CHAPITRE 14: POSE TES FESSES SUR CE FAUTEUIL

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA


CHAPITRE 14 : POSE TES FESSES SUR CE FAUTEUIL.


**ARSÈNE MFOULA**

Ça fait quelques minutes qu’ils sont tous rentrés chez eux et que je me retrouve tout seul à la maison. Ce fut une magnifique journée et j’ai vraiment pris du bon temps en me changeant les idées et en écoutant leurs avis sur la question. Je suis vraiment content que Linda ait pu me suggérer une telle idée, j’avoue que je n’y avais pas pensé. J’étais en train de me demander ce que j’allais faire pour pouvoir convaincre cette fille mais voilà qu’elle m’a elle-même livrer des moyens de pression. C’est pour ça que l’on dit « à quelque chose, malheur est bon ». Cette situation me permettra au moins d’accéder à mes enfants et loin de me plaindre comme je le faisais plus tôt, je m’en réjouis.  Même dans la pire de situation que nous vivons, il y a toujours quelque chose de bon à retirer, il suffit pour cela d’être assez lucide et ouvert d’esprit.

 

J’ai fini par me lever et aller dans ma chambre prendre tous les papiers de l’hôpital, examens, ordonnance, factures et médicaments. J’ai ramené ça au salon et j’ai filmé avant de les ranger. J’ai ensuite appelé un ami photographe et je lui ai dit que j’allais lui envoyer des images que j’ai prise avec mon téléphone et qu’il devait me les développer tout en les agrandissant, j’allais récupérer ça avec lui plus tard. Il m’a donné son accord et son prix avant de raccrocher. Je lui ai fait un dépôt mobile Money puis je lui ai envoyé les images, celles que j’ai filmé et celles qu’Alvine m’a envoyé. Je lui ai demandé de me faire tout en double et il m’a dit que c’était ok. Après Cela, j’ai pris deux images de moi que j’ai envoyé dans le groupe de la famille avec en légende « je me suis fait agresser ». La seconde qui suivait, mon père faisait sonner mon téléphone.


« Moi : (Décrochant) Allô ? »

« Papa : (Inquiet) Allô Brain, c’est comment ? Je viens de voir les images que tu as envoyé dans le groupe. Tu es où ? »

«Moi : Je suis à la maison papa, mais j’ai été agressé hier lors d’une sortie et »

 «Papa : (Me coupant) Tu vas nous expliquer ça de vive voix, nous venons là-bas. »

 «Moi : D’accord. »

Clic !


Nous avons raccroché et tout de suite après c’est Reine qui appelait.


 «Moi : (Décrochant) Allô ? »

 « Reine : (Affolée) Pour l’amour de Dieu Arsène dis moi que tu vas bien et que tu n’as rien de grave pardon »

«Moi : (Rassurant) Calme toi pupuce, je vais bien. »

 «Reine : Jure devant Dieu. »

 «Moi : (Amusé) Je le jure. À part quelques douleurs ça et là, fondamentalement je vais bien. »

  « Reine : D’accord . Tu es où ? »

« Moi : Je suis à la maison. »

«Reine : J’arrive là-bas tout de suite. »

 «Moi : D’accord »

 «Reine : Tu as déjà mangé ou je te prends quelque chose en chemin ? »

 «Moi : (Souriant) Ne t’inquiètes pas pour moi ma petite maman, j’ai mangé. »

« Reine : Tu n’as besoin de rien ? »

«Moi : (Souriant)Non, te voir seulement est suffisant. »

 « Reine : D’accord , je fais vite. Je me mets déjà en route. »

« Moi : Ok. »

«Reine : À tout de suite, je t’aime. »

 « Moi : Me too pupuce »

Clic !


C’est avec un large sourire que je raccroche et range mon téléphone. Je suis né dans une bonne famille et je suis aimé de toute part par les miens. L’amour que mes parents se portait l’un et l’autre , ils nous l’ont transmis à ma sœur et moi, malgré l’écart que nous avons elle et moi, nous avions toujours été très fusionnels. Et malgré le tempérament de feu qu’elle a hérité de ma mère, elle est très câline et protectrice avec moi. 

Dix minutes plus tard, elle a débarqué dans la maison, suivie de Rainha et Irène, ses deux amies. Elle est directement venue me prendre dans ses bras après avoir balancé son sac au sol.


Reine : (Me prenant dans ses bras) Mon Dieu, Arsène, tu m’as fait une de ces peurs quand j’ai vu les images que tu as envoyé dans le groupe.

Moi : (Grimaçant) Aïe Reine, tu ne peux pas me faire un câlin, je suis brûlé.

Reine : (Me lâchant) Je suis désolée. (Me regardant pour voir) Seigneur ! Qui t’a fait ça ?

Moi : Des brigands.

Reine : Comment ça ? Où ?

Moi : Asseyez-vous d’abord.

Les filles : (S’asseyant )Bonsoir Arsène.

Moi : Bonsoir, vous allez bien ?

Rainha : (Souriante) Mieux que toi en tout cas. C’est comment tu veux me rendre veuve alors que tu ne m’as pas encore épousé ?

Irène : (Souriante) Vraiment, finis d’abord de payer nos dot après tu pourras mourir. Ma coépouse et moi pourrions au moins bénéficier de tes biens. Veuves heureuses.


Nous avons éclaté de rire. Ces deux petites sont de vraies cas aussi, depuis que je les avais rencontré quand j’étais en vacances au Gabon pendant que je faisais mes études en Afrique du Sud, elles m’avaient dit que j’étais leur mari parce qu’elles me trouvaient beau et depuis c’est ainsi qu’elles me taquinent quand elles me voient. Je voulais répondre mais c’est à ce moment que mes parents et ma petite cousine Lucia sont rentrés dans la maison. Tout comme Reine, ma mère a couru pour venir me prendre dans ses bras après avoir balancé son sac au sol. Ça doit être héréditaire, leur réaction. 


Maman : Mon Dieu, mon petit garçon oh, c’est comment tu veux me donner la tension ? 

Reine : Maman laisse le, il est brûlé. Tu lui fais mal.

Maman : (Reculant en me regardant) Comment ça ? (Écarquillant les yeux) Nyembi Mfoumou mais qui veut me tuer l’enfant que j’ai tant souffert pour mettre au monde ? Ce sont mes une semaine de douleur et 9h de travail qui sont comme ça ? Et Seigneur ! C’est qui oh, c’est qui qui a osé te faire une chose pareille Mfoula, je veux un nom et une adresse pour aller régler cette affaire moi-même. Mon enfant que j’ai moi-même souffert pour accoucher ? Qui a osé ?

Moi : Les braqueurs.

Maman : Quels braqueurs ?

Papa : Tu connais les différents braqueurs de cette ville pour poser ce genre de question ?

Maman : (Levant sa main dans sa direction) Gui-Roger pardon oh, quand je parle avec mon enfant, ne met pas ta bouche dedans. Quand j’ai souffert pour accoucher cet enfant tu ne m’as pas aidé. 

Papa : Hum. 

Maman : Voilà. (À moi) Mon bébé dis-moi, parle à ta mère.


C’est tout ma mère ça, depuis que je suis petit, c’est ainsi qu’elle me traite lorsqu’un mal m’arrive, maladie, blessures etc. Malgré l’âge , cela ne change pas. Pour elle, je suis et reste son petit garçon de deux ans qui courait dans ses bras pour aller se faire consoler d’un mal qu’il avait eu. Et c’était ainsi qu’elle me parlait après m’avoir serré dans ses bras « mon bébé dis-moi, parle à ta mère ou à maman ». Les filles étaient en train de rire.


Reine : (Riant) Maman est-ce que c’est encore un bébé ?

Maman : C’est mon bébé, même quand il aura 100 ans, ce sera toujours pareil. 

Reine : (Riant)Tu exagères.

Irène : (Riant) C’est toi qui peut parler Reine ? Quand tu es rentrée ici, tu as fait quoi ? N’est-ce pas tu as couru pour te jeter sur lui comme elle ? Vous êtes pareilles, Bonsoir.

Maman : Laisse moi celle là. Bonsoir ma fille.


Ils ont bien salué avant de prendre place. Lucia et maman se sont assises sur le même fauteuils que Reine et moi, papa était en face. 


Papa : Tu nous dis ce qui s’est passé ?

Moi : Oui. Je me suis fait agresser par cinq hommes au carrefour Nyali (quartier) hier dans la nuit.

Reine : Tu faisais quoi là-bas ?

Moi : Je rentrais à la maison, je quittais d’une fête organisée par un ami à Damas. Sur le chemin retour, j’ai surpris ce groupe qui essayait de violer une jeune femme et j’ai essayé de m’interposer mais compte tenu du nombre et le fait que l’un d’entre eux qui avait une bouilloire me l’avait versé au corps, je n’ai pas pu tenir. Dieu merci, deux autres voitures qui passaient par là nous ont vu et se sont arrêtées. Les braqueurs ont fui en nous laissant cette fille et moi. Nous avons été conduits à l’hôpital avant qu’on ne nous libère aujourd’hui . 


Oui j’ai inventé cette histoire de toute pièce et c’est vrai qu’elle est différente de la vérité et de ce que j’ai dit aux gars que je devais donner comme version mais celle-ci est plus plausible et me fait passer pour un héro, cela occultera facilement les réprimandes des sorties nocturnes et autres que les parents pouvaient soulever. Et surtout elle est bien mieux que la vérité car si celle-ci venait à s’apprendre, ce problème prendrait une autre proportion. Connaissant ma mère, elle balaierait du revers de la main toutes les raisons que nous pourrions lui donner pour ne pas emmener cette histoire devant les autorités. Donc voici officiellement la version que nous allons garder par rapport à cette affaire. Je m’assurerai de l’écrire dans le groupe afin que les gars aussi l’aient.


Maman : Vous voyez ces sorciers ? Donc ils sont incapables de draguer une fille normalement pour essayer de la violer ? Et c’est jusqu’à ils se permettent de te brûler de la sorte ? Je vais appeler une connaissance à la PJ (police judiciaire) et il ira me ratisser cette zone, tôt ou tard ces imbéciles se feront choper comme c’est avec mon enfant qu’ils veulent s’amuser.


Ils ont parlé de ça pendant longtemps avant de me demander si j’ai pris le contact de la jeune femme que j’ai sauvée, j’ai dit non et je n’ai pas non plus essayé de m’opposer à leur idée de ratisser le coin au risque d’éveiller les soupçons. Après cela nous avons encore parlé avant que maman décide que je devais rentrer avec eux pour qu’elle puisse convenablement prendre soin de moi car je ne peux pas rester seul dans mon état. J’ai accepté et Reine m’a fait une valise en me prenant le nécessaire. Nous sommes donc tous partis, mes parents, Lucia, Reine qui a décidé de passer la nuit avec nous et moi au pk 11. Ce n’est pas plus mal, je vais pleinement me reposer en me faisant chouchouter par les miens. Cette imbécile n’a qu’à bien se réjouir mais elle ne tardera pas à avoir de mes nouvelles…


**LESLIE OYAME**

Je suis assise toute seule au salon en train de penser à ce que j’ai posé comme acte hier matin. Toute la journée j’avais la peur au ventre car je me disais qu’à tout moment les policiers devait débarquer à la maison pour m’arrêter. Ce n'est qu’en me réveillant ce matin que je me suis rendue compte de la gravité de mes actes. Je lui ai versé une eau bouillante sur le corps, j’ai brisé une bouteille sur sa tête et j’ai failli lui planter un couteau dans la poitrine. Chacun de ces actes même isolé est suffisant pour m’envoyer en prison et moi j’ai réuni et concentré ça sur une seule personne en un seul moment. Je sais qu’il n’est pas mort car les voisins qui l’avaient conduits à l’hôpital en ont parlé en disant que lorsqu’ils partaient de l’hôpital, il était vivant et se faisait traiter par un médecin. Même s’il n’est pas mort, il peut tout de même me porter plainte pour m’envoyer en prison ou même lancer une procédure pour obtenir la garde de mes enfants. Rien que cette idée me soulève le cœur.


Moi : Non, il ne peut pas faire ça, il ne peut pas me prendre mes enfants, ils sont toute ma vie et je ne peux pas accepter qu’on me les arrache. (Rongeant mes ongles) Je ne sais vraiment pas ce qui m’a pris, je n’aurais vraiment pas dû réagir de la sorte. Que faire maintenant ? Prier, oui c’est ça, je vais prier Dieu afin qu’il ne permettent pas que j’aille en prison ou que l’on m’arrache mes enfants. (Me mettant à genoux et joignant mes deux mains devant moi en signe de prière) Seigneur, c’est moi Leslie. Je sais que ça fait très longtemps que je n’ai pas prié ou quoique ce soit mais toi-même tu as vu que ce n’était pas facile ici pour moi. Les gens se sont ligués contre moi pour m’attaquer de tous les côtés. Toi-même tu as vu comment j’ai fait montre de beaucoup de bravoure afin de sortir vainqueur de tous les grands combats que j’ai eu à mener dans ma vie. Oui Seigneur ce n’était pas facile oh, mais j’ai triomphé parce que comme le disait mon homonyme je suis une grande « triomphatrice». Seigneur je suis là ce soir pour te demander de me prêter main forte dans ce grand combat qui veut se lever dans ma vie. Je ne veux pas faire la prison, si je pars là-bas, mes deux trésors que tu m’as donné vont rester avec qui ? Qui va bien les garder comme moi ? Tu vois donc que tu ne peux pas laisser que je parte là-bas pardon Seigneur. Accoucher les enfants ce n’est pas facile, si toi tu ne connais pas la douleur là, tu peux même demander à maman Marie ta mère, elle va t’expliquer comment c’est difficile. Elle peut bien me comprendre parce que toi-même elle t’a accouché toute seule dans une étable comme je l’ai fait toute seule en accouchant mes jumeaux. Bon c’est vrai que pour moi c’était quand même dans un hôpital et que j’avais des sages femmes et médecin avec moi mais moi j’ai poussé deux enfants donc normalement je l’ai battue sur ce plan. Mais dans tous les cas, elle connait la douleur de l’enfantement et donc elle peut t’expliquer. Pardon, ne permet pas que je parte en prison. Je sais que ce que j’ai posé comme acte n’était pas bien, mais toi-même tu as vu comment c’est ce chien qui m’a d’abord provoqué en me volant mes enfants. Il avait fui l’autre jour du restaurant quand je lui avais donné mes conditions, il n’était pas censé revenir et devait mourir où il était parti. Mais toi-même tu as vu comment sa famille et lui m’ont provoqué, j’étais tranquille dans mon coin et ils sont venus me provoquer. J’étais seulement en train de me défendre, tu as bien vu. C’est vrai que je ne devais pas faire tout ça mais je n’avais pas réfléchi, c’est la colère qui m’a poussé à agir comme ça. Si tu m’empêches d’aller en prison, je te jure que plus jamais je vais encore recommencer (mettant mon pouce entre mes incisives pour jurer) hein, je jure devant Dieu, je ne vais plus jamais le faire. Merci parce que je sais que tu vas m’exaucer au nom de Jésus. Amen.


Je me suis relevé et j’ai pris mon téléphone pour chercher une louange et bien sceller ma prière. Quand il va écouter que j’écoute quand-même les louanges, il sera obligé de m’exaucer. J’ai mis une playlist où il n’y avait que les louanges et c’est avec ça que j’ai fini par aller trouver les enfants qui étaient déjà endormis depuis un moment (…)


Je me lève ce matin et je réveille les enfants pour aller les apprêtés car il y a école aujourd’hui étant donné que c’est lundi. Avant ça je les serre dans mes bras pour les faire un peu sourire car tout ce week-end ils étaient tristes.


Moi : Mes amours ont bien dormi cette nuit ?

Eux : (Petite voix) Oui.

Moi : Vous êtes toujours fâchés contre moi ? (Ils ont bougé la tête en signe affirmatif, me mettant à genoux devant eux) Je suis désolée mes poussins, je vous jure que je ne vais plus vous gronder et vous frapper encore.


Et oui, dans ma colère samedi, je les ai frappés de même que Lucrèce. Ce jour je n’avais pas pu me canaliser.


Moi : Lâchez moi vous aussi si vous ne voulez pas que je m’en prenne à vous également et dégagez tous de ma terrasse sur le champ. (Ils me regardaient toujours, j’ai ramassé une autre bouteille) J’ai dit de dégager de chez moi.


Ils ont tous détalé sauf Lucrèce et les enfants qui me regardaient en pleurant tous les trois. 


Moi : (À eux) Dépêchez vous de rentrer dans la maison, votre tour arrive bientôt. 


J’avais balancé la bouteille au sol et j’étais rentrée dans la maison que j’avais bouclée derrière moi. Je m’étais dirigée dans ma chambre pour en ressortir avec une ceinture et foncée sur eux avec.


Lucrèce : (Cachant les enfants derrière elle en pleurant de plus belle) Tantine Leslie pardon, pardon.

Moi : (Fouettant) Je ne te pardonne pas, je te confis mes enfants et tu les laisses aller avec cet imbécile ? Tu es malade ? Je t’ai dit que cet homme était un de mes parents pour que tu lui donnes mes enfants ?

Lucrèce : (Protégeant son visage en pleurant) Non tantine Leslie, pardon, je te jure que je ne vais plus recommencer, je jure devant Dieu, je ne vais plus lui donner les enfants. Pardon, ayoo, ça fait mal. Pardon tantine Leslie. 

Moi : Il faut encore recommencer ça et je vais te tuer de mes propres mains, imbécile. 


Quand j’avais fini avec elle, je l’avais poussée et j’avais chicoté les deux autres qui s’étaient mis  à hurler aussi.


Moi : (Fouettant) Vous deux là vous vous prenez pour qui ? Vous laissez Lucrèce pour partir avec un inconnu ? Vous connaissez cet homme où ? On vous emmène et vous le suivez sans pleurer jusqu’à vous êtes même contents et souriez dans les photos que cet imbécile vous a fait, vous êtes malade ? Hein ? Vous êtes malades ?

Eux : (Pleurant) Pardon maman.


Lucrèce était revenue les protéger et avait encaissé sur son dos le reste des coups qui leur étaient destinés. Oui c’était toujours comme ça qu’elle faisait. Quand je frappais les enfants devant elle, elle finissait par prendre les coups aussi et quand c’était elle que je frappais, les deux autres venaient se placer devant elle. Généralement, je les frappais à trois. Quand j’avais estimé que c’était suffisant, je m’étais éloignée d’eux. Est-ce que j’avais peur que l’un des parents de Lucrèce vienne me demander des comptes sur la façon dont je la traitais ? La réponse était non. Je l’avais dit, cette petite avait eu la mal chance de naître dans une famille comme la sienne, c’était une jungle dans laquelle chacun se débrouillait pour vivre. En dehors de sa mère qui, la plus grande erreur qu’elle avait pu faire dans sa vie, était de s’amouracher d’un ivrogne irresponsable et aller jusqu’à lui faire quatre enfants en vivant dans la dernière de misère, était la seule personne lucide dans cette maison, malheureusement avec ses maladies qui l’avaient immobilisés, la situation de ses enfants s’était davantage dégradée. Depuis que cette petite était rentrée à mon service pour remplacer sa mère, c’était moi qui m’occupait d’elle et la traitais comme je le faisais avec les jumeaux sans que qui que ce soit vienne dire A ou B. Donc je la frappais quand j’estimais qu’elle le méritait. 


J’étais allée déposer la ceinture à la chambre avant de revenir les retrouver assis tous les trois dans un coin de la maison toujours en train de pleurer, les garçons avaient leurs têtes posées sur la poitrine de Lucrèce et celle-ci les tenait dans ses bras.


Moi : (À une distance d’eux) Allez m’enlever les tenues de l’école rapidement. 


Ils s’étaient levés, avaient pris les sacs et étaient partis à la chambre. J’étais restée à mettre de l’ordre dans ma maison et dehors. Pendant que je le faisais, c’était là que j’avais écouté certains voisins, parmi ceux qui avaient accompagné le connard là à l’hôpital dire qu’il n’était pas mort et que le médecin s’occupait de lui. Ils parlaient en me lançant des regards en biais. Quelqu’un essayait seulement de me dire quoique ce soit et il allait comprendre sa douleur. J’étais rentrée chez moi et je m’étais mise à cuisiner(…)


Moi : Mes bébés maman s’excuse, je ne voulais pas vous faire du mal hun, c’est la colère parce que j’avais peur qu’il vous arrive quelque chose de mal, vous savez que vous êtes toute ma vie et que je ne peux pas vivre sans vous. Je vous aime de tout mon cœur. 

Eux : On t’aime aussi maman, mais tu nous as fait mal l’autre jour et puis tu as failli tuer papa avec de l’eau chaude, la bouteille et le couteau.


Bien que je sois contrariée par le fait qu’ils appellent cet imbécile « papa », je prends sur moi pour ne pas les reprendre. J’essaie de me faire pardonner par eux donc je ne vais pas me remettre à crier sur eux encore. Je réglerai ça plus tard. 


Moi : Je sais mes poussins mais maman n’était pas consciente de ce qu’elle faisait, je vous ai dit que j’avais peur de vous perdre et aussi la colère m’avait saisi le cœur, je ne réfléchissais plus bien.

Aimé : Tu vas encore te fâcher comme ça ?

Moi : Non mon amour, je ne vais plus jamais le faire. 

Amour : Tu promets ?

Moi : (Posant ma main droite sur mon cœur et levant les trois derniers doigts de ma main gauche en l’air ) Main sur le cœur et trois doigts au ciel, je ne vais plus me fâcher comme ça, je vous le promets.

Eux : D’accord . 

Moi : Vous me pardonnez ?

Eux : Oui maman, on te pardonne parce qu’on sait que tu n’es pas mauvaise.

Moi : (Les serrant dans mes bras) Merci mes amours, je vous aime tellement et n’oubliez pas que vous êtes toute ma vie.

Eux : On sait maman, on t’aime aussi. 


Je me suis détachée d’eux et me suis mise à leur caresser les visages en souriant. Ils m’ont souris à leur tour. J’ai fini par les conduire à la douche pour les apprêter avant de le faire aussi. En venant au salon, j’ai trouvé Lucrèce qui faisait déjà le petit déjeuner vêtue de son uniforme. Je ne suis pas surprise, ce n’est pas la première fois qu’elle le fait, elle a la clé de la maison. 


Moi : (Déposant mon sac sur les coussins) Bonjour.

Lucrèce : (Se retournant pour me regarder) Bonjour tantine Leslie, tu as bien dormi ?

Moi : Oui. 

Lucrèce : D’accord. Je suis en train de faire notre café, je mets aussi ta tasse ?

Moi : Oui.

Lucrèce : D’accord .


Elle s’est dirigée vers la cuisine et je l’ai suivie à l’intérieur .


Moi : Lucrèce ?

Lucrèce : (Me regardant) Hun ?

Moi : Je suis désolée pour samedi, de t’avoir frappé avec les enfants. Je sais que ce n’était pas de votre faute s’il les avait pris mais comme j’étais en colère, je vous ai mis tous dans le même bateau. Je te demande pardon.

Lucrèce : (Me regardant) Je te pardonne tantine Leslie, je ne suis pas fâchée contre toi. Je sais que c’est parce que tu avais peur pour les jumeaux que tu nous as frappés.

Moi : D’accord, tu as déjà fait les gamelles des enfants ?

Lucrèce : Oui, c’est dans leurs sacs. 

Moi : Ok. 


Je l’ai aidée à prendre le reste et nous sommes rapidement allées nous asseoir pour manger avant de partir à la route où je les ai mis dans un taxi avant de prendre le mien et partir pour mon boulot. 



UN MOIS PLUS TARD.


Je descends du taxi et j’ôte mes talons pour enfiler mes babouches et descendre à la maison. Aujourd’hui c’est mercredi et Dieu merci nous avons fini à 15h30 sans déborder. Il faut dire que c’était assez fluide car il n’y avait pas trop d’affluence . Ce sera à partir de la semaine prochaine que ce sera chaud, du coup, cette semaine on rentre à l’heure . J’ai fait quelques achats pour la maison en rentrant et j’ai également pris quelques vêtements au marché pour les enfants et Lucrèce. Comme ce n’est pas très lourd, je porte mes sachets moi-même jusqu’à la maison. Devant la porte, je me mets à parler en rentrant.


Moi : Lucrèce, je ne t’ai pas dit de faire rentrer les serpillères là quand tu devrais rentrer des cours ? Pourquoi mes serpillères sont encore de


Ma phrase se coupe dans ma gorge quand je rentre dans la maison et je trouve l’imbécile là assis sur mes coussins avec un homme en costume et deux autres vêtus de l’uniforme des corps habillés. Lucrèce et les enfants sont assis à côté de lui. Mon cœur a raté un battement et s’est mis à cogner très fort dans ma poitrine. J’espère que ce n’est pas ce à quoi je pense. J’ai tenté tant bien que mal de me contenir et ne rien laisser paraître.


Moi : (Maîtrisant ma voix) Qui êtes vous et que faîtes vous chez moi ?

Arsène : Bonjour Leslie.

Moi : Je vous ai demandé ce que vous faisiez dans ma maison. 

Arsène : (M’ignorant, au monsieur en veste) Huissier laissez les documents, je me chargerai de le faire.

Le monsieur : (Déposant un dossier sur la tablette avant de se lever) D’accord . 

Arsène : (à Lucrèce)  Ma puce prends les garçons et tu fais comme j’ai dit. (Aux gendarmes) Allez avec eux.

Moi : Pardon ? Vous n’allez emmener mes enfants nulle part, vous m’entendez non, ce sera sur mon cadavre que vous allez passer avant de me les prendre.


Comme si personne ne prenait en compte ce que je disais, l’un des hommes en uniforme a escorté les enfants et l’huissier pendant que l’autre m’empêchait de les approcher. Celui qui me tenait était musclé comme quelqu’un qui participait au concours de musculation. Ils sont sortis et m’ont enfermée dans la maison avec Arsène.


Moi : (Frappant contre la porte en hurlant) Ramenez moi tout de suite mes enfants, vous n’avez pas le droit de me les prendre. 

Arsène : (Dans mon dos) Leslie ?

Moi : (L’ignorant) Ouvrez moi cette porte tout de suite. 

Arsène : Leslie ?

Moi : (Me retournant pour le regarder en colère ) Quoi ? Tu vas rapidement rappelez tes gens tout de suite et leur dire de me ramener mes enfants sinon je te jure sur la tête de mon homonyme que je vais te tuer de mes propres mains Mfoula.

Arsène : (Esquissant un faible sourire en me regardant) Tu as fini de t’agiter non ? Maintenant Assieds-toi sur ce fauteuil afin que nous parlions.

Moi : Je ne m’assoirai nulle part avant que

Arsène : (Grondant) Tu vas me fermer ta grande gueule et me poser immédiatement ton cul sur ce fauteuil Leslie.


Il m’a parlé avec une telle gravité dans la voix qui m’a calmé direct et m’a obligé à m’asseoir sans que je ne puisse comprendre ce qui m’arrive …


SECONDE CHANCE