Chapitre 1 bis

Ecrit par Lilly Rose AGNOURET

Chapitre 1 bis

Laïka

 

 

*** Laïka

 

Ma psy me répète qu’à chaque fois que j’ai le choix, je préfère prendre la voie du risque, car j’aime les défis, les conflits. Elle me dit qu’avec l’âge, je vais devoir apprendre à me poser, à réfléchir avant d’agir. Oui, j’ai une psy qui me suis et que je peux appeler quand bon me semble. C’est Mark qui paie pour ça. Il veut s’assurer que je n’ai subi aucune séquelle après cette histoire à Pointe Noire avec mon amant plus âgé. Maman lui a fait les détails de ce jour où j’ai fait tomber le plateau que je tenais en main, en fixant la télévision qui diffusait le dernier discours de Jean-Louis de Cresson, ce DG qui quittait la tête d’une entreprise pétrolière et cédait son fauteuil à Louis-Gabin Chambon.

Depuis ce jour, Mark est plus regardant. Il m’avait dit alors qu’il ne pouvait m’empêcher de vivre certaines expériences de la vie. Ce qui lui importait est que je le fasse de façon réfléchie, consciencieuse en évitant tout pouvoir de soumission. Oui, il paraît que lorsqu’une jeune fille couche avec un homme plus vieux, le vieux a un ascendant sur la petite et peut la forcer à faire des choses que la morale réprouve. Mark paie pour cette psychologue. En plus de ça, il a décidé fermement de ne plus me laisser aller étudier aux États-Unis. Je suppose que ce sont les craintes de maman de me voir finir actrice de porno ou pute de luxe, qui ont convaincu Mark. Never mind ! Je suis dans une prestigieuse école d’ingénieur en Allemagne. J’aurais mon diplôme en novembre. Pour l’instant, je suis en stage depuis près de 6 mois, chez Honda, au Japon, loin de mes sœurs et du reste de la famille…

Cela fait un an que je ne suis pas venue au Gabon. Maintenant que nous sommes tous étudiants, c’est plus facile pour nous de décider si l’on veut ou non, venir au Gabon. J’aime beaucoup la vie ici. Elle est plus chaleureuse qu’en France ou encore au Japon, où j’évolue actuellement. Revenir à Port-Gentil me permet de me reconnecter avec les doux moments de mon enfance.

Il y a des raisons de venir. Il y a tante Brigitte, qui passe son temps à me donner des leçons de morale. Il y ma tante Marie-Christine avec laquelle je délire grave. Il y a les frangins.

Les trois enfants de tante Brigitte et tonton César sont étudiants à Bordeaux. Grâce à maman, ils ont eu le visa et une inscription à la fac. Ils ont chacun une chambre d’étudiant au campus et peuvent compter sur la présence d’Irma et d’Annélie, ainsi que les jumeaux. Bref, tout le monde est heureux.t tout le monde, excepté ma tante Marie-Christine à qui j’ai promis de trouver un mari.

 

- Mon Dieu, Laïka, ton gars est trop beau ! me fait ma tante Marie-Christine dans l’oreille alors que la musique est son maximum.

Je souris elle rajout alors :

- Il n’a pas un grand frère qui a mon âge ?

Je lui réponds alors :

- Il est fils unique. Ne te fatigue pas. Demain, je te donnerai quelques pistes pour trouver ton bonheur.

- Merci ma fille ! Est-ce que Tristan est venu avec ses parents ?

Jean Bosco, le père de Tristan, est le mentor de ma sœur Irma. C’est un avocat spécialisé qui a pu montrer de quoi il est capable, en défendant les parties civiles dans certaines affaires impliquant les grandes majors de l’industrie pétrolière. Il a pris Irma sous son aile lorsque Mark a négocié pour elle, un stage de fin d’études à Paris. Madame est tombée sous le charme de cet avocat qui a monté un cabinet d’envergure internationale. Depuis, Irma ne jure que par cet homme qui lui apprend toutes les ficelles de leur métier.

Irma travaille à Paris dans le cabinet du père de Trevor. Le cabinet est situé dans le quartier des affaires à La Défense. De fait, Jean-Bosco Risoli, l’éminent avocat, ne pouvait que répondre présent à l’invitation d’Irma pour son mariage qui a lieu la semaine prochaine. Bref ! La vérité c’est que voyant comment Irma est dégourdie, astucieuse et travailleuse, la mère de Tristan a regretté que Tristan m’ait rencontré avant de rencontrer Irma.

La mère de Tristan ne m’aime pas du tout. Elle ne s’en cache pas. Elle espère que son fils ne finira pas avec moi. Lolo ! Ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’effectivement, son fils ne finira pas avec moi, vu qu’il est gay. Et pour cacher cela, je lui sers de prétexte. Tristan et moi, n’avons jamais couché ensemble. Simple échange de baiser et de mots doux. Cela sert les intérêts de tout le monde.

Ses intérêts, car il n’a pas le courage de faire son coming-out. Mes intérêts, car, je suis accrochée, menotte aux poignets et aux chevilles, à un homme qui me bousille le cerveau en m’infligeant des orgasmes de fou à chaque fois que je le retrouve.

Oui, j’ai besoin d’un psy. Et tant que ni maman ni Mark ne seront convaincus que tout va bien dans ma tête, ils continueront de payer pour mes séances chez ce psy.

Cela fait deux ans que Tristan et moi sommes en « couple ». La mère de Tristan, vient de l’île de la Barbade. Le père de Tristan est italien d’origine. Le couple s’est rencontré pendant les études aux États-Unis. Ils se sont ensuite installés à Paris. Les parents de Tristan sont séparés depuis 4 ans, maintenant. Il me dit que cela est dû au fait que son père est un bourreau de travail qui jamais ne s’arrête. J’ai pu le constater en voyant la frénésie avec laquelle il a coaché Irma.

Bref ! Le père et le fils sont arrivés ce soir à Libreville et ont pris un avion en correspondance pour Port-Gentil où nous sommes cette nuit en train de nous trémousser sur la piste de cette boîte de nuit. Ma tante me murmure encore dans l’oreille :

- Qu’as-tu prévu pour moi ? Un riche ? Un blanc ? Un noir ? Un vieux ?

- Un riche vieux. Il est veuf ! tu verras, il te plaira.

- Est-ce que la mère de Tristan sera là ? me fait-elle.

- Non ! Elle est à Atlanta, dans sa famille !

Nous continuons de danser. Bientôt, Annélie, ses copines, son boy-friend et mes frères, arrive. Tout le monde se déchaîne sur la piste. L’ambiance est à max. on dirait que la boîte de nuit nous appartient.

Bianca est là, elle aussi. C’est bien simple, vous la trouverez toujours accrochée à Annélie, comme si elles étaient des sœurs siamoises ! Au point que l’une et l’autre sortent avec qui ? Devinez donc ! Des frères. Bianca le grand frère et Annélie, le petit frère. Bref ! Je préfère penser à autre chose !

 

Il est 3h du matin quand nous entraînons ma tante et deux amis sur la piste du Pacha. Nous y allons et nous retrouvons dans une l’ambiance pour vieux, avec de la salsa à gogo. Nous y passons une heure après quoi, j’indique à Tristan qu’il est temps de lever le camp ! Nous déposons Tante Marie-Christine en bordure de route. Elle est tellement épuisée qu’elle me dit :

- Je vais dormir ! Ne m’appelle pas avant 20 h.

- Tu rigoles ! Je t’emmène au resto ce soir ! Tu as intérêt à être en forme ! lui fais-je en riant.

Elle descend. Tristan et moi pouvons tranquillement rentrer dormir. Quand nous arrivons dans cet appartement meublé à la route Ondimba que le père de Tristan a réservée sur un site RBNB, je m’étire. Je vais dans la cuisine et avale un verre d’eau avant d’aller dans la chambre. J’arrive là pour constater que la lumière au chevet du lit est allumée. Il n’y a personne sur le lit. Je me déshabille et vais dans la salle de bain d’où vient un halo de lumière. Quand j’arrive là, je souris en remarquant ce qui m’attend.

- Quelque chose m’intrigue, maître ! êtes-vous en train de vous préparer pour la journée ou vous apprêtez-vous à dormir pour la nuit ?

Jean-Bosco sourit et me dit :

- Va savoir si j’ai encore la notion du temps quand tu es là à mes côtés ! Approche ! Je te dirais si cela vaut vraiment le coup de repartir dans le lit que je viens de quitter.

J’approche. Il m’emprisonne dans ses bras et vient poser de doux baiser dans mon cou. Je me laisse faire. Je suis détendue après cette virée en boîte de nuit. Je défais la ceinture de son peignoir et vais prendre son sexe entre mes mains. Il me murmure alors :

- Deux semaines sans te toucher ! j’ai cru que j’allais mourir !

- Deux semaines ! Nous avons du temps à rattraper. Alors, trêve de bavardage. Voyons voir si mon soldat est toujours en forme.

Là, sans prévenir, je me mets à genoux et accueille son sexe dans ma bouche.

 

Il m’a fallu une année entière pour me sevrer de François et l’envoyer au diable. Il m’a fallu une année supplémentaire pour oublier qu’à deux reprises, je me suis retrouvé dans un lit avec Louis-Gabin Chambon, le géniteur de ma sœur, Annélie. En découvrant les images de ce bel homme aux yeux verts, ce soir à la télévision alors que mon plateau tombait par terre avec perte et fracas, j’ai eu la présence d’esprit de ruser et maman a cru que c’était avec Jean-Louis de Cresson que j’avais eu cette aventure folle, cette nuit durant laquelle le type m’avait fait ma fête en me baisant comme un malade.

Deux ans de ma vie. Deux ans d’abstinence totale. Il fallait que je me vide l’esprit et régénère mon organisme pour mieux avancer.

Et un soir, alors que j’étais en vacances et que je venais à Paris rendre visite à Mark et maman, qui étaient de passage, je tombe dans l’ascenseur sur ce grand avocat. Il se rendait à la même suite que moi. Il était lui aussi invité à dîner par Mark, dont il avait récemment fait la connaissance lors d’une affaire de pollution au Nigéria. Bref, le repas terminé, j’ai joué mon va-tout dans l’ascenseur, en raccompagnant cet homme, d’une stature impressionnante. Le baiser que je lui ai donné l’a complètement déstabilisé. Cette nuit-là, dans sa suite, dans un palace parisien, je crois que tous mes sens se sont réveillés pour accueillir son pénis turgescent en dedans de moi.

Cela me repose d’être en couple avec Jean-Bosco, car je n’ai pas besoin de faire beaucoup de gymnastique mentale pour être en couple avec lui. Il officie entre Paris, New York, Lagos et j’en passe. Il s’arrange dans son emploi du temps à me consacrer du temps, toutes les six semaines. Je peux alors l’accueillir ou le rejoindre dans une suite d’hôtel pour faire ce que nous avons à faire, c’est-à-dire, nous aimer.

C’est lui qui m’a convaincu d’accepter ce stage chez Honda. Car il a élu domicile en Asie pour de longs mois. Il travaille sur de gros dossiers asiatiques. Tout ça, à mon avantage.

Bref : je suis occupée pour l’instant. On parlera de Jean-Bosco plus tard. Je ne vais quand même pas laisser perdre tout ce sperme sans en profiter.

Quand mon amant s’introduit en moi en me m’embrassant dans le cou, j’exulte. Cela fait énormément de bien d’être dans ses bras. Je lui chante alors :

- Tu es mon héros, Jean-Bosco.

Il sourit avant de venir poser sa bouche sur l’un de mes seins, qu’il se met à butiner. J’en meurs d’avance parce que je sais que l’explosion est proche.

La dernière fois que maman m’a posé la question idiote que posent toutes les mères, je l’ai regardée et j’ai haussé les épaules. Les mères adorent demander à leurs grandes filles : « Comment imagines-tu ta vie dans 5 ou 10 ans ?

Je lui ai répondu que je veux gagner énormément de pognon, faire le tour du monde et me faire construire un château à Port-Gentil.

Maman m’a alors demandé : « Et le mariage ? Et les enfants ? »

Ai-je besoin d’enfants qui m’empêcheront de vivre ma vie ?


Les filles d'Idéale...