Chapitre 15: La demande en mariage

Ecrit par MTB

·         Tu dors déjà ?

·         Non, chéri. Et désolé de t’avoir réveillé.

·         Je peux t’appeler ?

·         Je serai comblée.

Ils passèrent près d’une demi-heure à se dire de doux mots et à raconter chacun de son côté comment le reste de la journée s’était déroulé. Cette scène continua sur plusieurs semaines. C’était difficile au bureau car il leur arrivait d’avoir envie de s’embrasser, de se caresser mais ne le pouvait pas. On pouvait parfois sentir la nervosité d’Éric quand Odette souriait aux autres collègues. Il était hyper jaloux mais cachait bien son jeu sous couvert d’un compte qui ne dégageait pas un solde correct. Éric avait de plus en plus la pression car dans moins de six mois maintenant, son directeur partirait en retraite. Il était aussi convaincu que c’était Odette qu’il lui fallait. Certes il leur arrivait de se disputer à cause de certaines incompréhensions ou oublis à cause du boulot mais cela se réglait vite par un petit sourire d’Odette. C’était une de ses qualités : rester souriante même énervée. Et son sourire adoucissait la température. Éric parla d’Odette à sa famille à tel point que ses parents et frères et sœurs avaient l’impression de la connaitre déjà. Tant il était devenu bavard sur le sujet. Tantôt Odette par-ci, Odette par-là. Les parents étaient fiers de voir qu’une fille rendait heureux leur garçon aîné et qu’il allait s’engager pour donner l’exemple à ses frères encore à l’université grâce à lui.

Odette aussi mourait d’envie d’en parler à son papa mais n’osait pas car il était trop occupé ces derniers temps avec les rumeurs de remaniement ministériel. Elle réussit à mettre sa maman dans la confidence et devait trouver le moyen d’en parler aux autres membres de la famille. Un soir, alors qu’elle avait du mal à manger car ne pouvant plus garder ce sujet pour elle toute seule, posa sa fourchette et dit:

·         Papa je suis amoureuse

 

Son père failli avaler de travers le morceau d’agneau qu’il mangeait.

·         Ah bon ! Odette, tu es amoureuse ?

·         Oui papa.

·         Eh bien Félicitations ! J’espère qu’il a des ambitions politiques et qu’il est du bon côté hein.

·         Euh. Papa, il ne fait pas de la politique. C’est un mignon garçon, sympa et très adorable.

·         Je l’ai déjà vu une fois ?

·         C’est possible. Il est déjà venu à la maison une seule fois.

·         Ok. J’attends de le rencontrer alors. Si c’est vraiment du sérieux entre vous. Sinon, je te trouverai moi-même un mari.

·         Papa, tu vas l’adorer.

Elle avait réussi son coup. Faire passer le message à son père. Après tout, beaucoup de choses pour lesquelles les gens n’ont pas le temps peuvent se dire au cours d’un dîner au moment où celui qui doit écouter est là. Elle avait hâte d’en parler à Éric en espérant qu’il ne fasse pas une scène d’avoir informé les parents sans lui en avoir parlé. Et à ce sujet, elle fut prise d’inquiétude se rappelant la dernière phrase de son papa. C’est vrai qu’elle n’a jamais parlé de mariage avec Éric. Et s’il se sentait seulement bien avec elle mais n’était pas prêt à faire une demande en mariage ?

Elle repensait tout cela dans sa tête quand elle quitta la salle à manger. Sa maman, très observatrice, vint s’asseoir à côté d’elle et la serra très fort dans ses bras en lui disant : « Ma chérie, tu as grandi et je suis fière de toi. J’ai confiance que tout se passera bien. Éric est un gentil garçon ». C’était réconfortant d’entendre ces mots de la bouche de sa maman. Elle réussit à trouver le sommeil après une longue bataille contre l’insomnie et arriva au bureau en retard et fatiguée comme si elle avait participé à un marathon pendant la nuit. Un gros bouquet de roses l’attendait sur son bureau. Elle savait déjà que cela venait d’Éric. Elle prit la carte et il s’en est fallu de peu pour qu’elle coure rejoindre Éric dans son bureau pour l’embrasser. Il était écrit sur la carte avec l’écriture bien soignée d’Éric : « Veux-tu m’épouser ? ». Comment lui envoyer la réponse ?


à suivre...
UN MATIN PAS COMME L...