Chapitre 15 : Amants

Ecrit par Alexa KEAS

Sans ouvrir les yeux, je promène mes mains sur ce lit témoins de tant de plaisirs cette nuit et le vide auquel se heurte ma main me fait ouvrir les yeux !

Où est-il ?! Je me demande. J'appelai son nom sans avoir de réponses alors je me décidai à sortir de ce lit et me rendre dans la salle de bain en espérant qu'il s'y trouve.

Ça fait un moment que le jour s'est levé, la forte lumière du soleil qui éclairait la chambre en témoignait. Je promène un regard curieux dans cette chambre que je n'ai vraiment pas eu le temps de contempler hier, tellement pressée et occupée à recevoir du plaisir et à en donner ! Belle pièce bien rangée je trouve. Au moins il n'est pas un homme désordonné ! Je trouve mes vêtements de la veille soigneusement pliés et posés sur une chaise se trouvant dans un coin et je souris en repensant à la vitesse à laquelle ils avaient quittés mon corps hier. Quelle nuit hein !

J'ouvris la porte de la salle de bain dont l'intérieur est aussi vide que le côté du lit où il a dormi. Sans autre forme de procès, je me résous à prendre ma douche en attendant qu'il revienne et s'il ne revient pas, ben...tant pis ! Ça aurait juste été une aventure sans lendemain et je ne regrette pas, j'ai passé l'âge et le cap de pleurer sur mon sort parce qu'un homme n'aura pas tenu sa promesse ! Et encore, parlant de lui nous ne nous sommes fait aucune promesse, c'était automatique, magique et apparemment ça ne se répétera plus.
Après avoir pris ma douche, je rentrai dans la chambre habillée juste d'une minuscule serviette autour de la taille, et il était là, assis sur le lit manipulant son téléphone ! Euh, je dis quoi ? Je lui demande d'où il vient ? Pourquoi il n'était pas là à mon réveil ?
Non, je ne pense pas avoir ce droit et je pensais à tout un tas de chose que c'est sa voix qui me tira de mes pensées.

Bonjour princesse, me dit-il ! Et avant que je ne réponde, il était déjà face à moi pour me voler un tendre baiser. Hummm !

Excuses moi, poursuit-il, j'ai l'habitude de sortir courir tôt le matin aussi en passant, je devais aussi nous prendre de quoi petit déjeuner. Mon frigo n'a pas eu le temps d'être rempli.
Un bon amant et un gentleman, hummmm ! Me dis-je intérieurement.

C'est gentil, réussis je à dire alors que déjà ses mains se resserraient autour de ma taille et m'amenaient à me coller à lui sans laisser entrer nous le moindre centimètre. Ma poitrine nue s'écrasa lourdement contre lui et toute cette adrénaline de la veille refit surface.
Comme tu es belle, me dit-il ! Et tout en me donnant de petits baisers, il me demanda pourquoi je ne l'ai pas attendu pour qu'on prenne la douche ensemble ?
Euh ! Les amies, que répondre à ça ?! Après tout... Je n'eus même pas le temps de penser plus loin qu'il me libéra de la minuscule serviette qui me couvrait à la taille et enchaîna en disant,

Ça ne fait rien, nous allons reprendre cette douche et je sais que tu vas adorer ça !
Je lui dis un oui à peine audible, tellement je suis emporté par la vitesse et la douceur de ce que ses mains faisaient maintenant subir à mon pauvre corps.

Naomi
Ce matin je suis bizarrement de bonne humeur, l'épisode Léo ne m'affecte plus autant et c'est dans une bonne ambiance que j'effectuais mes tâches ménagères. Après avoir fini la vaisselle, je dois aller verser l'eau sale dehors. A peine j'ouvre le portail que je tombe nez à nez avec...lui, ce sale con, cet idiot de Léo !

La surprise mêlée à la colère me fit renverser le seau dont l'eau sale ne manqua pas de nous salir un peu tous les deux ! Je poussai un long juron et sans lui prêter attention, ramassai mon seau et retourna mes pas pour me rendre à l'intérieur. J'aurais voulu lui fermer le portail au nez mais je sais que c'est un combat perdu d'avance alors je m'empressai juste pour aller m'enfermer au salon mais ses pas ont vite fait de me rattraper et il osa même me saisir le bras !

Nao s'il te plaît écoutes moi. Dit-il

Sans prendre la peine de lui répondre, je m'entrepris juste à lui intimer l'ordre rien qu'avec mon regard sévère de me lâcher le bras avec ses sales pâtes qui me dégoûtaient !
Au lieu de s'exécuter, il sera de plus bel ignorant royalement le mauvais regard que je lui lançais.

Écoutes bébé !

Alors là je t'arrête tout de suite, dis-je. Je ne suis pas ton bébé, je ne sais pas ce que tu veux encore de moi car je ne pense pas avoir gardé quelque chose t'appartenant avec moi et que tu veuilles récupérer alors tu vas juste lâcher mon bras et repartir retrouver celle...
Ah oui ?! Arrêtes de faire la gamine Nao, écoutes moi tout simplement, je sais que je t'ai fait du mal mais laisses moi m'expliquer, je t'en supplie ! Eh oui, tu as quelque chose qui m'appartient, tu as ça (posant sa main sur ma poitrine pour désigner mon cœur) et j'aimerais le récupérer pour en prendre soin comme il le mérite...

Ah ! Pourquoi nous les femmes sommes si faibles ? Je ne sais d'où ces larmes que je croyais avoir effacé à jamais sortaient ! Et elles sortaient en abondance tandis que mon cerveau me repassait en boucle tous ces événements douloureux de ces derniers jours...

Bébé s'il te plaît, arrêtes de pleurer, ça me brise le cœur de voir des larmes sur ce joli visage, encore que c'est moi qui ai causé ces larmes ! Laisses moi les effacer, laisses moi te redonner ton magnifique sourire que j'adore tant, je suis désolée Nao. Je t'aime tu sais ?
Ne dis pas que tu m'aimes Léo, ne le dis plus s'il te plaît !

Si je comptais vraiment pour toi, pourquoi avoir attendu si longtemps avant de venir me retrouver ? Tu attendais qu'elle parte pour venir retrouver la roue de secours que j'ai été pour toi, c'est ça ? Tu te disais que sûrement que l'idiote retomberait dans tes bras ! En tout cas ne compte plus sur moi pour jouer ce rôle, quoi qui ait pu nous unir, saches que c'est fini, fini !

Je te comprends mais je t'en supplie, donnes moi juste cinq petites minutes pour m'expliquer ! Tu n'as jamais été une roue de secours et tu ne le seras jamais ! Je ne t'ai pas cherché plus tôt parce que j''étais hospitalisé, je n'avais plus de téléphone non plus !
Hospitalisé hein ?! Même ta chambre d'hôpital te servait de nid d'amour avec elle alors ne vient pas me raconter des conneries ! Je vous ai vu, le hasard faisant bien les choses !
Nao, juste cinq minutes, viens avec moi, allons rester quelque part de plus calme et je t'expliquerai tout. Saches que ce que tu as pu voir ne veut rien dire, elle et moi c'est fini depuis bien longtemps, je n'avais juste pas eu le courage de te parler de cette relation alors je te demande (se mettant à genou) de m'accorder juste cinq minutes pour que je te raconte tout. C'est toi que j'aime bébé, je te promets que je suis sincère !
Ok, laisses moi finir ce que je faisais et me changer.
Merci chérie, je t'attendrai dans la voiture dehors.

**** Bertrand ASSOGBA ****

Depuis une semaine que Béatrice est partie, j'ai amené les enfants chez mon cousin le temps de réfléchir à ce que je dois faire et je ne sais toujours pas quoi faire. Sa mère ne m'a pas appelé comme je l'aurais parié, à moins qu'elle ne soit pas allée chez elle ! Mais où d'autre irait-elle ? De toute les façons si Madame s'est avérée être une fervente adepte de vaudou sans que je n'en sois jamais au courant, qu'est ce qui pourrait encore m'étonner qu'elle ait sûrement un amant ?

Quoi qu'il en soit, je vais profiter encore de ces moments tranquilles avec ma Flora avant d'aller voir les parents de Béa et leur exposer le problème. Aussi, c'est décidé, je vais demander le divorce. Je ne peux rester avec une femme comme ça, même si elle est la mère de mes enfants. Peut-être voulait-elle me tuer, qui sait !

***** Béatrice ASSOGBA ****

Je regarde ma montre qui affiche 17heures45. Je viens de finir la préparation de la bouillie de mil que nous allons prendre tout à l'heure après la prière de clôture du jeûne de ce jour à 18heures.

Je remercie le Seigneur de m'avoir donné le courage d'aller jusqu'au bout de ce jeûne que le pasteur a prolongé de sept jours au lieu des trois comme il l'avait dit au départ. Je suis contente d'avoir renoué avec le Seigneur et j'ai la conviction que mes problèmes ne seront bientôt qu'un lointain souvenir. Bertrand n'a toujours pas fait signe ni n'est venu voir mes parents mais je ne désespère pas car je sais que le combat n'est pas facile. Le pasteur m'a dit qu'il était sous une grande emprise et qu'il fallait que je prie sans relâche pour briser ses liens que cette fille a noué avec lui.
J'ai hâte de retrouver mon mari, j'ai hâte de retrouver la paix dans mon foyer.
Bon, il faut que j'aille retrouver le pasteur et les autres au salon pour la prière de clôture.

Alléluia ! Dis-je.

Amen me répondirent les autres.
Je pris ma bible et ouvris le passage des psaumes pour commencer, Psaumes 91, un psaume de combat, suivi de Luc 10-19 et d'autres versets avant que nous nous lançons dans la prière.

****Le lendemain****

Flora

Je ne pouvais demander mieux à la vie, tout va si bien. Non, Baba est trop fort ! Je ne regrette pas ce sacrifice que j'ai fait pour en arriver là, même si ça a été si dur au départ, je suis plus qu'heureuse maintenant. Tout à l'heure je vais retrouver Bertrand à SICA TOYOTA, la prestigieuse maison de vente de voitures pour choisir ma voiture, ma propre voiture. Je suis trop contente !

****A SICA****

Salut mon amour.
Salut chérie
Après avoir échangé un langoureux baiser sans nous préoccuper de ceux qui nous entourent, Bertrand me prit la main et ensemble nous nous dirigions à l'intérieur quand je fus pris d'un mal de ventre atroce qui me plia en deux sur le coup.
Bon sang, ça fait si mal, je ne comprends pas, qu'est ce qui m'arrive ?! Je m'écroulai au sol en me tordant de douleur, tellement j'avais mal ! De loin, j'entendais la voix paniquée de Bertrand prononçant mon nom avant de perdre connaissance

Le coeur ce traître