Chapitre 12 : Dispute
Ecrit par Alexa KEAS
-Ah oui, je suis bête ? Dans un haussement d'épaule il lui répondit.
-ça c'est toi qui le dis, je n'ai jamais rien insinué de tel ! Devant une telle réaction, la colère de Béatrice n'a fait que s’accroître et elle reprit en haussant tellement le ton que malgré que les vitres de la voiture fussent fermées, un probable passant pouvait l'entendre crier de l'intérieur.
-Flora, c'est cette salope avec qui TU ME TROMPES, n'est-ce pas Bertrand ? REPONDS MOI !
-Un, tu deviens folle ! Deux tu vas arrêter de crier ! Bon sang, ce n’est pas possible d'être en paix avec toi ? Tu viens de gâcher un moment fabuleux pour je ne sais quelle excuse bidon !
-Ah oui, je suis folle ? Reprit-elle de plus belle toujours avec la voix fortement élevée. Tu m'appelles par le prénom d'une autre et c'est moi la folle ! Non mais je rêve ! Bertrand maintenant très énervé par l'attitude de sa femme lui dit alors ces mots crus.
-Rêve ? Non, tu ne rêves pas, tu es
bien là éveillée devant moi et oui, je t'ai appelé par un autre prénom et OUI
encore, c'est cette FEMME que j'aurais dû rencontrer avant toi, c'est elle qui
aurait dû être la mère de mes enfants et ma femme pour la vie car JAMAIS, tu
m'entends ? Je dis bien JAMAIS elle n'a osé ainsi haussé le ton sur moi comme
tu l'as toujours fait ! J'en ai marre à la fin ! Face à une telle réplique,
Béatrice n'eut d'autre choix que de se réduire au silence avant que Bertrand ne
redémarre la voiture et fasse demi-tour.
Visiblement aller à ce mariage n'était plus
possible avec une telle tension entre tous les deux. Plus personne ne parlait
et le lourd silence qui s'est dorénavant installé dans cette voiture tantôt
débordante de bonheur et de ''plaisir’ ‘n’était bercé que par le bruit que
faisait les reniflements de Béa qui avait les yeux inondé de larmes.
Une fois devant leur demeure, Bertrand
attendit juste que Béatrice descende de la voiture pour démarrer avec fureur et
disparaître au loin devant le regard triste et ébahi de sa femme. Cette
dernière à son tour attendit d'être dans les quatre murs de leur chambre
conjugale pour éclater en sanglot de plus belle et essayer de vider cette
grande amertume qui l'avait gagné. Qu'est ce qui venait de se passer en
l'espace de ces quelques minutes ? Béatrice se questionnait sans pouvoir y
répondre. Le Bertrand de tout à l'heure est incroyablement différent de celui
dans les bras de qui elle avait passé la nuit et même aux côtés de qui elle
s'est réveillée ce beau matin.
**** Léo AFFO ****
Je suis réveillé depuis une heure environ, les infirmières se sont occupées de moi et le médecin également est passé faire sa gymnastique habituelle. A part une petite migraine qui refuse encore de me quitter, je crois que ça va et que je sortirai d'ici ce soir. Un flash-back à deux jours plus tôt et je dirais que je l'ai échappé bel. Cybèle cette folle aurait pu me tuer ! Et Nao, ma douce Naomi qui doit tellement m'avoir maudit.
Je m'en veux encore de n'avoir pas pu gérer les choses comme il faut et de me retrouver dans une telle situation ! Dès que je sortirai d'ici, j'irai là retrouver et je ferai tout pour qu'elle me pardonne et qu'on reparte à zéro. Perdu encore dans mes pensées à réfléchir sur la stratégie à adopter pour la réussite de ma mission future ''Spéciale reconquête Naomi’’, la porte de ma chambre s'ouvrit sur celle que j'aurais préféré ne plus revoir de ma vie, Cybèle. Elle arborait une mine soulagée en me voyant réveillé. Malgré la colère qui s'est réveillée en moi, je gardai apparemment mon calme en-là regardant se torturer toute seule.
Tout en parlant sans que je ne lui réponde, elle sortit du grand sac qu'elle portait deux glacières qui j'espère ne contiennent pas de la nourriture empoisonnée et quelques vêtements que j'ai reconnu comme étant les miens. Au moins je la remercie pour ça car j'en avais besoin. Après avoir posé les glacières sur la petite table dans un coin de cette minuscule cabine, elle rangea également les vêtements dans la petite armoire et vint se tailler une place au pied de mon lit avec maintenant une mine qui se veut être désolée et triste.
-Léo, je ne sais même pas par où commencer car rien ne justifie mon acte!
-Ah ça tu peux le dire ! Je finis par lui répondre.
-Chéri, m'a-t-elle appelé avant de se
ressaisir comme si elle avait commis une gaffe. Je t'en supplie Léo, je te
demande juste de me pardonner, trouves juste une place dans ton cœur, ce cœur
qui m'a autrefois aimé pour me pardonner ! Je... Et madame se mit à pleurer.
Avais-je bien entendu Cybèle dire ''autrefois'' ? Elle commençait au moins par
piger le truc alors !
-Cybèle l'appelai-je calmement, et si j'étais mort, tu serais là à me demander de te pardonner ? Qu'aurais tu dis à mes parents, à ma petite sœur ? Que tu m'as tué par jalousie maladive ? Tu as été trop loin, tu as franchi la limite ! Bon sang, je ne te connaissais pas comme ça Cycy.
Eh oui, l'habitude est une seconde nature et l'appeler ainsi affectueusement comme je l'ai toujours fait ne veut rien dire. Toujours en larmes, elle reprit.
-Léo, je suis désolée, je le suis sincèrement. Je ne sais pas ce qui m'a pris, je n'ai pas pu me contrôler, c'était plus fort que moi... Tellement mon cœur avait mal que tu ais choisi une autre. Je regrette tellement, je te jure que je le regrette... Pardonnes moi Léo, pardon...
-C'est bon Cycy, ne pleures pas. Allez viens là ! Je l'invitai à venir se blottir dans mes bras, après tout cette fille c'est aussi mon amie et ma confidente et là voir dans cet état me met mal à l'aise même si elle le mérite amplement ! Sans se faire prier, elle vient se serrer tout contre moi comme une petite fille dans ce minuscule lit, et je l'entourai de mes bras pendant qu'elle pleurait encore de chaudes larmes. Tête baissée, j'entendis la porte s'ouvrir puis se refermer ! Sans doute une infirmière qui s'est dit qu'elle serait de trop dans ce moment où quelqu'un qui s'est trompé de chambre.
-Allez, arrêtes de pleurer et penses plus tôt à revoir certains aspects de ton comportement que tu es allé salir dans ce pays de merde ! Ta consommation d'alcool, tes réactions...
-Je sais Léo. En fait je n'étais pas moi-même ce jour-là, je n'ai pas changé tu sais ? Je suis toujours ta petite Cybèle.
-Ah oui, une petite fille qui pleure comme une fontaine après avoir fait une bêtise ! Bon maintenant tu arrêtes vraiment de pleurer sinon je me fâche et je porte plainte contre toi pour maltraitance d'homme au foyer. Ce joli visage dans une prison ici à Lomé, imagines ce que ça peut donner ! Elle se mit à rire et quitta mes bras pour prendre son sac dans lequel elle sortit un petit carton sur lequel j'ai pu lire '' Samsung GALAXY''.
-Tiens, je t'ai acheté un nouveau téléphone tout à l'heure. J'ai récupéré ta carte Sim dans l'ancien.
-Merci Cycy, mais fallait pas prendre un téléphone aussi cher. Je m'en serai occupé après !
-Tu m'es cher Léo dit-elle !
-Une chose, que les choses soient claires s'il te plaît. J'aime Naomi à présent et je reste sur ma décision. Je suis vraiment désolé pour la manière peu honorable dont j'ai fait les choses.
-C'est bon, ne t'inquiètes pas, j'ai compris. Même si ça me brise le cœur, je l'accepte Léo parce que je t'aime énormément.
-Je t'aime aussi Cycy ! Alors, et si
tu me présentais les plats toxiques que tu m'as amené ?
-Attention Léo, je suis un cordon bleu moi!
**** Bertrand ASSOGBA ****
Assis dans ce bar depuis deux heures,
j'en suis à ma troisième bouteille de GUINNESS sans toutefois arriver à me
calmer. Ce n'est pas la crise de Béa qui me met dans cet état non ! C'est Flora
qui malgré mes dizaines d'appels se refusent toujours de décrocher. Je prends
mon téléphone et recompose une, deux, trois fois son numéro et c'est toujours
le même scénario, pas de réponse. Soit elle a égaré son téléphone, soit elle ne
veut juste pas me répondre et je me demande pourquoi. Même si je n'ai plus fait
signe depuis notre nuit ensemble, elle ne l'a pas fait non plus alors pourquoi
m'en vouloir sans m'écouter?!
*
*
*
En ce moment chez Flora Tu n'as rien vu encore cher
Bertrand ! Tu vas me chercher dans tout Lomé comme un fou. Je dois appeler Baba
pour lui dire que tout marche comme sur des roulettes. Allô ! Reçois mes
salutations Baba.
-Ma fille, comment tu vas ?
-Très bien Baba, j'appelle juste pour te dire que tout marche comme tu l'as prévu.
-Bien, maintenant passes au plan B, applique la lotion comme je te l'ai indiqué et vas le retrouver. Le désir en lui doit être bien aiguisé quand il sera en face de toi comme ça après l'acte, tout sera parfait et plus qu'avant. Tu peux alors lui demander tout ce que tu veux !
-Merci Baba, je te ferai le compte
rendu. Pendant que je parlais avec Baba, mon téléphone ne cessait de me
signaler un double appel. Bertrand ne veut visiblement pas lâcher l'affaire !
Bien, maintenant que je sens qu'il est désespéré, je vais décrocher et lui
donner rendez-vous à notre lieu habituel. Je vais d'abord appliquer la lotion et
me laver avec les herbes que Baba m'a données. Quand je pense à tout ce que
j'ai dû faire... J'espère que j'aurai vraiment tout ce que je demanderai à
Bertrand.
*
*
*
**** Bertrand ASSOGBA ****
Je perds les pédales, elle ne veut toujours pas décrocher ! Je vais réessayer et si je n'ai toujours pas de ses nouvelles, peu importe que ses parents soient là ou pas, j'irai là chercher chez elle. D'abord j'appelle le serveur pour régler la note et je me saisis une énième fois de mon téléphone et refait ce même numéro que je compose depuis des heures. En m'y attendant le moins, elle décroche à la première sonnerie.
-Chéri ! Dit-elle de sa voix suave
-Flora, bon sang où étais tu depuis tout...Sans le laisser terminer, elle reprit toujours de sa voix aussi calme
-Je t'attends là où tu sais, viens
vite ! Ne me fais pas attendre bébé. Et click, elle avait raccroché. J'étais
comme fou, j'aurais souhaité avoir le don de disparaître pour me retrouver avec
elle à la seconde qui suit. J'ai hâte de là serrer contre moi, de couvrir son
corps de baiser et de lui faire atteindre le plus haut niveau dans mes bras.
Les trois bouteilles de GUINNESS que j'ai avalée font déjà monter une pression
dans mon pantalon et après avoir entendu la voix de Flora, je suis aux anges.
Une demi-heure après J’ai conduit comme un fou
injuriant au passage tous ceux qui me faisaient me ralentir. C'est avec un
désir fou et un enthousiasme sans pareil que j'ouvre la porte de cette chambre
témoins de nos folies d'amour à Flora et moi. Elle était là, dans son plus
simple appareil simplement habillée de sa chevelure abondante et d'une chaîne
en or que je lui avais récemment offerte. Qu'elle est belle ma Flora. Jambes
écartées, elle avait induit son corps d'une huile parfumée qui enivrait mes
sens. Sans trop parler, je me dépouillai de mes vêtements à la vitesse de la
lumière devant son regard imperturbable. Une fois nu à mon tour, ma belle se
leva du lit et vint à ma rencontre. Jamais je ne l'avais désiré aussi fort, je
là pris dans mes bras, là serrai très fort contre moi en emprisonnant ses
délicieuses lèvres entre les miennes.
*
**** Naomi ****
Je le déteste, je le déteste encore plus. Le voir là dans cet hôpital sans que je m'y attende le moins, dans cette chambre, avec elle dans ses bras ! Il n'y a plus de doute même si secrètement j'espérais encore. Il l'aime elle et pas moi, moi je n'étais que son jouet, son pneu secours...
Mon père devait effectuer un contrôle pour son diabète. Une sœur en christ de notre église est l'assistante du médecin dans cette clinique et elle nous a proposé d'y venir car elle pouvait nous aider avec beaucoup de choses.
Père attendant à la salle d'attente, je suis allée à la recherche de ladite sœur qu'on m'a dit se trouver dans une des chambres au premier étage. J'ouvre la porte de cette chambre et qu'est-ce que je vois, Léo et cette fille très amoureusement enlacés. Même dans une chambre d'hôpital ils montrent à qui peut bien le voir qu'ils sont si amoureux ! Il en était si épris qu'il n'a pas remarqué une quelconque présence.
Je repense à ma rencontre d'hier et
je me dis qu'il n'y aura pas de mal à ce que je m'amuse un peu, ne serait-ce
que pour ce soir. Après tout je le connaissais bien lui et malgré tout le mal
qu'il m'avait aussi fait, je ne perds plus rien.
*
*
*
Béatrice ASSOGBA
Après avoir longtemps pleuré, avec un peu de recul
Béatrice s'est rendu compte qu'elle avait encore exagéré en haussant ainsi le
ton sur son mari. Au lieu de gérer la situation avec calme, elle s'est
enflammée et a plus tôt tout empiré. Repensant aux derniers mots de Bertrand,
elle se sentie si blessée, rabaissée et humiliée. Il n'avait eu aucun scrupule
en lui jetant ces vérités amères aux visages. Comment lui pardonner ?! C'est
trop dur à supporter, trop dur d'entendre l'homme à qui tu as voué les plus
belles années de ton existence te dire qu'il aurait préféré ne t'avoir jamais
connu.
Pire qu'un coup de poignard dans le dos, c'était plus tôt une flèche en plein cœur, une flèche lancée en-là regardant droit dans les yeux et en savourant chaque étape de son agonie. Comment oublier tout ce qu'il venait de dire ? Et il est sûrement aller là retrouver à l'heure qu'il est. Non, trop difficile ! Il serait mieux d'en finir une bonne fois pour toute.