CHAPITRE 112: NOUS SOMMES LÀ.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 112 : NOUS SOMMES LÀ.

**ARSÈNE MFOULA**

Alvine : (Me regardant) Tu as la tête de quelqu’un qui a de lourdes responsabilités sur ses épaules.

Paul : Tu m’enlèves les mots de la bouche.

Moi : (Esquissant un faible sourire) Si seulement vous saviez.

Paul : Qu’est-ce qui se passe ?

Moi : Je ne sais même pas par où commencer cette histoire.

Alvine : Bah commence par le début.

Moi : Justement je ne connais pas le début.

Paul : Alors commence par ce que tu connais ou que tu as compris et nous allons voir ensemble si on peut démêler le tout pour avoir un début et une fin. 

Moi : Cette histoire n’a pas de fin, ou du moins, elle est en cours.

Alvine : Tu vas arrêter d’avoir cet air énigmatique et nous parler clairement ?

Moi : (Soupirant) En tout cas. Il y a plusieurs mois en arrière j’ai rêvé d’une femme.

Alvine : (Se calant sur sa chaise en souriant) Intéressant, une femme.

Moi : Ce n’est pas ce que tu crois.

Alvine : Je ne crois rien j’ai juste dit que c’était intéressant que tu rêves d’une femme.

Paul : Abes ferme là et laisse Mfoula parler. On t’écoute. Tu as rêvé d’une femme et alors ?

Moi : J’ai rêvé d’une femme dans un village qui avait l’air d’être un village fantôme car il n’y avait personne d’autre, ou du moins je n’ai vu personne d’autre dans les alentours. Cette femme était enchaînée dans sa maison et pleurait. Elle avait des fers au cou, poignets et chevilles. Ces fers étaient collées sur des chaines elles-mêmes rattachées à des gros boulets qui l’empêchaient de faire quoique ce soit. Elle avait un petit garçon non loin d’elle qui pleurait et était lui aussi enchaîné. Elle voulait aller le prendre mais ne le pouvait. À côté d’elle se tenait un homme allongé et enchaîné également. Les fers et les chaînes de l’homme et de l’enfant étaient plus épais que pour la femme. J’avais essayé de rentrer dans cette maison pour les aider mais c’était impossible, une sorte de barrière invisible m’empêchait  de le faire. Je ne pouvais ni leur parler ni les toucher et ils ne me voyaient. En quelques sorte j’étais simplement spectateur. Le rêve s’était arrêté là.

Alvine : C’est tout ?

Moi : Non. J’ai eu deux autres rêves par la suite. Dans le 2e, la femme s’était libérée par je ne sais quel moyen, du moins elle avait brisé ses chaines mais les fers étaient toujours là et elle s’était mise à prier. Elle parlait avec un homme qui apparaissait et disparaissait devant elle. Elle était censée partir de l'endroit mais elle ne voulait pas le faire sans son mari et son fils. Puis dans la nuit, la femme était sortie de la maison et s’était mise à prier et parler contre quelqu’un qui bloquait sa famille. Quelques minutes plus tard, le monsieur et l’enfant ont pu sortir de la maison avec les chaînes brisées puis tous les trois sont partis de là. Dans le 3e rêve, j’ai revu la femme dans un autre village, avec plusieurs années en plus, elle avait vieilli. Elle n’avait plus aucun fer sur elle et était toujours marié avec le monsieur. Ils étaient tous les deux et l’homme s’apprêtait à faire un voyage pour venir à Libreville voir leur fils qui y vivait. La femme était allée au champ et sur place elle priait et demandait à la personne avec qui elle parlait qu’elle attendait toujours une fille qui était censée naître de son fils et on lui avait dit que le fils en question était devenu stérile après avoir enfanté deux garçons. La dame avait décidé de faire le voyage avec son mari pour rejoindre son fils. J’ai suivi ce couple jusqu’ici et j’ai vu son fils, sa femme et ses deux garçons. Ils avaient tous des fers aux endroits que j’ai cités plus haut sauf la femme que je suivais depuis le début. Les deux hommes avaient également des chaines qui semblaient s’allonger. La vieille femme s’était mise à prier jour et nuit pour la fertilité de son fils et sa femme pendant plusieurs semaines jusqu’à ce qu’ils découvrent que la femme de son fils était à nouveau enceinte et apparemment c’était une fille. Cela avait surpris tout le monde parce qu’il s’avérait que dans cette famille, les femmes ne naissaient pas. La grossesse à été pénible et la mère et l’enfant ont failli mourir jusqu’au dernier jour car plein de phénomènes étranges se sont déroulés tout au long. Quand l’enfant est née, la mère a refusé de la toucher et n’en voulait pas, elle est partie de l’hôpital en y abandonnant l’enfant. C’est la veille femme qui a récupéré le bébé et l’a directement emmené au village pour s’occuper d’elle. Après plusieurs mois, le mari qui était resté en ville avec son fils est retourné au village mais chose étrange, il avait peur du bébé et ne s’en approchait pas jusqu’au jour il a été contraint de le faire. Sa femme était à la douche et lui dans la maison avec l’enfant qui s’était mise à pleurer tellement fort qu’il avait été obligé de la soulever pour la calmer et se fut le cas. Lorsque sa femme est rentrée dans la maison il lui a donné l’enfant mais un truc s’est passé à ce moment là. La petite avait réussi à faire passer sa main entre le fer et le cou du monsieur, en tirant dessus, elle l’a brisé. Le monsieur n’a rien su mais sa femme oui. Elle s’est d’ailleurs agenouillée en serrant la petite dans ses bras en pleurant et s’est mise à remercier Dieu qui avait apparemment exaucé ses prières. Plus tard j’ai vu l’évolution de cette petite fille auprès de ses grands parents et ce jusqu’à l’âge de 5 ans. Puis une nuit, alors que le mari était à nouveau sur Libreville, la femme s’était réveillée en sursaut et avait pris l’enfant pour fuir de la maison. Je n'avais rien compris jusqu’à ce que je vois un groupe d’hommes venir saccager sa maison, brûler sa Bible et toutes les choses qui avaient trait à la foi de cette femme avant de la poursuivre. Elle avait essayé de trouver de l’aide auprès des voisins mais personne ne s’était réveillé et donc elle était entrée en forêt. Là-bas elle avait su qu’elle ne pouvait pas allé loin avec la petite dans ses bras et donc elle avait choisi de la cacher dans un buisson pour continuer toute seule. Elle avait malheureusement été rattrapée, battue, violée et égorgée devant les yeux de l’enfant qui regardait la scène de l’endroit où elle était. Au levé du jour, n'ayant toujours pas trouvé la petite, ces hommes s’étaient enfuis en abandonnant le corps de cette femme dans la forêt. Sa petite fille s’était approchée et avait essayé de réveiller la vieille mais s’était aperçue que ce n’était pas possible. Elle s’était alors couchée sur le cadavre et s’était mise à crier. 


Je les regarde tous les deux et ils ont l’air horrifié par mon récit.


Alvine : (Après plusieurs de minutes de silence) Qu’est-ce qui s’est passé par la suite ?

Moi : Ce fut le dernier rêve que j’ai fait. C’était la dernière chose que j’ai vue.

Alvine : C’est incroyable ça. 

Paul : Si cette histoire n’est simplement pas un rêve et qu’elle est bien réelle. Il s’avère que cette famille soit sous le coup d’une malédiction ou un truc du genre et que la petite fille a apparemment un don spécial pour empêcher ces choses.


J’ai souris en entendant sa réponse car c’est à peu près ce que ce pasteur nous a dit.


Alvine : Alors c’est une famille enchaîné sur le plan spirituel et autre.

Paul : Je crois bien que oui. Ils doivent être esclave de quelqu’un ou de quelque chose qui veut les maintenir dans cette condition et c’est sans doute la raison pour laquelle ils ont essayé par plusieurs moyens d’éliminer la petite fille.

Alvine : C’est pas possible. Il y a vraiment des gens qui font des choses comme ça dehors ici ? Comment penser à enchaîner toute une famille ? Pourquoi le faire ?

Paul : Moi la question que je me pose (me regardant)c’est pourquoi tu as vu toutes ces choses dans tes rêves, quel lien peux tu bien avoir avec cette famille ?

Moi : (Esquissant un autre sourire en portant mon verre à la bouche) C’est une très bonne question. Figure toi que la femme que je voyais tout ce temps dans mon rêve s’appelait Nathalie Oyame et son mari Mesmin Mbazogho. (Ils ont tous les deux froncés les sourcils) et c’étaient les grands parents de Oyame Mbazogho Leslie.


Ils ont écarquillés les yeux.


Alvine : (Les grands yeux) Leslie ta Leslie ?

Moi : Oui.

Paul : Ne me dit pas que la petite fille en question c’est elle.

Moi : (Bougeant affirmativement la tête)

Alvine : (Dépassé)Noooon ?

Moi : Si. C’est l’histoire de la famille de Leslie.

Alvine : Alors toute sa famille est enchaînée ?

Moi : Oui.

Alvine : Mince. Mais c’est terrible ça.

Paul : Tu en as parlé avec Leslie ?

Moi : Oui. Elle ne le savait même pas jusqu’à il y a quelques semaines. Elle voyait bien que sa famille était bizarre mais elle ignorait la profondeur des choses. 

Paul : Je vois. 

Moi : Ce n’est pas tout. Vous vous souvenez du jour de l’accident de Leslie. 

Eux : Oui.

Moi : Il s’était passé un truc bizarre dans le bloc opératoire.

Alvine : (Se rappelant) C’est vrai. Je t’avoue que jusqu’à présent je me questionne sur ce qui s’est passé dans cette salle.

Paul : Il s’était passé quoi ?

Alvine : Eh bien quand Reine et moi on était arrivé, on avait trouvé qu’ils avaient bien attaché Leslie sur le lit et le médecin avait pris les jumeaux qu’il avait placé de part et d’autre sur le lit en posant leurs mains sur son ventre. Puis Lauria et Loyd s’étaient placés derrière chaque petit en posant leurs mains sur leurs épaules, Arsène avait ses mains sur les têtes des enfants, Reine derrière lui le tenait par la taille et moi derrière Reine avec mes mains sur ses épaules. Si mes souvenirs sont bons, il avait dit que c’était pour faire une connexion qui devait permettre à Arsène d’aller quelque part puis tout le corps médical s’était mis à prier, le médecin et sa femme avaient souffler dans les oreilles d’Arsène et il s’était mis à trembler avant de devenir rigide.

Paul : (Fronçant les sourcils) Rigide ?

Alvine : Oui. C’est-à-dire que vraiment il était figé comme quelqu’un qui était là sans être là. Tu vois quand tu es choqué par une scène, l’état dans lequel tu te trouves, c’est ainsi qu’il était. L’atmosphère dans la pièce même était saturée. Tu vois souvent à l’église lorsqu’il y a de moments de prières intenses n’est-ce pas ?

Paul : Oui.

Alvine : Eh bien là c’était le niveau supérieur, j’avais la chair de poule et tous les poils de mon corps et ceux de Reine étaient hérissés. Il fallait vraiment le vivre pour le comprendre. Nous sommes restés dans cet état pendant un moment jusqu’à ce que le médecin qui priait toujours en langue ne demande à Arsène de revenir sinon il allait être bloqué. Après plusieurs appels, il a posé les mains de Reine sur les oreilles d’Arsène avant de taper dessus et Arsène est revenu en pleurant et demandant pourquoi Leslie n'avait pas pu passer avec lui, c’est à ce moment que le médecin nous a dit qu’elle ne l’avait pas fait parce qu’elle était morte. 

Paul : (Me regardant) Tu étais allé quelque part pendant ce moment ?

Moi : Oui. Dans le tout premier village que j’avais vu dans le premier rêve que j’avais fait. Je m’étais retrouvé sur un chemin et j’avais vu plusieurs hommes venir avec Leslie et les enfants. Cette dernière essayait de se débattre en vain et ils avaient retiré les enfants de son ventre. Lorsqu’ils m’ont vu qui leur barrait la route, deux d’entre eux sont venus m’attaquer mais pour une raison que j’ignore, se sont retrouvés au sol en train de se tordre de douleur. J’ai dit aux autres de laisser Leslie et les enfants et s’en aller avant qu’ils ne subissent le même sort. Quand je me suis approché, ils les ont laissés et se sont enfuis dans plusieurs directions. J’ai soulevé Leslie et j’ai mis les enfants sur son ventre, nous avons marché jusqu’à sortir du village et nous sommes tombés sur une porte qui était au milieu de nulle part. Leslie a essayé de l’ouvrir mais n’a pas pu le faire, je l’ai alors déposé au sol pour le faire et la porte s’est ouverte. J’ai voulu traversé avec elle mais seul moi ai pu le faire, elle est restée bloquée de l’autre côté. Après moi, deux des enfants ont traversé et la porte s’est refermée. J’ai essayé de l’ouvrir mais je n’ai pas pu. C’est à ce moment que j’ai entendu une voix m’appeler à plusieurs reprises avant de sentir une chaleur sur les oreilles et je me suis retrouvé à nouveau dans la chambre, la suite c’est ce qu’Al a dit. Leslie est morte avec deux de nos enfants avant de miraculeusement revenir à la vie trois jours après. Il y a quelques semaines, le médecin pasteur et son épouse sont venus nous voir dans la chambre de Leslie et ils nous ont appris des choses.

Paul : Qu’ont-ils dit ?

Moi : D’abord ils nous ont confirmé l’histoire de la malédiction familiale que tu as évoqué vu qu’ils étaient déjà au courant par le canal de Lauria et Loyd qui ont fait la rencontre avec eux quelques semaines avant l’accident. Il s’est avéré que ces gens ont cherché à nous rencontrer Leslie et moi pour nous parler mais la chose n’a pas pu se faire. 

Alvine : Pourquoi ils voulaient vous rencontrer ?

Moi : Pour essayer de nous expliquer les choses.

Paul : La position de Leslie dans sa famille.

Moi : Plutôt ma position dans sa famille.


Ils ont tous les deux froncés les sourcils.


Eux : (En chœur) Comment ça ta position ?

Paul : Tu es impliqué dans cette histoire ?

Alvine : La malédiction t’a touché ?

Moi : (Me massant les yeux en faisant la moue) C’est pire que ça.

Alvine : Qu’est-ce qui peut être pire qu’être maudit ?

Moi : Le fait de te réveiller du jour au lendemain en apprenant que tu es devenu la personne sur qui repose toute cette histoire.

Paul : Tu peux être plus clair ?

Moi : Eh bien il s’avère que je partage désormais, je dis je partage c’est plutôt que le transfert s’est fait de Leslie à moi, par rapport à sa position, lors d’un rapport sexuel durant lequel on aurait fait une sorte de pacte.

Eux : (Balbutiant) Qu, quoi ? Vous avez fait un pacte lors de votre rapport ?

Moi : Pour ma défense, nous ne savions pas que nous étions en train de faire un pacte. On était dans le feu de l’action et on a dit des choses. Il s’avère que cela a lié nos vies pour n'en faire qu’une seule.

Alvine : Pardon, explique moi bien cette histoire. Vous étiez où, dans quelle position et qu’avez-vous dit exactement ?

Paul : C’est vraiment nécessaire d’avoir des détails de leur intimité ?

Alvine : Bien-sûr que c’est nécessaire. Je ne sais plus avec combien de filles j’ai couché dans ma vie et j’ai dit plein de bêtises pendant ces temps. Il se peut que je me sois attaché quelque part bro, c’est sérieux. Il faut que je sache si oui ou non je suis lié à quelqu’un. Alors je veux des détails, c’est important. (Me regardant) Mfoula accouche, qu’est-ce qui s’est passé ce jour ? 

Moi : (Me passant la main sur le visage) Je venais de lui offrir sa voiture qui était garée dans mon garage. Nous sommes allés tous les deux pour la voir et naturellement elle était émue aux larmes et m’a sauté dessus. Nous sommes rentrés dans le véhicule pour le tester et là nous sommes allés sur la banquette arrière pour coucher ensemble. On s’est dit des mots d’amour. En gros qu’on s’aimait comme personne d’autre, que c’était pour la vie, qu’il n'y aurait plus personne et que c’était nous contre le monde.

Alvine : Et tu dis que c’était pendant l’acte sexuel que vous avez tous les deux dit ces choses ?

Moi : Oui.

Eux : (Silence)

Moi : Quoi ?

Alvine : (Caressant sa tête) Je crois que j’ai fait un pacte ta sœur.

Paul : Et moi avec Jo.


Nous sommes restés là en train de nous regarder avant d’éclater de rire avec les mains sur la tête tellement on réalisait les conséquences de nos actes irréfléchis. Le sexe et l’amour sont deux choses qui changent irrémédiablement la vie d’un homme, j’en ai la certitude.


Alvine : C’est fou comme on peut dire des choses pendant ces moments qui peuvent avoir de lourdes conséquences.

Moi : (Buvant une gorgée) Ouais.

Alvine : Dis moi, il n’y a pas un truc comme ça dans votre famille n’est-ce pas ?


J’ai fait la grimace.


Alvine : Mfoula ?

Moi : Eh bien il n’y en avait pas jusqu’à ce que je fasse ce pacte avec elle.

Alvine : Ne me dit pas que

Moi : Oui. En faisant ce pacte, nous avons lié nos vies ainsi que celles de nos familles parce que nous partageons tous désormais. 

Eux : (Silence)

Moi : Il nous a dit qu’à ce moment nous sommes devenus une seule personne. J’ai hérité de tout ce qui lui appartenait en bien comme en mal et inversement. C’est d’ailleurs à partir de là que les rêves sur sa famille ont commencé et que j’ai vécu toutes ces choses. 

Paul : C’est grave ce que tu es en train de dire.

Moi : Je sais. Et ce n’est pas tout. Il nous a appris que Leslie était supposée mourir.


Ils ont écarquillé les yeux.


Moi : Oui. Elle avait apparemment mis fin à ses jours en se disputant avec ses parents et la dernière dispute qui avait eu lieu récemment, lui avait été fatale spirituellement parlant, elle était morte bien que vivante sur le plan physique. Du coup, ils cherchaient à nous voir pour me l’expliquer et que je sois préparer avant la mort physique de Leslie. En gros, quelques mois en arrière j’avais inconsciemment accepté la responsabilité d’être la couverture spirituelle de ses petits frères avec qui j’étais en contact et elle aussi. Mais cela ne s’était pas fait avec le reste de ses parents parce que Leslie avait coupé le lien avec eux. Je ne sais pas si vous arrivez à me suivre.

Alvine : J’avoue que je suis largué.

Paul : C’est mitigé.

Moi : Le truc c’est que depuis toujours Leslie a eu une relation compliquée avec ses parents et ses deux frères aînés au point où elle ne les considérait pas comme étant de sa famille contrairement à Loyd et Lauria qu’elle avait prise sous son aile. Ce qui fait que spirituellement parlant, elle les protégeait tous les deux empêchant ainsi la malédiction qui agissait sur les autres d’agir dans leur vie. Vous suivez ?

Eux : Oui.

Moi : Il y a quelques années elle s’était fâchée avec les deux et la colère avait fait en sorte que ce lien avec ses frères se brise. Elle était partie de la famille en les laissant en liberté.

Alvine : Ils ont été rattrapés.

Moi : Oui. En reprenant contact avec eux, elle n’était pas stable sur le plan spirituel et comme nous étions déjà liés, elle m’a sans le savoir confier ses frères et en acceptant je suis devenu leur couverture. Étant donné que Leslie était supposée mourir, j’en suis devenu le principal responsable.

Eux : Je vois.

Moi : Donc la rencontre c’était pour pouvoir établir un lien avec le reste de la famille pour qu’ils soient également protégés mais ça ne s’était pas fait. 

Paul : Le retour de Leslie implique quoi ?

Moi : Que nous partageons à nouveau cette position tous les deux.

Paul : Les conséquences sur ta famille interviennent à quel niveau ?

Moi : (Soupirant) Si jamais il nous arrive quelque chose à Leslie et à moi, si jamais on venait à mourir ou si nos âmes se fermaient.

Paul : La colère ?

Moi : Oui. Si jamais ces choses se produisaient avant que nous ayons détruit cet autel, ma famille et toutes les personnes qui sont liés à moi par le sang, seraient exposées à la malédiction qui agit dans la famille de Leslie.

Alvine : Tout le monde ?

Moi : Oui. (Le regardant) Toi, ton fils à naître et si tu me dis que tu as fait un pacte sexuel avec Reine, alors ta famille aussi est impliquée.

Paul : C’est quoi la portée ?

Moi : J’en ai aucune idée. Cela va depuis le fondement de cette autel et se transmet de père en fils en ligne directe. Et par le sexe de façon indirecte.

Paul : Donc tout ceux qui ont été intimement liés à la famille de Leslie sont touchés ?

Moi : Oui.

Paul : Par ricochet, tous ceux qui sont liés ou viendront à se lier à un des tiens subira le même sort si vous mourrez tous les deux ?

Moi : Oui.

Paul : Les personnes derrière ça te connaissent ?

Moi : Oui. Ils m’ont vu le jour de la scène dans le bloc opératoire.

Alvine : Ça veut dire qu’ils chercheront à te tuer par tous les moyens ? Enfin à vous tuer tous les deux ?

Moi : Oui.

Paul : Je pense que ce n’est pas possible.

Nous : (Le regardant sans comprendre)

Paul : S’ils pouvaient le faire facilement, Leslie serait morte depuis longtemps et ils auraient déjà tenté d’éliminer Arsène. Je crois que pour une raison ou une autre ils ne peuvent pas directement vous atteindre sinon ils l’auraient déjà fait.

Alvine : C’est plausible.

Moi : Le pasteur nous a dit de ne pas nous mettre en colère quoiqu’il arrive.

Paul : Sinon vous leur donnerez une ouverture. C’est donc sur ça qu’ils vont essayer de jouer pour vous faire flancher. Qui est ce pasteur ?

Moi : Le pasteur NDZAMBA.

Paul : Lilian ?

Moi : Oui. Tu le connais ?

Paul : Oui. Enfin pas personnellement mais j’ai entendu parler de lui. Il est déjà venu à plusieurs reprises dans notre église et c’est quelqu’un de très profond. 

Moi : Il nous a conseillé d’aller le voir et nous a dit qu’il travaillera avec nous si on était d’accord .

Alvine : Avec tout ce qu’il vous a dit et ce que vous avez vu, je ne sais pas pourquoi tu n’as pas encore fait tes bagages pour aller habiter dans sa maison.

Moi : Hum. Je ne le connais pas.

Paul : Tu peux être rassuré, ton problème n’aurait pas pu mieux tomber.

Moi : Donc vous me conseillez d’aller vers lui ?

Eux : Oui.

Paul : Et nous sommes là en cas de, nous allons te soutenir de notre côté.

Alvine : (Dépité)Moi je n’ai même pas d’autres choix que de le faire vu mon niveau d’implication. S’il crève je suis foutu pourtant il jouissait tout seul.


Nous avons éclaté de rire après sa phrase.


Moi : (Souriant) Tu es un vrai con.

Alvine : J’ai menti ?

Paul : (Souriant) Non. (À moi) Je t’avais dit de donner ta vie au Seigneur, tu faisais genre. N’est ce pas ça t’a rattrapé ?

Moi : Hum. 

Alvine : Dans tous les cas, en rentrant là j’aurais une discussion avec Reine.

Nous : Pourquoi ?

Alvine : Pour m’assurer qu’elle ne soit liée à personne d’autres. Je veux bien la malédiction de Leslie mais je refuse celle de Kaleb.


J’ai éclaté de rire.


Paul : C’est qui Kaleb ?

Moi : (Riant) L’ex de Reine.

Paul : (Riant) Pourquoi l’enfant là est comme ça ?

Alvine : Riez hein, si ça se trouve vous vous êtes liés avec vos ex aussi ou vos femmes avec les leurs.

Paul : Impossible. Je n’ai fait ça qu’avec Jo et si jamais c’était le cas avant de son côté, nous avons tous brisé par la prière.

Alvine : Hum. Je m’en vais de ce pas briser pour moi aussi, tu crois que moi aussi je ne prie pas ?

Moi : (Riant) C’est la concurrence ?

Alvine : Oui.


Nous avons éclaté de rire. Ce gars est un vrai con à ses heures perdues. Dans tous les cas, nous avons passé un bon moment ensemble avant que nous ne rejoignons chacun notre famille autour de 20h. J’avais le cœur beaucoup plus léger, je verrai comment contacter ce pasteur d’ici là….


SECONDE CHANCE