CHAPITRE 17: RESTER NEUTRE.
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 17 : RESTER NEUTRE.
**LESLIE OYAME ÉPOUSE MFOULA**
Il est 15h45 et c’est maintenant que je rentre à la maison
en taxi. J’ai eu un souci avec ma voiture ce matin qui pour une raison inconnue
n’a pas voulu démarrer. Nous avons appelé le mécanicien auto et il a parlé avec
Mfoula de je ne sais trop quel problème avant de la remorquer pour son garage,
je suis donc à pieds. C’est Archy qui m’a déposée le matin au boulot et je suis
rentrée toute seule parce qu’il devait finir un peu plus tard selon lui,
seulement il a eu un changement de programme et m’a appelée pour me dire que
finalement il a fini plus tôt et va passer me chercher, comme j’étais déjà dans
le taxi, je lui ai dit de rentrer directement et qu’on se verra à la maison. Le
taxi vient de me laisser devant le portail et je descends pour sonner au
portillon, Salif ouvre pour me laisser entrer et on se salue avant que je ne le
dépasse. Mon téléphone se met à sonner en même temps et c’est Archy.
«Moi : (Décrochant) Allô ? »
« Arsène : Je suis déjà au niveau du Rond
point, tu es encore loin pour que je t’attende là ? »
«Moi : Je suis déjà à la maison Archy, le taxi vient de
me déposer devant le portail. »
« Arsène : Ok. Donc je rentre. »
«Moi : Ok. À tout à l’heure. »
Il raccroche et j’enlève le téléphone à l’oreille en
constatant en même temps que la voiture de la mère d’Arsène est garée sur le
parking, elle doit donc surement être là. Je la dépasse et me dirige vers la
terrasse, je sors ma clé et j’ouvre la porte du salon. Je rentre dans la maison
et à peine je traverse la porte que je vois une petite fille courir dans ma
direction.
Elle : (Joyeuse) Mamie moi.
J'ai froncé les sourcils en me demandant qui était cette
enfant. Elle a levé la tête et m'a tendu les mains.
Elle : Mamie moi, souyève* moi. Tu es venue du cravail.*
J'ai regardé cette petite fille et j'ai eu le frisson. Ça
c'est quelle histoire ? C'est l'enfant de qui qui me ressemble comme ça et
m'appelle Mamie dans ma maison ?
Amour : Oyame où es tu? La petite là marche même
Il s'est arrêté en me voyant
avec l'enfant qui était agrippée à mes pieds.
Aimé : (Derrière lui) Tu as trouvé mam (s'interrompant) ah
elle a rencontré son homonyme.
Moi : (Arquant un sourcil en le regardant)
Pardon ? Qu’est-ce que tu viens de dire ?
Eux : (Silence)
La petite : (Toujours à mes pieds, insistante) Mamie moi,
souyev.
Je regarde encore bien le visage de cette petite et une
nouvelle fois le frisson me gagne.
Moi : Ça c’est l’enfant de qui ?
Eux : (Silence)
Moi : (Les regardant à nouveau) Ce n’est à vous deux
que je m’adresse ?
Eux : (Grattant la tête) Si.
Moi : Et vous attendez quoi pour me répondre ?
Lucia : (Apparaissant avec un enfant dans les bras) Bonsoir
tantine Leslie.
Mon attention est de suite attirée par le petit garçon
qu’elle porte et mon cœur rate un battement à l’intérieur de ma poitrine avant
de se mettre à cogner rapidement. J’ai devant moi une réplique de Loyd qui me
fixe avec le même regard que ce dernier, je baisse la tête sur le visage de la
petite fille qui me tient les genoux et l’évidence me frappe de plein fouet.
Moi : (Pensant à haute voix) Seigneur Jésus, ils ont eu
des enfants ensemble.
Je pose la main sur mon cœur pour essayer de le calmer car
actuellement il bat trop vite et depuis mon avc, le médecin m’a demandé de
faire très attention à ma tension et mon rythme cardiaque, je dois veiller à ce
qu’ils ne soient pas trop élevés. Je ferme les yeux en respirant par la bouche.
Eux : Ça va maman ?
Moi : (Silence)
La petite : Mamie souyev.
Lucia : Leslie attend d’abord, mamie est fatiguée, elle
va te soulever après.
J’ai ouvert les yeux en écoutant comment elle venait
d’appeler la petite et mon regard est tombé sur le visage de Lucrèce. Mon cœur
s’est agité dans ma poitrine et cette fois ci j’ai légèrement reculé.
Les garçons : (Se précipitant sur moi) Maman, tu vas
bien ?
Moi : Non, j’ai besoin de m’asseoir.
Grâce : (À la petite) Maman viens, mamie va d’abord
s’asseoir.
La petite : (Serrant d’avantage mon pied) Non, ye veux
pas. Mamie moi souyev.
Lucia : (S’approchant toujours avec le petit dans ses
bras) Mon cœur viens avec moi.
La petite : (Se mettant à pleurer) Non. Ye veux pas, ye
veux mamie moi. (Me regardant à nouveau avec les larmes perlant déjà sur ses
joues) Mamie moi, souyev iypépyiat* (s’il-te-plaît )
Lucia est arrivée à
notre niveau et a donné le garçon à Grâce pour essayer de porter la petite mais
cette dernière s’est agitée dans tous les sens en poussant de grands cris avec
des mains toujours tendues dans ma direction. Au même moment la porte s’est
ouverte derrière moi et comme j’étais adossée dessus, j’ai failli tomber mais
j’ai été rattrapée de justesse par Arsène qui m’a mise debout.
Arsène : (Inquiet) Leslie qu’est-ce qui se passe ?
La petite : (S’agitant toujours en pleurant dans les
bras de Lucia) Mamie, ye veux mamie.
Arsène a tourné la tête vers eux et j’ai senti son corps se
crisper derrière moi.
Cette fois ci c’est le petit qui s’est agité dans les bras
de Grâce pour descendre et elle l’a fait. Il est venu sans aucun mot attraper
la jambe de Mfoula qui l’a regardé avant de regarder les autres.
Arsène : Je peux savoir ce qui se passe ici ? Lucia
pose moi cette enfant au sol.
Elle s’est exécutée et la petite est revenue m’attraper la
jambe.
Lucia : Bonjour ya Arsène.
Arsène : Bonjour.
Lucia : On est rentrée de voyage et nous sommes venues
pour vous saluer.
Arsène : Je vois. À qui sont ces enfants ?
Lucia : (Petite
voix) Ce sont ceux de Lucrèce.
Arsène : Ok. (Regardant le petit qui le tenait) Comment
il s’appelle ?
Lucia : Brain.
Arsène/Moi : (La regardant en arquant un sourcil)
Pardon ?
Lucia : Il s’appelle Brain Jr et elle c’est Leslie.
Il l’a regardée en silence pendant plusieurs secondes avant
de regarder les enfants.
Arsène : Les enfants allez vous s’asseoir, on part
d’abord à la chambre se changer.
Le petit : (Soutenant le regard d’Arsène) Tu vas
durer pour venir ?
Arsène : Non. J’enlève
rapidement cette veste et je reviens.
Le petit : Tu promets ?
Arsène : (Lui
caressant la tête en esquissant un faible sourire) Je te le promets. Prends ta
sœur et allez vous asseoir, on vient vite vous rejoindre.
Le petit : D’accord. (Attrapant la main de sa sœur) Viens
Yesyie iys arrivent.
La petite me regarde pendant un moment avant de me lâcher et
partir main dans la main avec son frère. Un silence s’installe immédiatement
dans la pièce et c’est Arsène qui le rompt.
Arsène : Allez vous asseoir au salon, on arrive.
Ils sont tous partis et Arsène a pris ma main pour me
conduire à la chambre sans un mot. Une fois à l’intérieur, il m’a fait asseoir
sur le lit.
Arsène : Ça va ?
Moi : (Toujours sous le choc) Tu l’as vue ?
Arsène : Oui.
Moi : Deux enfants Mfoula, elle a eu deux enfants de
lui.
Arsène : Je sais, tu devrais te calmer, regarde comment
tu es en train de trembler ? Tu sais que ce n’est pas bon pour ta santé.
Moi : Cette histoire me dépasse.
Arsène : (S’asseyant près de moi en me prenant dans ses
bras) Je sais mais stp ne laisse pas cela t’affecter à nouveau, nous avons fait
un long chemin pour en être là alors relativise, d’accord ?
Moi : (Soupirant) D’accord.
Arsène : Allonge toi une minute le temps de te
remettre. Moi je vais redescendre.
Moi : Tu vas lui parler ?
Arsène : Je ne sais pas mais j’imagine que oui. Je
verrai bien sur place.
Moi : Ok.
Il m’a fait allonger sur le lit en retirant mes chaussures
avant de me faire un bisou sur le front. Il s’est ensuite levé et est allé se
changer puis il est ressorti. Je suis restée allongée sur le lit en train de
regarder le plafond en repensant à toute cette histoire, de comment j’ai failli
devenir folle et j’ai frôlé une fois de plus la mort. J’ai fait 3 mois de
rééducation après mon avc et 6 mois de thérapie à cause de la dépression que
cela a engendré. Si j’ai survécu à tout cela, je sais que c’est Dieu qui m’a préservée
parce que les chocs répétitifs que j’ai subi il y a 3 ans m’ont fait passer par
plusieurs types d’émotions. Je me suis repassée en boucle ces scènes au point
même de parler parfois toute seule en pleine rue tant je n’y croyais pas et la
douleur dans mon cœur semblait être irréelle. 3 ans plus tard, l’objet
principal de tous mes tourments est assis dans mon salon avec 2 enfants nés de
cette histoire. Actuellement je ne sais quoi penser, je ne peux même pas mettre
des mots sur mes émotions. Je décide de me lever et de redescendre afin de bien
les voir. J’ai enfilé mes babouches et je suis redescendue. Mfoula était en
train de parler avec sa sœur qui lui donnait de ses nouvelles pendant que Lucrèce
était assise dans un coin en ayant la tête baissée et les mains qu’elle triturait.
Tous les enfants à l’exception des siens étaient assis à côté d’elle et les
deux autres sur Arsène. Je suis restée là à observer la scène jusqu’à ce qu’une
légère odeur de brûler se fasse sentir.
Arsène : Y a-t-il une marmite au feu ?
Lucia : (Écarquillant les yeux) Oui. Lucrèce la
marmite.
Cette dernière s’est levée avec hésitation face au regard
que lui lançait Arsène avant de se diriger vers la cuisine.
Lucia : On était en train de préparer avant que vous ne
veniez et on a complètement oublié. J’espère que tout ne s’est pas brûlé.
Arsène : Je vois. Tu as déjà vu papa et maman ?
Lucia : Oui. Nous sommes chez eux depuis dimanche.
Arsène : C’est là-bas que vous êtes descendus ?
Lucia : Non. On est descendus chez Lucrèce mais pour
l’instant nous sommes au 11.
Arsène : Ok. En tout cas ça fait plaisir de vous voir
et savoir que vous allez bien, c’est le plus important. Comme tu as pu le voir,
nous sommes là et c’est Dieu qui nous garde malgré les hauts et les bas.
Lucia : D’accord. Sinon on vous a ramené des cadeaux
hein mais on n’a pas encore pu les récupérer, c’est venu dans le conteneur.
Arsène : Ok. C’est quand la rencontre avec les parents
de Viclaire ?
Lucia : On n’a pas encore fixé de date. Je vais d’abord
me mettre d’accord avec les parents et je te ferai un retour.
Arsène : Ok.
Lucrèce est revenue de la cuisine et en levant la tête elle m’a
vue, elle s’est de suite immobilisée en tirant nerveusement sur sa robe. Je
l’ai regardée pendant quelques minutes en silence et elle était plantée là sans
plus avancer.
Amour : (Qui ne me voit pas) Il y a un problème ya Lucrèce ?
Lucrèce : (Silence)
Amour : (Insistant) Ya Lucrèce ?
Lucia : Lucrèce
tout va bien ?
Elle n’a pas répondu
à leurs interrogations et pour mettre fin à cela, je suis sortie de l’endroit
où j’étais et je me suis dirigée vers eux en tournant le dos à Lucrèce. Je suis
allée m’asseoir à côté d’Arsène et la petite est quittée sur lui pour venir s’asseoir
sur mes jambes. On s’est regardée et elle m’a fait un grand sourire.
Elle : (Souriante)Tu me connais ?
Moi : Non.
Elle : Tu connais Brai ?
Moi : (Regardant le petit qui me regardait) Non.
Elle : Donc tu ne nous connais pas ?
Moi : Non.
Elle : Moi ye te connais. Ye te vois toujours à ya
maison hein Brai ?
Le petit : Oui. Avec papi.
La petite : Maman dit que y’ai beaucoup de papis et de
mamies conne ça. Mais ma mamie c’est toi parce que on se rechemble*et puis on s’appeye*
pareil.
Moi : (Silence)
Elle : Tu s’appeyes* comment d’abord ?
Moi : Leslie.
Elle : (Large sourire) Moi aussi je s’appeye conne ça, Yeslie.
Et puis tu vois Brai non, iy s’appey Brai conne papi. C’est maman et maman
youcia qui a* dit ça. Hein non maman Youcia ?
Lucia : Oui mon cœur.
Elle : Maman dit que nous deux non, on est yes nomonymes*.
Tu connais yes nomonymes ?
Moi : Non.
Elle : (Visage renfrogné)Oh. Toi tu connais rien
hein ? Tout tu dis non non.
Les enfants se sont mis à rire.
Lucia : On ne dit pas ça à mamie.
Moi : (Regardant Lucrèce qui était revenue timidement
s’asseoir) Pourquoi tes enfants portent nos prénoms ?
Lucia : Elle
Moi : Je m’adresse à la concernée Lucia.
Lucrèce : (Tête baissée) On m’a dit de le faire dans
mon rêve. Quand j’étais enceinte, j’avais fait un rêve où un homme m’a dit de
les appeler comme vous.
Moi : Pourquoi ?
Lucrèce : Je ne sais pas.
Moi : (Après un moment) Et tu es venue faire quoi chez
nous ? Tu es venue nous montrer que tu as fait des enfants avec Loyd ou
bien ? C’est quoi le but de cette visite au juste ? Venir me
présenter mes neveux ? Réclamer une pension alimentaire ?
Elle se met à pleurer.
Arsène : (Aux enfants) Allez dans vos chambres.
Ils se sont tous levés et sont partis en ayant l’air triste.
Arsène : (Après le départ des enfants) Lucrèce ?
Lucrèce : (À travers ses larmes, la tête toujours
baissée) Pap (S’interrompant) Hun.
Arsène : Tout d’abord félicitations pour tes enfants.
Nous savons tous que c’est une grâce de les avoir et toi tu en as eu 2 du coup
qui certes n’est pas chose aisée mais Dieu seul sait très certainement que tu
es capable de les supporter. De toutes les façons, pour avoir vécu une grande
partie de ta vie avec des jumeaux, tu n’es très certainement pas une novice en
la matière et avec Lucia qui t’accompagne, cela doit être plus ou moins facile
à gérer.
Lucrèce : (Silence)
Arsène : Maintenant tu es venue ici avec tes enfants
qui pour une raison que l’on ignore portent nos prénoms. On les a vus mais cela
ne nous renseigne pas plus sur la raison de ta présence ici. Qu’attends-tu de
nous au juste ?
Lucrèce : (Reniflant) Je, je suis venue pour vous
demander pardon. (S’agenouillant) Je ne voulais pas vous faire du mal ni du
tort avec cette histoire.
Arsène : Relève toi Lucrèce, tu n’as pas besoin de te
mettre dans cette position. Nous n’avons rien à te pardonner car à la vérité tu
ne nous as fait aucun tort. C’est nous même qui nous le sommes fait en nous arrogeant
des droits qui n'étaient pas les nôtres et qui ont été spécifiés avec cette
histoire il y a trois ans. Tout a été clarifié et nous sommes passés à autre
chose.
Elle se remet à pleurer toujours dans la même position.
Lucia : Ya Arsène, on sait que vous êtes fâchés à cause
de cette histoire
Arsène : (L’interrompant)Si j’étais fâché Lucia,
Lucrèce et toi ne seriez pas dans ma maison en train de parler avec moi. Je
l’étais, il y a longtemps et j’avais agit en conséquence. Mais j’ai pris
conscience de mon erreur et j’ai rectifié le tir. Nous sommes tous des adultes
responsables tout à fait capables de prendre des décisions que nous estimons
bien pour nous. Lucrèce et toi aviez fait vos choix de vie, qui sommes nous
pour venir nous fâcher sur les décisions que vous prenez ?
Lucia : (Coulant
des larmes) Tu as le droit de venir parler sur nos choix de vie et des
décisions que nous prenons si tu estimes qu’elle ne sont pas bien pour nous
parce que tu es mon grand frère ya Arsène et le père de Lucrèce.
Arsène/Moi : (En chœur) Ah bon ?
Lucia : (Coulant
toujours des larmes)Oui. Vous êtes notre famille. Lucrèce et moi avons posé des
actes par le passé qui vous ont blessés, on le sait. Nous avons menti et caché
la vérité sur la relation de Lucrèce et Loyd c’est vrai mais nous ne l’avons
pas fait parce que nous ne vous considérions pas. Dieu m’est témoin ya Arsène que
nous t’aimons et te respectons pour ce que tu es et que tu représentes pour nous.
En l’absence de papa, tu es la première personne qui a autorité sur ma vie et
qui a le droit de contester les décisions que je prends. Il en est de même pour
Lucrèce qui vous aime et vous considère comme ses parents. Je sais que nous
avons mal agi et les circonstances se sont présentées contre nous en nous
mettant dans des positions que l’on n’a jamais voulu avoir. (S’agenouillant à
côté de Lucrèce) Je ne suis pas là pour nous trouver des excuses sur ce que
nous avons fait ou pour chercher des circonstances atténuantes. Nous avons
fauté sur toute la ligne et sommes coupables de tout le tort que nous vous
avons causé mais je peux vous assurer et que Dieu me retire le souffle de vie
si jamais je mens que ce n’est pas parce que nous ne vous avons pas considéré
comme notre famille. Je sais que Lucrèce avait dit au commissariat que vous
n’étiez pas ses parents et n’aviez aucun lien avec elle mais si elle l’a dit
c’était uniquement pour que Loyd soit relâché. Jamais elle n’a pensé que vous
n’étiez pas ses parents.
Moi : Il y a des actes qui parlent plus que des mots. Tu
peux sortir toi avec le frère de papa ou de maman ?
Lucia : (Pleurant, silence)
Moi : Je t’ai posé une question Lucia, peux-tu oui ou
non sortir avec le frère de maman ou de papa ?
Lucia : (Reniflant) Non.
Moi : (Arquant les sourcils) Parce que ?
Lucia : (Petite voix) Ce sont mes oncles.
Moi : Ai-je besoin de rajouter quelque chose à tes
propos ?
Lucia : Non mais ce n’est pas aussi simple.
Arsène : Quoiqu’il en soit, comme on l’a dit c’est le
passé maintenant, on ne reviendra pas dessus. Je l’ai dit tantôt chacun est
maître de ses actes. Nous ne sommes pas fâchés comme je vous l’ai dit et nous respectons
les décisions de tout le monde en traitant chacun selon la considération qu’il
veut nous donner. Si tu estimes que tu as un grand frère et que tu m’invites à
un évènement te concernant, si je n’ai aucune contrainte, je serai présent. Si
tu ne le fais pas non plus, je ne t’en tiendrai pas rigueur car au final c’est
ta vie et tu en fais ce que tu veux. Il en est de même pour Lucrèce, si cela
lui plaît de continuer à dire aux gens que nous sommes ses parents comme elle
l’a fait avec ses enfants, c’est tout à son honneur, le contraire aussi ne nous
dérangera pas.
Lucrèce : (Pleurant) Papa je t’en supplie. Je vous
demande pardon, je vous jure que je ne le ferai plus. Je ne poserai plus jamais
un acte qui vous causera du tort. Je vous jure de ne plus jamais vous mentir,
de ne plus jamais faire quoique ce soit derrière votre dos. Je ne m’approcherai
plus jamais de lui ni faire quoique ce soit qui vous fera du mal.
Arsène : Je vous ai demandé de vous relever.
Le petit : Maman papi a dit de te yever avec maman
Youcia.
Il est descendu et est parti vers elles pour les inciter à
se relever.
La petite : (Me touchant) Pourquoi maman ey pyeure avec
maman Youcia, papi y’a grondé pasque ey a fait yes bêtises ?
Moi : Je ne sais pas.
La petite : Maman eye a dit pardon, eye va pyus faire
encore les bêtises avec maman Youcia. Hein maman Youcia, vous ne faites pyus yes
bêtises non ?
Lucia : (Qui
s’était rassise ) Non.
La petite : Voiya*. Mamie moi, on dit pardon à maman Youcia et pyus
maman maintenant non ?
Moi : (Après l’avoir regardée) Oui.
La petite : (Grand sourire) Mamie moi est genti*. Maman
dit toujours que ye suis une genti fiye conne mon nomonyme. Tu as vu conne je
chuis beye* non ? Toi aussi tu es beye ?
Moi : (Dans ma tête) C’est quelle enfant qui parle
beaucoup comme ça ?
La petite :
Archy, ye veux boire yeau pipéplyait.*
Moi : (Les grands yeux)L’enfant là est normale ???