Chapitre 1: Du déni à la colère.
Ecrit par Larissa92
****NATE SHERIDAN****
J’ai réussi à convaincre mes superviseurs de me confier des missions qui me maintiendraient à Seattle. Normalement, je devrais être entrain de travailler sous couverture. Je pense que c’est ma bonne étoile qui a joué en ma faveur. J’ai décidé cela le jour ou on a annoncé la mort de Kristof à Princess je veux dire Petuna. Elle devient hystérique quand je l’appel ainsi. Elle nous a mis hors de chez elle ce jour-là. Enfin moi parce que Shana vie avec elle et que maman Sameen était avec nous seulement en esprit.
Moi-même je ne m’explique pas ce qui s’est passé pour qu’il décide de mourir. Je veux dire je sais qu’il s’est sacrifié pour sa famille mais je ne comprends pas le cheminement.
Du jour au lendemain je pense deux mois avant sa mort, il a commencé à m’appeler au moins trois fois par semaine. Au début j’étais sceptique mais ensuite tout a commencé à aller normalement. On a commencé à parler comme des amis au point ou j’ai même oublié qu’il est…était l’homme que la femme que j’aime est folle amoureuse. Ensuite deux semaines avant sa disparition, il a commencé à me dire que parce que j’aime Petuna, il est certain que je suis la mieux placer pour prendre soin d’elle si jamais il venait à disparaitre. Je lui ai immédiatement demandé ce qui se passait et il m’a fait comprendre que rien. Mais le fait qu’il continuait à me le dire m’a fait tiquer. J’ai essayé de lire en lui ou en ses rêves sans y parvenir. Kristof a…avait un esprit très fort.
Je ne suis en rien heureux de la disparition de Kristof. En deux mois, j’ai compris pourquoi Petuna l’aime…l’aimait a ce point. Kristof était un homme bon des comme on en fait plus. La veille de sa mort, je lui ai promis de prendre soin de sa famille. Je suis un homme de parole c’est surement pour ça qu’il m’a arraché cette promesse.
On m’appelle de partout pour me demander de faire quelque chose jusqu’à ses parents comme si j’avais le secret pour claquer des doigts et faire disparaitre son deuil. Tout le monde a essayé de lui faire entendre raison et depuis, elle ne répond plus à personne.
Je suis actuellement à cinq minutes de la maison garé avec ma valise dans mon coffre. Je me prépare mentalement à subir ses foudres. Elle est dans un profond déni. Quand le déni finira, elle fera place à la colère. Pour une personne aussi douce que Petuna, la colère peut être quelque chose d’assez laid à voir. La colère des personnes douces est souvent très extrême. Je passe ma main dans mes cheveux et regarde l’heure.
Je dois aussi me préparer à me contrôler car même si je veux l’aider, la réalité est que j’aime cette femme. Plus j’essaie de faire taire mes sentiments, plus ils crient libération. Car il me faudra de la volonté pour ne pas dépasser les bornes et me tenir a l’écart de sa vie tout en restant bien près d’elle.
Je redémarre ensuite et me dirige vers la maison. Je fais entrer le code pour que le portail s’ouvre. Lala est retournée au Gabon pour le deuil en famille. Ils vont enterrer le cercueil vide ce sera comme un symbole. Notre relation n’est que sexuelle. Donc quand elle a voulu m’accompagner pour le mariage de Sasha ? Il a fallu que je le lui rappelle.
Je coupe le contacte dans le garage sors et entre dans la maison. Elle n’emploie plus Ila a ce que Shana m’a dit. Elle veut que les filles interagissent avec les autres enfants surtout qu’elles ne parlent pas encore. Je vais poser mes affaires dans la chambre du bas et passe sous la douche. Mon boulot n’est pas du tout facile. Il a fallu que je fasse extrêmement d’heures supplémentaires pour qu’on m’accorde ce que je demandais. Je ne suis pas exempte de déplacement on peu m’appeler pour le boulot n’importe quand. Je suis avec le département des profiler. Je suis complètement à la traine parce que nous sortons mon équipe et moi d’un voyage à New-York ou nous avons capturé un psychopathe qui en avait après des femmes d’âges mure qu’il violait et tuait ensuite.
C’est en faisant ce travail qu’on se rend compte de tout le mal qu’un être humain peut faire à un autre. Je finis dans le lit tellement je suis fatigué. Ce sont des cris qui me font ouvrir les yeux.
****PETUNA****
Je n’arrive pas à croire que maman ait fait ça. Elle m’appelle pour me dire qu’elle est à l’aéroport. Comme si je l’ai invité. Je ne veux pas de personnes négatives autour de moi. Si elle est venue me dire que mon homme est mort, qu’elle retourne d’où elle vient. Je reste seule avec nos filles et on attend patiemment que l’homme de nos vies nous reviennent. Je prie chaque jour que Dieu fait pour pouvoir une nouvelle fois parler à Israël pour qu’il m’explique mieux les choses mais je n’ai pas encore eu gain de cause. Israël un mois sans le voire. J’essaie de ne pas devenir folle. C’est impossible pour moi de m’effondrer, de pleurer. Il va revenir. Je ne sais pas quand mais je sais qu’un jour, il poussera la porte de la maison.
Je veux aussi voir le danger dont il nous a protéger mais comme je disais, ni Dieu ni Israël ne me répondent. Je jette un coup d’œil derrière pour voir maman parler avec les filles joyeusement avant de reporter mon regard sur la route. Elle a commencé par me dire que j’ai perdu du poids. Je ne comprends pas pourquoi les filles ne font pas de crise depuis l’absence de leur père. D’habitude après deux jours c’est la crise complète. Je me gare dans la cour et aide maman avec les enfants. Je n’aime pas comment elle me regarde. Il y a de la pitié dans son regard.
- Tu as fait la cuisine ? Demande-t-elle l’air surprise
- Oui au cas ou Is rentre et que je ne suis pas là, il trouvera un truc à manger.
Elle se fige avec le couvercle de la marmite en main et me regarde. Les filles pour une raison inconnue vont gratter joyeusement à la porte d’une des chambres du bas. Je me demande pourquoi jusqu’à ce que la porte s’ouvre sur Nate. Mon humeur change directement.
Pour une raison qui m’est inconnue, je n’arrive plus à le supporter. Voire les filles se ruer dans ses bras m’énerve encore plus mais je les laisse et regagne notre chambre. Je ne sais même pas comment il a fait pour entrer chez nous. Je ne peux m’empêcher d’être déçu quand je ne trouve pas Israël dans la chambre. Comme d’habitude, je vais fouiller le dressing. Je ressors ensuite pour la pièce ou il illustre qui est vide aussi. J’inspire et expire collée a la porte pour retenir les larmes qui veulent couler. Il y a la un tableau recouvert de tissu blanc que j’évite de dévoiler depuis qu’il est parti. Je sens au plus profond de moi qu’un message s’il m’adresse s’y trouve et je me refuse à le découvrir.
Quand je ferme les yeux comme en ce moment, je peux sentir ses bras m’entourer. Je peux sentir son parfum me chatouiller les narines. Je peux voire ses yeux se fermer parce qu’il rit. Une boule me monte a la gorge et j’ouvre les yeux. Je sors de la et vais prendre une douche. Quand je descends, je trouve ceux que j’ai laissé à table. Nate a mes filles chacune sur une jambe et elles babillent joyeusement. Je ne sais pas pourquoi cette image me révulse. J’ai envie de les lui arracher mais je connais mes filles si je fais ça, elles ne vont pas dormir cette nuit. Elles sont trop fortes de caractère. Je ne peux m’empêcher de regarder le siège vide de mon homme près de moi.
Le diner est animé par les autres. Moi je me contente de picorer dans mon plat la tête ailleurs. Mon Israël a toujours la phrase pour faire rire a table. La phrase pour calmer ses enfants. Je les regarde qui jette les légumes dans tous les sens. Je n’ai pas la force de les recadrer ce soir. Je regarde maman essayer mais être ignoré. Il suffit que Nate leur chuchote je ne sais quoi a l’oreille pour qu’elles se calment et mangent tranquillement.
- Tu sais t’y prendre. Commente maman.
Il se contente de sourire. Je détourne le regard et il capte le gros caillou qui brille à mon doigt. Israël…
Je débarrasse avec l’aide de maman et vais commencer la vaisselle alors que Nate reste avec les filles dans le salon. Quand je termine je veux monter mais maman me fait asseoir avec Nate et les jumelles. Zoe et Zarah sont sages comme si elles sont conscientes que c’est un moment solennel.
- Je voulais te parler de ce que tu traverses. Commence-t-elle
- Et moi je ne veux pas en parler maman. Est-ce que tu peux respecter cela ? Je demande sur la défensive.
- Prin…Petuna je pense que ta mère veut juste…
- Toi je ne t’ai pas invité chez moi. Je ne sais pas ce que tu fais la mais je veux que tu partes de chez nous.
Je dis sur un ton virulent tellement je retenais tout cas en moi. Maman veut parler mais il pose une main apaisante sur la sienne. Il prend ensuit son téléphone près de lui et une minute plus tard, la voix d’Israël s’élève dans la pièce.
- « Mon cœur si Nathan te fait suivre cet enregistrement c’est que tout ce que je redoutais est arrivé et que je ne suis plus là. »
Sa voix tremble. Je l’entend souffler et mon ventre se noue douloureusement alors qu’il continue.
- « S’il est à la maison c’est à ma demande. Je sais que tu auras besoin de lui. Tu ne le réalises peut-être pas encore mais je ne reviendrais pas mon amour. Si je l’avais pu, je serais resté alors s’il te plait ne m’en veut pas trop. C’est difficile pour celui qui part mais je sais que c’est pire pour celui qui reste. Je t’aimerai au-delà de l’infini ne l’oublie jamais. Si j’ai demandé à Nate d’être la, c’est parce que je ne suis pas certain que le danger soit totalement éliminé et Shana ne pourra jamais te protéger comme Nate le ferai. Zoe Zarah papa vous aime » sa voix se brise encore une fois alors que j’entends nos enfants dire « dada » en marchant comme elles le peuvent vers le téléphone.
- « Tu as besoin de Nate dans ta vie mon amour fais-moi confiance comme tu l’as toujours fait et laisse-le rester. Je vous aime plus que ma vie. »
Les larmes coulent juste le long de mes joues. Je vais les prendre dans mes bras et les serre fort contre moi alors qu’elles gesticulent. Je n’arrive pas à les lâcher. Comment veut-il que nous fassions ? Surtout que je comprends de plus en plus que tout est de ma faute ? Quel genre de femme je suis pour ne pas avoir vu ça venir ? Comment veut-il que je me sente en sachant que s’il n’est pas là c’est…comment veut-il que j’accepte qu’il soit parti sans un corps pour le pleurer ? Comment veut-il que je me comporte quand les premiers mots de ses enfants sont pour lui et qu’il n’est pas là pour les écouter ? Comment veut-il que j’accepte sa perte sans aucune explication ? Les filles s’agitent tellement que je finis par les lâcher.
Maman les emmène et je sens les mains de Nate sur moi. Je me dégage violement.
- Ne me touche pas ! Je hurle hystérique. Il disparait à peine que tu apparais ici. C’est dans quel but ? Je n’ai pas besoin de ta protection. Mes enfants et moi n’avons pas besoin de toi. Tu crois que je ne sais pas que tu rêves de prendre sa place dans notre lit ? Dans ma vie ? Sache que jamais, JAMAIS je ne t’aimerai. Tu n’es rien d’autre qu’une pulsion pour moi. C’est tout ce que tu as été. Dès que c’est passé, tu es sorti de mon système. Tu es insignifiant dans ma vie. Tu n’as été rien d’autre que cette pulsion. Alors fais toi une raison. Jamais je ne t’aimerai Israël mort ou pas. Tu ne lui arrives pas à la cheville.
- PETUNA ! crie maman derrière moi ce qui me fait me taire.
Il est planté devant moi le regard vide et me regarde. Je me retourne sans un mot et monte dans ma chambre en courant avant de me jeter sur notre lit pour pleurer de rage.
****NATE SHERIDAN****
C’est la voix de tante Darnell qui me sort de mon état de léthargie.
- Elle ne pensait aucun mot de ce qu’elle a dit. C’est une étape de son deuil tu sais…
- Je sais. Je la coupe doucement. Je sais tata ne t’inquiète pas. Elle a perdu l’homme de sa vie et ne peux pas faire le deuil de manière « normale » j’ai promis à Kristof de prendre soin d’elles et je tiendrais parole.
Elle me regarde longtemps hoche la tête avant de se tourner vers les escaliers. Je m’affale sur le fauteuil. Son comportement avec moi me dit tout simplement que je serai le bouc émissaire jusqu’à ce que cette étape de son deuil passe aussi. Même si c’est la colère, je sais qu’il y a plus de vérité dans sa diatribe que de colère. Mort ou vivant, Petuna aimera toujours Israël. Un amour comme le leur ne meurt pas simplement parce que l’autre est mort.