CHAPITRE 10

Ecrit par Emyam

LYDIA

Cynthia Ehui l’a dit, Cynthia Ehui l’a fait. Depuis exactement douze jours, je travaille pour les Ehui mais mon plan n’a pas avancé d’un iota. Dans cette maison, je suis aussi surveillée qu’un agent du KGB (Cellule des services secrets Russe) sur le territoire américain !

Avec Yoann je n’ai aucun problème. C’est un petit garçon adorable qui me facilite la vie. Tellement adorable qu’on hésiterait même à croire qu’il est né de Cynthia et Marc-André.

Que dire de ce dernier ? C’est à peine si j’ai pu le voir ou m’en approcher. On pourrait croire que comme je suis continuellement avec son fils je devrais pouvoir m’en approcher mais ce n’est pas le cas. Chaque fois qu’il est dans la même pièce que moi, Cynthia est présente également. On croirait presque qu’elle nous a collé des puces électroniques qui lui donnent des signalements chaque fois que nous sommes à moins d’un mètre l’un de l’autre.

Mes journées sont donc les mêmes. Je les passe à m’occuper de Yoann qui est un petit garçon très indépendant. Les journées sont calmes car il n’ira à l’école qu’à la rentrée qui est dans un mois où il fera sa classe de CP1. Pour le moment, il n’a pas d’activité spécifique à part les cours de piano les mercredis et vendredis.

Mais je ne suis pas dans cette maison pour jouer les nounous modèles. Je suis là pour détruire Cynthia et Marc-Ariel Ehui et jusqu’à présent on ne peut pas dire que j’ai vraiment avancé !

Me tournant pour la millième fois dans mon lit, je souffle d’exaspération, n’arrivant pas à trouver le sommeil.

Mon réveil indique 00h34.

Depuis ce matin je n’arrête pas de penser à Marianne. Se superposent dans mon esprit sa joie de vivre avant de rencontrer Marc-Ariel Ehui et la copie pâle d’elle-même qu’elle était devenue après son passage dans sa vie.

Après toutes ces tentatives nulles pour trouver le sommeil, je décide d’aller profiter un peu de l’air frais de l’extérieur.

Me voilà donc à enfiler un blouson par-dessus mon débardeur blanc tout léger et mon pantalon de pyjama, direction la terrasse ! Mais je fais d’abord un petit détour par la cuisine pour me faire un peu de lait chaud. Lorsque j’étais petite et n’arrivait pas à m’endormir, ma mère m’en offrait et s’était le sommeil assuré !

Je reverse donc mon breuvage dans une tasse et quitte la cuisine pour me diriger vers la terrasse lorsque j’entends, venant d’une pièce à laquelle je n’ai jamais eu accès des sons étouffés comme des sortes de semi-grognements combinés à des bruits de chocs.

Je suis tellement pétrifiée que la première chose à laquelle je pense est une intrusion de voleurs chez les Ehui.

Vous m’aiderai plus tard à comprendre car moi-même je ne sais pas pourquoi mais au lieu de fuir chercher de l’aide, au cas où il s’agirait réellement d’un holdup, je cours récupérer dans la cuisine un pilon et me dirige le cœur battant vers l’origine du bruit.

Tel un ninja, je marche donc sur la pointe des pieds et ouvre brusquement la porte, tenant fermement dans ma main mon arme de défense. Mais plutôt que des intrus venus dévaliser la maison, je tombe sur une scène d’un tout autre genre et je suis tellement déstabilisée que je reste bouche bée à observer, avant que deux yeux de braises ne me clouent sur place.

 

****

 

MARC-ARIEL

 

On peut dire que ces derniers jours, j’ai eu ce qu’on appelle une salle semaine ! Nous avons eu au boulot des problèmes avec l’un de nos plus gros clients qui voulait nous lâcher à cause d’une fuite d’informations et on a dû travailler comme des malades pour rétablir la situation.

En plus de cela, sur le plan personnel, on ne peut pas dire que ce soit top top. Actuellement, je suis ce qu’on peut appeler un homme frustré sexuellement. Cynthia et moi avons fait l’amour par plus tard qu’avant-hier mais ce n’était pas ce que je pourrais qualifier pour ma part d’une expérience mémorable ou plaisante. J’étais obligé de réagir de façon mécanique, un peu comme un automate. En effet, bien que Cynthia n’ai rien remarqué (Enfin je l’espère...), je n’arrivais pas à être complètement impliqué et à me laisser aller car lorsque je le faisais, je me surprenais à voir en lieu et place de Cynthia Marianne...Oui oui, Marianne. Au début malgré toutes ses tentatives et la lingerie fine super sexy qu’elle arborait, je n’arrivais pas à avoir une foutue érection digne de ce nom ! Moi Marc-Ariel EHUI avec un problème de libido c’est du jamais vu ! J’ai donc triché un peu en repensant à mes moments d’intimité avec Marianne ! Oui Marianne... Vous avez bien lu. Et ce traite de cinquième membre s’est instantanément levé et durci au maximum...

Je ne sais pas comment ni pourquoi mais elle réinvesti de plus en plus mon esprit

Bien sûr que tu sais comment...Me glisse une petite voix que j’étouffe rapidement.

Bon...Ok ! Je l’avoue, je pense savoir à quoi tout cela est dû...Mais si je vous le dis vous allez me prendre pour un dingue !

Le fait est que depuis l’aménagement de Lydia chez nous, je ne cesse de voir en elle des petites manies et mimiques de Marianne. Pas tout le temps mais en des moments spécifiques comme quand elle fronce des sourcils lorsqu’elle se concentre sur une tâche ou cette manie qu’elle a de se mordiller les lèvres quand elle écoute ce que vous lui dites. Sans compter ses yeux...La même teinte marron doré... Et tout ça me rend complètement dingue. Ca me fout en rogne car je ne veux rien me rappeler de cette fille !

C’est vrai que depuis que Lydia a commencé à travailler ici je ne la vois pas assez mais les quelques fois où ce fut le cas, ces petites ressemblances m’ont littéralement sautées à l’œil.

J’étais tellement embêté que toute sorte d’idées bizarres me passaient par la tête ! Raison pour laquelle j’ai demandé à l’un de mes contacts à la police de me faire une petite enquête sur Lydia. Je sais que c’est complètement fou, limite psychotique mais j’ai commencé (je ne sais pourquoi) à m’imaginer que ces deux la pouvaient être parentées.

J’ai reçu les résultats aujourd’hui...

Ce rapport m’a appris que Lydia Koffi est une jeune fille de 21 ans orpheline de mère depuis l’âge de 14 ans et de père inconnu. A la mort de ses parents, Lydia a été trimbalée de parents à parents et forcée d’abandonner ses études et voler de ses propres ailes. Elle a apparemment ensuite commencé à faire des petits boulots dans chez les riches du pays. De femme de ménage à cuisinière en passant par nounou, elle est apparemment passée par toutes les étapes. Selon mon contact, ses derniers patrons étaient des étrangers qui sont rentrés au pays, la laissant sans emploi.

J’étais réellement étonné de voir que cette fille qui semble si fragile avait un passif aussi lourd...Mais en même temps rassuré de savoir que Lydia Koffi n’avait aucun rapport avec Marianne Aka.

J’en ai alors déduit que c’est simplement mon esprit qui essayait de me jouer un tour en créant des liens fictifs entre ces deux femmes.

Voilà donc pourquoi je me retrouve à minuit passées dans la salle de sport à taper comme un malade dans un sac de frappe.

Chaque coup que je donne dans le sac aspire un peu de ma tension et de ma frustration. Ils me permettent de me défouler et de brûler le trop plein d’énergie qui s’est accumulé en moi et de retrouver ne serait-ce qu’un semblant de tranquillité.

Je m’apprête à donner un énième coup lorsque j’entends la porte s’ouvrir sur...Lydia Koffi !

Attendez...C’est un pilon qu’elle tient en main la ?

Quelqu’un peut m’expliquer ce qui se passe ici ?


Coucou à tous ! Nouveaux comme anciens abonnés. J’espère que vous allez bien ! Restez connectés. Prochain chapitre ce soir.

COEUR SAUVAGE