CHAPITRE 143: LES RÉSULTATS DE LUCRÈCE

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 143 :  LES RÉSULTATS DE LUCRÈCE.

(Pas de correction, trop tiraillée)

**LESLIE OYAME**

Je regarde Mfoula qui est en train de s’agiter sur le lit depuis un moment en sortant des sons bizarres par sa bouche. Ça doit faire près d’une heure qu’il est comme ça et je ne sais pas si je dois le réveiller ou non. J’hésite à le faire parce que j’ai l’impression qu’il est en train de voir quelque chose. Il a exactement les mêmes réactions que le jour où il avait rêvé de la mort de ma grand-mère. Je me suis assise sur le lit et j’ai mis les lampes du chevet pour attendre et voir ce qui va se passer. Une trentaine de minutes plus tard, il se met à pleurer toujours endormi et cela commence à m’inquiéter. Je me décide finalement de le réveiller mais il le fait tout seul en ouvrant les yeux et la tristesse qui émane de ses yeux larmoyants me fait battre le cœur à vive allure.


Moi : Qu’est-ce qui se passe Mfoula ?


Il se redresse et me serre fortement dans ses bras augmentant mon incompréhension.


Arsène : (Me serrant toujours dans ses bras) Je te jure que je ne laisserai personne te faire du mal Leslie. Personne ne te mettra sur un autel pour t’utiliser, je te le promets. 


Je ne comprends pas pourquoi il me dit une telle chose mais je me dis qu’il a certainement une raison de le faire. Je le serre à mon tour et nous restons ainsi pendant quelques minutes après qu’il ne se détache de moi en essuyant ses larmes.


Moi : (Le regardant) Tu as vu quelque chose ?

Arsène : Oui, quelque chose de terrible et je sais ce qui est arrivé à ta famille. Je t’en parlerai plus tard mais pour l’instant j’aimerais que nous prions pour les enfants. Attends moi ici, je vais les chercher.


Il est descendu du lit et s’est rendu dans la chambre des jumelles qu’il a ramené et est venu les déposer sur le lit, elles étaient endormies. Il en a fait de même avec les garçons qui eux aussi dormaient avant de réveiller Lucrèce qui elle est venue toute seule mais somnolente. 


Arsène : Ma puce tu peux t’allonger.

Lucrèce : On dort avec vous ?

Arsène : Oui.

Lucrèce : D’accord.


Elle s’est allongée sur le lit à côté de ses sœurs. Je l’ai regardé en silence.


Arsène : Je veux qu’on prie pour eux.

Moi : Mais on le fait tous les matins et tous les soirs.

Arsène : Je sais mais cette fois-ci c’est différent. Je veux qu’on prie pour que leurs étoiles et toutes les grâces que Dieu leur a accordé ne soient point visibles par les gens dehors ni même de nos familles mais que seul Dieu puisse les guider chacun dans son couloir. Nous allons prier pour que personne ne puisse spirituellement les exploiter et que quelque soient les attaques, ils soient invisibles. Nous allons prier pour leur cœur, afin que l’envie et la jalousie meurtrière ne trouvent jamais de place à l’intérieur et qu’entre eux il puisse avoir un amour fraternel véritable et indestructible. Qu’ils soient les uns pour les autres un soutien infaillible et que le Seigneur les garde et les rencontre dans leur vie. Voici les sujets de prière que je veux que nous suivons ce matin pour eux.

Moi : D’accord.


Il a pris la direction de la prière et je l’ai suivi. Pendant que nous prions, il posait à chaque fois sa main sur la tête et sur la poitrine des enfants au niveau du cœur. Nous avons essentiellement prier pour eux jusqu’au levé du jour et étant samedi aujourd’hui, nous sommes censés rester à la maison. Monsieur Mfoula a décidé que nous devrions tous rester au lit, serrés les uns contre les autres. Les Lucrèce et les jumeaux se sont réveillés autour de 8h. Les jumeaux étaient surpris de se retrouver sur notre lit.


Aimé : C’est ici qu’on a dormi papa ?

Arsène : (Souriant) En partie, je suis allé vous chercher dans vos chambres pour vous emmener ici.

Aimé : Pourquoi ?

Arsène : Parce qu’on voulait dormir avec vous, ça faisait longtemps.

Amour : On va maintenant dormir avec vous tous les jours ?

Arsène : Non, mais de temps en temps oui, c’est important. Tu ne veux pas dormir avec nous ?

Amour : (Souriant) Si, avant on dormait tous les jours avec maman et c’était trop bien quand elle nous serrait dans ses bras.

Arsène : Donc ça vous manque ?

Eux : Oui. 

Arsène : Je vois. On le fera de temps en temps. D’ailleurs venez tous les deux sur moi, ya Lucrèce ira sur sa mère. 


C’est avec des grands sourires qu’ils se sont exécutés en allant se coucher sur leur père qui les a serré dans ses bras et Lucrèce qui était près de moi s’est seulement retournée pour me regarder. Ça faisait effectivement un moment que nous n’avions pas été dans cette position.


Moi : (Lui caressant le visage en souriant) Viens là ma puce.


Elle s’est exécutée en posant sa tête sur ma poitrine et on s’est serré dans les bras. Je ne sais pas ce qui se passe avec Mfoula ce matin mais j’avoue que ça fait du bien d’avoir ses enfants comme ça avec soi. Ça faisait tellement du bien que nous avons fini par nous rendormir tous. Ce sont les pleurs des filles qui nous ont réveillés et il était 11h.  


Moi : Seigneur, mes pauvres bébés affamées jusqu’à pareille heure.

Lucrèce : (Prenant l’une des petites en souriant) C’est fini ma puce. C’est aussi la couche qui te dérange n’est-ce pas ? Ya Lucrèce va s’occuper de toi.

Moi : Mfoula tu t’occupes de tes fils pardon.

Arsène : D’accord . Allez mes champions, on s’en va. 

Eux : D’accord .


Ils sont venus nous faire des bisous à Lucrèce et moi et sont partis avec leur père dans la bonne humeur. Nous avons pris soin des filles avant de les nourrir.


Moi : Ma puce va prendre ta douche après tu viendras prendre tes sœurs pour que je puisse le faire aussi.

Lucrèce : D’accord.


Elle est partie et je suis restée à discuter avec mes filles qui tiraient sur mes seins en me regardant dans les yeux. Mfoula est revenu avec ses fils.


Aimé : On reste toujours à la chambre ? On ne va pas manger aujourd’hui ?

Moi : On va manger chéri, je finis de m’occuper de vos sœurs et j’irai vous faire à manger.

Aimé : D’accord.


J’ai fini avec les filles et Lucrèce est revenue les prendre pour descendre avec elle et ses frères. J’ai profité pour prendre ma douche et Mfoula m’a remplacé. Je suis descendue avec ma chaise et mes béquilles pour la cuisine où je me suis occupée du petit déjeuner et le déjeuner en même temps. Nous avons pris le premier à midi et le deuxième autour de 16h, le soir ce fut une bouillie. On a passé toute la journée à la maison avec les enfants jusqu’à l’heure du couché. Une fois tout le monde au lit, j’ai regardé Mfoula.


Moi : Tu ne vas toujours pas me dire ce que tu as vu la nuit dernière ?

Arsène : Si, mais je le ferai demain une bonne fois avec les autres, je ne sais pas si tu as vu le message que j’ai fait dans le groupe pour demander aux autres de venir à l’église demain ?

Moi : Non, je n’ai pas regardé mes messages. 

Arsène : Je l’ai fait et ils ont confirmé, ils passeront le culte avec nous et après je vous dirai à tous ce que j’ai vu.

Moi : C’est grave ?

Arsène : C’est triste. Il y a vraiment des gens qui sont très cruels dans ce monde et le pire c’est que c’est souvent les propres membres de nos familles.

Moi : Alors il s’agit des membres de la famille ?

Arsène : Malheureusement oui, ce qui arrive à ta famille a été causé par les membres de leur famille et je te dirai tout demain.

Moi : D’accord.


Nous avons prié et nous nous sommes endormis. Le lendemain après le culte, Arsène a raconté son rêve et nous sommes restés sans voix devant la barbarie et la cruauté des frères de mon arrière arrière grand-mère paternelle. Donc si nous sommes comme ça aujourd’hui c’est parce qu’ils étaient simplement jaloux au point d’asservir tous ses descendants, ça ne leur a pas suffi de tuer leurs parents, leur sœur, leurs neveux et leur beau-frère mais dans leur méchanceté ils se sont dit qu’ils allaient continuer à nous faire du mal indéfiniment. Je repense à ma grand-mère qu’ils ont tué sans aucune pitié et l’idée me vient à l’esprit que c’est le sort qu’ils me réservaient en fait. C’était pour moi qu’ils étaient venus cette nuit au village et si mema n’avait pas fait tout son possible pour me protéger, c’est exactement ce qu’ils allaient me faire. Les paroles de Mfoula au moment de son réveil la dernière fois prennent tous leur sens et sans que je ne le veuille, j’éclate en sanglots en attirant l’attention de tout le monde sur moi. Arsène, mes frères et ses amis sont venus m’entourer durant plusieurs minutes pour me montrer que je n’étais pas toute seule.


Pasteur Lilian : (Après que nous ayant tous repris les esprits) Comme l’ont dit les autres, vous n’êtes pas toute seule dans ce combat, nous sommes tous avec vous mais plus important encore, Dieu est avec vous et toute votre famille alors ne vous inquiéter pas. Nous mettrons fin à tout cela par la grâce de Dieu.

Moi : D’accord.

Pasteur Lilian : Dieu merci, le Seigneur nous a révélé contre qui et quoi nous combattons donc nous serons mieux équipés pour détruire la source de toute ces choses. Toutefois redoublons de vigilance parce que nous n’avons pas idée du nombre des personnes impliquées derrière ça et où ils sont. Nous savons qu’il y a quelques membres au village qui surveillent la maison de Dragage mais nous savons aussi qu’il y a leurs enfants ici même à Libreville et qui occupent des postes assez importants sans que nous sachions où exactement. C’est pourquoi nous devons garder cette histoire pour nous car nous ne savons pas qui est en face de nous. Nous devons donc faire attention. Comportons nous normalement comme si nous ne connaissons rien afin de ne pas attirer l’attention. Entre temps nous restons en prière pour trouver les parents.

Nous : D’accord. 


On a prié et nous sommes rentrés à la maison avec les enfants. Mfoula m’a gardé dans ses bras le reste de la journée, j’en avais vraiment besoin et il le savait. La semaine qui a suivi s’est passée sans encombres majeur et le jeudi je me suis rendue au lycée de Lucrèce pour signer son bulletin du premier trimestre. Cette année ils l’ont fait avant les vacances de Noël. Lorsque je me suis retrouvée en face des résultats de Lucrèce je suis tombée des nues. Elle est l’avant dernière de sa classe avec 8,02. Observation générale : Absentéisme. Beaucoup de potentiel non exploité.


Moi : (Regardant le professeur) Je ne comprends pas, ma fille vient à l’école tous les jours, comment ça absentéisme.

Professeur principal : Madame Oyame, j’ai l’impression que votre fille est très perturbée. Nous la voyons effectivement dans l’établissement mais rare sont les jours où elle rentre en classe et quand elle le fait, elle n’est présente que de corps avec l’esprit totalement ailleurs. (Me présentant quelques copies de devoir de Lucrèce) Regardez par vous-même. Nous avons confisqué ses copies pour vous les montrer mais vous n’avez pas répondu aux deux convocations que nous vous avions envoyé par elle et elle nous a fait comprendre que votre santé n’était pas au beau fixe d’où votre absence aux deux convocations. 


Je n’ai pas su quoi dire parce que Lucrèce ne m’a parlé ni montré aucune des convocations dont il fait allusion. J’ai regardé les copies des devoirs et elles étaient de deux sortes. Celles dans lesquelles elle a composé dont les notes sont toutes excellentes avec la plus petite note étant 12 et celles dans lesquelles elle n’a écrit que son nom et le libellé du sujet, elle les a rendu sans avoir composé.


Moi : (Le regardant à nouveau) Mais pourquoi elle a rendu des copies vierges ?

Le professeur principal : C’est la réponse que nous cherchons tous. Les jours où elle fait ça, elle s’allonge sur sa copie et pleure. Il en est de même lorsqu’elle s’absente des cours. On la retrouve toute seule sur un banc à pleurer. D’où les convocations. Dieu merci, vous avez pu vous rétablir et venir vous-même pour la remise de bulletin. Je ne sais pas ce qui se passe chez vous mais je crois que votre fille a besoin d’un suivi. Nous avons des psychologues ici mais nous voulions d’abord en discuter avec vous avant de l’y conduire. Sa situation ne me laisse pas indifférent parce que j’ai tenu votre fille les années antérieures et je sais qu’elle est très brillante avec énormément de potentiel comme vous pouvez le constater vous-même avec les quelques évaluations qu’elle a effectué. 

Moi : (Dépassée) D’accord. Je parlerai avec ma fille en rentrant à la maison pour essayer de comprendre. À la rentrée j’entrerai personnellement en contact avec vous pour vous donner la conduite à tenir.

Professeur principal : Ok. 

Moi : Je peux prendre les copies ?

Professeur principal : Oui. 

Moi : (Le saluant avant de me lever) Merci pour tout et bonne journée.

Professeur principal : Merci à vous aussi. 


Je suis sortie de la salle et j’ai automatiquement reçu l’appel de Mfoula.


« Arsène : Tu as déjà terminé car je suis dans la zone. »

« Moi : Oui, je sors de la salle comme ça, si tu es déjà au portail, entre et on va se croiser. Je n’ai pas trop envie marcher jusque là-bas. »

 « Arsène : D’accord. »

Clic !


J’ai rangé mon téléphone et j’ai continué mon chemin. Je n’ai pas tardé à voir son véhicule et je me suis arrêtée pour l’attendre. Il est venu garé devant moi et je suis montée.


Arsène : (Me regardant) Alors ?


Pour toute réponse, je lui ai donné les affaires de sa fille et il a regardé en fronçant les sourcils.


Arsène : Avant dernière de la classe avec 8,02. Comment ça se fait ? Absentéiste ?

Moi : Comme tu vois.

Arsène : Comment est ce possible si c’est moi-même qui la dépose chaque matin devant son portail et je la regarde rentrer ?

Moi : Oh mais elle rentre dans l’établissement, tous jours elle est dans le lycée mais elle ne rentre pas dans sa salle de classe.

Arsène : Pourquoi n’avons-nous pas été convoqués à ce propos ?

Moi : Ils l’ont fait mais ta fille a dit que mon état de santé n’était pas au beau fixe et donc nous étions indisponibles. Ses copies de devoir sont derrière sont bulletin. Apparemment, elle passe son temps à pleurer même pendant les devoirs. 

Arsène : (Silence)

Moi : (Soupirant) Je ne sais pas quoi penser.

Arsène : Tu penses que la série scientifique ne lui plaît pas ?

Moi : Je n’en sais rien, je ne sais quoi dire. 

Arsène : Nous allons en parler avec elle le soir.

Moi : Ok.


Il a démarré et nous sommes allés déjeuner dans un restaurant avant qu’il ne me laisse au boulot et revienne me récupérer autour de 16 h pour la maison. Reine était à la maison avec son fils ainsi que ma belle mère qui garde toujours ses petites filles en semaine. Les trois autres qui ont pris les vacances la veille sont également là. Nous sommes allés prendre une douche rapide et nous changer après les salutations avant de revenir les trouver. Mfoula a convoqué sa fille dans son bureau et nous sommes allés tous les trois . Nous n’avons obtenu aucune vraie réponse si ce n’est des larmes. Nous avons décidé de suspendre la conversation pour la reprendre un autre jour. J’ai rejoint Reine et Maman au salon.


Reine : Qu’est-ce qui se passe ?

Moi : (Soupirant) Ses résultats scolaires ne sont pas bons. Il paraît qu’elle va à l’école et ne rentre pas en classe. Elle passe le plus clair de son temps à pleurer.

Mme Mfoula : Je comptais même t’en parler mais avec tous les soucis auxquels vous faites face dernièrement, j’ai oublié. En effet, moi aussi j’ai remarqué qu’il y a quelque chose qui ne va pas avec Lucrèce depuis que j’ai commencé à garder les filles. Elle ne mange presque pas surtout depuis les trois dernières semaines, elle est tout le temps perdu dans ses pensées va quelque fois s’enfermer dans sa chambre pour pleurer. J’ai essayé de parler avec elle mais elle n’a rien voulu me dire. 

Reine : Laissez moi lui parler, je sais ce qui se passe.

Nous : Ah bon ?

Reine : Oui.

Moi : Et c’est quoi ?

Reine : Laissez moi d’abord lui parler et si jamais ça ne marche pas, je vous dirai c’est quoi son problème. Si ça ne vous dérange pas ton gars et toi, je vais l’emmener avec moi à Port-Gentil après Noël et je vous promets qu’à mon retour les choses seront rentrées dans l’ordre.

Moi : Laisse moi en discuter avec ton frère et je te fais signe.

Reine : D’accord…..


SECONDE CHANCE