
Chapitre 2 :Une ennemie de taille (suite et fin)
Ecrit par Tunde William
Chapitre 2 : Une adversaire redoutable (suite et fin)
**Wilfred Jean Claude Hounton**
Assis sur une chaise de la table à manger qui faisait office de bureau, j'avais les nerfs en pelotes. La chaleur de cette après-midi du mois d'avril n'était pas la seule à me mettre en rogne. Depuis pratiquement trois semaines qu’il y eût la dernière pluie, l’on pouvait croire avec aisance que Mr le Soleil, s’était décidé à prendre sa revanche. Pire que celle de l’harmattan, l’atmosphère était suffocante, irrespirable. Dehors, dans la ville, maint hommes et animaux s’étaient tous rangés sous leurs toits ou sous des abris de fortune, histoire d’avoir un peu de fraîcheur. Seuls ceux ayant des travaux nécessitant d’être sous le soleil, y étaient, munis de large chapeaux faits en natte de roseaux de jacinthe d’eau ou de jonc et des éventails en plastique.
La loi de l’offre et de la demande oblige, l’on pouvait entendre les cris des vendeurs d’eau et de sucreries glacées, se souciant peu de la violence des rayons de soleil sur leur peaux, trop appâtés par les pièces de monnaie qui tintaient dans leurs besaces à chacun de leurs mouvements brusques. [...]
Le nez plongé dans mon guide comptable, calculette et stylo en main, je cherchais délibérément la solution de cette épreuve qui avait l'air facile au prime abord. Quelque chose clochait. La trésorerie nette est négative. Ce qui ne devrait pas être le cas vu la richesse de la société. Je recommençai donc depuis le début, il y a une erreur de calcul quelque part me dis je.
Las de trouver la réponse et surtout épuisé de toujours parvenir au même verdict, je décidai alors de sortir me dérider les épaules ou d’acheter de la glace dans la maison voisine ou tout simplement de prendre un bain. L’important étant d’être loin de cette satanée épreuve de comptabilité.
À son retour, ma mère, telle une magicienne, trouverait sûrement la méthode appropriée pour en venir à bout. Je me levai de ma chaise avec mes effets en mains et c'était à ce moment-là que choisi Freddy pour faire son entrée. Ma mine déjà patibulaire se renfrogna davantage dès que le vis.
(Moi) [Renfrognant la mine] Quoi ? Qu’est ce que tu veux? fis-je ne lui faisant pas l’aumône d’un regard
- Bonsoir Jean Claude, toujours en train de travailler. Comment tu vas? Tu ne risquerais pas le surmenage à cette allure.
- Oui. Bonsoir. Comment tu vas? Quoi ? Répondis-je.
De quoi tu te mêles, et de plus que fais-tu là et que veux-tu ? fis-je d'une voix sèche.
- Tu ne m'as pas encore excusé à ce qu'il paraît. C'est possible d'être si rancunier ?
Je me suis abstenu de lui répondre car j'avais le cerveau en ébullition, et de plus le fait qu'il soit là, voulant arranger les choses m'horripilais.
-Je te jure que je ne l'ai pas fait exprès. Franchement, c'est sortir comme ça, c'était la seule phrase que cette vilaine bouche voulait dire fit il les yeux riants, les lèvres en cœur.
- C'est bizarre pour quelqu'un qui a juré motus et bouche cousue. Dis à ta vilaine bouche que c'est la dernière fois qu'elle sortira une de mes confidences par ailleurs, je remercie le ciel que je ne t'en avais pas dit plus.
-Je suis désolé.
Je ne lui répondis pas et sortis de ma chambre pour aller à la douche me débarbouiller le visage. Il était sur mes talons et me suivait comme un toutou.
- Je ne savais pas que ce nom te mettrait en rogne comme cela, fit-il encore !
-Heureusement que tu ne sais pas pourquoi.
- Justement, car on en discutera de cela, assis autour d'une bonne tasse de café et d'un bon plat de spaghetti mouillé de chez Diallo. Miam Miam
J'étais exténué et il le savait car normalement, je n'allais pas accepter de le suivre.
C'était par ailleurs, une belle occasion pour aller me changer les idées, profiter de la douce fraîcheur du vent de la mer pour oublier cette exercice coriace, l'indélicatesse de ce con de Freddy qui me sert d'ami et surtout l’amertume que je ressens au tréfonds de mon âme blessée quand j’entends le nom d’Oliveira….
C'est incroyable la façon dont un seul mot, un nom, un geste ou une action peut changer le cours de toute une vie. Ce fût mon cas malheureusement. Ça avait commencé du haut de mes 6 ans ou 7 ans, je ne me souviens plus très bien.
***Flashback***
- Maman, tous mes amis ont des papas qui viennent les chercher ! Pourquoi pas moi ? Ma douce mère me regardait attendrie. Un éclair de dégoût mêlé à la tristesse voilà ses beaux yeux noirs. Elle me prit dans ses bras, me fit plein de bisous en me tâtant doucement. Elle me mit sur ses genoux et me dit d'une voix solennelle.
- Tu as un Papa comme tous tes amis mon fils.
- Alors il est où mon Papa ? Je pourrai lui montrer mes dessins et je lui demanderai pourquoi il ne vit pas avec nous. Il me mettra sur ses épaules les dimanches quand on ira se promener. Il m'achètera une grosse voiture comme celle de Simon, le fils du voisin d'à côté.
-Tout à fait mon Grand. Ton Papa viendra le jour de ton septième anniversaire et il te ramènera un gros cadeau.
- Maman !! C'est toujours ce que tu me dis. Il viendra le jour du Noël, c'était cela l
- Ouais dis-je joyeux. Maman, il viendra avec la même voiture, comme pour Simon ?
- Oui, il viendra avec beaucoup d'autres cadeaux . J'espère que tu aimeras ses cadeaux. Il suffit juste d'avoir des épaules de Sisyphe, un cœur aussi grand que les collines de DASSA, une âme charitable et insaisissable pour avoir ce genre de cadeau et pour le mériter.
-Il doit être super gros ce cadeau où bien Maman ? m’enquis-je de ma petite voix innocente
- Plus que tu ne le crois chéri, j'espère seulement que tu puisses comprendre quand il sera là. Car fiston crois moi, ce cadeau te permettra de comprendre qui tu es et qui tu seras répondit-elle, les yeux fermés et un sourire triste figé sur son beau visage rond.........
- Alors maman je suis pressé d'avoir sept ans pour avoir ce cadeau de Papa.
-Ne le sois pas car tôt ou tard, il se manifestera à toi alors soit prêt. Ton cadeau viendra à un moment inattendu, et ce moment te marquera à jamais répondit-elle dans un souffle. Elle se releva précipitamment en reniflant bruyamment et s'enferma dans sa chambre.
** Cinq ans plus tard**
Moi, boudant et refusant de manger depuis trois jours.
- (Maman) [Agacée] Tu ne t’es jamais demandé pourquoi depuis tout ce temps, je ne te donnais pas ce que tu veux. Tu crois que je le fais de gaieté de cœur en refusant de te donner les nouvelles ou l’identité de ton père ?
Eh bien ! Tu n’es pas encore sorti de l’auberge mon vieux.
Je le fais pour une bonne raison et c’est pour ton bien. Libre à toi de me croire ou pas. Tchip.
** Trois jours de plus** Je me suis réveillé à l’infirmerie du collège. Je trouvai Maman assise sur une chaise à mes côtés, les traits tirés. Était-elle en colère après moi ? Visiblement, oui. Je la trouvais bien silencieuse. J’eus du remord sur le coup. Je m’en veux de lui avoir causer du souci à cause de l’ulcère gastrique qui m’a fait évanouir à l’école. Je me tins coi, ne voulant pas lui faire savoir que j’avais repris connaissance. Quand elle tourna son regard vers moi, j’eus le temps de voir combien de souffrance reflétait dans ses yeux. -Tiens, fit-elle en me tendant une clé. Tu trouveras, un petit coffret sous l’armoire qui est dans ma chambre. Toutes les réponses à tes questions y sont. Puis, elle se leva et s’épousseta la jupe puis s’en fît. Retour au présent J'ai souvenir m’être adossé au mur, penaud, me demandant pourquoi à chaque fois Maman pleurait ou se mettait dans tous ses états quand il était question de mon père et pourquoi il a fallu que je lui force la main avant d’avoir gain de cause en refusant de m’alimenter pendant près d’une semaine. Je ne comprenais pas, que pouvais-je même comprendre je n'étais qu'un enfant ou peut être un pré –ado après tout. Mais arriva ce jour tant attendu. Et comme l'avait dit maman, ce jour est resté ancré au plus profond de moi, aux abîmes de mon être. Aucune alternative, il m'était tombé dessus comme les flots d'une mer déchaînée et s'est lié d'amitié à l'essence même de mon existence. ** Carmelliah Sagbohan*** Couchée dans ce grand lit de la chambre de Motel non loin de la ville, je repense encore à mon plan B de vengeance. Ça été un fiasco. Le marabout qu’était allé me chercher ma tante n'a pas pu le faire. Je doute un peu qu’il s’agisse d’une extorsion de sa part. Les délinquants que j'ai collé à ses trousses l'ont manqué de peu. Les professeurs ont été très réprimandés car ce clochard de Jean Claude est allé porter plainte chez le Proviseur pour malversation et méchanceté sur ses copies. Ils n'ont pas eu d'autres choix que de le remettre dans son droit car ils manquaient d’arguments. Celà m’a quand même fait plaisir qu’il se les ait mis à dos. Au lieu d’avoir uniquement moi comme ennemi, il vient de s’en faire de nouveaux et qui plus est, ont un peu d’influence. Eh ben Dieu sait bien faire ses choses. Mais il faut avouer que le Proviseur est quelqu'un de très craint dans les affaires d'escroquerie ; d’abus, de tricherie et de corruption. Mais cela n'a été qu'un jeu d'enfant pour l'avoir dans ma poche. C'est vrai que je n'ai pas hésité une fois à employer les grands moyens. Tout le monde a un prix et pour le proviseur c'était son goût assez prononcé pour la chair fraîche. Le grincement d'une porte qui s'ouvre me ramena sur terre. Je me suis retournée pour faire face à mon amant du jour. -Waouh tu es déjà réveillée ? Demanda t'il. -Je me suis retrouvée seule dans le lit et j'avais pris peur que tu ne me laisses seule, frustrée et insatisfaite à cause d'un manque. - Chérie tu m'as comblé. Tu es juste parfaite. - Mon cœur et mon corps vous appartiennent. Faites-en ce que vous voudrez mon beau Monsieur dis-je d'une voix doucereuse en ouvrant mon peignoir, et en me mordant les lèvres - Je suis votre servante et je suis là pour vous servir dis-je de façon coquine. Que puis-je pour vous ? Mes bons et loyaux services sont gratuits, souvenez-vous en. - Viens par-là dit-il les yeux sombres et la voix rauque. - L'une des passages bibliques que j'affectionne tant dit : « Femmes, soyez soumises à vos maris ». Je pense que ce serait mieux si on avait aussi dit <<Hommes soyez soumis à vos épouses>>. Je t'aurais fait une gâterie digne de votre rang et de votre classe Mr. - Je ne demande qu'à voir, dit-il. Je me suis mis debout en enlevant mon peignoir et je me suis dirigée vers lui. Il m'attendait au milieu de la pièce. - Je suis à vous ma vénérée maîtresse fit il, l’excitation à son apogée. Je lui enlevai son peignoir et puis le poussa sur le lit où il tomba sur le dos. Le bonbon mentholé que je suçais n'était même pas encore terminé que je l'écrasais sous les dents. Puis je l'ai rejoint la tête la première entre ses cuisses, son troisième pied dans ma bouche et j'ai démarré le début des hostilités. - Oui oui c'est trop bon, continue, ne t'arrête pas ta bouche est trop bonne gloussa-t-il. -Est-ce que tu aimes ce que je te fais? Est-ce que je le fais bien plus que celle que tu as à la maison. Mr le Proviseur? - Bien sûr que j'aime, tu le fais bien plus que la connasse que j'ai à la maison haleta t'il. Je ferai tout ce que tu veux. Tu n’as qu’à demander. Je te jure que je serai toujours là pour toi. C'était tout ce que je voulais entendre. Il vient de me donner le feu vert pour passer à l'étape supérieure de la mission de vengeance. Jean Claude Wilfred à nous deux cette fois je ne te raterai pas. Mais avant il faut que je termine ce que j'ai commencé ici avec ce bon monsieur. - Je viens, je viens dit il la voix rauque -Ne t'arrête surtout pas lui répondis-je en augmentant la vitesse du piston........ NB: C'est la correction et la réecriture de cette chronique qui date de 2018. Bonne Lecture
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