Le téléphone vibra sur la table basse. Mariana, assise en tailleur sur le canapé de leur appartement parisien, fixait l’écran sans oser décrocher. Le numéro affiché était celui de Lisbonne.

Jean-Philippe, qui venait d’entrer dans la pièce, s’arrêta en voyant son visage pâlir.

— Mariana ? Qu’est-ce qui se passe ?

Elle déglutit avec difficulté et appuya sur la touche verte.

— Allô ?     Un silence, puis une voix tremblante à l’autre bout du fil.

— Mariana… c’est maman…

Le ton suffoqué de sa mère lui fit comprendre avant même que les mots ne tombent.

— C’est ton père… Il a eu une crise cardiaque. Il… il est parti.

Le temps sembla se suspendre. Un bruit blanc emplit ses oreilles, noyant tout autour d’elle.

— Non… murmura-t-elle.

Les larmes lui montèrent aux yeux, incontrôlables, tandis que la réalité s’abattait sur elle comme une vague brutale. 

Son père, Thom, cet homme qui l’avait élevée avec tant d’amour ,mais qui n'arrivait pas a le demontrer ,a cause de l'alcool , n’était plus. 

Lorsque maman nous a séparé de lui ,il ne s'est plus retrouvé .

La solitude a eu raison de lui .

Jean-Philippe s’agenouilla devant elle, inquiet.

— Mariana, dis-moi…

Elle raccrocha d’un geste fébrile et se jeta dans ses bras, éclatant en sanglots.

— Il est parti, Jean… Mon père est parti…

Il la serra contre lui sans un mot, lui offrant simplement la chaleur de sa présence.

Le lendemain, Mariana prit le premier vol pour Lisbonne. Jean-Philippe voulut l’accompagner, mais elle refusa.

— Je dois gérer ça seule. C’est ma famille.

Il respecta sa décision, mais son cœur se serra en la regardant partir.

Les jours passèrent. Il l’appelait, lui envoyait des messages, mais ses réponses étaient de plus en plus brèves. 

À Lisbonne, Mariana se retrouvait plongée dans un tourbillon d’émotions et de responsabilités. 

Elle devait soutenir sa mère,qui s'envoulait d'avoir abandonnée son mari ,le père de ses deux enfants,qui malgré ses nombreuses frasques, avaient toujours démontrer son amour pour les tiens.

 gérer les formalités administratives, et faire face à son propre chagrin.

Un soir, alors qu’elle était assise sur la terrasse de la maison familiale, le regard perdu sur le Tage, elle réalisa à quel point cette vie lui avait manqué. L’odeur des orangers, le son lointain du fado, le ciel qui s’embrasait au coucher du soleil…

Un doute l’envahit.

Était-elle vraiment heureuse à New York, loin de ses racines ?

Était-elle prête à sacrifier ces instants pour une carrière qui, au fond, l’éloignait de tout ce qui comptait vraiment ?

Pendant ce temps, à Paris, Jean-Philippe recevait une offre inattendue : un poste prestigieux à Tokyo. Un projet architectural d’envergure qui pourrait marquer un tournant décisif dans sa carrière.

Mais l’idée de s’éloigner encore plus de Mariana le hantait.

Une nuit, il s’assit sur le lit défait, un verre de vin à la main, et fixa son téléphone. Devait-il lui en parler ? Ou était-ce un signe que leurs chemins devaient définitivement se séparer ?

Un message arriva.

Mariana : "Jean, j’ai besoin de te parler. Je reviens à Paris demain."

Son cœur rata un battement.

Il savait que ce retour serait déterminant. Une décision devait être prise.

Et cette fois, il n’y aurait pas de demi-mesure.

A bientôt.