moi hein

<<Pourquoi tu dis ça ? >> Me questionna-t-elle sur un ton moqueur

- Imagine un seul instant que ton boss tombe sur moi

- (rire) il ne te tuera pas si c’est ce qui te fait peur

- Tuer même est mieux que ce qu’il me fera

Elle avait une partie de son torse sur le mien, je posai donc ma main sur son dos afin de caresser ne serait-ce qu’une énième fois cette peau ébène lisse et entretenue.

Les mots de Pamela ne me rassurèrent guère et pour cause, la seule fois où j’avais échangé avec cet homme, c’était pour faire la généalogie de ma famille.

J’avais invité Pamela en boîte et la condition pour que son père la laisse sortir était qu’elle vienne présenter la personne avec qui elle s’y rendait.

Il avait commencé par m’inviter à m’asseoir en face de lui, me scrutant au passage sans avoir l’air gêné par le fait que son regard interrogateur me mettrait mal à l’aise. Ce jour-là je bénis la mère de Pamela qui elle était tellement douce et ouverte d’esprit

- Je ne te savais pas si peureux

- Tu ne te souviens pas de la fois où j’étais arrivé me présenter comme celui avec qui tu allais en boîte ?

- (rire)

Je quittai Pamela vers 2 h du matin avec toujours cette peur de me faire surprendre par un membre de sa famille.

Une fois chez moi je me livrai au même exercice périlleux que chez elle pour rejoindre ma chambre quand soudain je l’entendis

- Tu viens d’où toi ?

Je sentis mon cœur s’emballer et me mis instinctivement à bégayer. C’était la voix de mon père

- Je … j’étais au portail

- Et tu faisais quoi au portail à pareille heure de la nuit

- Heu je prenais juste un appel rapide papa


- De qui ?

- Juste une connaissance papa

Il était pire qu’un agent fédéral ce soir, ç’aurait encore était maman que cela ne m’aurait pas choqué car c’était rare qu’il s’attarde autant sur un même sujet, au pire des cas c’était à maman qu’il confiait ce boulot.

- Tu n’étais ni au portail ni dans ta chambre

Humm on m’a attrapé …


- Maintenant, prends un siège et assois-toi

Il l’avait dit avec une pointe d’autorité dans la voix ce qui me poussa instinctivement à appréhender ce qu’il allait dire.

- Je vais reformuler ma question : tu étais avec qui ?

- Une amie

- On la connait

- Oui papa

- C’est Pamela ?

- Oui

Mes parents connaissaient bien Pamela qui venait souvent me voir à la maison les week end et avec qui j’avais pour habitude d’entrer dans ma chambre sans que ça ne choque personne.

Je devais quand même reconnaitre que j’avais la chance d’avoir des parents avec l’esprit aussi ouverts mais qui avaient surtout des principes et l’un d’eux était le respect de la confiance qu’il plaçait en moi.

- Tu es allé faire quoi chez elle à pareille heure ?

- …

- Ses parents t’y ont invité ?

- Non

- Es-tu donc rentré chez eux comme un voleur ?

- Non Pamela m’a invité chez elle juste pour qu’on discute
- Regarde-moi bien en face fiston, on n’apprend pas à un vieux singe à faire de la grimace.

- …

- Ce que tu viens de faire est très grave et ta mère piquerait une crise si elle venait à l’apprendre.

- J’étais assis à cette même place quand tu t’éclipsais furtivement de la maison le portable à la main. j’ai d’abord cru que c’était pour faire entrer une personne clandestinement, mais non tu as fait pire.

- Je ..

- Tais-toi et écoute

Je ne me fis pas prier

- Tu sais Harlem tu as beau avoir l’âge auquel l’homme est parfois très instable et cherche à explorer tous les territoires à sa portée, cela n’excuse en rien ton geste.

- …

- C’est le respect des autres et le self-control qui définissent un homme. J’attendais beaucoup plus de toi ; mais ce soir tu m’as déçu car ce sont des valeurs que j’ai toujours cru avoir réussi à t’inculquer

- …

- Le fils que j’ai éduqué ne serait jamais sorti aussi tard dans la nuit pour aller rejoindre une femme et le pire lui compter les perles sous le toit de ses parents.

La dernière phrase de mon père me fit tiquer et sourire intérieurement car même si cette expression signifiait coucher avec quelqu’un ou encore commettre l’adultère, elle illustrait parfaitement la scène de ce soir encore fraichement gravée dans ma tête.

- On témoigne de l’amour qu’on porte à une femme en commençant d’abord par respecter ses parents ; et quand on respecte les parents d’une femme pour qui on a des sentiments on ne fait pas ce que tu as fait ce soir.

- Je te demande pardon papa, mais l’amour que je porte pour cette fille est immense et incontrôlable


-------- Dans la tête du père -------

Même si j’vais profondément été déçu par son comportement, l’entendre me dire à quelle point il était amoureux de cette fille me permit de comprendre son geste car qui est amoureux et raisonnable à cet âge ? Mais j’étais son père et je me devais d’incarner cette figure de rigueur afin de le ramener chaque fois sur le droit chemin quand l’âge l’en sortait.

Le monde avait quand même évolué car je me rappelle bien qu’à son âge j’aurais aimé avoir des conseils de mon père sur certaines choses dans ce domaine, mais c’était chose tabou et à l’époque c’était rare ces moments-là où je pouvais m’asseoir et mener une discussion avec mon père.
Je m’étais promis de corriger ça avec ma descendance car je jugeais qu’on pouvait être rigoureux avec sa progéniture quand il le fallait certes mais qu’il fallait aussi savoir laisser quelques ouvertures afin que les enfants sachent qu’ils pouvaient se confier à une personne adulte si besoin était.

- Le pardon ne réparera pas ton geste à moins qu’il ne soit adressé à ses parents et même

- Mais ils me tueront s’ils apprennent ce que j’ai fait papa

- Ça tu aurais dû y penser avant je crois

- …

- Mais je ne parle pas d’aller les voir et de tout leur raconter
non je parle surtout de régulariser les choses entre vous

- Comment papa ?

- Son père te connait en tant que qui ?

- Juste un ami papa

- Il faudrait donc que ça change

- Humm il n’a pas trop l’esprit ouvert

- Et ce comportement que tu as eu envers sa fille lui donne bien raison

- …

- Il faut faire les choses dans les règles de l’art

- Comment ?

- Déjà commences à le saluer avec beaucoup de respect et pas comme tous les jeunes de ton âge toujours pressés .

Ensuite séduis sa mère, peut être que tu ne le sais pas mais la femme est la première conseillère de l’homme et parfois même la seule personne que celui-ci écoute au final , si tu as le cœur de sa mère tu décuples tes chances d’avoir celui du père .

Je me mis à sourire et me mis surtout à comprendre de qui je tenais le plus dans la famille . Cette scène ressemblait étrangement à celle que j’avais eu avec Christian en boîte (voir chapitre 17 )

- Il se fait tard et ta mère pourrait se réveiller et constater que je ne suis pas là , on terminera cette discussion une autre fois mais en attendant tiens la clé de la x6 et envoi-moi une enveloppe que tu trouveras sur le siège passager .

Il me fallut juste quelques minutes pour revenir avec l’enveloppe blanche en question que je lui tendis

- Ouvre-la

Ce que je fis ..

- Tu vois quoi ?

- Deux invitations pour le golden guarden ( c’est pas de la pub mais faites y un tour )

- Elles sont à toi

- Heinn

- (Sourire) invite ta dulcinée ce soir ou demain et commence à faire les choses avec art et dans les règles
J’étais tellement heureux , au point d’avoir quelques larmes aux yeux , j’aimais tellement mon père

- Merci beaucoup papa

Je m’en allai dans ma chambre le cœur léger avec cette joie immense dans mon cœur ne me doutant pas une seule seconde que j’étais à l’aube des pires tourments de ma vie ( certains actes du passé pouvaient à jamais sceller votre destin …. )

La vie de Harlem