Chapitre 17: La dispute - 1ère Partie

Ecrit par MTB

Le temps passait tranquillement et sereinement. Tout allait bien. Bras dessus dessous les deux amoureux avaient pris l’habitude de s’afficher désormais en public. Ce qui était une rumeur depuis plus de six mois était maintenant confirmé. Richard pouvait finalement se faire à l’idée que ce n’est pas parce que c’est dur que l’on n’ose pas, mais c’est parce que l’on n’ose pas que c’est dur. Mais c’était sans compter sur les jaloux saboteurs aux yeux de crocodile comme le dit souvent le chroniqueur Mamane en interprétant le rôle du Président fondateur du Gondwana sur la Radio RFI.

Leur relation ne plaisait pas à tout le monde en effet. Ceux qui avaient l’habitude de profiter de l’insouciance du jeune Richard afin de s’enivrer d’alcool et de belles filles à la recherche du gain facile faisaient partie du lot. Il y avait aussi ceux qui avaient été éconduits par la belle Chantal qui cherchaient à se venger. Bientôt Chantal commença par recevoir des photos anonymes de Richard et de filles de joie. Les dates affichées en dessous des photos étaient actuelles et Richard ne cessait de démentir en prétextant des montages. Chantal faisait tout pour croire son Richard mais elle avait du mal à ôter de son esprit son Richard entrain de fourrer sa langue dans la bouche de ces filles. Le malaise était palpable comme en témoigne la perte de sourire de Chantal.

Dans une situation pareille, elle n’eut d’autres choix que de se tourner vers le meilleur ami de son fiancé, Hervé. Il était toujours disponible à l’écouter et essayait de la réconforter. A chaque fois qu’elle discutait avec lui, elle se sentait apaisée. Elle commença à lui confier tout ce qu’elle ressentait. Parfois elle avait juste envie d’arrêter et de disparaître, de quitter cette ville et de reprendre une nouvelle vie ailleurs. Et Hervé ne cessait de lui répéter que lui serait là pour la soutenir quoiqu’il se passe. En lui, elle pouvait trouver le refuge qu’elle cherche. Mais de ne surtout pas s’éloigner. Sinon lui aussi souffrirait de son absence. Peu à peu, Chantal prit conscience qu’à force de se confier à Hervé, elle ressentait de moins en moins le besoin d’être avec Richard.

Il fallait qu’elle mette fin à tout cela mais c’était plus fort qu’elle. Certes, il n’y avait pas de choses intimes avec Hervé que des moments de câlins passagers. Mais il ne se passait pas grande chose d’intime non plus entre elle et Richard. Mais du moment qu’elle trouvait un équilibre et calmer la tension à la maison, elle se sentait confiante. La vérité, c’est qu’elle ne pouvait pas se séparer de Richard car elle savait qu’au fond elle l’aimait toujours comme depuis le premier jour. Mais également appréciait la compagnie d’Hervé. Discrètement, ils s’envoyaient des messages afin de se remonter le moral.

Richard de son côté ne se doutait de rien et continuait de se réfugier dans le travail. Au moins, il occupait son esprit et cesser de penser ou du moins de ne penser que très peu à ses soucis sentimentaux. Même les discussions avec sa maman ne suffisaient plus pour lui remonter le moral. Le silence et la presque indifférence dans lesquels s’était réfugiée Chantal ne l’aidait pas vraiment. Il se rappela qu’Hervé avait vécu des moments difficiles avec Mireille et s’était décidé à en parler avec son ami. C’était la première fois qu’il parlait de sa relation avec Chantal à une autre personne à part sa maman.

Hervé avait l’air serein mais aussi crispé lors de la discussion avec son ami.

-          Ecoute, Richard. C’est normal ce qui vous arrive. Les gens vous envient parce que vous formez un joli couple. Tu ne peux vraiment pas changer les gens.

-          Mais pourquoi ? Qu’est-ce que je leur ai fait ?

-          Tu n’as pas besoin de faire quelque chose pour qu’en amour les gens te détestent. Tu sais très bien comment cette fille fait tourner la tête aux gens. C’est certain que ces rumeurs soient l’œuvre d’un prétendant éconduit pour vous déstabiliser. Qui sait ?

-          Donc tu penses que quelqu’un fait la cour à Chantal et essaie de détruire notre relation pour avoir sa chance ?

-          Je n’ai jamais dit cela. J’ai juste dit que c’était une des nombreuses possibilités.

-          Au fond de moi, j’ai confiance en elle. Nous avons l’habitude de tout partager, de tout nous dire. Et si quelqu’un le faisait, elle m’en aurait parlé.

-          Alors avez-vous essayé de prier ensemble ? C’est aussi un moyen efficace.

-          Mais tu sais que Dieu ne parle pas le même langage que nous.

-          Le monde est et a toujours été bizarre.

-          En passant, à quand remonte la dernière fois que tu as discuté avec Chantal ?

-          Franchement, je ne m’en rappelle pas. Ça fait quand même un sacré moment. Comment tient-elle le coup ?

-          Il faut peut-être que tu la vois pour mieux apprécier.

-          Ne me dis pas que je ne vais plus la reconnaître.

-          Arrête de dire des conneries toi aussi.

-          Ou bien elle est déjà enceinte ?

-          Je crois que tu n’es pas d’un très grand secours ce soir. Dis-moi, qu’est-ce que je dois faire ?

-          Bref, pourquoi vous n’organisez pas un voyage ? Quittez la ville pendant une semaine par exemple, évadez-vous et ressoudez les liens.

-          Mais oui, tu as raison. Loin de tout ce brouhaha. Mais promets-moi que tu ne vas plus appeler à vingt-trois heures pour savoir comment les choses se passent.

-          Donc tu n’as toujours pas oublié cette histoire ?

-          Il y a certaines choses qui s’oublient difficilement. Il se fait tard. Je te laisse.

-          Bonne soirée et surtout prudence.

Aussitôt que Richard disparu dans sa voiture, Hervé prit son téléphone et composa rapidement un numéro. C’était la voix de Chantal à l’autre bout.

-          Allô Chantal !

-          Oui petit cœur. Comment vas-tu ?

-          Richard vient de partir. Il était chez moi.

-          Ah bon ! et vous avez parlé de quoi ?

-          De toi et de votre situation actuelle bien sûr. Et je voudrais te dire d’être prudente et vigilante. Il s’est mis dans la tête que tu vois un autre homme et que c’est pour cela que vous traversez cette situation difficile.

-          Comment peut-il penser un truc pareil ?

-          Sois prudente. Je tiens à ton bonheur. Passe une agréable nuit.


à suivre...
ENTRE DEUX AMOURS