Chapitre 15 : Le poids des responsabilités

Ecrit par Ellie chou

Dans la petite maison de Marguerite Kouassi, chaque jour était un combat.

Un combat contre la pauvreté, contre la fatigue, contre la peur de l’avenir.

Mais surtout, un combat contre le poids invisible des responsabilités qui pesait sur chacun d’eux.

Marguerite Kouassi avait toujours tout donné pour ses enfants. Mais à quel prix ?

Son restaurant lui permettait de subvenir à leurs besoins, mais au fil des années, la fatigue devenait insupportable.

Elle avait mal au dos, ses mains étaient abîmées par les longues heures passées à cuisiner, et les migraines revenaient de plus en plus souvent.

Mais elle n’avait pas le droit de s’arrêter.

Un soir, alors qu’elle comptait les recettes de la journée, une douleur fulgurante lui traversa la poitrine. Elle posa une main sur son cœur, respira profondément et ferma les yeux quelques secondes.

Non. Pas maintenant. Pas tant que ses enfants avaient encore besoin d’elle.

Elle se redressa et reprit son travail, ignorant ce que son corps lui criait.

"Je tiendrai. Pour eux."

Julien était devenu l’homme de la maison bien trop tôt. À 22 ans, il était censé penser à son avenir, à ses rêves… Mais avait-il seulement encore le droit de rêver ?

Entre ses études et les petits boulots qu’il enchaînait, il n’avait plus une minute pour lui.

Une nuit, alors qu’il rentrait tard après avoir aidé un ami à réparer des motos, il trouva sa mère assise à table, la tête entre les mains.

« Maman ? Ça va ? »

Marguerite releva les yeux et sourit faiblement.

« Oui, mon fils. Juste un peu fatiguée. »

Julien savait qu’elle mentait. 

Mais que pouvait-il faire ? Il se sentait impuissant, piégé entre son devoir d’aîné et ses propres limites.

"Si seulement papa était là…"

Mais son père n’était plus là. Alors c’était à lui de tenir bon.

Isabelle, elle, avançait dans ses études avec une détermination de fer.

Mais elle aussi ressentait le poids des responsabilités.

Un jour, alors qu’elle révisait à la bibliothèque, une amie lui proposa de sortir boire un verre après les cours.

Elle hésita. Cela faisait des mois qu’elle ne s’était pas accordé un moment de détente.

Mais aussitôt, son esprit revint à la réalité : le restaurant à aider, les factures à payer, sa mère qui comptait sur elle.

Elle sourit tristement et secoua la tête.

« Une prochaine fois. »

Ce soir-là, alors qu’elle marchait dans la rue sombre qui menait chez elle, elle sentit une grande solitude l’envahir.

"Et moi, qui prend soin de moi ?"

Mais elle n’avait pas le temps d’y penser. Elle devait avancer.

Élise n’avait que 17 ans, mais elle comprenait tout. Elle voyait sa mère s’épuiser, son frère s’oublier, sa sœur s’enfermer.

Un soir, elle surprit sa mère en train de masser ses jambes avec difficulté.

« Maman, ça fait longtemps que tu es comme ça ? » demanda-t-elle, inquiète.

Marguerite sourit doucement.

« Ne t’inquiète pas, ma fille. Ce sont les années qui parlent. »

Mais Élise savait que ce n’était pas juste « les années ». C’étaient les souffrances accumulées, les nuits sans sommeil, les journées sans répit.

Ce soir-là, elle prit une décision.

"Je vais réussir. Je vais tout faire pour que maman puisse enfin se reposer."

Chacun d’eux portait une part du fardeau. Trop jeunes, trop seuls face aux responsabilités.

Mais ils n’avaient pas le choix.

Parce que dans leur monde, s’arrêter n’était pas une option.

Et malgré la fatigue, tant qu’ils avaient leur mère et qu’ils étaient ensemble, ils continueraient à avancer.


Le combat d'une vie...