Chap.27 : Le passé, Cet ennemi du futur (2)

Ecrit par casanova

---------------Harl------------------------------

Assis dans la pénombre de ma chambre, je jette pour la énième fois un regard vers l’horloge suspendu au chevet de mon lit.

Il est 2 h 03 min et je n’arrive toujours pas à fermer les yeux, fatigué je me recouche, cherchant désespérément à faire la cour à ce sommeil qui effrayé peut être par toutes ces questions qui se bousculaient dans ma tête s’était enfui vers d’autres pensées moins perturbées.

J’avais déposé Pamela chez elle, me forçant malgré moi à afficher un certain self contrôle pour ne point éveiller son attention et laisser en elle des doutes mais j’étais sûr d’une chose c’est qu’elle avait remarqué des détails que l’effet de surprise avait laissé paraitre ne serait-ce que quelques secondes.

Je lui avais servi comme excuse Que cette Dame qu’on venait de rencontrer était une cousine de ma mère et que l’étrange ressemblance entre sa fille et ma mère était certainement dû au fait que ma mère était le portrait craché de sa grand-mère et que les miracles de la génétique se faisant, cette petite avait dû hériter des même gênes que ma mère vu que c’était en quelques sortes son arrière grande mère.

C’était la seule explication étrange mais logique que je pouvais lui donner. Je lui avais menti certes mais je ne me sentais pas encore prêt à avouer à la fille que j’aimais que j’avais eu une relation il y a 5 ans avec une femme de 10 ans mon aîné.

Une relation qui si j’en crois les << c’est la photocopie de ta mère >> de Pam sur le chemin de retour avait eu pour aboutissement ce petit être que Nadia tenait dans ses bras.

Je n’ai point pausé mes yeux sur la petite, trop occupé à regarder Nadia qui après 5 ans n’avait pas changé d’un poil.

Elle était là en face de moi, toujours aussi belle, sexy, classe et élégante. Elle incarnait parfaitement la femme du 21 ème siècle cette femme, libre, belle et indépendante.

C’était bien Nadia, une femme qui 5 ans en arrière m’initiait pour la première fois aux plaisirs de la chair.

Je me mis instinctivement à repenser à ces instants uniques de mon adolescence quand guider par le désir que j’avais pour cette femme je m’éclipsais furtivement de l’appartement de mes parents pour rejoindre le sien.

Je repensais à ses phrases << Harlem tu n’imagines pas ce que je peux faire par amour pour toi >> de son histoire triste et troublante qui en grande partie avait forgé sa personnalité.

C’étaient des moments uniques, des moments où moi l’élève assoiffé de connaissance suivais ces cours d’élévation de l’âme au travers de la chair avec passion et dévotion .

Mais qu’est qu’elle faisait là dans ce restaurant et surtout pourquoi était-elle toujours avec Dine car c’était lui l’homme qui l’accompagnait, je ne pouvais ne pas le reconnaitre, il avait toujours ce crâne rasé cette grande taille et ces traits de sénégalais.

Que faisait-elle toujours avec cet homme marié qui avait des enfants en plus comme elle m’avait dit ? Je me surpris même parfois à être jaloux quand j’imaginais tout ce temps qu’ils ont dû passer ensemble.

Seigneur Dieu avait-elle au moins une idée de ce qu’elle m’avait fait ressentir en disparaissant sans laisser de trace m’assurant qu’elle ne se rendait en famille au Togo que pour régler des affaires urgentes et qu’elle serait rapidement de retour , me promettant aussi dans la même foulée de m’appeler .
C’était même l’une des raisons pour lesquelles je n’avais jamais changé de numéro car j’avais tellement espéré parfois quand un numéro que je ne connaissais pas m’appelait, que ce soit sa voix à l’autre bout du fil.

J’avais tellement désiré pouvoir la tenir encore une fois dans mes bras ne serait-ce même que pour juste quelques minutes.
Nadia ma maitresse, mon guide mon amante passionnée de blues et de soul pratiquant l’amour telle une dégustation de vin.
Je ne peux m’empêcher de revoir son visage quand elle me vit, elle était d’abord surprise, heureuse aussi on aurait dit quand je prononçai son nom, puis je vis la peur sur son visage quand Dine revint vers nous alors je la vis prendre sa fille dans ses bras c’est alors que me vint l’idée de la présenter à Pamela comme une cousine à ma mère.

Dine apparemment ne m’avait pas reconnu ce qui était bien car sinon, il aurait tout de suite compris la supercherie. C’était un peu normal qu’il ne souvienne pas de moi vu qu’à cette période-là c’était plutôt moi qui faisais attention à lui, moi qui convoitais ce qu’il chérissait.

Il sonnait maintenant 3 h 30 et j’avais l’impression d’être sur ce lit depuis une éternité quand je reçu un message. C’était un numéro non répertorié.

- C’est ta fille Harlem, Pauline est son nom. Nadia

Pauline ? Elle lui avait même donné le prénom de ma mère. Je ne savais quoi faire peut-être parce que plus troublé que tout à l’heure par le pouls de mon cœur qui s’était accéléré. Le seul mot qui me vint à l’esprit était pourquoi ?

- Pourquoi Nadia ?

Bounce, Bounce mon portable se mit à sonner, j’eus quelques secondes d’hésitation puis je décrochai.

- Je n’avais pas d’autres choix Harlem tu dois me comprendre et surtout me pardonner .


Cette voix, c’était bien Nadia, une voix si douce, une voix qui me plongeait incessamment dans le passé.

Elle me demandait de Comprendre. Mais que voulait-elle donc que je comprenne ? avait-elle au moins une idée de ce que j’ai enduré pendant toute cette période là où je ne comprenais pas que plusieurs mois après son départ , elle ne puisse m’appeler pour au moins me dire comment elle allait .

- Que veux-tu donc que je comprenne ?

- Je n’avais pas le choix

- Et tu veux que je te pardonne quoi ? le fait de m’avoir caché que j’avais une fille ?

- Non le fait que je t’ai piégé pour avoir un enfant de toi

- Piégé ?

- Est-ce qu’on peut se voir Harl ?

- Se voir pour faire quoi ?

- Discuter Harl

- Mais de quoi tu veux qu’on parle exactement ?

- Je t’en supplie Harl il est vraiment très urgent que je

t’explique maintenant que je t’ai revu, tu as le droit de savoir.

- Je ne sais pas quand je serai disponible mais tu veaux me
voir où exactement ?


- Chez moi c’est beaucoup plus sûr

- Tu n’es pas bien ou quoi ? comment ça chez toi ? et ton mari ?
- On ne vit pas ensemble et ce n’est pas mon mari

- Ça ne me regarde pas ça


- S’il te plait Harlem

- Mais même si je le pouvais je ne connais pas chez toi

- Je suis à Cadjehoun pas loin de la rue du président

- Ok je verrai

- S’il te plait Harlem demain serait idéal car je voyage pour le Nigeria Mardi et je ne reviendrai que samedi prochain

Je voulais bien rejeter ce programme à Samedi prochain mais je me ravisai car c’était plus que sûr que Pamela passerait à la maison et franchement je ne voyais pas gâcher mon samedi avec Nadia alors que je pouvais le passer tranquillement avec Pam.

- Ok demain à 9 h

- Merci Harlem, prends juste un Zém et descends devant UCAO je viendrai te chercher là.

- OK bne nuit

- Je t’embrasse

Qu’est-ce qu’elle avait de si urgent à me dire ?

J’avais cours le lendemain à 12 h alors je trouvais que 2h de temps au maximum suffirait pour que Nadia me donne tonne toutes les explications nécessaires et surtout les clarifications sur cette histoire de piège dont elle parlait au téléphone.

Je m’endormis finalement vers 4h pour ensuite me réveiller en catastrophe à 8h 45 min, j’étais déjà en retard à mon rendez-vous.

L’idée de revoir Nadia sans en avoir parlé préalable avec Pam ne me plaisait guerre, j’avais l’impression d’être malhonnête sur ce coup-là mais que pouvais-je bien lui dire en ce moment ? Que je vais rencontrer la mère de ma fille que j’ai conçue 4 ans auparavant alors même que je n’étais qu’un gamin ?

20 min après être entré sous la douche, me voilà qui m’apprêtais déjà pour les cours quand soudain je pensai à Christian.

Oui Christian était la personne bien indiqué pour m’accompagner à ce rendez-vous, mais devais-je l’inviter comme ça sans au préalable lui avoir expliqué la situation ?

Il était le seul qui connaissait l’existence de Nadia et surtout le seul qui pouvait réellement me comprendre car même avec toute l’ouverture d’esprit de mon père, je ne pense pas qu’il puisse me pardonner cet écart.

Celle à qui je craignais le plus d’annoncer que j’avais une fille de quatre ans était ma mère qui avait une santé tellement fragile parfois.

Il me fallut pas moins de 25 min pour atteindre UCA0 en Zém. Quand il gara je ne vis aucune trace de Nadia rien qui indiquait sa présence à part un HUMMER Noir Métallisée aux vitres teintées qui attirait même le regard curieux des passants.

Bounce, Bounce, Bounce comme on nigger Bounce, c’était mon portable qui sonnait, quand je décrochai je vis le 4*4 s’approchai de moi et le chauffeur me faire signe d’avancer .

Je ne compris pas au départ qu’il s’agissait de moi alors je décrochai le phone, le mis à l’oreille et là .

- C’est moi dans le véhicule tu peux avancer

- Ok

Je me rapprochai du fameux véhicule dont la portière de derrière s’ouvrait déjà, c’était elle assise à l’arrière qui m’invitait à la rejoindre.

Je m’avançai alors un peu plus quand une fine voix au fond de mon être se mit à me dire tout doucement << Ne rentre pas dans ce véhicule Harlem >>
Je rentrai pourtant, pour aller où ? Chez elle je suppose

La vie de Harlem