CHAPITRE 16: VISITER LA FAMILLE

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 16 : VISITER LA FAMILLE.

**LUCRÈCE MEFOUMANE**

Les garçons : (Me lâchant après un long câlin) Tu es arrivée quand ?

Moi : (Souriante) Samedi soir.

Aimé : (Mettant son poing plié devant ses lèvres comme un micro) Non la go là a le fey (mensonge) quoi ! Et puis tu me laisses bavarder pour rien quoi ? Heureusement même que hier, j’ai sciencé pour ne rien dire.

Moi : (Souriante)

Amour : Donc tu es là.

Moi : (Souriante) Je suis là. C’est une belle surprise n’est-ce pas ?

Eux : (Souriant) Bien-sûr. Nous sommes contents que tu sois là.

Moi : Tant mieux car je suis venue vous chercher pour aller prendre un verre. Enfin si vous êtes libres.

Amour : On ne va pas être libres pourquoi ?

Aimé : De toutes les façons même si y avait un programme, c’est annulé. (Se retournant vers leur bande) Yo les gars on s’attrape demain, on doit aller avec notre frangine.

Eux : Hum.

Moi : (Remarquant les regards contrariés des filles) Vous ne faites pas les présentations ?

 Aimé : Lucrèce, nos potes Maxwell, Maxime, Maxence, Nawell, Oumou et Fadiah. Les amis, Lucrèce, notre femme.

Il dit cela avec un sourire espiègle sur les lèvres qui les font écarquiller les yeux pour certains et arquer les sourcils pour d’autres.

Moi : (Souriante) N’écoutez pas ce petit fou. Je suis leur grande sœur et désolée d’être venue à improviste comme ça pour vous les prendre mais c’est nécessaire car je viens de rentrer de voyage comme vous l’avez sans doute compris d’après nos échanges.

Eux : Ouais la grande. Ce n’est pas grave, on comprend.

Moi : Tant mieux. (Aux garçons) On s’en va.

Eux : On te suit bébé.

J’ai à nouveau souri avant de monter dans la voiture. Ils ont dit au revoir à leurs potes et sont montés. J’ai démarré et j’ai mis le cape pour les charbonnages où nous sommes allés nous arrêter à la Sauce Créole pour prendre un jus et grignoter.

Amour : Mes parents sont où ?

Moi : Au 11.

Eux : (Arquant les sourcils) Comment ça ?

Moi : Chez papi.

Aimé : Ils sont au courant ?

Moi : Oui. On le leur a dit dimanche quand on est parties chez eux.

Aimé : Ils ont dit quoi ?

Moi : On s’est copieusement fait gronder.

Aimé : J’imagine.

Amour : Tantine Lucia et toi vous avez trop déconné avec cette histoire. Cacher les enfants pendant tout ce temps, ce n’était pas sérieux.

Moi : (Soupirant)Je sais mais ce sont les circonstances qui nous ont obligées à prendre cette décision. Je ne voulais pas créer d’autres problèmes avec cette affaire après tous les problèmes que j’avais déjà provoqués.

Eux : Hum.

Amour : Moi à ta place, j’aurais tout balancé d’un coup au moins on n’allait plus en revenir.

Moi : (Silence) J’y avais aussi pensé mais je ne l’ai pas fait comme je vous l’ai dit, je ne voulais plus causé d’autres problèmes. Aussi j’avais peur de perdre encore cette grossesse à cause du stress.

Aimé : (Arquant un sourcil) Tu avais déjà perdu une grossesse ?

Moi : (Esquissant un faible sourire en tirant sur ma paille) Oui. Quand cette histoire avait été découverte, j’étais enceinte et je venais tout juste de l’apprendre. Le jour où papa et maman étaient venus nous surprendre à la maison, c’était le même jour que j’avais appris ça et je comptais le dire à Loyd mais comme vous savez cela a pris une autre tournure et le lendemain j’ai fait une fausse couche à cause du stress. On était rapidement partie à l’hôpital mais c’était trop tard.

 J’ai souris tristement en essuyant une larme au coin de mon œil.

Les garçons : Ça va ?

Moi : (Esquissant un faible sourire) Oui ne vous inquiétez pas. Ce sont juste les émotions en me rappelant de cette histoire. Je vais bien. Du coup, j’ai préféré garder cette grossesse pour moi en pensant que si personne ne savait rien, je n’aurais pas de pression autour qui pourrait mettre en péril la vie des petits.

Amour : Je comprends mieux. Cela aurait été dommage que l’on n’ait pas nos parents.

Moi : (Souriant) C’est sûr.

Aimé : Vous êtes descendues chez papi ?

Moi : Non. À la maison. On a juste rendu visite hier mais tu connais tes grands parents, après nous avoir grondées ils ont décrété qu’on devait rester là-bas d’abord pour la nuit. Et puis on a trouvé ça pratique pour laisser les enfants avec eux afin de faire nos transactions.

Aimé : Ok.

Amour : Et tantine Lucia ?

Moi : On vient de se séparer. Elle est partie chez tantine Reine.

Amour : Tu n’as pas encore repris contact avec elle ?

Moi : Non.

Aimé : En tout cas le plus important est que tu sois rentrée, les autres choses se feront au fur et à mesure.

Moi : Ouais.

Aimé : Sinon, tonton Benoît sait que tu es là ?

Moi : Pas encore. Je vais faire un tour là-bas aujourd’hui. Quand on va se séparer, c’est là-bas que j’irai.

Aimé : Ok. Maintenant tu viens voir tes parents quand ?

Moi : Demain. Tantine Lucia viendra vous saluer et je viendrai avec elle.

Amour : Les enfants aussi ?

Moi : Oui.

Aimé : Les petits là seront contents de te voir. Tu leur as beaucoup manqué tu sais.

Moi : Je sais. Ils m’ont manqué aussi. Ils doivent tous être déjà grands de taille.

Amour : Ce sont tes sœurs qui sont grandes. Elles poussent comme les bumangrais (poules industrielles).

Moi : (Souriant) Ah bon ?

Amour : Je te parle. Heureusement même qu’elles sont minces. Sinon ce sont des problèmes qu’on allait seulement avoir.

Aimé : Il faut voir comment ton père devient nerveux quand il les regarde.

Amour : (Riant) Sa phrase fétiche c’est.

Eux : (En chœur) Je n’aime pas la vitesse à laquelle les enfants là grandissent, je n’aime vraiment pas ça.

Ils se mettent à rire et je souris à mon tour.

Amour : (Riant) Le pater fia que non, le dehors est risqué.

Aimé : (Riant) Les sueurs froides.

Moi : (Riant)

Aimé : (Riant) Tu sais que les petites là te ressemblent non ? Il a peur que tonton…

Il n’a pas terminé sa phrase et s’est tu même si j’ai compris ce qu’il voulait dire. Un malaise s’est de suite installé. J’ai souri avant moi-même de terminer sa phrase.

Moi : Que tonton Loyd les touche ?

Eux : (Silence)

Moi : C’est ça n’est-ce pas ?

 Aimé : (Gêné) Oui.

Moi : (Souriant) Je vois. Loyd ne s’intéresse pas aux petites filles, il n’est pas pédophile.

Eux : (Silence)

Moi : Vous vous dites certainement que oui mais toi tu étais jeune et tout quand ça s’est passé, ce n’est pas la même chose. D’abord j’avais 16 ans quand les choses ont plus ou moins commencé. Ensuite, il ne le voulait pas, c’est moi qui étais allée vers lui. Je savais que je lui plaisais et malgré ses rejets, j’ai insisté. Outre le fait, qu’il ne voulait pas à cause du lien de parenté que nous avions, il avait refusé à cause de mon âge. (Souriant de façon nostalgique)Vous ne savez même pas le nombre de fois qu’il m’a repoussée. Son premier voyage au Ghana, il avait accepté de partir là-bas pour s’éloigner de moi.

Ils me regardent avec insistance et je souris grandement.

Moi : L’affaire est longue à expliquer mais oui. Il était parti au Ghana pour me fuir car il ne voulait pas avoir de problème à cause de mon âge si jamais il me touchait. J’avais 16 ans.  C’était imprudent de ma part mais voilà, j’étais amoureuse de lui et je le lui avais dit. Il m’avait dit non et j’avais insisté mais tellement qu’il avait fini par partir du Gabon. Quand on a finalement commencé la relation, j’avais 19 ans et c’était une fois de plus moi qui étais partie vers lui. Il ne m’avait jamais forcé à faire quoi que ce soit. Alors oui, je savais que je lui plaisais comme je l’ai dit tantôt et que je savais qu’il avait des sentiments pour moi à cause de certaines attitudes qu’il avait à mon égard mais il a toujours été correct. Si je n’étais pas partie vers lui, il ne se serait jamais rien passé entre nous.

Eux : (En chœur) Je vois.

Moi : À part le fait qu’il sortait avec moi en secret et que nous ayons menti à tout le monde, tout ce qu’on avait dit sur lui c’était des mensonges. Loyd est quelqu’un de bien. Il ne ferait jamais du tort à autrui et ne toucherait jamais des petits enfants pour faire des choses pas bien avec eux, certainement pas avec ses nièces. Mon cas étant différent du leur.

Eux : D’accord.

Aimé : (Après un moment) Je peux te poser une question ?

Moi : Vas-y.

Aimé : Si tu considères maman et papa comme tes parents, pourquoi et comment tu as fait pour aimer tonton Loyd et faire tout ce que vous avez fait ?

Amour : Je me suis aussi posé cette question à plusieurs reprises.

Moi : Parce que j’étais amoureuse de Loyd bien avant de devenir un membre de la famille.

Eux : (Fronçant les sourcils) Comment ça ?

Moi : Je suis tombée amoureuse de Loyd quand je ne le connaissais même pas encore.

Aimé : Ça c’est quelle histoire encore ?

Moi : (Souriant) C’est fou mais c’est vrai. Je suis tombée amoureuse de Loyd quand j’avais vu sa photo dans l’album de maman quand elle restait encore à Atsimi-Tsoss. Vous deux vous devriez avoir 2 ans par là et je vous gardais. J’avais regardé un album et j’avais vu Loyd à l’intérieur. Sans que je ne puisse dire ni pourquoi ni comment, je l’avais trouvé très beau et j’avais commencé à l’aimer. Je ne le connaissais pas, je ne l’avais jamais vu avant et je ne savais même pas que je devais le rencontrer un jour mais j’étais amoureuse au point de prendre sa photo pour l’emmener à la maison. Je la regardais tous les jours au réveil et au coucher. C’est après que je suis devenue la fille de maman et que j’ai vraiment rencontré Loyd. Du coup quand on a commencé à le fréquenter avec tantine Lauria, j’ai eu des problèmes car je n’arrivais pas à le voir comme un oncle. J’ai essayé de le faire mais dans mon cœur je l’aimais et je m’étais déjà dite depuis des années que c’était mon gars alors je n’ai jamais pu le voir autrement. Pour moi, tout le monde c’était la famille, c’était mes oncles et mes tantes sauf lui. J’ai essayé mais rien.

Aimé : C’est une dinguerie cette histoire.

Amour : Vrai vrai.

Aimé : Et donc après vous commencez la relation en secret et ça ne vous fait pas bizarre ?

Moi : Non. Ce qui était bizarre et même difficile à faire c’était mentir à tout le monde sur la vraie nature de notre relation. De faire croire à tout le monde que je le considérais comme un oncle et lui comme sa nièce alors que ce n’était pas le cas. Pour moi c’était un homme, un homme que j’aimais et avec qui je voulais passer ma vie. Je ne pensais pas que la famille aurait pris les choses comme ça s’est passé. Je savais qu’il y aurait eu des incompréhensions au début mais que les gens auraient compris mais bon, ça a créé tout le désordre que cela a causé et on a fini par arrêter car manifestement, ce n’était pas acceptable. (Me triturant les doigts en souriant tristement) Mais bon, c’est la vie. Chacun est allé de son côté et la vie a continué son cours.

Amour : (Regard empathique)Mais ça se voit que tu l’aimes toujours.

Mes larmes ont fini par couler et j’ai dû me couvrir le visage avec mes deux mains pour ne pas attirer l’attention sur moi.

Moi : (Voix légèrement enrouée) Je suis désolée.

Aimé : (Me passant un mouchoir en papier) Ne t’inquiètes pas. Et si tu ne veux pas en parler, on peut zapper.

Moi : (Essuyant mes larmes) Non. Je veux en parler afin que vous compreniez. Vos questions sont légitimes et je comprends que vous me les posiez. C’est une histoire assez délicate et je veux bien y répondre. C’est juste que lorsque j’en parle je ne peux pas retenir mes larmes car ça me touche énormément. (Reniflant) Mais je veux en parler. Et pour répondre à ton constat, c’est la vérité, je ne vais pas mentir. Je l’aime toujours mais je me suis faite à l’idée. Nous deux c’est impossible et je l’ai accepté.

Amour : (Me caressant affectueusement l’épaule) Ça va aller.

Moi : (Esquissant un faible sourire) Je sais. Je me suis déjà remise de cette histoire.

Aimé : D’accord. En tout cas, je dois voir le meet up entre Mme Oyame et son dina (homonyme )

Amour : (Souriant) Je t’assure. Je sens que ça va être quelque chose.

Malgré moi j’ai souri. Nous avons continué à discuter avant de nous en aller. Je les ai laissés à l’échangeur de Nzeng en leur donnant 40 milles, 20 chacun puis je suis partie à Atsimi-Tsoss. Je suis arrivée quelques minutes plus tard et j’ai garé au gardiennage. Je suis restée dans la voiture en observant le paysage qui avait moyennement changé avant de me décider à descendre. J’ai verrouillé le véhicule, payé le gardien puis j’ai traversé la route pour prendre la descente qui mène à la maison. J’ai croisé beaucoup de personnes qui m’ont saluée en me disant que ça faisait longtemps, qu’ils ne m’avaient plus vue et autres. J’ai juste dit que j’étais hors du pays avant de continuer mon chemin. Je suis arrivée au terrain et c’est Carmen que j’ai trouvée assise devant la maison avec deux autres filles que j’ai reconnues comme étant ses copines. Elle était en train de détacher ses tresses et c’est sa copine qui m’a vue en premier qui lui a dit.

Elle : Carmen, ta mère est là.

 Carmen : Je sais. Elle n’est pas sortie aujourd’hui. Elle est quelque part dans le quartier.

La même : Je ne te parle pas de tantine Alicia. Mais tantine Lucrèce.

Carmen : (Levant la tête) Tu l’as vue où ?

Elle : (Lui tournant la tête dans ma direction) Là !

 Elle m’a vue et a écarquillé les yeux avant de crier ‘’Maman Lucrèce ‘’. Elle s’est levée et a couru pour me faire un câlin. C’est une grande fille avec des formes bien visibles. Elle a déjà 17 ans et ne sait visiblement pas s’entretenir à en juger par l’état du vêtement qu’elle porte et la forte odeur corporelle qu’elle dégage. Un regard sur la couleur des bretelles de son soutien gorge qu’elle porte et qui sont visibles au niveau des épaules, je peux voir que c’est sale. Cela me fait penser que peut-être elle ne connait pas encore les hommes mais après je me fais la réflexion que les ¾ des garçons de ce quartier sont sales donc ce n'est pas un obstacle. Elle se sépare de moi et me regarde avec un grand sourire.

Carmen : Tu es venue quand ?

Moi : Avant-hier. Qui est à la maison ?

 Carmen : Seulement les enfants. Les autres sont sortis.

Moi : Ok. La porte est ouverte ?

 Carmen : Oui.

Moi : Ok. Rentrons.

Carmen : Euh.

Moi : Il y a un souci ?

Carmen : On ne peut pas rester dehors ? Comme je détache les tresses.

Moi : Détache, quand tu vas finir, tu vas rentrer.

Carmen : (Grattant la tête) Tu vas rester seule là-bas ?

Moi : Oui. Je vais regarder la télé.

Carmen : (Grattant à nouveau la tête) En fait.

Moi : (Arquant les sourcils) Qu’est-ce qui se passe ?

Carmen : (Petite voix)La maison est en désordre, on n’a pas nettoyé depuis le matin.

Je la regarde et je rentre dans la maison. La mauvaise odeur de rat pourri et d’urine qui me prend au nez m’empêche même de respirer correctement. Les murs blancs d’autrefois sont désormais kaki, on ne parle même pas des carreaux du sol. Les coussins même sont déchirés à plusieurs endroits. Une des chaises de la table à manger est cassée pendant que les autres sont pliées. À les voir on comprend tout de suite que ça grince si on s’y assoit. Il y a des choses sales qui trainent ça et là. En dehors de Toby, les 4 autres enfants d’Alicia sont là, il y a également 4 autres que je reconnais comme ceux de mes frères, ils regardent tous la télévision avec un énorme volume. Je me suis rapprochée et j’ai éteint la télé, ils voulaient bouder mais quand ils ont vu mon visage, ils ont écarquillé les yeux.

Eux : Maman Lucrèce.

Moi : (Le visage fermé) Je sors, quand je vais rentrer si la maison là est encore dans cet état, je vais tous vous frapper.

Eux : (Silence)

Je me suis retournée et je suis ressortie en passant devant Carmen qui m’avait suivie. Je ne vais pas beaucoup parler pour les conneries. Je leur laisse 20 minutes après quoi je vais distribuer des gifles. Les bancs sur lesquels Carmen et ses copines étaient assises étaient vides vu que les 2 autres étaient parties, je me suis assise dessus en ruminant. Ça c’est quelle façon d’être sale ? Mais quand tu vas parler on va dire que c’est parce que tu as vécu chez les riches et ci et ça. Avant que je ne parte d’ici, les enfants là travaillaient et rangeaient la maison, mais regarde le désordre qu’il y a maintenant. 2 femmes dans cette maison, 6 ados et 4 enfants. La maison ressemble à une poubelle. Je sors mon téléphone et je décide de me connecter sur WhatsApp. Je fais en même temps le basculement de numéro pour ne pas avoir à perdre du temps dessus comme certaines personnes qui sont rentrées depuis plus d’un an chez eux mais leur WhatsApp est toujours européen ou d’un autre pays. Je peux comprendre que ce soit parce que tu es en vacances, mais quelqu’un tu es rentré définitivement, c’est quoi le projet en gardant un numéro étranger ? Bref, à chacun son délire. Je finis mon basculement et j’écris à monsieur Ogoulinguendé avec mon nouveau numéro. Le temps qu’il me répond, c’est un message de Sasha qui rentre. On ne s’est pas vraiment parlé ces 3 dernières années mais on s’est écrit 2 ou 3 fois, il faut dire qu’à cause de ma grossesse, je m’étais isolée de tout le monde même si j’avais son numéro et elle avait le mien.

-Sasha : Cc la grande. J’espère que tu vas bien. Je viens de voir que ton numéro a basculé pour celui du Gabon. Tu es rentrée ?

-Moi : (Après un moment) Cc ma puce. Oui je vais bien. Et oui je suis au Gabon.

-Sasha : Depuis quand ?

(Appel entrant Jérôme O)

-Moi : Je suis un peu occupée là stp, on en reparle dès que je me libère.

-Sasha : Ok.

« Moi : (Décrochant) Oui monsieur, tu ne sais pas répondre aux messages ? »

« Jérôme : (Jovial) Pourquoi écrire quand on peut appeler ? Je suis un fonctionnaire d’Etat moi, je gère l’argent du contribuable gabonais. »

 « Moi : (Souriante) Écoutez le parler sans aucune gêne. Surtout ne t’arrête pas hein, pille l’Etat, la prison c’est devant. »

« Jérôme : (Riant) Le jour où cela arrivera. Je dirai que j’ai ma femme qui s’appelle MEFOUMANE Ndong Rebecca Lucrèce et elle est ma complice sur tous les coups. C’est elle qui m’a incité à le faire.»

«Moi : (Éclatant de rire) Tu es bien malade Ogoulinguendé, c’est moi qui te le dis. »

 « Jérôme : (Riant) Sinon quoi de neuf ? Tu ne viens pas dormir chez moi pour me masser le dos d’ici là ? »

«Moi : (Riant) La petite qui passe son temps à répondre à ton téléphone là ne le fait pas ? »

« Jérôme : (Riant) Laisse moi cette folle là. Je ne sais pas ce qui lui passe par la tête. Figure toi-même que hier, elle a débarqué à la maison afin de se présenter elle-même aux enfants. Enfin, devant moi, parce qu’apparemment elle l’avait déjà fait à mon insu avec Anselme. »

«Moi : Oh. »

 «Jérôme : Je te parle. Façon j’ai pété les câbles avec elle, tu n’as pas idée. Je lui ai demandé de quel droit elle se permet de se présenter à mes enfants et tout, elle me répond qu’elle est ma femme non ? Je lui ai demandé de sortir de ma maison et cette relation prenait fin à l’instant même. Depuis hier soir, elle inonde ma messagerie à tous les niveaux pour s’excuser mais pour l’instant elle reste d’abord off. »

 « Moi : Hum. Mais sinon toi-même tu fais quoi avec l’enfant d’autrui ? »

« Jérôme : Pardon j’ai du boulot. Au revoir. »

«Moi : Ouais c’est ça. Fuis bien. »

 « Jérôme : (Riant) Je t’aime mon seul véritable amour. »

« Moi : Va là-bas, rigolo. »

Il a continué à rire en raccrochant. J’ai également reçu des messages des amis en Belgique me demandant comment j’allais et si j’étais bien arrivée. J’ai répondu à tout ça jusqu’à ce que mon père rentre et me trouve là. C’est même lui qui m’a fait remarquer sa présence.

Papa : (Surpris) Lucrèce ?

J’ai relevé ma tête et je l’ai regardé. Il semblait avoir pris un coup de vieux avec une barbe et des cheveux grisonnant mais il était présentable. J’ai surtout noté la bible qu’il avait en main. Je me suis levée pour lui faire un câlin en souriant.

Moi : Bonjour papa.

Papa : (Créant un petit espace entre nous pour bien me voir) Tu es rentrée quand ?

Moi : Samedi dans la nuit.

Papa : Tu es juste venue pour quelques jours ou bien tu es venue pour rester ?

Moi : Je suis venue pour rester.

Papa : Tu as déjà arrangé les problèmes avec tes parents ? Viens on rentre dans la maison.

Moi : Les enfants là sont en train de nettoyer. Je ne comprends pas pourquoi vous les laissez faire autant de désordre.

Papa : Ah maman, l’affaire là je ne parle plus oh. Quand je parle, si ce ne sont pas eux-mêmes qui me répondent, c’est leur mère qui le fait. Tous les enfants là sont que rebelles et impolis. J’ai décidé de ne pas parler.

Moi : Comment ça ?

Papa : Ah maman laisse l’histoire là. Dis moi plutôt comment tu vas.

Moi : Je vais bien papa.

Penelope : (Devant la porte) On a fini d’arranger maman Lucrèce.

Moi : Hum. (Au boss) Rentrons.

Nous sommes rentrés tous les deux et la maison était plus ou moins présentable même si c’était vraiment limite. L’odeur du rat là avait disparu.

Moi : (Les regardant) Donc vous êtes allergiques à une maison propre et bien rangée ?

 Eux : (Grattant derrière leurs têtes) Non.

Moi : Non mais je vous ai trouvé dans quoi ?

 Eux : (Silence)

Moi : Quittez devant moi. Tout ce que j’ai ramené pour vous je vais donner ça aux gens propres.

Ils me regardent avec les yeux rouges avant de partir dehors. Je regarde les fauteuils et j’ai même du mal à m’asseoir dessus du coup je choisis les chaises. Mon père s’assoit à côté et on prend les nouvelles. Je lui demande d’où il revient et il m’informe qu’il revient de l’église, qu’il y avait la réunion des hommes et qu’il y a pris part. Il me dit également qu’il est maintenant très régulier à l’église et ne manque aucun programme. Je le félicite en disant que j’étais heureuse de l’apprendre. Il m’a également redemandé si j’avais arrangé les problèmes avec les parents et je lui ai dit non mais que j’allais essayer d’y aller le lendemain avec l’espoir qu’ils allaient me recevoir dans leur maison pour pouvoir leur parler. J’ai passé 2h de temps là-bas, je lui ai fait à manger avant de partir en lui disant qu’une fois que je me serai bien posée, je viendrai le chercher. Je lui ai donné de l’argent en lui disant que j’avais apporté des affaires pour lui mais que c’était dans un conteneur avec les affaires de tantine Lucia et qu’une fois qu’il sera ouvert, je lui apporterai ça. Je suis ensuite partie de là pour chez moi où j’ai pris des vêtements pour nous tous et de là-bas, j’ai appelé tata Luce pour avoir sa position. Elle m’a dit être encore chez tantine Reine et rentrera plus tard. Je suis alors rentrée au 11. Leslie était en train de tresser son arrière grand-mère pendant que son frère bricolait avec papi.

Moi : Bonsoir.

Ils ont tout laissé pour venir sauter sur moi en criant ‘’maman’’.

Moi : (Les réceptionnant) Mes amours, vous allez bien ?

Eux : Oui.

Brain : Ye cravay* avec grand papi.

Leslie : Moi je fais yes zolies* cresses* à ma copine.

Moi : (Souriant) C’est bien mes amours. Allez terminer le temps que maman aille d’abord se changer. D’accord ?

Eux : D’accord .

Je me suis rapprochée et j’ai fait des câlins aux grands parents avant de rentrer ranger les affaires, me changer, prendre une douche et revenir. Je me suis assis non loin d’eux et on a échangé jusqu’au retour de tata Luce autour de 18h(…)

 Amour : (Ouvrant la porte en souriant) Bonne arrivée à vous.

Lucia : (Souriante) Ah Amour donc vous êtes grands comme ça ? Les vidéos là mentent hein.

Amour : (Souriant) Comment ça ? (Lui faisant un câlin)

Lucia : (Dans ses bras) Regarde même comment tu me dépasses comme si tu étais mon grand frère même.

Amour : (Souriant) Je mange 5 fruits et légumes par jour.

Nous : C’est ça.

Amour : Où sont mes parents ?

Moi : (Me mettant sur le côté) Là.

Amour : (Grand sourire) Mes parents !

Il leur a tendu les bras et les enfants sont allés vers lui. Nous sommes tous rentrés dans la maison.

Moi : Où sont les autres ?

 Amour : À l’étage. Asseyez-vous et j’irai les appeler.

Moi : Ils savent ?

Amour : Non. Ce sera une surprise. (Nous donnant les enfants qu’il avait dans ses bras) Tenez les d’abord. J’arrive.

Nous les avons récupérés et nous sommes allés nous asseoir au petit salon. Je me suis mis à regarder partout et j’ai pu constater par moi-même que toutes les traces de mon passage dans cette maison avaient disparu. Cela m’a fait un pincement au cœur mais j’ai pris sur moi.

Voix des filles : (Dans les escaliers) Si ce n’est pas une vraie surprise hein, tu

Elles se sont arrêtées pour me regarder avant de crier ‘’ya Lucrèce ‘’ avec de grands sourires et venir sauter sur moi, Désirée et Estimé aussi en ont fait de même.

Eux : Ya Lucrèce, tu nous as trop manqué.

Lucia : (Qui avait les enfants sur le fauteuil en face) Donc nous là on est transparents hein ?

Eux : (La remarquant enfin) Non tantine Lucia.

Ils voulaient aller vers elle mais ils ont bloqué en voyant les enfants.

Grâce : Ça ce sont les enfants de qui ?

Désirée : Et la fille là on dirait maman. L’autre là ressemble à tonton Loyd.

J’ai regardé les garçons derrière qui souriaient.

Amour : Bah c’est ainsi parce que ce sont les enfants de tonton Loyd et ya Lucrèce.

Ils ont une fois de plus écarquillé les yeux en me regardant et j’ai esquissé un faible sourire.

Les Divines : C’est vrai ya Lucrèce ?

Moi : Oui.

Elles : Donc c’est vrai que tu étais la femme de tonton Loyd ?

Moi : (Après avoir regardé les garçons) C’est vrai mais c’est une longue histoire que je vais vous expliquer plus tard. Pour l’instant voici Leslie et Brain Jr.

Eux : (Surpris) Oh. Ils s’appellent comme papa et maman ?

Moi : Oui.

J’ai fait les présentations et comme d’hab, les choses sont allées très vite, en moins de temps qu’ils n’en faut, Leslie courait partout dans la maison avec les plus petits. Aimé nous a servi à boire et on s’est mis à raconter. Comme ils disaient que ça faisait longtemps qu’ils n’avaient pas mangé mon repas, j’ai fait un tour en cuisine avec toute la clique. Pendant que nous y étions nous avons remarqué que Leslie manquait à l’appel.

Moi : Amour pardon guette un peu ta mère là car elle est rapide et aime le désordre.

Il m’a souri et est sorti, Aimé est sorti à sa suite.

Amour : (Depuis le salon) Oyame où es-tu ? La petite là marche même

Aimé : (Depuis le salon) Tu as trouvé mam. (Après un court moment) Ah, elle a rencontré son homonyme.

Voix de femme : Pardon ??

Mon cœur a raté un battement et j’ai automatiquement levé les yeux sur tata Luce qui elle aussi m’a regardée avec la même expression que moi sur le visage à l’écoute du son de la voix de maman…

 

L'AMOUR SUFFIT-IL? T...