Chapitre 1 : Naomie
Ecrit par Alexa KEAS
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Je suis toute nerveuse assise dans la salle
d’attente du bureau de Léo, je l’ai appelé une heure plus tôt et il m’a donné
rendez-vous ici. Je priais intérieurement qu’il puisse me trouver de quoi aller
payer les soins de mon père. Et dire que je ne lui avais jamais accordé un seul
regard, je ne décrochais même pas ses appels ni ne répondais à ses messages.
Depuis bientôt un an qu’il me court après.
Aujourd’hui me voilà ici pour implorer son aide.
Dans ma situation, je n’ai pas le temps d’avoir
honte, l’heure est de sauver mon père alors peu importe le reste. Ravaler ma
fierté pour ces quelques instants ne me fera pas de mal.
-Mademoiselle SANGO ! Appela la voix de la
secrétaire
Elle m’indiqua la porte du bureau de Léo dans
lequel je m’introduis en lui lançant un bref merci. Elle me regardait de haut
et m’a fait toute une histoire tout à l’heure sur une prise de rendez-vous
avant de prendre la peine de m’annoncer à son directeur qui avait surement
oublié de la prévenir de mon arrivée. De toute façon je m’en fou, je ne suis
pas là pour
m’occuper de ses crises de femme mal aimée la nuit.
*
*
Je n’ai jamais pris la peine de regarder attentivement
cet homme, je suis là dans ce bureau devant lui et je me rends compte à quel
point il est bien bâti. Si je n’étais pas autant préoccupée par l’état de mon
père, je serais restée plantée là bêtement à l’admirer dans sa veste surement
fait sur mesure, ses lunettes qui lui donnent un air vraiment charmant… Il doit
avoir à peine 30ans. Bref, oublions, le temps n’est pas de se faire une télénovela
(Feuilleton).
-Naomi, quelle surprise de te voir ici ! J’avoue
que j’étais plus que surpris de ton appel tout à l’heure. Prends place s’il te
plaît ! me dit-il tout en me lançant un de ces regards !
-Merci Léo
-J’ignorais que tu connaissais même mon prénom!
Quelle bonne surprise !
Sa remarque eu l’effet de provoquer en moi une
grande gêne. J’avoue que j’ai vraiment malmené cet homme. Une voix dans ma tête
me dit de faire demi-tour mais l’image de mon père agonisant sur ce lit
d’hôpital me donna le courage d’aller jusqu’au bout de ce pour quoi j’étais
venu dans ce bureau.
-N’exagère pas ! Je réussi à dire d’une voix à
peine perceptible
- Que puis-je t’offrir à boire ?
-Rien, merci !
-Ok, alors que me vaut l’honneur de ta présence ici
?
-Léo… (Hummm c’est si difficile de demander de
l’aide)
-Ne sois pas timide, parles Nao !
-Euuh s’il te plaît, voilà. J’ai un grave problème
et j’ai besoin de ton aide !
Hummm, la belle et rebelle Naomi qui a besoin de
mon aide aujourd’hui après avoir passé tout ce temps à m’ignorer et même
humilié parfois. Je sens que mon heure a sonné, il est temps que j’ai de cette
petite ce qu’elle m’a toujours refusé de son propre gré. J’ai tellement rêvé
d’elle, je voulais faire d’elle ma copine mais jamais elle n’a voulu de moi.
Aujourd’hui la voilà venant se jeter dans la gueule du loup que je suis et je
ne compte pas la rater, je vais que bien la dévorer. Pensa Léo
-Tu m’écoutes ? Renchérit Naomi
-Oui, excuses moi ma belle. Tu disais que tu avais
besoin de mon aide, que puis-je concrètement faire pour toi Nao ? Tes désirs
seront des ordres.
-En fait c’est une question d’argent, j’aurais
besoin de 150 milles d’urgence, je ne te demande pas de me donner toute cette
somme, aides moi s’il te plaît avec ce que tu peux.
Elle n’arrive même pas à soutenir mon regard, je
sens qu’elle a dû y repenser de milliers de fois avant de se présenter ici. Peu
importe, l’argent n’est vraiment pas un problème, je vais les lui donner mais
je poserai mes conditions. Cette fois ma belle tu ne m’échapperas pas.
-Naomi ! Reprit Léo. Ne sois pas aussi timide, ne
t’inquiètes pas, je vais t’aider !
-Vraiment ?
-Bien sûr ma belle, tu sais à quel point tu m’es
précieuse.
Il ouvrit un tiroir du côté droit de son bureau et
sortit une liasse de billets. Je détournai mon regard perturbée par la présence
de tant d’argent. Jamais je n’en ai tenu autant de toute ma vie. J’avoue que
j’ai donné cette somme par hasard, je me disais qu’ainsi, il pouvait peut être
me trouver 50milles francs quand même. Je ne m’attendais vraiment pas à ce
qu’il accepte me donner tout cet argent. Eh merci Seigneur ! Vraiment merci.
-Tiens Naomi, voici 200milles, je crois que ça
t’aidera pour régler ton problème.
Tendant la main pour prendre l’argent, je fus
surpris quand il là ramena en arrière et poursuivi en me disant !
-Tu es une grande fille et tu sais que j’ai
toujours voulu de toi.
Voilà, je savais qu’il en viendrait là me dis-je
intérieurement !
-Je te donne cet argent mais en contrepartie, je
veux que tu me donne ce que j’ai toujours désiré. Et joignant le geste à la
parole, il s’approcha de moi et caressa ma joue !
-Comment ça Léo, que veux-tu que je te donne ?
-Ne joues pas à la naïve Naomi, tu sais bien de
quoi je parle, une nuit avec toi, rien qu’une nuit !
Mon Dieu, là au moins c’était direct, direct et
perçant tel un couteau dans mon cœur. Moi Naomi, me voilà dans cette situation
bien plus qu’embarrassante et ce par la faute de qui ? La mienne, ma propre
faute et celle de personne d’autre. Pourquoi les hommes doivent-ils se sentir
obligés de toujours vouloir profiter des femmes parce qu’elles leur demandent
de l’aide ?
Je veux bien me lever de ce siège et sortir de ce
bureau en courant non sans avoir d’abord donné une bonne gifle à Léo mais
j’avoue que je devais m’y attendre, il m’a toujours désiré et je viens moi-même
me jeter dans ses filets.
Que faire bon sang ?
Partir et regarder mon père mourir ou céder et le
sauver ?! Qu’en est –il de mes principes, de ma dignité, de mes valeurs ?!
Arrête Naomi, me dit la voix dans ma tête. Qu’est-ce que tes valeurs et ta
dignité ont pu faire quand ta mère a dû aller vendre ses pagnes ? Quand dans
cette clinique cette infirmière lui criait dessus ? Tu ne vas quand même pas
laisser ton père mourir au nom de ta dignité!
As-tu pensé à ce que ta mère ressentirait ? Et
toi-même d’ailleurs, pourras tu supporter ce chagrin ? Et puis Léo est un bel
homme, pas un vieux sale et dégoûtant !
Je respire à fond, regarde Léo et cet argent qu’il
tient entre ses mains dont j’ai énormément besoin et dit :
-D’accord, j’accepte.
-Ok, prends cet argent et vas régler ton problème,
je t’appelle demain soir pour qu’on se voit.
-……………
-A plus tard ma belle
-Merci Léo.
*
Après être sortie de ce lieu, je pris un zémidjan
(taxi moto) vite fait pour rejoindre ma mère à l’hôpital. J’arrivai de justesse
car elle avait déjà emballé les affaires amenées à l’hôpital et s’apprêtait à
aller chercher un taxi pour rentrer à la maison avec mon père. Les vingt milles
francs n’avaient pu faire grand-chose et on lui avait intimé l’ordre de quitter
les lieux.
Je couru verser 100 milles francs à la caisse pour
qu’on puisse commencer les soins proprement dits. Je remis 50milles à maman
pour qu’elle gère le reste et gardai les 50milles restants avec moi au cas
où...
Ma mère m’assailli de question pour connaître
l’origine de cet argent et je dû lui dire qu’une partie venait de mes aides de
l’université et l’autre partie de notre association fictive créée dans ma tête
à l’université. Elle remercia le ciel pour lui avoir accordé la grâce de sauver
son
mari.
Si seulement tu savais le prix que j’aurai à payer
maman !
Comme quoi l’argent fait des miracles, voilà les
mêmes infirmières qui nous criaient dessus tantôt qui s’activent à s’occuper de
mon père. Tant mieux, j’emmerde celui qui dit que l’argent ne fait pas le
bonheur ! Mais à quel prix vais-je payer ces deux cent mille ?!
Malgré moi j’appréhende cet instant qui ne tardera
pas à arriver, demain je devrais me donner à Léo, je l’imagine déjà m’amenant
dans un de ces motels pourris et m’intimant l’ordre de me débarrasser de mes
vêtements pour assouvir son désir. Merde, il faut que j’arrête d’y penser. Papa
est sorti d’affaire maintenant, c’est l’essentiel.
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**** Naomi ****
Il est 17 heures et Léo ne m’a pas encore fait
signe, peut-être aurait-il renoncé à prendre sa contrepartie du marché ? Je
n’en serais plus qu’heureuse, ça me fend le cœur de devoir me donner à lui de
cette manière.
Couchée dans notre vieux canapé, la sonnerie de mon
téléphone me tira de mes pensées. Tiens, c’est lui, il n‘abandonne pas ! Je
pouvais bien rêver. Bon, décroches maintenant Naomi !
-Allô
-Salut ma belle, comment tu vas ?
-ça peut aller. Pfff suis-je obligée de lui
demander comment il allait lui ?
-Ok, j’espère que tu as pu régler ton problème ?
-Oui, ça va. Merci
-Au fait, s’il te plaît indiques moi chez toi, je
viendrai te chercher dans une heure.
-Non, je préfère qu’on se retrouve quelque part en
ville
-Ok, mais quand même tu es dans quel quartier ?
-Djidjolé
-Ok, pour faire court, retrouves moi dans la
station Total d’atikoumé dans une heure
-D’accord
-A toute ma belle !
Je raccroche et lance mon téléphone avec rage dans
le canapé. Pauvre téléphone, il n’en était pour rien lui ! Bon, je vais me
préparer pour mon exécution. J’ai prévu de porter un jean et un T-shirt ! Ce
n’est pas non plus un rendez-vous galant pour que je lui fasse le plaisir de me
mettre sur mon 31. Il veut mon corps, tant mieux, il va l’avoir et on oublie le
reste.
*
J’arrivai dans la station TOTAL exactement une
heure trente après son appel et je vis sa voiture garée sur un côté. Je
m’approchai et cognai à la vitre et il s’empressa de me déverrouiller la
portière. Je pénétrai dans sa voiture où régnait une fraîcheur incroyable, résultat
de la forte climatisation. Cela me fit du bien car je m’étais tapée la marche
de la maison et j’étais un peu en sueur. Je m’en fiche de toute façon.
-Bonsoir Nao! Me dit –il d’une voix qui se veut
être douce, en fait elle est douce je l’avoue !
-Bonsoir ! Dis-je avec empressement.
J’avais bien envie de lui demander où nous allions
quand il prit le chemin du centre-ville mais je me suis résolu à me taire.
Après tout j’étais son butin de guerre ce soir, il allait
m’emmener où bon lui semblait.
*
Je fus étonnée de le voir garée devant une boutique
de prêt à porter pour dames. Peut-être avait-il une course à faire ? Tant
mieux, qu’il fasse vite et qu’on en finisse. Ma surprise augmenta quand il me
demanda de venir avec lui à l’intérieur et elle était à son paroxysme quand il
choisit une très jolie robe rouge qu’il me tint pour essayage.
-Pourquoi une robe ? Tu me trouves mal habillée
c’est ça ? En fait oui j’étais mal habillée mais pour aller se faire b*****
dans un motel pourri, a-t-on besoin de revêtir son habit du dimanche ?!
-Tout doux Nao, désolé si je ne t’ai rien dit mais
je veux que tu m’accompagnes dîner quelque part et désolé d’être franc mais
pour l’endroit où nous allons, ton habillement de ce jour n’y cadre pas.
Toute honteuse de m’être ainsi négligée juste pour
le mettre mal à l’aise lui, je pris la robe que j’allai essayer dans la cabine
prévue à cet effet. Elle m’allait comme un gant, il a du goût quand même ce
Léo.
*
Maintenant place à son regard admiratif une fois
que je sorti de la cabine.
-Tu es très belle Nao
-Euuh merci.
Il m’avait également choisi des chaussures de la
même couleur que la robe que je mis par la suite. La responsable du magasin me
fit une retouche de mon maquillage avec ses propres effets. Côté coiffure,
j’avais un chignon et c’était parfait. Je m’admirai dans le grand miroir de la
boutique, oui j’étais vraiment belle dans cette robe.
Léo paya la facture et nous primes le cap
vers Agoè (un quartier loin du centre-ville).
Nous nous sommes rendus dans une maison où au lieu
de l’ambiance de fête à laquelle je m’attendais, il y régnait plus tôt un calme
absolu. Je n’étais pas au bout de mes surprises quand une fois à l’intérieur,
une table pour deux était dressée avec champagne, chandelles… Bref le tableau
pour un dîner d’amoureux.
A quoi jouait-il ? Quoi qu’il en soit, je me
réserve toujours de lui poser des questions. Vivement qu’on en finisse. Sa voix
aussi grave et douce m’invita à prendre place sur la chaise qu’il prit soin de
me tirer.
-Je voulais que cet instant soit spécial, j’espère
que tu ne m’en veux pas !
-……………………….
-Je te sers ? Retirant le champagne du sceau de
glace dans lequel il était trempé
-Oui, merci !
Je suis troublée mais je le cachais tant bien que
mal. Pourquoi faire tout ce manège !
Le dîner se déroula dans un silence bercé par la
musique douce qui égaillait la pièce. Des anciens slows anglais, mes préférés.
Coïncidence ou avait-il mené des enquêtes sur mes goûts ? De toute façon je ne
vais pas laisser paraitre que ça me plait.
Une fois le repas terminé, nous étions toujours à
table à siroter le reste du champagne. Léo me lançait des regards que je
feignais ne pas voir. Ce qui m’agaçait au plus haut point est cette manière
qu’il a de sourire, putain qu’il est beau et séduisant quand il sourit comme ça
!
-On danse ?
Hummm, il ne manquait que ça, suis-je obligée
d’accepter ? Le son ‘’If Walls could Talk’’ de Céline Dion retentissait à
présent. Remarquant que je ne répondais pas, il enchaîna.
-Naomi, s’il te plaît, accordes moi cette danse !
Sans dire un mot, je lui tendis la main et nous
avancions au milieu de la pièce où il me prit dans ses bras, me serrant à se
fusionner à moi.
Si ce n’était pas la climatisation, j’aurais déjà
appelé les pompiers, tellement mon corps était en feu.