
Chapitre 1 :Une ennemie de taille
Ecrit par Tunde William
Chapitre 1 Une adversaire redoutable **Carmelliah Sagbohan**** Toc Toc Toc Tous les meurtriers n'ont pas voulu être meurtriers. Il y en a qui ont été forcés contre leurs grés. Ils ne se sont jamais dit qu’ils allaient commettre un meurtre un jour. Comme toutes les victimes qui n'ont pas été tuées par haine , méchanceté ou une raison quelconque. D'autres avaient été tout simplement la cause de leurs propres pertes. Toc Toc Toc Je me suis enfoncée davantage dans mon lit , je remonte la couverture jusqu'au niveau de mon cou .D'une main j'éteins la lampe de chevet puis grâce à la télécommande j'augmente le degré du climatiseur. J’ignore la personne qui tapait frénétiquement à ma porte Un coup d'œil ensommeillé au réveil me permettra de voir qu'il n'était que 08h16 du matin.Je décidai donc d'ignorer celui qui frappait à ma porte car ce n'était sûrement pas mes parents. Je m’enfonçai davantage dans le lit prête à savourer avec zenitude la quatrième partie de mon sommeil. Toc Toc Toc Çà devrait être à coup sûr cette maudite domestique de merde.Pourtant je l'avais prévenue. Que disais-je donc? Tous les employés de cette maison savent au bout de leur neurones; comme le réciterait un élève de la première année du catéchisme le NOTRE PÈRE; que j’ai horreur d’être dérangé dans mon sommeil. Les samedis matins sont toujours comme ça avec moi. Je me sens au bord du gouffre des sensations délicieuses que m'apporte les bras de Morphée quand : Toc Toc toc . Comme je vous le disais tantôt tous les meurtriers n'ont pas voulu tuer ils y ont été obligés , c'est le même cas qu'avec moi présentement. Je me lève, bien décidée à en finir avec cette maudite et tarée de bonniche de rien du tout. J'enfile ma chemise de nuit posée sur le pan de la chaise de coiffeuse. Toc toc toc -J'arrive, criais-je avec rage. Un coup d'œil au miroir me fit comprendre que je ne m'étais pas démaquillée la veille. Je me démaquille donc puis ouvre la porte avec fracas, juste à temps pour voir Madame je m'appelle domestique qui voulait encore frapper.Je lui assénai deux bonnes gifles retentissantes pour qu'elle puisse reprendre ses esprits. Puis ma main se retrouva dans son chignon, que je tirai en avant. Elle se retrouva donc courbée devant moi malgré elle, me présenta son dos comme une offrande où j’appliquai deux bonnes baffes bien résonnantes. -Nous sommes quel jour aujourd'hui ? Hurlai-je avec rage? -Samedi répondit- elle en baissant la tête, les yeux larmoyants. -Et? -On ne doit pas vous réveiller un samedi matin. -Alors pourquoi l'as tu fais? Tu te permets de venir frapper à ma porte sans aucune raison valable pourquoi. Attends! Tu veux me fracasser la porte ou quoi? Tu ne sais pas que c'est en ébène.Tes parents ont une fois discuté du prix d'une porte? D'ailleurs savent ils ce qu'on appelle ébène ? - Pardonnez moi madame, c'est que .... - C'est que quoi ? Dis-je en lui donnant une nouvelle gifle. Je t'écoute dis moi la raison pour laquelle tu es venue me réveiller de mon sommeil.Vas y je t'écoute. Elle pleurait silencieusement mais j'en avais cure ,au contraire je m’énervais davantage. - C'est que votre amie Hélène a téléphoné hier pour vous dire qu'elle passera aujourd'hui vers 10 h balbutia t-elle -Et c'est maintenant que tu juges bon de me le dire ? Donne-moi une bonne raison de ne pas t’étrangler. D'ailleurs viens ici , donne moi tes oreilles . Elle s'agenouilla devant moi toute tremblante ,je pris la peine de lui donner des baffles dans le dos avant de lui poinçonner les oreilles. J'en profitai pour tester la solidité de mes nouveaux ongles fraîchement manucurés. -Mademoiselle vous n'étiez pas là. Je vous ai attendu toute la nuit pour vous informer. C'est ce matin que Monsieur m'a dit d'aller me coucher. Il sonnait 5 h .Je vous jure que si je vous avais vu je vous l'aurais dit. Je ne savais pas que vous alliez durer hier . -Idiote ,tu pars me préparer la table de la terrasse du deuxième étage. C'est là bas que tu introduis Mademoiselle Hélène quand elle sera là.Tu me faire du lait écrémé chaud avec des Corn-flakes , une omelette aux jambons et puis un thé jasmin. Ma mère a-t-elle laissé des directives pour le déjeuner ? -Non, ils ne sont pas encore rentrés de leur jogging matinal. - Ok. Dis à Corina de faire du riz blanc avec une sauce tomate composée des fromages peuls pour le déjeuner des parents. Qu'elle aille doucement sur les épices. Où carrément qu’elle fasse une sauce légume pour les parents, moi je vais me contenter de la sauce tomate. Quant à toi tu me fais ce que je t'ai dit rapidement. Je l'ai laissée, plantée là et toute transie de peur. Puis j’allai au salon, une minute devant la télévision me fit comprendre que je n'avais pas la tête à regarder quoi que ce soit. J'ouvre alors les stores afin de laisser la lumière du jour infiltrée la chambre.Je reste scotchée par la vue du panorama dont je suis la spectatrice. Cela m'arracha un juron d'extase malgré moi.Je suis finalement reconnaissante envers cette chienne de domestique car grâce à elle je pourrai savourer tranquillement la vue que j'ai d'ici de la ville de Cotonou et de la plage qui est tout juste à proximité. Le lever du jour, vu d'ici est un pur régal pour les yeux. Même si l'astre solaire n'est pas encore complètement sorti de sa lucarne ,il dardait déjà quelques-uns de ces rayons qui flamboyaient le ciel bleu à travers les nuages. La forme que donnaient les nuages aussi, était très intéressante. Je suppose que celà est dûe à la pluie de la nuit qu’il y avait eu la journée d’avant. J'étais juste devant cette baie vitrée , fascinée et perdue dans ma contemplation quand Emma vint m'annoncer la venue d'Hélène. -Votre amie Hélène est là m'a t'elle dit. -Tata Hélène répétait-je. C’est mon amie. Un peu de respect pour mes invités et tu le lui dois. - Oui Tata Hélène est là. Excusez-moi. -Très bien , mon bain est-il prêt ? - Oui madame . - Bien , installez Tata Hélène et faites lui savoir que je reviens le temps de prendre mon bain. Par ailleurs, informe Noria que j’ai besoin qu’elle fasse sortir mon haut en dentelle bleu ciel et ma jupe noire . N'oublie pas d'appeler le blanchisseur pour qu'il puisse me laver les habits qui ne peuvent pas rentrer dans la machine sans omettre mes sous vêtements et mon Bazin blanc . Quelques minutes plus tard ,je me joins à Hélène qui mangeait déjà sans m'attendre. -Que me vaut l'honneur de votre visite Madame l'ogresse ? -Toi même ogresse. Ronchonna-t-elle la bouche pleine. -Tu ne vas jamais changer ? Tu es matinale aujourd'hui remarquai je -J'ai même pas beaucoup de temps devant moi car je dois rejoindre Jean-Claude chez Freddy. Je ratai un battement de cœur quand j’entendis son prénom. Faisons comme si tout va bien afin que cette profiteuse ne remarque pas que tu es toujours à fond sur l’autre bouffon. -Pour faire quoi ? Ne puis-je m’efforcer de ne pas m'enquérir. C'était plus fort que moi. -Il veut nous expliquer quelques notions du cours de droit des affaires, et comment se passe l’écriture comptable lors de la constitution de l’apport dans une société à responsabilité limitée. Si je suis là , c’est parce que j'aurai besoin de l'autre épreuve du collège catholique de Lokossa. -Mais tu peux attendre mon professeur de maison qui va te l'expliquer fis-je.. -Non. [D’un ton moqueur] Pas envie de me coller la face de ton vicieux de professeur de maison, qui, au lieu de se concentrer se laisse perturber par tes bouts de chair que tu laisses entrevoir. [Rires] - (Moi) Ce n’est pas pour rien que je mets des tenues affriolantes et sexy lors de nos séances. -(Elle) Sale Folle. Pourquoi ne le mets-tu pas dans ton lit s’il te plaît si tant? - (Moi) Tu déconnes. Je vais faire quoi avec un vieillard de cet acabit. J’aime m’amuser avec lui, voir du désir dans ses yeux, le sentir troublé et excité. Ce que j’aime le plus c’est le fait qu’il sait qu’il n’a aucune chance, ce vieux crouton, pourtant ça ne l’empêche pas de fantasmer. Si jamais celà lui venait à l’idée de me faire une proposition incongrue, je le dénoncerai à Papa. Et c’en est fini de lui et de toute sa famille. -( Elle) S'amuser avec le papa des gens, j’appelle celà de la perversité sournoise. Surtout quand c’est toi qui le provoque. Par contre, je dois vraiment m’en aller. Jean-Claude n’aime vraiment pas le retard de ce que j’ai cru comprendre et j'ai envie qu'il m'explique beaucoup d'autres notions qui m’ont fait défaut recemment lors de l’examen blanc et vu qu’il en est le premier. Et ben tu vois de quoi je parle.. Elle se leva, ses couverts en main en disant qu’elle aurait aimé avoir un verre d’eau froide -[Moi] ATTENDS. - ( Elle) Comment ça? Attendre. Pour l’eau ? ou pour autre chose? -(Moi) Tu viens de dire quoi ? - (Elle) [S’impatientant] Que je voulais de l’eau froide et qu’il était temps que je m’en aille - (Moi) Avant ça. Tu viens de dire que ce clochard de Jean-Claude était le premier lors des examens blanc. -( Elle) [Les sourcils froncés, ne comprenant toujours pas où je voulais en venir] Et alors? C'était prévisible. -(Moi) [complètement sonnée] Non. Non. Il n’a pas pu me faire ça. Non! C’est impossible. - ( Elle) Mais qu’est ce qu’elle débite encore celle-là. [Levant les yeux au ciel ]. Enfin bref, va m’apporter l’épreuve là vu qu’il n’y a visiblement pas d’eau dans cette maison. - (Moi) [Ignorant que je pensais tout haut] Tout sauf ça, ça devrait être moi car j'ai donné les ressources nécessaires pour obtenir cette place. J’ai suée pour celà. J’ai fait tout ce qu’il fallait afin de lui clouer le bec. Lorsqu’il se rendra compte que c’est moi la major du BAC BLANC de notre département. -( Elle) [Ricanant] Malheureusement pour toi, ma sœur, on a pas tout ce que l'on veut dans la vie. ….. Je lui ai remis son épreuve de merde ,puis je suis retournée toute chamboulée, énervée dans ma chambre. Il vient de me mettre dans une rage indicible. Non. Il n'a pas osé ,pas après tout ce qu'il m'a fait subir. Je me rappelle les professeurs avec qui j'ai couché pour mériter cette place, ceux à qui j’ai offert mes nudes, ceux qui ont reçu des pots de vin. Tous ces idiots, ces pauvrelots que j’ai été obligé de côtoyer. Tous mes sacrifices tombés à l'eau ? Vous voulez me dire ou me faire croire celà. Non j'y crois pas et je refuse de le croire.Il m'a fait déjà beaucoup de mal en m'humiliant publiquement. Je me rappelle de cette scène comme si c'était d'hier . ***Flash back*** J’avais tout planifié, jusque dans les moindres détails. Il me faut absolument ce mec. Je m’en fiche que ce soit réciproque ou non. Je me dirigeais donc vers le tableau d'affichage afin de pouvoir m'orienter vers la salle de composition. Je voyais encore comment tout le monde s'écartait de mon chemin. Tout le monde m’avait cédé sauf lui . Toujours égal à lui-même. Les rumeurs étaient donc bien fondées. Il portait un tricot sans manches noir,un baggy blanc et des sans confiances (Claquettes) aux pieds. Il me dépassa d'une démarche imposante sans aucun regard vers moi. J'en fus offusquée. Nous sommes arrivés ensemble au niveau du tableau d'affichage . J'avais eu le temps de remarquer comment son parfum titillait les narines. Au collège catholique Nôtre Dame des Apôtres que je fréquente, toutes les filles étaient excitées comme des puces à l'idée de composer dans le même centre de composition que lui. J’avoue au début que je n’avais aucune idée de qui il était. Mais l’enthousiasme et l’excitation de tous mes sujets étaient tels qu’il fallait que je goûte à la marchandise. Enfin que dis-je, que je possède la marchandise. [Rires]. J'étais la reine, la star, la diva des Apôtres . Personne ne me barrait et n'avait le droit de me barrer le chemin . Elles me demandaient toutes des conseils sur comment l'approcher. Je me rappelle que je leur disais qu'il était à moi .Que c'était ma chasse gardée. Durant toute la composition je peux vous affirmer que j'ai tenté de le séduire. Battements des cils, sourire timides je n'ai rien obtenu. Démarche et habillement sexy je dis bien nada . Œillades ,rires sensuels je vous répète nothing. Ça avait commencé par jaser comme quoi je me suis fait humiliée par un mec. Alors à la fin des compositions avec ma bande je suis allée le voir. Il était sous un manguier comme plusieurs élèves seulement qu'il était un peu à l'écart comme toujours. Mon indic avait bien fait son boulot me suis-je dit. -Bonjour je suis Carme....... fis je m'approchant et en lui tendant la main. - Je sais qui tu es, Carmelliah Sagbohan fait il de dos en me coupant la parole. Inutile de faire tout ce cirque. Tu ne m'intéresses pas. -Mais de quoi tu ..... - Frangine! Tu ne m'intéresses pas. C'est aussi simple que ça. J'ai horreur des femmes comme toi, elles me dégoûtent et m'horripilent. J'étais juste là bouche bée et pantoise. Il rit en disant : Moi : ( Perdant tous mes moyens) … Attends, je.. je..ne… '- Visiblement tu as du mal à comprendre ou du moins, tu ne comprends pas le français, aussi simple soit-il, fit-il. (Moi) Serais-tu entrain de m'injurier? m'écriai-je vivement piquée. [Songeur, comme se parlant à lui même] Au moins, elle comprend le sarcasme. Reconnaissons-lui celà au moins. Mais pour qui tu te prends, hurlais-je hors de moi. Tu me connais? Sais-tu qui je suis? Écoute, je sais qui tu es et ce que tu veux mais …. On ne me coupe pas la parole. Pauvre mec. Je suis. Mademoiselle vous n’êtes pas mon genre de femme. Par ailleurs merci de ne plus m'approcher fit il d’un ton sec. Il me laissa là tétanisée et inédite. - Oh j'oubliais vos faux cils et faux ongles ne vous vont pas du tout.Vous n’en avez pas assez d’avoir l'air d'un chat mal nourri. Rajouta t-il en s'éloignant. J'étais tellement honnie; énervée et surtout j'avais envie de pleurer. Il m'a honnie devant mes sujets sans crier gare. Je remarquai les sourires contrits de mes fans , ceux moqueurs des amoureux refoulés, les rires aux éclats des femmes ,les messes basses ,les commentaires etc. J’étais tellement choquée que je n'ai pas eu le temps de me rendre compte que ma propre bande s'était éclipsée me laissant seule face à la honte. **Retour à la réalité** Depuis ce jour, je me suis promis de me venger. Même s'il esquive les attaques et les panphlets des professeurs, faufile entre les mailles pour ne pas être atteint par des voyous du quartier , et même mystiques que je compte lui envoyer, je sais que ce jour viendra où je lui ferai ravaler sa merde. J'attends ce jour avec impatience et je sais qu'il ne va pas tarder. Ce jour-là, il goûtera de mon plat de Vendetta froid accompagné d'une bonne coupe de ses larmes amères. Ainsi il saura qu'on ne se fout pas de ma gueule impunément et que c’est moi qui humilie. Je suis la seule capable de décider qui j’aurai dans mon lit ou pas. Personne ne peut se refuser à moi. Je dis bien personne, et encore moins un sale morveux de mes-deux. Je le ferai descendre de son piédestal. Parole de SAGBOHAN [...]. Et voilà, qu’il vient une fois encore de m’infliger un coup dûr en me volant la vedette en prenant la première place. Humm hum fis-je en soufflant. Laissons le d’abord jouer sa partition.Il ne doute pas une seconde de ce que je lui réserve.
NB: C'est la correction et la réecriture de cette chronique qui date de 2018. Bonne Lecture