Chapitre 12 : Bénédiction

Ecrit par Verdo

 DE COUPLES* (Roman)



Chapitre 12 : Bénédiction.



  - Justine ? Dîmes-nous étonnés tout en écarquillant les yeux. 

  - Hey petit. Viens t'assœir ici. Lui dis-je en lui montrant une chaise du doigt. Il s'exécuta sans se faire prier. Julien était dans les nuages à voir la tête qu'il faisait. Tout ça l'affectait. 

  - Bon raconte-nous maintenant. Qui t'a envoyé ici? Où sont tes parents? 


Et à lui de se lancer dans une sacrée histoire. 


  - J'étais venu avec maman. 

  - Ah bon? Et où est elle? Lui demanda Julien, nerveux. 

  - Je ne sais plus. Elle vous a montré du doigt et m'a demandé d'aller me présenter à vous; qu'elle reviendra me chercher. 

  - Comment t'appelles-tu? 

  - Junior. 

  - Et tu dis que ta maman s'appelle Justine....? 

  - Oui tonton. 

  - Où habitez-vous? 

  - On vivait à Paris mais mon ancien papa nous a chassés de chez lui. Maman a dit qu'il a brûlé ses documents d'identité. 

  - Ah bon? À ton âge là, comment peux-tu être au courant de tout ça?

  - C'est maman même qui m'a tout raconté. Elle a dit que mon ancien papa me déteste parce que je ne suis pas son fils. 

  - Et c'est qui ton vrai papa? 

  - Maman dit que c'est vous monsieur. Avoua-t-il en désignant Julien du doigt.

  - C'est quelle histoire encore ça Julien ? 

  - Je n'en ai aucune idée. Et franchement, je ne veux plus rien savoir de Justine et tout ce qui la concerne. Renvoyons cet enfant d'où il vient. Ça peut être une histoire montée, digne d'un film. Écoute Florent, j'en ai assez supporté et je ne veux plus me rappeler de ces moments douloureux que j'ai traversés. 

  - Je te comprends. Mais si cet enfant disait la vérité? 

  - Non mon ami. C'est impossible. Justine ne peut pas avoir le culot de m'envoyer son fils après tout le mal qu'elle m'a fait. 


Le petit sortit de sa poche une enveloppe qu'il remit à Julien. Ce dernier ne voulut pas tout d'abord la prendre mais je le convins, ce qu'il finit par faire. Il l'ouvrit, sortit une lettre et une photo où on trouvait Justine et le petit garçon qui était là en Europe bien sûr. Il lut à haute voix la lettre pour que je puisse l'écouter aussi. 


<< Mon très cher Julien, je sais bien que j'ai tort de t'écrire cette lettre avec tout ce que je t'ai fait subir où tu as failli perdre la vie. Sache que j'ai longuement réfléchi à tout cela mais c'est la seule solution qui m'est parvenue à l'esprit. Je sais que tu ne me pardonneras jamais. J'ai fini par payer de mes erreurs moi même. La vie ne m'a pas fait cadeau. Je n'implore pas ta pitié. Loin de là. Je mérite amplement tout ce qui m'arrive. 

J'étais enceinte de deux mois de toi avant que je ne t'écrive cette lettre ce jour là. À vrai dire, je ne le savais pas. Si ç'aurait été le cas, je ne laisserais jamais l'autre là  m'embobiner avec ses belles promesses qu'il n'a jamais tenues à mon égard. Ma vie n'a pas été facile en France comme je l'avais imaginé. Ce ne fut qu'à mon arrivée que je m'étais rendue compte que j'avais commis une grande erreur en te quittant mais il était tard de rebrousser chemin. 

 Il ne voulait pas que je fasse un travail. Pour lui, je devais rester à la maison et m'occuper des tâches domestiques. Il me traitait comme telle et des fois me battait comme un enfant sans que je ne puisse réagir. L'amour qu'il m'avait promis et juré; ce qui m'avait obligé à te quitter s'est transformé en haine le jour où il m'a accompagné à l'hôpital pour consultation prénatale où il s'est rendu compte qu'il n'était pas le père du fœtus que je portais dans le ventre. Il a brûlé tous mes papiers et m'a chassé de chez lui comme une malpropre. Je me suis retrouvée à la rue où j'ai erré durant tout le temps de la grossesse jusqu'à l'accouchement.

J'ai erré avec notre fils ces dernières années dans les rues de Paris à la recherche de quoi manger. C'était très difficile pour un sans papier comme moi  de trouver du travail. Des fois, je sillonnais les quartiers et me contentais des restes de nourriture dans les poubelles. Il y a un mois, lors d'une patrouille, la police m'a arrêtée. Vu que je n'étais pas en règle avec mes papiers, elle m'a enfermée puis m'a longuement interrogée. Ce ne fut quelques jours après que je fus  déportée au pays. J'ai failli perdre notre fils. N'eût été l'intervention d'un homme de bonne foi, il serait resté en France puisqu'il est né là. Paraît-il qu'il est français et moi non. 

 Je ne sais plus où aller Julien depuis mon retour. Je n'ai même pas d'endroit où dormir alors je t'envoie notre fils. Je sais que tu lui seras un bon père et auprès de toi il sera en sécurité contrairement à moi. Tu peux faire tous les tests du monde que tu voudras pour être sûr que c'est la vérité. 

J'ai honte de t'approcher; j'ai des regrets. Je ne pourrais plus te regarder en face pour cela, je prendrai mes dispositions pour que toi, ni notre fils ne me verrez plus jamais. Je suis désolée Julien. Sincèrement, je regrette de t'avoir infligé toute cette souffrance. On se reverra dans un autre monde si le seigneur le souhaite. Prends soin de notre fils. Adieu.>>


Justine...


J'observais Julien tout le temps qu'il lisait la lettre. Ses manières démontraient parfaitement que cela le perturbait et j'avais un peu peur qu'il sombre comme l'autre fois. 


  - Julien est ce que ça peut aller? Lui demandai-je. 

  - Oui je crois. Ça va. Répondit-il froidement. 

  - Tu sais te fais pas de soucis. Ce n'est pas aussi grave que ça.  Essayai-je de le rassurer. Si tu veux, je garde le petit le temps qu'il faut pourque tu puisses réfléchir à tout ça ou soit on le confie à ta famille. Regarde, il te ressemble parfaitement. 

  - Sincèrement parlant Florent, je ne peux pas accepter cet enfant juste parce que Justine a dit qu'il est le mien. Même si c'est vrai, je ne le peux pas. Je vais être honnête. Peut être que ça prendra du temps mais pour l'instant, je ne le veux pas. Il a l'air innocent et je n'aimerais pas déverser toute la colère que j'ai pour sa mère sur lui. Ce serait injuste. Et concernant ma famille, connaissant bien sa réaction, elle n'acceptera jamais cet enfant à cause de ce que Justine a fait. 

  - Hum. D'une part ils ont raison mais cet enfant n'a rien fait. On trouvera une solution mon frère. Mais je le garde pour le moment si tu ne trouves pas d'objection.


Moments de silence...


  - Bon ça marche. Tu peux le garder mais dis-moi, comment vas-tu t'y prendre ? 

  - Je crois que je vais me référer à une agence pour engager un majordome. Un homme cette fois ci. 


Julien ria à gorge déployée.


  - Excuse moi. Ça m'a fait rire mais je crois que tu as raison. Il faut maintenant éviter les coups foireux. 


**********************************************

****Quelques mois plus tard...****


J'allai voir Paméla de temps en temps pour me rassurer qu'elle allait bien. À chaque fois que j'y allais, elle abordait toujours les sujets concernant notre futur après son accouchement. Je ne lui permettais toujours pas d'aller si loin dans les discussions pour qu'elle se fasse des idées. 

Ce soir, ma mère m'appela et m'informa qu'elle avait des contractions. Elle avait été évacuée  dans une clinique de renom. Sans perdre de temps, je m'habillai et sortis ma voiture. Après une trentaine de minute  de trajet, j'arrivai à la clinique tout pétrifié. Heureusement, le grand travail avait déjà été fait. Le sourire sur les lèvres de ma mère me fit conclure que la nouvelle était bonne. 


  - Tu es enfin papa mon fils. Tu as un magnifique garçon qui est ton portrait tout craché. Merci de m'avoir fait grand mère. Merci. Cria-t-elle de joie en venant s'agripper à moi. 

  - Dieu merci. Me soulageai-je. Pourrais-je les voir? 

  - Je crois que oui. 


********************************************** 

  - Bonjour inspecteur. J'ai fait aussi vite que je peux. Alors que voulez-vous me dire? 

  - Monsieur Florent, nous avons du nouveau dans l'enquête concernant votre femme. 

  - Non. Mon ex femme. 

  - D'accord votre ex femme. 

  - Mais quelle nouvelle encore ? Je croyais que l'enquête était Close et que le dossier était classé!

  - Oui c'était le cas mais le dossier a été réouvert grâce à un nouveau élément. 

  - Quel élément? 

 

Il fouilla dans ses dossiers et sortit deux photos d'Aliwa et me demanda de bien les analyser. 


  - Mais analyser quoi inspecteur ? C'est bien Aliwa sur les deux photos. 

  - Non. Moi je ne crois pas. Regardez bien l'index droit dans les deux photos. 


J'analysai bien comme il l'avait dit et je fis une remarque dont je n'avais jamais songé. 


  - Vous parlez de la tâche noire ?

  - Si. 

  - Mais ça ne veut rien dire. 

  - Par contre ça veut dire quelque chose. Ce n'est pas la même personne sur les deux photos. Il y a peut être une autre Aliwa dans la nature quelque part. 

  - Je ne comprends rien inspecteur. Et les empreintes que vous avez relevées? Ça appartient à qui au fait? 

  - À celle qui est en prison. Pour les empreintes digitales, il n'y a pas d'erreur. Il faut que nous retrouvions sa jumelle pour plus d'éclaircissements.

  - Tout ça n'est pas clair inspecteur. Si les empreintes correspondent à Aliwa et elle est en prison, pourquoi retrouver sa quelconque sœur jumelle ? Aliwa n'a jamais notifié qu'elle avait une sœur jumelle. 

  - Cette hypothèse peut être possible. Et il y a deux alternatives. Soit Aliwa se sert de sa jumelle ou soit c'est le contraire. 


À suivre.


Écrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol; nouvelliste togolais. 


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