Chapitre 10 : Hum !

Ecrit par Les Histoires de Laya

***Molly***

Je cherche à savoir qui est ce M. ESSONO avec qui Marianne discutait, j’espère que ce n’est pas mon Kylian, je l’espère bien.

Après, il y’a tellement d’ESSONO dans ce Gabon.

J’essaie d’appeler Kylian mais une fois de plus, il ne répond pas.

Ça va me rendre folle.

(Réfléchissant) Je dois chercher à savoir où il travaille pour me rassurer qu’elle ne soit pas en train de me voler mon homme.

Je réessaie encore d’appeler mais toujours rien, jusqu’au moment où je reçois un message de Kylian

Moi (lisant) : Bonsoir Mlle, j’espère que vous allez bien ! J’aimerai que vous arrêtiez avec ces appels incessants sinon, je serai obligé de prendre des mesures radicales. Bien à vous, bonne soirée.

Je suis sur le cul (la bouche ouverte) depuis quand il me vouvoie ?

Mon cœur commence à piquer, donc on a eu une aussi forte connexion pour qu’il me vouvoie après ? Ça jamais !

J’appelle ma copine !

Elle (décrochant) : Oui Mlle MBADINGA !

Moi : Je sais que tu vas bouder mais j’ai besoin de savoir où Kylian travaille !

Elle : Tu es folle Molly ? Le copain de ma sœur je vais te donner les infos sur lui ?

Moi : Ce n’est pas le copain de ta sœur, je le sais, Kylian est célibataire. Bref, tu me donnes ou pas ?

Elle : Non ! Et je t’ai déjà dit de laisser ce gars tranquille. Si tu veux que notre amitié perdure, il faut laisser le copain de ma sœur.

Moi (piquée au vif) : C’est ta sœur que je mange ? Je ne laisse rien tu comprends ? Moi j’ai trouvé Kylian seul, je ne vais pas le laisser à cause d’une fille sortie de nulle part.

Elle (agacée) : Tu peux alors supprimer mon numéro.

Moi (réaction d’orgueil) : Mais je vais supprimer, tu crois que j’en ai quelque chose à foutre ? Clic

J’ai coupé l’appel.

Moi ce qui m’intéresse à l’heure actuelle, c’est Kylian, je n’en ai rien à foutre du reste.

 

Cette nuit-là, je n’ai pas vraiment dormi, j’ai passé toute la nuit à chercher des infos sur Kylian.

Mais j’ai été déçue car à mon grand malheur, ce n’est pas un mec qui est beaucoup sur les réseaux sociaux.

Même son compte Facebook est quasiment vide.

Son WhatsApp ? Perte de temps, il n’affiche rien du tout de sa vie privée.

Qui est vraiment ce Kylian ? Comment une seule personne peut avoir une vie aussi discrète ?

La seule chose que je sais c’est que la fille avec qui il était à Dakar c’est Ludmilla la cousine de ma copine.

Je ne sais RIEN de plus.

Et si je partais voir cette Ludmilla ? (Bougeant la tête) Non, je ne vais pas me rabaisser à ça.

 

En prenant mon téléphone ce matin, je regarde à nouveau le message de Kylian et je cherche toujours la réponse à donner à cela.

Lui dire que je l’aime ? C’est le perdre à jamais, alors

Moi (écrivant) : Bonjour ! Ça te dit une partie de jambes en l’air comme à la bonne époque ?

Lui (après 5min) : Bonjour, je vais être dans l’obligation de supprimer votre numéro car vous avez du mal à comprendre les choses. Bonne continuation Mlle.

Au moment où je veux aller lui répondre sur WhatsApp, je vois que je ne peux plus lui envoyer de message.

Je tente de l’appeler et je n’y arrive pas : Il m’a bloqué !

Moi (énervée) : MERDE ! Kylian pourquoi tu me fais ça ?

Mon cœur me fait mal, en même temps je suis énervée.

Ce n’est pas possible !

 

 

***4mois plus tard

 

***Marianne***

Kylian : J’y vais !

Moi : D’accord M. à demain !

 

Je vous raconte ces quatre derniers mois ? Merveilleux.

J’adore mon boulot, j’adore travailler avec mes supérieurs, on s’entend très bien.

Au point où avec Kylian, nous sommes passés de M & Mlle à Kylian et Marianne.

Ça détend vraiment l’atmosphère et le fait qu’on discute parfois, ça met vraiment une vraie cohésion et ça se ressent dans notre travail.

 

Comment je vais ?

Bien, je vais bien, je me sens bien !

Il est vrai que mon cœur a encore des fissures, mais petit à petit, il se remet en état.

Je travaille sur moi-même.

Je veux dépasser cette étape de blessure émotionnelle.

Est-ce que je crois encore à l’amour ? Oui, à l’heure d’aujourd’hui, j’y crois à nouveau, car l’amour peut être très beau s’il est vrai.

Est-ce que je suis prête à aimer à nouveau ? Je ne pense pas, à moins qu’un coup de foudre me tombe dessus mais pour l’instant, je soigne mon petit cœur.

Est-ce que j’ai un homme en vue ? Non ! Je n’en fréquente même pas vraiment.

L’homme le plus proche de moi actuellement c’est Kylian car on travaille ensemble.

Mais nous ne sommes ni amis, ni rien de plus. Nous sommes collègues !

Alors, navrée de vous décevoir mais je suis seule aussi bien physiquement, sentimentalement que mentalement.

 

Des nouvelles de Maurine ? Vaguement.

Elle ne répond pas à mes appels, si je la croise en route, elle me dépasse sans rien me dire.

Mais depuis qu’elle vit aux dépends de ce Laurent, je passe des nuits difficiles.

Est-ce que c’est dû au fait que j’ai toujours vécu avec ma jumelle ? Est-ce que c’est autre chose ? Je ne sais pas.

Je sais juste que j’ai tendance à avoir des nuits catastrophiques depuis son départ.

 

Molly ? Tendu !

Elle me lance des regards assez bizarres dans la maison, je ne sais pas ce qui lui arrive, mais bon !

Vendredi elle part pour la Cote d’Ivoire, une année entière, c’est son entreprise qui l’envoie dans la filiale ivoirienne pour une année d’immersion.

Comment je l’ai su ? Vous allez surement rire.

En entrant dans la cuisine pendant qu’elle était au téléphone entrain de finaliser son départ.

Nous sommes à Jeudi et elle n’a fait aucune annonce officielle de son départ, est-ce qu’elle compte nous en parler ? Je ne pense pas.

C’est tout ça qui me pousse une fois de plus à dire que les parents ont échoué en nous élevant.

Oui, je le dis !

Regardez les retombées de leur éducation de favoritisme ?

Je ne sais pas où Maurine vit, je ne sais quasi rien de la vie de Molly, je vis avec ma sœur comme si nous étions des rivales.

Et tenez vous bien, ça n’interpelle ni papa, ni maman, bien au contraire.

Maman se réjouit que je sois isolée car selon elle, les filles sont des personnes à ne pas fréquenter.

Papa s’en fiche complètement d’elles, il les menace uniquement car il veut préserver son image.

Que dire ?

Que faire ?

Je n’ai aucune solution.

Molly est l’ainée mais c’est moi, la dernière qui suis entrain de cogiter car j’aime mes sœurs malgré tout.

Normalement c’est l’ainée qui doit unifier la famille, mais chez moi, ce n’est pas ça. L’ainée a déserté son rôle.

Je ne lui jette pas totalement la pierre car je sais que tout ceci n’est que la conséquence de toutes les discriminations passées faites par nos parents.

Mais d’un autre côté, je crois que Molly est suffisamment grande pour passer au-dessus de tout ça et assumer pleinement son rôle d’ainée avec Maurine et moi.

 

Le lendemain au soir, Molly avait quitté la maison, non sans cris et disputes avec les parents qui ne savaient rien sur son affectation.

Ils ont hurlé, elle a répondu et s’en est suivie une grosse dispute où papa a juré sur ma pauvre tête, qu’elle ne mettra plus le pied chez lui. Sans oublier la menace de « Tu as intérêt à ne pas gâcher mon image ».

Mais quelle image veut-il conserver au détriment du bonheur de ses filles ?

Je suis restée sans voix, je ne m’en suis pas mêlée.

Nous allons droit vers le mur dans cette maison ! Si aujourd’hui, nous sommes divisés, quand serons-nous soudés ? Je ne sais pas.

 

Le samedi, j’ai décidé de sortir prendre l’air. Toujours dans ma solitude éternelle car je n’ai pas d’amis, ni de sœurs proches de moi au point de vouloir sortir avec moi.

J’ai décidé d’aller me poser à l’After, un restaurant-bar au bord de mer.

Je me suis assise dans un coin et j’ai passé commande.

Au moment où ma commande est arrivée, j’ai vu Kylian au loin entrer dans le restaurant.

Il m’a également vu alors il s’est avancé vers moi.

Lui : Bonsoir Marianne, comment vas-tu ?

Moi (souriante) : Très bien et toi ?

Lui : Ça va, merci.

Moi (spontanément) : Tu attends quelqu’un ?

Lui : Non, j’ai décidé de venir tout seul, j’ai besoin de ça(respirant) pour mieux réfléchir.

Moi : Moi également, c’est vraiment important de s’accorder des moments comme ça.

Lui : Exactement ! Je te laisse, bon appétit.

Moi : Merci, à toi aussi.

 

Il s’est assis et durant tout le repas, on tombait toujours l’un dans le regard de l’autre, c’était assez bizarre et drôle à la fois. Du coup, ça nous faisait rire, mais rire aux éclats vraiment.

À la fin, on a réglé chacun nos notes.

Lui : Tu rentres ?

Moi : Nope, je vais me poser à la plage siroter de l’eau de coco.

Lui : Je veux bien aussi !

Moi : Allons-y alors !

On marche jusqu’à la plage où on s’arrête chez le Coco-man (rire).

On va se poser sur une buche et un silence s’installe.

 

Moi (brisant le silence) : Excuse-moi d’être curieuse mais tu sembles préoccupé.

Lui (soufflant) : Ton talent d’observatrice n’a donc aucune limite ?

Moi : Aucune ! On ne me cache rien, qu’est-ce-qu’il y’a ?

Lui (se lâchant) : La pression familiale pour avoir une femme, des enfants, une maison. La pression que je ressens parce que je suis l’ainé de tous les enfants de mes deux parents, les nuits blanches à cogiter sur un business où investir mon argent afin de le fructifier. Bref, c’est dur d’être un homme, qui plus est l’ainé d’une fratrie.

Ce qu’il dit pique un peu mon cœur car je n’ai jamais entendu Molly penser à assumer son rôle d’ainée.

Mais je suppose que ça diffère selon qu’on soit ainée (fille) ou ainé (garçon).

Moi : Je comprends. Mais je te conseille d’arrêter de te mettre une forte pression, ça ne sert à rien, si ce n’est de te faire prendre de mauvaises décisions à la hâte. La pression familiale ? Essaie de passer outre, fais tes choix en fonction de toi (la gorge nouée) il faut arrêter de faire des choix pour nos parents ou autres.

Lui : Ouep, tu as parfaitement raison, mais quand on te rabâche ça à chaque fois que tu rentres, c’est compliqué !

Moi : Je te comprends parfaitement car j’ai aussi des parents qui mettent une pression de fou sur mes épaules.

Lui : Tu arrives à gérer ?

Moi : Bof, je suis habituée Kylian, donc ça ne me fait plus grand-chose.

Lui : En fait, je pense que le fait d’avoir vécu loin du cocon familial pendant près de 6 ans m’a fait oublier à quel point les parents peuvent être sur mon dos. C’est ce qui fait surement que je ne supporte absolument plus cela.

Moi (souriant) : Toi au moins, tu quitteras ce cocon quand tu voudras, moi, je vais surement y rester jusqu’à ce que je me marie, ouh la-là.

Lui (souriant) : C’est ce que j’aime dans le fait d’être un homme, franchement ! Mais tu peux aussi partir quand tu sentiras que tu as suffisamment de fonds pour t’assumer.

Moi : Je connais ma réalité Kylian, et je sais que partir comme ça, c’est me déchirer avec mes parents, et je ne veux pas vraiment cela. Bref, tu vois un peu quoi…

Lui : Oui, je vois ! C’est vrai que c’est souvent difficile, surtout pour vous les femmes, de faire certains choix.

Moi : Oui, pénible.

 

Lui (changeant de sujet) : Tu t’y connais en déco ?

Moi : Oui oui, pourquoi !

Lui : Je déménage à la fin de ce mois, j’ai même déjà mon studio mais j’ai vraiment besoin de conseils pour bien utiliser mon espace. Franchement, c’est la seule chose que j’ai du mal à faire.

Moi : Je peux t’aider si tu veux !

Lui : Oui, ça va vraiment m’aider.

***Kylian***

Marianne (tout sourire) : Super

Elle regarde la mer et moi je m’interroge dans mon fort intérieur.

Je ne sais pas moi-même ce qui m’arrive avec Marianne.

Je me demande pourquoi j’ai cette facilité à m’exprimer avec elle, à rire avec elle, à aimer bosser avec elle.

Je l’admire pour sa sagesse, son intelligence.

À chacun des sujets qu’on aborde, elle a toujours une approche qui te laisse sans voix, tant elle est réfléchie et correcte.

Franchement, ça fait longtemps que je suis tombée sur une personne qui donne autant envie de parler avec elle.

 

Mais, je mets quand même un signal, parce que je vous vois déjà venir.

Je ne veux pas la draguer, je ne veux toujours pas de relation avec une femme, je ne suis toujours pas prêt à aimer, non merci.

Ça me fait juste du bien d’être tombée sur une personne qui semble avoir une belle âme et une intelligence tellement développée qu’elle force l’admiration et le respect.

 

On profite encore un peu du vent de la plage puis on se sépare et chacun prend son taxi.

 

J’arrive à la maison où je trouve mon père, et avant qu’il ne me dise quoique ce soit

Moi : Bonsoir, j’ai trouvé mon studio, je quitterai la maison dès cette fin du mois.

Lui : Ah enfin ! Donc il fallait d’abord que je parle.

Moi : Non, il fallait juste que j’ai assez de sous pour me prendre en charge totalement et faire des économies. Je vais me coucher.

Lui : Hum !

J’ai beaucoup tourné sur le lit avant de trouver le sommeil mais je me suis quand-même levé à 7h pour aller finaliser mon premier business.

Je suis allé récupérer mon taxi que j’ai acheté chez une personne qui en vend.

Je suis revenu à la maison et j’ai décidé de donner la clé à un frère du quartier qui est très travailleur et très honnête.

On a conclu notre petit contrat et c’est une semaine après qu’il a commencé à faire tourner le business car tout était en règle.

1ere étape faite, petit à petit, je ferai mon nid et je suis sûre, je ferai de grandes choses dans ce Gabon.

 

Le samedi d’après, Marianne est venue regarder mon studio et en 1h, elle avait déjà une idée bien précise.

Moi : Tu penses que ça va me couter cher de faire tout ça ?

Elle : Pas du tout. Suis-moi seulement.

Ce jour-là, elle m’a trimballé partout dans la ville.

Elle n’avait que de bonnes idées, des idées qui me permettaient de rendre mon studio agréable à vivre tout en restant dans un budget serré.

Marianne : Allez, on part prendre la vaisselle.

Moi (essoufflé) : Tu n’es pas fatiguée ?

Elle : Non, j’aime ce genre de choses, allez on se motive chef !

Ce genre de choses, c’est vraiment un truc de femmes, je l’avoue.

Je ne peux pas avoir cette patience, jamais.

 

Je suis assis dans le magasin attendant que Marianne se décide à choisir toute la vaisselle quand soudain, j’aperçois Ludmilla et sa sœur au loin.

Je ferme mon visage.

Ludmilla (venant vers moi) : Bonjour K (tout sourire)

Sa sœur : Oh mon beau-frère chéri

Une veine d’énervement se dessine sur mon front.

Marianne : Kylian, je prends ça ? (Remarquant leur présence) Bonsoir Mesdames !

Moi (la regardant) : Oui, j’aime bien !

Ludmilla (la toisant) : Toi c’est qui ? K, c’est qui celle-là ? C’est donc avec elle que tu sors ?

Marianne : Vous faites surement erreur, je suis sa stagiaire, Marianne, enchantée.

Ludmilla : Et moi je suis sa chérie.

Moi : Ludmilla, ne me pousse pas à bout, tu comprends ? Ne me pousse pas à bout !

Marianne (sentant la tension) : Je vais à la caisse, j’ai fini. 

Moi (me levant) : On y va !

Ludmilla veut me bloquer pour que je ne passe pas.

Moi : N’ose pas me toucher ! (À sa sœur) Et je ne suis pas ton beau-frère, si tu crois les conneries de ta sœur, c’est bien pour toi. Mais ne m’appelle plus jamais ainsi, au grand jamais. (À Ludmilla) Je veux passer.

Elle se décale et je passe.

 

Je paie tous les articles choisis par Marianne et on sort de la boutique, suivis par les deux autres folles mais de très loin.

Moi : Le taxi vient nous chercher.

Marianne : D’accord.

Quand mon taxi est venu, on a d’abord déposé les choses dans mon studio, puis on a repris le chemin pour la déposer chez elle.

Moi (la regardant) : Je suis désolé pour le désagrément.

Elle : Si c’est vraiment ta copine, je préfère qu’on se voie juste au boulot, je ne peux pas être proche de l’homme d’autrui, jamais. Même si je t’apprécie beaucoup.

Moi : Cette fille n’est plus ma copine depuis des lustres, tu n’as pas à t’en faire.

Elle : Hum !

Moi : Je te dirai un jour pourquoi !

Elle (me fixant) : Pourquoi tu te sens obligé de te justifier chez moi ?

Moi : Peut-être parce que je tiens à notre amitié et je veux garder de bons rapports et la bonne ambiance qui règne.

Elle (un pied hors de la voiture) : Bonne soirée Kylian.

Moi : Bonne soirée Marianne.

 

Note de Laya : De faire quoi pour que Kylian soit loin de Marianne ? (rire) En tout cas, les ennemis de Kylian, venez me dire !

Sœurs M : Divergence...