CHAPITRE 14 : PRENDS TON MAL EN PATIENCE.

Ecrit par Benedictaaurellia

Edmund

Je cligne plusieurs fois des yeux, le temps pour moi de m’habituer à la lumière ambiante.

Moi (me redressant péniblement) : Il fait jour ? Quelle heure est-il ?

Elle : Bonjour Edmund. Me dit-elle avec sourire. Je vais bien merci et toi ?

Moi : Excuse-moi. Dis-je avec un sourire contrit. J’oublie les bonnes manières. Bonjour       mon hirondelle. Je suis surpris d’avoir autant dormi. Je me sens vraiment fatigué et je suis courbaturé. On dirait que je suis restée assis dans une position inconfortable pendant longtemps. Et pourtant, je viens de me réveiller. Et toi, comment vas-tu ?

Elle : Je vais bien par la grâce à Dieu. C’est normal que tu sois courbaturé. Tu as eu une nuit très agitée. Mais, c’est compréhensible.

Moi : Comment ça ?

Elle : Tu viens de faire un grand pas. Le rêve que tu as fait, disons que ce n’en était pas vraiment un. Toutes tes aventures dans ton rêve sont réelles. D’où leur impact sur ton corps.

Moi : je ne comprends pas. Et d’abord, comment tu sais que j’ai rêvé et ce dont j’ai rêvé ?

Elle : on en discutera plus tard. Va prendre une bonne douche. Ça te fera du bien. Je devais rester à tes côtés, je n’ai donc pas pu faire à manger. De toute façon même si je pouvais, je n’aurai pas pu puisque la cuisine n’est pas encore fonctionnelle. Mais, je vais chercher du café et des viennoiseries à côté et je reviens. À mon retour, on en discutera.

Sur ce, elle sort de ma chambre. Cette femme est un véritable mystère.

Je vais prendre une douche comme elle me l’a dit et ça me fait un bien fou. Je sens mes muscles se détendre au contact de l’eau sur ma peau. Après ma douche, je décide de passer un coup de fil à Paul. Ça fait un moment que je ne l’ai pas appelé et je veux lui parler.

Paul (décrochant) : Alors fiston on oublie son père ?

Moi : Non pas du tout. Comment pourrai-je ? Comment vas-tu ?

Paul : Je vais bien. Mais je parie que toi non. C’est toujours en cas de problème que tu te souviens de moi.

Moi : Comme tu l’as deviné j’ai quelques soucis. Plus précisément j’ai fait un rêve très étrange cette nuit. Tu sais que je ne rêve jamais et le fait que celui-ci soit toujours présent dans mon esprit me trouble beaucoup. Je crois aussi que j’ai rencontré la femme de ma vie. Et j’ai l’intime conviction que ce rêve est lié à elle aussi. J’entendais sa voix dans mon rêve. Avant même que je lui en parle ce matin, elle était déjà au courant. Tout me semble vraiment flou et je ne comprends plus rien.

Paul (rire) : Et j’imagine que c’est déconcertant pour le maniaque du contrôle que tu es !

Moi : Tu n’as pas idée.

Je m’assoie et prends ma tête dans mes mains.

J’ai l’impression que je suis au bout du rouleau. Je crois que quelque chose va me tomber dessus sans que je ne m’y attende. Et tu sais combien j’ai horreur de cela.

Paul : Fiston, calme-toi. Il faut que tu te ressaisisses. D’abord, plus d’apitoiements. Tu dois garder le moral haut. D’accord ?

Moi : J’essaye Paul. J’essaye.

Paul : Mais dis-moi comment s’appelle-t-elle ?

Moi : Ainara. Je sens vraiment au fond de moi que c’est elle.

Paul  (Criant) : Ruth ils se sont retrouvés. C’est le moment.

Je l’entends s’approcher.

Ruth : Mon bébé c’est vrai ? Tu as retrouvé la femme de ta vie ?

Moi : euh je crois oui. Je pense que c’est la bonne.

Ruth : Dis-moi que ressens-tu.

Moi : je ne saurai le décrire. La première fois que je l’ai vu, je me suis tout de suite senti attiré par elle. Ensuite j’ai eu à échangé avec elle et j’ai compris qu’il ne s’agit pas d’une simple attirance physique. Je pense à elle tout le temps. Pendant un moment, elle a disparue et je ne l’ai plus revue. J’ai cru devenir fou. C’est la première fois que je ressens cela.

Ruth : Ah l’amour quand il nous tient !

Moi : Ruth ! Ne te moque pas ! Mais, il y a tellement de mystères autour d’elle. Je sais qu’elle me cache un certain nombre de choses, ce que je ne comprends pas.

Ruth : Je te comprends. Mais prends ton mal en patience. Je suis sûre qu’elle a de bonne raisons si elle te cache certaines choses.

Paul (se voulant apaisant) : Exactement. Ecoute, Ruth et moi nous prendrons le premier vol pour Lomé. On se verra bientôt et je pourrai tout expliquer. Cette discussion ne doit pas se faire au téléphone. Dis à Ainara de m’attendre. Je sais qu’elle aussi meure d’envie de tout te dire mais on doit tous être réunis d’abord. À bientôt.

Moi : euh je suis sans voix là. Comment ça vous prenez le prochain vol ?

Ruth : Bébé c’est comment ? Tu ne comprends plus français ? Attends-nous seulement.

Moi (soupirant) : D’accord. À bientôt.

Moi qui espérais être éclairé grâce à cet appel, je suis encore plus confus.

Je ne m’attendais vraiment pas à ça. Paul et Ruth qui débarquent à Lomé ? Ils s’étaient promis de ne plus jamais revenir ici suite à un drame qu’ils y ont vécu. Qu’ils décident de revenir pour moi ne doit pas être anodin. Je décide donc de prendre mon mal en patience. Dans quelques jours tout au plus, j’aurai la réponse à toutes mes questions.

MA MÈRE ET MOI