Chapitre 11 : Flora

Ecrit par Alexa KEAS

Flora- ''Agooooo'' (Pour demander la permission d'entrer chez quelqu'un)

Voix à l'intérieur- ''Amé né va'' (que la personne entre)

J'enlève mes chaussures comme il est de coutume avant d'entrer dans ce lieu. Ce n'est pas ma première fois d'y mettre les pieds mais la décoration de cet endroit me fait toujours aussi peur qu'au premier jour où une copine du campus m'y a emmené. Les crânes d'humain et d'animaux, les ''Légba'' (Statues ou statuettes vaudou), des os, des plumes d'oiseaux et bien d'autres objets encore rendaient ce lieu aussi sinistre qu'il se doit être. Baba est un charlatan réputé pour toujours satisfaire ses clients et clientes dont je fais partie depuis peu. Jusqu'ici je n'ai jamais eu à me plaindre de ses services. Il m'a aidé à apprivoiser Bertrand pour qu'il cède à mes caprices. Je n'aspire pas à le séparer de sa femme, non ! Je veux juste pouvoir profiter au maximum de ses biens financiers et après j'irai me chercher un homme tout à moi car oui, je veux aussi un homme tout à moi. Bertrand et moi ça finira quand j'aurais obtenu maison, voiture et autres en mon nom. La dernière fois, par je ne sais quelle force, il s'est mis à s'éloigner de moi mais après un tour chez Baba qui m'a donné une potion à utiliser dans mon intimité avant de coucher avec lui, tout est rentré dans l'ordre ce jour-là dans son bureau. Naomi, je me demande comment elle a fait pour casser le canari que Baba m'avait aussi remis, canari dans lequel Bertrand était prisonnier. Nous avions convenu qu'il ne sera brisé que lorsque j'aurais obtenu tout ce que je voulais et ça devait être fait par Baba lui-même. Je devais le protéger et voilà que cette idiote de Naomi l'a maladroitement brisé.

J'espère que nous pourrons tout arranger sinon je perds tout et ça je ne veux pas !

Flora : Bonsoir grand Baba

Baba : Bonsoir ma fille

Il me tendit une calebasse décoré avec des cauris dans laquelle j'ai posé un billet de deux milles francs. C'est ce qu'il faut donner pour la ''consultation''. Il prit l'argent dans ses mains, émit des incantations que lui seul comprenait et le jeta dans un panier posé sur l'un des ''légba''. Alors il enchaîna.

Baba : Ma file, tu t'es vraiment mis dans des problèmes en brisant le canari avant l'heure. Maintenant ton homme est libéré, c'est fini.

Je ne vous l'ai pas dit, il devinait aisément les problèmes qu'on lui amenait sans même qu'on ait à lui en parler.

Flora : Baba je sais que tu peux m'aider, il y a toujours une solution avec toi ! Tu es le grand Baba après tout.

Baba : Ma fille ce sera très difficile de remettre la main sur cet homme mais pas impossible avec moi. Les esprits sont avec moi.

Flora: Baba c'est pourquoi je suis là pour réparer les tords et je suis prête à tout pour !

Baba : Hummm ma fille tu es sûre que tu pourras faire tous les sacrifices ? Laisses moi t'avertir que ce ne sera pas tâche facile !

Flora : Baba je suis prête à tout.

Baba : Dans ce cas, rentres chez toi et reviens ici demain à minuit ! Tout rentrera dans l'ordre après cette nuit.

Flora : Merci Grand Baba

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****Le lendemain à la clinique où est interné Léo****

Cybelle

J'ai passé la nuit ici sans pouvoir fermer l'oeil dans le but de voir se réveiller Léo et Dieu a entendu mes prières. Vers 4heures du matin sans ouvrir les yeux il appelait sans cesse le nom de cette fille ''Naomi'' j'ai appelé les médecins qui l'ont ausculté et après il s'est rendormi sans même se rendre compte de ma présence. J'ai eu un pincement au cœur en me rendant compte que je ne comptais vraiment plus ! Au moins il va beaucoup mieux, c'est l'essentiel en ce moment.

J'avoue que je suis épuisée, il est six heures maintenant et il faut que je rentre me reposer un peu avant de revenir affronter Léo quand il sera réveillé. Il faudra qu'il me pardonne et même si apparemment il n'y aura plus rien à sauver de notre relation, j'espère qu'il restera quand même cette complicité et cette amitié que nous avons toujours partagée.

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****Cybelle une fois dans la maison de Léo****

La première chose à faire est que je prenne une bonne douche pour me détendre. Je rentre dans la chambre de Léo encore emprunt de son odeur et je me couche sur le lit en serrant très fort le coussin humant son parfum comme si c'était lui que je serais contre moi. Une larme rebelle malgré mes efforts s'écoula de mon œil droit. A cet instant précis je me sentis si seule et si triste... Néanmoins, je me levai et alla prendre ma douche dans la salle de bain de Léo au lieu de celui de la seconde chambre où je m'étais finalement installée.

Après ma douche, je mis une des chemises de Léo sous laquelle j'étais complètement nue, je mis la clim en marche et au moment de m'allonger, on sonna à la porte ! Qui ça pouvait bien être?!

Je me décidai d'aller ouvrir sans même me préoccuper de ma tenue non appropriée pour recevoir un invité.

A ma grande surprise, ce n'était personne d'autre que le jeune homme qui m'avait aidé hier à transporter Léo à la clinique. Ma vue l'avait comme hypnotisé car il ne cessait de balader son regard sur mon corps que cette chemise ne cache pas vraiment. Tout à coup j'étais gênée mais ça ne me déplaisait pas qu'il me regarde comme il le fait maintenant. Je connais ce genre de regard et c'est celui d'un homme envahi par le désir. Je pris quelques secondes pour le contempler aussi et j'avoue que c'est un beau spécimen que j'ai devant moi. L'état dans lequel j'étais hier ne m'a pas permis de faire attention à ces détails et aussi ce matin il était vachement bien habillé et agréablement parfumé. Chemise élégante et pantalon près du corps, veste posé sur l'épaule...Apparemment il va au boulot ou à une séance photo pour couverture de magazine ! Hummm. Je fis un raclement de gorge pour mettre fin à ce petit manège auquel nous nous donnions tous les deux et malgré lui il quitta mes jambes qu'il dévorait du regard pour mes yeux avant de poursuivre.

Lui : Désolée de vous déranger si tôt, Bonjour

Moi : Euh bonjour.... ?

Lui : Mike, je m'appelle Mike. Hier nous ne nous sommes pas présentés.

Moi : Oui, vous avez raison et moi c'est Cybelle. Merci beaucoup pour votre aide hier, sans vous je ne sais pas comment je m'en serais sorti.

Lui : Je vous en prie, c'était la moindre des choses. En fait je venais aux nouvelles avant d'aller au boulot. Comment va votre mari ?

Moi : Ce n'est pas mon mari !

Je l'avais dit si fermement que j'en étais surprise moi-même.

Lui : D'accord, désolée pour la confusion.

Moi : Non c'est rien, il va beaucoup mieux, je viens même de rentrer de la clinique.

Lui : Ah ok, encore désolée pour vous avoir perturbé. Vous devriez être fatiguée !

Moi : D'abord tutoyons nous, c'est mieux je pense.
Lui en souriant : ça me convient.

Moi : Et si tu rentrais pour prendre un café ? Je vais justement m'en faire un.

Lui : Euh non, je ne veux vraiment pas te déranger plus, je ferais mieux d'y aller.

Moi : Non, j'insiste et ça ne me dérange pas, ce sera un moyen pour moi de te remercier pour hier

Lui : Tu m'as déjà assez remercié mais j'accepte le café. Fait par des doigts de fée comme les tiennes j'imagine qu'il sera plus que succulent !

Voilà que Monsieur me fait déjà des compliments. Je l'installai au salon et rentrai dans la cuisine pour nous faire ce fameux café. Une fois prêt, sucre, lait et tasses disposés sur un plateau, je le rejoignis au salon et en homme galant il se leva prestement pour venir me prendre le plateau des mains. Je pris place en face de lui et il s’appliqua à nous servir tous les deux.

Mike prenait con café sans me quitter du regard et c'était compréhensible dans ma tenue. Tenue que je n'avais toujours pas pris la peine de changer. Il avait une vue totale sur mes cuisses et même sur la naissance de mes fesses. Les pointes de mes seins le narguaient avec une certaine insolence sous la chemise. Je faisais celle qui ne se doutait de rien mais mine de rien, ce jeu me plaisait et m'excitait même.

Il finit son café très vite, me remercia et se leva pour partir. Au moment de lui ouvrir la porte, je me dis, et si je faisais une folie avec lui ? De toute façon je n'ai de compte à ne rendre à personne.

Je lui ouvris quand même la porte et au moment de le franchir, il se retourna pour me donner un bisou d'au revoir sur la joue. Bisou que je déroutai sur mes lèvres et qui se transforma en un chaleureux et sauvage baiser. On aurait dit qu'il n'attendait que ça, tellement il dévorait mes lèvres. Ses mains se libérèrent de la veste qu'il tenait pour venir m'entourer à la taille et me serrer très fort contre lui jusqu'à me soulever. Cela dura quelques minutes et n'eut été la sonnerie de mon téléphone qui nous avait ramené à la réalité, je suis sure que nous aurions fait l'amour-là debout au milieu de ce salon.
Il s'excusa et parti comme un voleur me laissant animé par des sentiments indescriptibles.

***Bertrand ASSOGBA***

Je venais de passer une merveilleuse nuit avec ma femme. Cette nuit, étrangement je n'eus pas besoin de penser à Flora pour être en forme et pouvoir lui faire l'amour. Et parlant d'elle, je ressentais comme si elle n'avait jusque-là existé que dans mes rêves, je ne l'ai pas appelé comme à mon habitude et elle non plus d'ailleurs. C'est décidé à présent, je vais mettre fin à notre relation pour me consacrer à ma famille.

-Béa, Béa ! J'appelai depuis le salon où je l'attendais depuis plus d'une demi-heure maintenant !

Ah les femmes, qu'est ce qu'elles ont à toujours prendre des heures pour se préparer ?! Nous étions invités au mariage traditionnel d'un de mes amis !

-Tu vas me mettre en retard criai je !

C'est toute souriante qu'elle sortit de la chambre et elle était divinement belle je l'avoue. Elle portait un ensemble pagne, jupe longue évasée sur le bas mettant en valeur ses formes et un haut avec de petites manches décorées avec des perles au niveau de la poitrine qui lui allait à ravir. Je là complimentai sur sa tenue et le charme qu'elle dégageait ce matin, compliment appuyé d'un tendre baiser puis nous nous sommes mis en route.
Sur la route, Béa ne cessait de me lancer des regards séducteurs. Ce qui m'excitait beaucoup car je ne lui connaissais pas ce côté, elle de nature si discrète sur ses désirs. Madame pour me surprendre encore plus s'entreprit à poser sa main sur ma cuisse qu'elle caressait jusqu'à atterrir sur mon sexe.

-Hummmm chérie, ne commences pas ce que tu ne peux pas terminer !

-Et qui te dis que je ne peux pas terminer ? Dit-elle en me faisant un clin d'oeil complice !

-Gares toi dans cette ruelle ! M'ordonna-t-elle.
Pour une fois que ma femme prenait de telles initiatives, je ne pouvais me faire prier. Tant mieux si nous arrivons en retard au mariage. Je m'exécutai, heureusement que les vitres de devant sont fumées ! Sans autre forme de procès, elle libéra l'objet de ses désirs qu'elle prit dans sa bouche pour mon plus grand plaisir.

Plus elle continuait et plus mes pensées s'envolaient subitement vers Flora à qui je n'avais pas du tout pensé ces dernières heures. Je pensais tellement à elle qu'emporté par le plaisir je dis.

-Oui, vas-y, continue Flora mon amour !
Béatrice s'arrêta net me regardant toute surprise et choquée.

-Comment m'as-tu appelé ? demanda-t-elle.

Le coeur ce traître