CHAPITRE 14 : Le pot aux roses

Ecrit par delali




Trois semaines plus tard. Cotonou


Les mains posées sur le volant de sa voiture, Marianne pousse un soupir. Samir doit déjà s'impatienter à l'attendre à l'intérieur. Un mois s'est déjà écoulé depuis le temps où elle l’a surpris. Elle a employé ce temps à mettre en exécution son plan pour le lui faire payer. Après l'épisode de la voiture, elle l’a, entre autres, obligé à changer d'appartement. En cela, elle se rappelle à quel point il était encore une fois surpris.

Je ne mettrai plus les pieds dans ton appartement Samir. 

Quoi ? 

Cette maison où tu t'es envoyé en l'air avec ta maîtresse ne me verra plus je te dis. 

Mais Ria, je t'assure que... 

Ne m'assure rien Samir, soit tu déménages, soit je ne viens plus chez toi, lui a-t-elle dit.

Il était resté sans voix devant cette déclaration. Avant de clore la discussion, elle lui a ajouté.

Ah ! Avant que je n’oublie, tu changeras aussi tous les meubles de la chambre à coucher... 

Mais Ria, tu n'abuses pas un peu trop là ? 

Toi tu n’as pas abusé peut-être en me trompant avec une …. sur le supposé lit conjugale ?

OK, je change le lit, le matelas et... et tous les draps. Mais les autres meubles sont tous neufs, qu’est-ce que tu veux que j’en fasse maintenant ? 

Je m'en fiche Samir, je ne veux pas savoir ce que tu en feras.  Donne-les à une œuvre caritative si tu veux, mais moi, je ne veux plus les revoir de ma vie. 

Après ce jour là encore, Samir a mis en exécution ses désirs. Elle l’a aidé à choisir la maison, et aussi à remeubler la chambre à coucher. Là encore, elle n’y est pas allée de mains mortes. Elle a veillé à faire des choix hors de prix. Ce dernier n’a eu d’autres choix que d’obtempérer.


Ce soir, il l'attend à présent pour inaugurer selon lui leur nouveau logis sis au quartier Zone des Ambassades. Elle arrive à obtenir presque tout ce qu'elle veut de lui à présent, mais les choses ne sont toujours pas encore comme auparavant. Le temps pense les blessures dit-on, elle doit avouer que l'adage n'a pas totalement tort, surtout que dans son cas à elle, le temps a beaucoup été aidé par la pression des uns et des autres. Mais l'autre chose que l'adage ne dit pas, c’est qu'après le pansement de la blessure, il survient la cicatrice avec laquelle il faut se battre pour ne pas tomber dans une crise de manque de confiance. Ce soir particulièrement, elle en est taraudée. Elle se décide à entrer dans la maison.

Bienvenue dans ta maison ma chérie, lui dit il lorsqu'il lui ouvre la porte. 

Merci chéri, mais tu oublies que je t’ai aidé à presque tout faire ici.

Oui, mais là, c’est notre soirée à nous. 

Hum.

Accorde moi juste l'instant d'un bain et on ira se faire un resto. 

Un resto ?  Non mais pourquoi ?  Je propose de faire la cuisine, même si ce n'est pas quelque chose d'extraordinaire 

Ah bon ? Tu n'es pas trop fatiguée ? 

Histoire d'inaugurer aussi la cuisine ! lâche-t-elle en souriant.

Super alors.  Je file prendre ma douche. 

Marianne s'affaire donc et au bout d'une heure de temps, son plat de poisson frit accompagné de frites de pomme de terre est prêt. Samir est sorti entre temps lui acheter son vin préféré. Elle a fini, mais il n'était pas encore arrivé. Elle décide alors prendre un bain. Elle se dirige vers la chambre à coucher. Fort heureuse d'avoir réussi à faire couler de l'eau fraîche sur le corps, elle s'emmitoufle dans une grande serviette. En dix petites minutes, la voilà rhabillée, il ne manque plus qu'une touche de senteur à sa toilette. De ses deux mains, elle ouvre grandement les battants de l'armoire. Elle se fige à l'instant, aussitôt Samir fait son apparition.

Ah, te voilà. Je te cherchais partout. 

Elle tourne la tête en sa direction, celui-ci remarque son air ahuri et lui demande :

Mais pourquoi tu fais cette tête ? 

À qui appartient cette montre Samir ? 

Elle lui montre du doigt le bijou de femme qui était poser sur une étagère de l'armoire :

Mais c'est ta montre Ria, répond-t-il surpris. 

Non Samir, ce n'est pas ma montre, répond-t-elle en secouant la tête. 

 Mais tu ne la reconnais pas, c'est la tienne.  Tu l'as certainement oubliée ici la dernière fois. C'est pour cela que je l'ais rangée…. 

Marianne regarde l'objet avec insistance, puis elle tourne son regard vers Samir, qui aussitôt y lit du doute.  Il la rassure sur le champ.

Enfin Ria, cette montre ne peut qu'être à toi, je ne peux pas garder la montre d'une autre fille ici, après tout l’effort que j’ai fait pour te reconquérir. Ne doute pas de moi s'il te plaît ma chérie. 

Elle garde le silence un moment, puis lui déclare :

On y va manger, sinon ce sera trop froid.

Elle sort de la chambre suivit du jeune homme. Après leur dîner qui s’est déroulé presqu'en en silence, Marianne trouve une bonne excuse afin de ne pas rester plus longtemps avec lui. 

***

Le jour suivant à Calavi

Kenji s’est réveillé d’une humeur assez particulière ce matin. Il a envie de tout sauf se rendre sur cette plage, vendre des noix. Il est 11 heures du matin et il traine encore des pas à l’intérieur de son studio lorsque des coups sont frappés à sa porte :

Oui ? demande-t-il.

Aussitôt, il voit apparaître Malik dans l’encadrement de la porte.

Tiens ! Un revenant ! S’exclame Kenji

Il se détourne de lui et va chercher un balaie à manche pour rendre propre sa chambre.

Qu’est-ce que tu fais encore ici ? Je t’ai écrit, tu n’as pas vu ? demande alors Malik.

Bof, je ne me suis pas encore connecté ce matin.

Bon, bref, les résultats du concours de douane sortent cet après-midi, 

Ah bon ? Enfin une bonne nouvelle ! s’exclame-t-il en laissant le balaie.

Ah ouais ! Heureusement que j’ai pensé passer par la maison avant de prendre la route de la plage, comme ce n’est pas dans tes habitudes de ne pas te connecter.

Oh, ce matin, je ne sais pas pourquoi, … mais je pense que je suis tout simplement fatigué. On nous a dit ‘’allez à l’école’’, vous pourrez travailler demain, mais depuis toujours rien. On dirait qu’on a péché contre Dieu...

Ah frangin, on dirait que ce n’est pas ton jour aujourd’hui hein…

Je t’assure. J’en ai marre tout simplement, dit-il d’un air agacé.

Hum, il y a un autre artiste qui dit « le deuxième nom de Dieu, c’est le temps. » Prend courage mon frère. Pour toi va sortir.

C’est quoi ? Ma vielle t’a passé le mot ou quoi ? C’est le même discours qu’elle aussi me tient, reprend-t-il avec un sourire cette fois.

Looool. Mais elle a raison. Et je pense qu’à partir de cet après-midi, notre galère va prendre fin, puisqu’on sera admis au concours.

Ah je l’espère fortement.

Malik prend siège devant la minuscule télé écran plat de son ami, l’allume et commence à zapper les chaines de télévision.

Bon, fais ce que tu as à faire et on s’apprête pour aller prendre nos résultats.

Kenji abandonne définitivement son projet de balayage et se rapproche de son ami.

Au fait, tu as disparu presque tout ce mois, où étais tu ?

Malik feint de ne pas attendre la question. Kenji reprend :

Tu as informé les parents de la fille que tu l’as enceintée ?

Chut ! réplique-t-il brusquement. Tu ne sais pas que les murs ont des oreilles ?

Quoi ? Tu continues de cacher cette histoire ? Jusqu’à quand encore ?

Pfff ! Oublie ça Kenji, c’est de l’histoire ancienne, déclare-t-il en fixant droit l’écran de télévision.

C’est pas croyable ! Donc, tu l’as fait avorter ? demande-t-il en écarquillant les yeux.

Je te l’avais déjà dit que je ne voulais pas de cette fille. 

Tu lui as fait avaler des choses sans qu’elle ne sache ou quoi ?

Mais non ! Je ne suis pas de ce genre-là. J’ai réussi à la convaincre. C’est vrai qu’a la dernière minute, j’ai cru qu’elle allait refuser. Mon cœur s’était coupé tout d’un coup. En fait, j’étais tellement content d’être débarrassé d’elle que j’ai exprimé ma joie tout haut, moi je pensais qu’elle était déjà loin de moi, mais elle a fait demi-tour à ma grande surprise…

Ah bon ? Et comment tu as fait par la suite ? 

J’ai eu de la chance frangin, elle ne m’avait pas entendue, c’était pour des futilités qu’elle revenait encore vers moi. Donc moi j’ai fait ce que j’avais à faire. J’ai cherché l’argent et je l’ai même accompagnée. Bref, j’étais à ses côtés pour la soutenir en tout.

Ah ! C’était la moindre des choses venant de toi.

Enfin Kenji, ce n’est pas parce que je ne l’aime pas, que j’allais la maltraiter en me comportant comme un sauvage, non ! Ce qui me reste à faire maintenant, c’est de mettre de la distance entre nous pour arrêter avec elle sans qu’elle ne s’en rende compte. 

Tu es terrible Malik, malgré tout ce que je t’ai dit, tu l’as quand même fait.

Il fallait que je fasse un choix mon pote, la vie est un choix. Et s’il te plait, ça c’est du passé, changeons de sujet.

***

Pendant ce temps à Cotonou

Marianne assise devant son ordinateur a du mal à se concentrer. Depuis hier la veille, elle a un horrible soupçon. Mais comment faire pour le confirmer. Quand elle y repense, elle a peur de se dire que Adeline a de tout temps eu raison. Mais que ce serait horrible si ce à quoi elle pense s’avérait être vrai. Et depuis combien de temps cela durait il ? Il faut qu’elle fasse quelque chose pour en avoir le cœur net.

Ohé Ria ? Tu es là ?

Stella vient ainsi de la tirer de ses pensées. Marianne reprend donc en souriant :

Désolée Stella, j’étais en plein dans mes pensées. Tu disais ?

Hum ! Je parie que c’est ton infidèle de fiancé-là qui t’occupe l’esprit.

Marianne sourit en entendant cette réflexion. Stella n’en reste pas là toutefois.

J’imagine l’enfer, avoir un homme et être à tout moment soucieuse à cause de lui parce qu’il peut être avec une autre femme en ce moment.

Oui en effet, tu n’as pas tort Stella. C’est un vrai calvaire.

Moi je t’ai déjà dit de mettre fin à cette mascarade de projet de mariage.

Marianne sourit encore une fois avant de déclarer :

Tu sais bien que ce n’est pas facile. Laissons ce sujet. Tu fais quoi ce midi ?

euuuuh…

J’aimerais que tu m’accompagnes faire une course. Dit aussitôt Marianne en coupant la parole à son amie.

Ok ! On y va à bord de la Lamborghini non ?

Bien sûr ! dit-elle en souriant.

Deux heures plus tard, les voici à l’heure de la pause. Marianne s’empresse de sortir son véhicule du parking. Stella sans poser de question sur leur destination monte à bord. Elle ne s’en fait pas le moins du monde, elle sait que Marianne lui fait une confiance aveugle, alors elle finira par savoir ce qui se cache derrière cette course mystérieuse. Marianne démarre donc le véhicule et emprunte la voie qui mène vers le troisième pont de la ville de Cotonou.

Ria, je me trompe, où bien tu me ramènes à la maison ? Lance Stella d’un air taquin.

Très drôle Stella.

Ah, comme tu empreintes le chemin de mon quartier Akpakpa.

Ah mais pendant que j’y suis, tu peux me prêter ta montre ? Celle qu’on a acheté ensemble à Erevan, tu te rappelles ?

Ah bien sûr, dans jeton de ton Samir là non ?

Exactement !

Pas de soucis ma chéri. Je t’apporte ça dem….

On peut passer tout de suite chercher en même temps, comme je vais vers la zone.

Ok. Mais on va où même ?

Je t’amène voir la nouvelle villa que j’ai fait louer à Samir, déclare-t-elle d’un air solennel.

Hum ! A la zone des ambassades là ?

Ah, je t’ai déjà dit que c’est là-bas ? Demande Marianne en gardant le regard droit fixé sur la route.

…oui, …oui, l’autre fois, tu ne te rappelles pas ?

C’est possible. Dit-elle d’un air évasif. Tu sais bien que j’oublie vite.

Moins d’une dizaine de minutes après, elles sont au quartier JAK. Marianne préfère attendre son amie dans le véhicule. Stella y fonce sans perdre de temps. Pendant l’attente, Marianne sort son téléphone et commence à y pianoter. Elle y est si absorbée qu’elle ne voit même pas Stella revenir vers elle dix minutes après.

Ma chérie ? commence Stella.

Ah ! Tu es déjà là ?

Oui mais, c’est bizarre je ne retrouve pas ma montre, dit-elle d’un air réellement contrit. Peut-être que l’une de mes petites a emprunté ça. Attends, je les appels pour savoir.

Séance tenante, Stella appelle les concernées, et chacune affirme ne pas avoir touché son bijou. Marianne dit alors sur un ton conciliant :

Ce n’est pas grave ma chérie, ça peut arriver. Moi-même j’ai …égaré la mienne sans le savoir, c’est Samir qui dit l’avoir retrouvé pour moi. 

Ah, les montres se sont passées le mot ou quoi ?

Très drôle ! Monte on y va.

Sans aucune hésitation, elle grimpe à bord et les voilà parties. Elles atteignent la villa occupée par Samir SOUROU au bout d’une quinzaine de minutes. Elles descendent et Marianne s’attèle à ouvrir la maison. Stella pousse un petit cri d’admiration lorsqu’elle est à l’intérieur. Marianne l’invite à s’asseoir le temps qu’elle lui serve quelque chose à boire. Stella se met à son aise sous la demande de son amie.

Hum, ma chérie, tu as frappé fort hein !

Il le fallait bien. Profite des biscuits et des jus, je fais un tour dans la chambre, je reviens.

Ok, prends ton temps ma belle.

Marianne s’engage dans le couloir, une fois qu’elle sait qu’elle a disparue du champ de vision de son amie, elle ralentit des pas. Elle arrive devant la chambre à coucher, elle l’ouvre, lorsqu’elle entend la porte d’entrée principale aussi s’ouvrir. Elle stoppe donc son élan, revient un tout petit peu sur ses pas et prête l’oreille. Elle entend la voix de Samir, assez faible, mais elle entend tout de même ce qui vient du salon. C’est Samir donc qui vient d’entrer à l’instant.

Samir est surpris de voir Stella dans sa maison à pareille moment.

Surprise ! lui lance Stella qui est assise dans les fauteuils.

Mais qu’est-ce que tu fais là ? Où est Ria ? demande-t-il.

Relaxe ! Elle est doit être dans la chambre à coucher… dit-elle en se levant.

Elle s’approche de lui, pendant qu’il fait quelques pas en arrière.

Mais tu fais quoi ici ?

Oh, ta fiancée me fait visiter votre nouveau nid d’amour. J’admets que c’est très beau, reprend-t-elle en se retournant sur elle-même.

Va-t’en d’ici, ne me crée pas d’autres ennuies, j’ai déjà eu assez de mal à la reconquérir…

Pfff ! Il faut qu’on parle, j’ai …

A cet instant, Samir lève légèrement son regard et voit Marianne revenir du couloir. Il se met aussitôt à sourire et elle lui rend son sourire. Stella déclare aussitôt à l’égard de Marianne :

Ma chérie regarde qui est là ?

Oui, je sais, je lui ai demandé de venir. Et vous parliez de quoi ?

Oh, juste que tu me faisais visiter la maison, reprend Stella.

Mais chérie, je ne savais pas que tu étais ici avec de la compagnie ? s’étonne Samir en se rapprochant plus de Marianne.

En effet chéri, je comptais te faire … la surprise, rétorque cette dernière dans un sourire forcé.

Ah oui, c’est vrai que ça fait un bail qu’on a plus trinqué ensemble, reprend Stella.

Je vais chercher des bonnes bières au frigo, lance Samir.

Il joint séance tenante, l’acte à la parole. Pendant qu’il se dirige vers la cuisine, Marianne devient sérieuse et dit :

Un instant, venez avec moi d’abord, je dois vous montrer quelque chose.

Ils la regardent tous les deux avec des airs surpris. Elle se dirige sur le champ vers le couloir en disant :

Suivez-moi.

Samir et Stella s’exécutent. Lorsqu’ils la rejoignent enfin, ils se retrouvent tous dans la chambre à coucher. Marianne ouvre grand les battants de l’armoire et dit à Sella sur un ton calme :

Ma chérie, voici ton bijou que tu as perdu.

Marianne lui indique une étagère de l’armoire, elle attend à présent comment se comportera sa supposée amie et son fiancé. Leur réaction lui dira si elle s’est trompée ou non. Stella s’approche du meuble en question, elle est à quelques centimètres seulement de Marianne à présent. Elle regarde et répond :

Ria, tu parles de quoi ?

Arrête de faire semblant Stella. Ta montre que tu ne sais même plus où tu l’as laissé, la voici !

Samir ne comprend plus rien. Il était persuadé que ce bijou appartenait à Marianne, sinon, il ne l’aurait pas laissé trainer dans les parages. Il essaie de se défendre.

Ria, c’est ta montre. Tu me l’as montrée le jour où tu l’as achetée.

Marianne plonge donc sa main dans son sac à main accroché à son bras depuis lors et en sort le même bijou, elle dit toujours en étant aussi calme :

Voici ma montre à moi Samir. Cette fois ci tu t’es trompé. 

Un silence de mort tombe sur la pièce un bon moment. Marianne voit peu à peu ses soupçons se confirmer. Aucun d’entre eux deux ne trouvent quoi dire pour sa défense. Elle sent la rage et la rancœur accumulées depuis tout ce moment lui monter à la tête. Ceci étant, elle fait tout pour se contenir. Elle dit à Stella toujours en gardant son sang-froid :

Toi Stella, aujourd’hui je sais que tu n’es qu’une vulgaire menteuse. Je ne t’ai jamais dit que la nouvelle maison de Samir se situait à la Zone des Ambassades. Si tu le sais, c’est parce que tu t’es empressée d’y venir te faire baiser par lui. C’est là que tu y as oublié ta montre. Tu n’es qu’un serpent venimeux et par la suite, tu revenais manger dans la même assiette que moi, c’est ce qu’on appelle de la vraie sorcellerie.

Stella a la tête baissée et ne trouve pas le courage de soutenir son regard. Samir dépassé par les évènements, essaie encore de rattraper les évènements. Il dit à l’endroit de Marianne :

Non Ria, attends. Je n’ai rien avec elle, c’est toi seule…

Ça suffit Samir ! Tu me prends pour une idiote ? Tu penses que je ne sais pas reconnaitre mes propres affaires ? Cette montre, c’est moi qui la lui ai achetée. Et coïncidence, la même montre se retrouve dans ta chambre. Je suis sûr que c’est le fait que toutes les deux nous ayons la même montre qui t’a induit en erreur. Sinon, je suis sûre que tu allais t’en débarrasser plus tôt afin de pouvoir continuer à me mentir. 

Marianne s’engage à sortir de la pièce, Samir l’agrippe par le bras.

Mon cœur, mon amour, je t’en prie, attends.

Attendre quoi ? Puisque vous êtes tous les deux, profitez pour refaire vos saletés. D’ailleurs, elle m’a toujours dit de t’envoyer balader. Je suis sûr que c’est pour qu’elle puisse te récupérer. Ma très chère Stella, tu me fais rire et pitié à la limite. Il me trompe avec toi, et malgré le fait que tu sais que tu n’es pas la seule avec qui il fait ça, tu es encore à ses trousses. Eh bien, beaucoup de courage, je te le laisse, il est à toi.

Quoi ? Ria je t’en prie, ne t’en va pas ! dit Samir

Marianne force pour retirer son bras de l’emprise de Samir, mais en vain. Il la retient fermement. A ce moment, Stella ouvre la bouche d’un air hautain.

Mais Samir, laisse là partir qu’on respire ! Ria par ci ! Ria par-là ! Je suis fatiguée !

Tais-toi ! lui lance Samir

Je ne me tais pas Samir. Je ne me tais plus. Ma chère Ria, c’est même bien qu’aujourd’hui tu ais découvert la vérité. Samir ne t’aime pas. Lui et moi, on s’aime à la folie. Lui et moi on passe des moments torrides, que tu ne lui as jamais donné…

Mais tais-toi donc… insiste Samir.

Mais en vain, elle continue en y joignant des grimaces à la parole.

Je le fais jouir à chaque fois comme jamais, et lui m’emmène au septième ciel. Hum, j’imagine si tu n’étais pas arrivé avec ton histoire de course de ce midi, lui et moi, on serait en train de faire l’amour ici même sur ce lit. Il serait en train de me prendre, et je serai en train de crier de plaisir. Oh quel délice…. Je sens déjà sa langue sur chaque partie de mon corps… 

Le visage de Marianne se maquille aussitôt de dégout en entendant cela. Samir hors de lui, lâche le bras de Marianne, et se rue sur Stella. Il la saisit par le bras et la fait sortit de force de la pièce. 

Je t’avais prévenu Stella, menaçait-il.

Quoi ? Laisse-moi Samir ! Laisse-moi. 

Sors de chez moi, je t’avais déjà dit que c’est Ria que je veux épouser !

Jamais ! Ou c’est nous deux que tu épouseras !

Samir la considère encore un instant avant de lui dire :

Sors de chez moi ! Tu es une folle !

Il la propulse cette fois ci hors de la maison et referme la porte derrière elle. Lorsqu’il se retourne pour rejoindre l’intérieur de la maison, il rencontre Marianne qui entreprend de sortit. Il est décidé à l’en empêcher.

Ria ne pars pas, laisse-moi t’expliquer.

Elle ne disait plus rien, elle n’en revenait pas de toutes les révélations qu’elle venait d’entendre. Durant tout ce temps, elle était le dindon sur la farce. Mais pourquoi Samir s’obstine-t-il tant à rester avec elle ? La seule chose qu’elle voulait à l’instant, c’était quitter sa maison. Elle essayait juste de se frayer un chemin vers la sortie.

Ria, c’est elle qui m’a couru après. N’écoute pas tout ce qu’elle raconte. C’est faux. Elle essaie de nous séparer…

Marianne ne répondait toujours rien, elle cherche seulement à l’éviter et passer son chemin.

Ria écoute, je suis sûre qu’elle a fait express de laisser sa montre là pour nous séparer. Je lui ai toujours dit que c’est toi que j’aime.

A ce moment Marianne se calme, elle se porte une main au visage pendant quelques secondes et lui demande d’un ton neutre ensuite.

Alors pourquoi tu as couché avec elle… dans notre nouvelle maison ?

C’est faux, je ne l’ai jamais touchée. C’est une folle furieuse, elle me fait du chantage. Ne la laisse pas nous séparer Ria, je t’en prie. Elle serait trop contente.

Marianne respire un bon coup, elle se retourne sur elle, revient lui faire face et dit avec assez de peine.

…Ok….C’est ….compris Samir.




À TOUT PRIX !! - Tom...