Chap II

Ecrit par Mayiah

8 mois plutôt.


Elle menait une vie assez tranquille. Du haut de ses 23 ans elle était plutôt une belle femme, dire qu’elle était le rêve de tout homme serait lui faire un trop grand éloge. Mais  l’on peut dire que le créateur a été généreux envers elle et l’avait doté d’un corps qui retenait l’attention des hommes quand elle passait, fesses arrondit avec une forme conséquente et un tour de poitrine élevé mais tout ceci s’agençait en un bel assemblage proportionné, en d’autres termes, elle avait tout ce qu’il faut là où il faut. De plus, elle disposait  d’une beauté faciale non négligeable.  Le plus attrayant était ses yeux, son regard reflétait une grande innocence trahissant peut être son manque d’initiation aux plaisirs de la vie. Elle ressemblait à une belle rose en pleine éclosion. En outre, elle respectait les principes de l’Eglise et elle avait encore la foi en ce moment-là. Même si les barrières qu’elle s’était fixée en ce qui concerne la fornication commençaient à s’amenuiser. Elle avait 23 ans et était toujours vierge, et  croyait que le monde d’aujourd’hui n’aurait aucune influence sur les dites barrières mais hélas, elle était grandement tentée et les ruptures avec certains garçons qui pensaient pouvoir vivre une relation sans rapports sexuels agissaient comme des coups de marteaux sur le mur qu’elle s’était imposé. 

Assise dans ce parc, au rond-point de son quartier, elle pensait au  message de rupture d’André qu’elle avait reçu. Soit dit en passant c’était une manière totalement irrespectueuse de mettre fin à une relation. Celui qu’elle pensait être le bon et à qui elle aurait voulu offrir sa fleur lui avait laissé ceci : « je sais que ce n’est pas le meilleur moyen de mettre un terme à une relation de 11 mois, mais je préfère que ce soit ainsi. Tu es une fille que je respecte beaucoup et que j’admire. J’avais promis respecter ta décision, de ne pas baser notre relation sur le sexe et que pour l’instant t’étais encore vierge et pensais le rester un bon moment. Mais je suis un homme et tu dois comprendre que la chaire est faible et que j’ai craqué. Je t’ai trompé et malheureusement ce n’était pas juste un coup d’un soir, je commence à avoir des sentiments pour elle et j’en suis vraiment désolé.  Essaie d’être heureuse et de m’oublier. André ».  Encore un autre qui s’en allait juste parce qu’elle n’avait pas écartée les cuisses à la  demande. Il est comme les autres, voulait- elle se risquer  penser. Mais contrairement aux deux derniers elle l’avait  aimé, pas à un point de non-retour, mais elle avait une grande considération pour lui, et dire que cette énième rupture n’avait pas détruire le peu de résistances de ses barrières seraient se mettre le doigt dans l’œil jusqu’à l’os. Et sur l’instant elle  reconnu qu’elle n’avait jamais vraiment aimé. C’est à dire qu’elle ne s’était jamais donné à 100%, car se donner à  100% dans une relation de nos jours passe inévitablement par l’acte sexuel. Cette pensée lui arrache un sourire amer lui faisant se rappeler les mots de son amie Veronica : « Darling, aujourd’hui un homme ne peux pas se marier sans avoir testé la marchandise et vice versa ». Une fille bien éclairée cette Veronica pensa t- elle. Elle voulut en cet instant connaitre cette chose sans laquelle les hommes ne veulent vivre et qui leur fait perdre quelques minutes soient – elles, la notion du temps et leur esprit critique. Et elle trouvait par la suite une ribambelle d’arguments pour se convaincre elle-même qu’elle prenait la bonne décision,  celle de vivre pleinement une relation amoureuse. Mais ça se fera avec le prochain garçon intéressant qu’elle trouvera et qu’elle aimera. Elle fit taire la petite voix en elle qui lui disait de ne pas se presser et de prendre son temps. 

Une chose est sûre, sœur Gloria ne sera pas très heureuse de l’apprendre. Sa marraine bien qu’ouverte et considérant son statut de religieuse, lui avait conseillé de serrer les cuisses jusqu’au mariage, mais elle ne pouvait plus tenir, le torrent de larmes versé pour André avait emporté le reste de volonté de rester vierge qui lui restait. Elle pensait ne pas le lui dire, mais elle savait très bien qu’elle se douterait de quelque chose et préférait lui dire qu’elle ne pouvait plus tenir et qu’en un sens, cette décision lui appartenait. 

Quand elle reportait son attention sur ce qui l’entourait, elle vit que le temps était déjà avancé et qu’elle avait passé plus de 2 heures dans le parc à penser et à se forcer à passer à autre chose. La maison de sœurs n’étant qu’à 15 minutes en taxi du parc, elle prit la décision de passer rendre visite à sœur Gloria et de lui faire part de sa soit disant décision. Sœur Gloria, en plus d’être sa marraine était sa plus grande confidente, sa meilleure amie en un sens. 

Elle attendit 5 minutes avant que Sœur Gloria n’apparaisse et qu’elles se dirigent vers l’apatam. 

Tu ne m’as pas prévenu que tu allais passer, Aria.

Désolé, mais je voulais vraiment te parler et je n’étais pas loin de là.

Vas-y je t’écoute. Il n’y a rien de grave j’espère ?

André m’a quitté ; 

C’est fort dommage ma chérie, ce n’était donc pas celui que Dieu t’avait destiné. Sois forte et…

Elle ne lui laissait pas le temps de terminer sa phrase car elle sentait que les larmes étaient proches,

Je ne pense pas pouvoir tenir plus longtemps et compte vivre pleinement ma prochaine relation.

Elle n’eut pas besoin d’en dire plus, Gloria avait compris à quoi est ce qu’elle faisait allusion :

As-tu bien réfléchis ? est-ce vraiment ce qui est juste vis-à-vis de Dieu ? 

Cette décision m’appartient et je pense être prête pour cela.

Il ne s’agit pas d’être prête pour cela mais de savoir ce qui est juste.

Gloria ne voulait pas pousser le débat car elle savait qu’Aria s’était décidée. Mais l’expérience avait prouvé et elle savait que sa petite aria chérie allait souffrir sur cette voie-là, elle ne sait pas comment mais elle le sentait. Et à cet instant elle ne put que se résoudre à lui dire ces quelques mots et prier sans cesse pour elle :

Je n’approuve pas cette décision, mais comme tu le dis, elle t’appartient. Fais attention à toi, j’espère que la vie te paraitra moins difficile. Mais demeure dans la prière et moi je prierai sans cesse pour toi.

Je t’aime sœur Gloria. 

Gloria la regarda partir, non sans un pincement au cœur. Sa petite Aria avait décidé de vivre  la plus vieille passion du monde mais qui n’a jamais été sans conséquences. 

J'ai décidé d'aimer.