Chapitre 12

Ecrit par Benedictaaurellia

Chapitre 12

J’entends Ainara me dire que ça va aller.

J’espère vraiment que ce sera le cas parce que je suis plus bas que terre actuellement. Ecouter Ruth dire tout ce qu’elle a vécu c’est un choc.

Oh Seigneur, donne-moi la force.

Une question me taraude l’esprit. En mon for intérieur, je crains d’avoir la réponse. Je devine d’ailleurs déjà la réponse. Tout le monde dans la pièce aussi. Mais, on a tous besoin de l’entendre. En tout cas, moi j’ai besoin de l’entendre. Je pose ma question.

Moi : Ruth, avant de commencer ton histoire, tu as parlé de ma mère. Dans ton récit, tu as parlé de ta cousine, sans pour autant mentionner son nom. Dis-moi, il y a-t-il un rapport entre les deux ?

Mon cœur bat à la chamade quand je lui pose la question. Je lis la réponse que je redoute, dans son regard, avant qu’elle ne parle.

Ruth : … c’est ta mère, Sabine, ma cousine.

BOUM.

Mon cœur vient de me lâcher. C’est officiel.

Mon cœur s’est vraiment arrêté de battre pendant quelques minutes.

Bon j’exagère peut-être un peu.

Même si je m’attendais à cette réponse, j’ai un choc.

Ma mère est si mauvaise que ça ?

Ma mère est un monstre. C’est tout ce qui me vient à l’esprit.

Comment on peut être aussi méchant ?

Je n’ai pas encore digéré le fait qu’elle soit dans une secte, qu’elle pratique l’occultisme, qu’elle voulait me tuer il y a encore quelques heures et là j’apprends que dès sa jeunesse elle se plaisait à faire du mal à autrui.

Pas n’importe qui. Non à Ruth. La personne la plus douce et gentille que je connaisse. En plus, c’est sa cousine. Mais comment peut-on être comme ça ?

Vraiment, l’homme est mauvais dès le sein de sa mère.

Eh ! Mon Dieu ! Pourquoi m’as-tu donné une telle mère ?

Je suis aussi convaincu qu’elle doit être derrière le kidnapping de Shiloh.

Une fois le choc passé, c’est la colère qui prend le dessus.

Je bondis du fauteuil ou je suis assis avec violence et court vers la chambre ou elle a été enfermée. Je lance tout mon flanc droit contre la porte dans le but de la faire céder. Peine perdu.

Les autres hommes présents sont alors venus me retenir.  N’eut été leur intervention, j’aurais pu continuer jusqu’à ce que la porte cède. Quitte à me déboiter l’épaule. Ainara s’approche ensuite de moi et me prends dans ses bras. Elle me rassure, me parle et comme toujours, elle parvient à m’apaiser.

Ruth me connait tellement bien. Elle sait qu’après avoir appris tout ça, je serai en colère et elle a demandé qu’on ferme la porte. Si elle était ouverte, je suis sûr que j’allais tuer cette femme à mains nues. Comment peut-on être aussi méchant ?

Pile au moment où on s’apprêtait à retourner au salon, des cris se font entendre dans la pièce.

On faisait tous dos à la pièce quand les cris ont résonné.

Comme une seule personne, nous nous sommes tous tournés vers la porte.

Sébastien et Adriel se sont regardés, m’ont regardés et ont regardé ensuite Ainara. Elle acquiesce en guise de réponse.

Je souris face à cet échange muet.

Parfois, juste un regard suffit pour parler.

Pour ceux qui ne l’auraient pas compris, Sébastien et Adriel se demandaient s’ils devaient ou non ouvrir la porte. Ils m’ont regardé pour voir dans quel état je suis. Ainara leur confirma par son acquiescement que je me contrôle.

Ils vont chercher la clé et reviennent ouvrir la porte.

Sabine était réveillée. Les autres aussi. Mais c’est elle qui crie alors que les autres sont silencieuses.

Sabine : Enfin vous ouvrez cette maudite porte.

Qui pensez-vous que je suis ?

Vous croyez que je suis n’importe qui ?

Vous ne pouvez pas m’enfermer ainsi.

Commença-t-elle a vociféré quand Adriel ouvrit la porte. Il se tenait dans l’embrasure de la porte et Sabine ne voyait que lui.

D’ailleurs qui êtes-vous ? Et ou suis-je ?

Je vais portez plainte contre vous pour séquestration.

A-t-on idée d’enfermer des gens chez soi ainsi ?

Vous aurez des nouvelles de mon avocat croyez –moi.

 

Je m’approche de la porte, entre, Ainara toujours sur mes talons, et lui dis.

Edmund : Chez qui t’étais-tu rendue avec ta clique hier ?

Elle pâlit en me voyant.

Sabine : Toi ???

Moi : Eh ! Oui ! Moi maman. Tu ne mérites même pas d’être appelée comme ça.

Quelle mère digne de ce nom agirait comme tu l’as fait ? Tu as essayé de me tuer !

Sabine (se reprenant) : Ecoute, ce n’est pas la fin du monde. Tu es bien vivant non ?

Moi : Tu n’as aucune once de remords.

Sabine : De quoi devrais-je me repentir ? C’est toi qui devrais avoir honte. Moi ta mère, moi qui t’ai nourri, élevé et éduqué, au lieu de prendre parti pour moi, tu t’allies à des misérables pour me nuire. Tu pensais que j’allais rester les bras croisés à ne rien faire ?

Moi : Tout le monde m’est témoin que je n’ai jamais rien fait pour te nuire. Ce qui n’est pas ton cas.

Pendant que je parlais, Ruth et Paul aussi sont entrés dans la pièce.

Arhhhhhhhhh se mit-elle à crier quand elle les vit.

Sabine : Ruth ????

Non !!! Non !! Pas toi. Tu n’aurais jamais dû revenir ici. Pourquoi es-tu ici ? Non, non, je ne te veux pas ici.

(en nous regardant tout à tour Paul et moi) Paul ?? Edmund, ton mentor ??

Pourquoi tu tiens la main de Ruth ??

(Elle les regarde successivement et fini par comprendre).

Ruth ? Ne me dis pas que c’est ton mari ???

Eh !! Je suis finie.

Ewoué qui m’a envoyé ?

Elle se mit à s’agiter, crier et sautiller.

Personne ne comprenait rien.

Tout d’un coup, elle s’est mise à déchirer ses habits et à tirer ses cheveux.

On éloigna les autres femmes d’elle et on l’enferma de nouveau, mais toute seule.

Pendant son monologue, personne n’a bronché.

Je me demande bien pourquoi elle a perdu son sang-froid.

Stella qui est médecin a examiné Sabine peu après, quand elle cessa de crier.

A son retour parmi nous, elle nous dit tout de go :

Stella : elle est devenue folle.

 Ainara m’avait prévenu que cela pourrait arriver.

J’étais partagé. Une partie de moi était triste et une autre partie était contente.

Triste parce qu’elle restait quand même ma mère et la voir comme ça me fendait le cœur.

Content parce qu’elle l’avait bien mérité après tout le mal qu’elle avait fait.

Je suis d’ailleurs persuadé qu’elle a dû faire encore plus de mal que ce que j’ai appris ces derniers jours. Au moins, elle ne pourra plus rien faire à personne.

Je regarde Ruth et voit une profonde tristesse sur son visage.

Cette femme est vraiment en or.

Elle est quand même triste pour Sabine après tout ce que cette dernière lui a fait ?

J’admire son courage.

A cet instant précis, moi je voudrais pouvoir renier tous les liens qui nous unissent.

Mais je ne peux pas. J’ai quand même la crainte de Dieu.

Toujours pragmatique, Adriel dit :

Adriel : Nous devons prendre une décision. Nous ne pouvons pas garder ces femmes ici.

Nous acquiesçons tous.

Les avocats présents vont en mode avocats. Paul, Abi et moi.

Abigaël : Il ne faudrait pas qu’on nous soupçonne de kidnapping. Ça fait déjà quelques jours qu’elles sont ici.

Paul : effectivement ! D’autant plus que depuis lors nous les avons enfermées.

Abi : Mais elles n’ont subi aucun mauvais traitement. Elles étaient inconscientes.

Paul : ce sera quand même notre parole contre la leur.

Edmund : N’oublions pas qu’elles peuvent aussi porter plainte contre nous dès que nous les ferons sortir d’ici. Et nous n’avons rien pour prouver que se sont-elles qui nous ont attaquées.

Paul : Tu as raison.

Edmund : Que faire ?

Abi : Libérons-les. Quitte à ce qu’elles portent plainte. Nous n’avons pas vraiment le choix. Leurs familles doivent s’inquiéter.

Nous acquiesçons tous.

Edmund : et pour Sabine ?

Stella : un centre psychiatrique est plus approprié pour elle.

Nous nous rendons devant dans la chambre ou sont les trois autres femmes.

Elles se lèvent craintives quand elles nous voient entrer.

Sébastien : Bonjour mesdames.

Une prend la parole.

Inconnue : Bonjour. Ecoutez, nous sommes désolées de vous avoir attaqués. Nous agissions sous les ordres de Sabine. Laissez-nous rentrer chez nous. Nous ne vous ferons plus rien. Nous avons compris la leçon.

Sébastien : Bien. Nous vous laissons partir. Sachez juste que vous avez choisi la mauvaise voie. Convertissez-vous et revenez à Dieu.

Inconnue : Croyez-moi, votre Dieu ne peut plus rien pour nous. Nous sommes condamnées et nous le savons. Nous devons aller faire face aux conséquences de l’échec de notre attaque.

Sébastien : il n’est jamais trop tard pour revenir à Dieu. Il est miséricordieux et plein d’amour. Pensez-y. vous êtes libres de partir.

Inconnue : Merci. Mais, ou est Sabine ?

Sébastien : Nous la gardons dans une autre pièce. Elle est devenue folle. Nous la conduirons dans un centre spécialisé.

A ces mots, elles toutes se mirent-à trembler.

Je les comprends.

Leur chef devenue folle, elles craignent pour leur vie.

Même si elles ont fait de mauvais choix, elles restent quand même des êtres humains.

C’est sur ce qu’elles se sont en allées.

Après leur départ, Sébastien et Adriel ont conduit Sabine dans un centre comme convenus.

Je vis un cauchemar ambulant.

Je suis encore sous le choc de toute cette histoire. Comme quoi, j’avais raison de craindre cette discussion.

Eh ! Seigneur ! Donne-moi la force de surmonter tout cela.

Ma cousine, mon cauc...