Chapitre 18: La dispute - 2ème Partie
Ecrit par MTB
Elle
était encore au téléphone quand elle vit la voiture de Richard surgir à vive
allure tous phares allumés. Le temps pour elle de raccrocher, Richard l’avait
déjà vue. En fait, il avait vu Hervé sortir son téléphone dans son rétroviseur
dès qu’il avait démarré et avait trouvé le geste suspect d’autant plus qu’il
n’était pas si naturel que cela quand ils discutaient. Contre toute attente,
Richard ne posa aucune question à Chantal et se contenta de lui faire une bise
sur la joue et de rentrer sous la douche. Il pouvait sentir comment elle avait
tremblé comme si elle faisait quelque chose de mal ou d’illicite.
Ils
venaient de finir de dîner et tous deux se retrouvèrent dans la chambre à
coucher. C’est ce moment que choisit Richard pour demander à Chantal de le
prendre en photo avec son téléphone. Elle s’exécuta et prit plusieurs poses
d’ailleurs. Elle commençait à se sentir apaisée. Richard n’était pas né de la
dernière pluie et se rendit compte de comment elle était devenue rayonnante du
moment qu’aucune question ne filtrait. Il demanda à voir les photos et
contemplait d’autres de ses photos dans la galerie quand il glissa sa main pour
vérifier le journal des appels. Il n’en croyait pas ses yeux. Soit il voyait
mal, soit il hallucinait. Son ami Hervé avait juré qu’il n’avait plus des
nouvelles de Chantal et pourtant le journal des appels semblait dire le
contraire. D’ailleurs, elle ne recevait et passait des appels presque qu’avec
lui. Même Richard n’apparaissait pas autant dans le journal. Son sang ne fit
qu’un tour. Qu’est-ce que sa fiancée et son ami lui cachent exactement ?
Serait-il encore en train de revivre le même scénario qu’avec Jessica ? Il
devait en avoir le cœur net. Alors remarquant le changement d’expression de son
visage, Chantal lui demanda s’il y avait un souci.
-
Je ne crois pas.
Juste que je suis pensif.
-
Et tu penses à
quoi mon chéri ?
-
A tout ce que nous
sommes en train de vivre. Tous ces messages anonymes, ces photos, ces
coïncidences… Je commence à penser que quelqu’un de très proche à moi me veut
du mal ou veut nous faire souffrir.
-
Et tu penses à
qui ?
-
J’en n’ai aucune
idée. Mais il faut que je mène rapidement mon enquête pour enlever le doute de
ma tête.
-
En quoi puis-je
t’assister ? Car moi aussi je me sens mal. J’ai l’impression qu’une force
mystique nous tire vers l’arrière.
-
Ah j’allais
oublier. J’étais passé chez Hervé ce soir en rentrant.
Alors
remarquant le changement d’expression de son visage, Chantal lui demanda s’il y
avait un souci.
-
Je ne crois pas.
Juste que je suis pensif.
-
Et tu penses à
quoi mon chéri ?
-
A tout ce que nous
sommes en train de vivre. Tous ces messages anonymes, ces photos, ces
coïncidences… Je commence à penser que quelqu’un de très proche à moi me veut
du mal ou veut nous faire souffrir.
-
Et tu penses à
qui ?
-
J’en n’ai aucune
idée. Mais il faut que je mène rapidement mon enquête pour enlever le doute de
ma tête.
-
En quoi puis-je
t’assister ? Car moi aussi je me sens mal. J’ai l’impression qu’une force
mystique nous tire vers l’arrière.
-
Ah j’allais
oublier. J’étais passé chez Hervé ce soir en rentrant.
-
Il va bien ?
Car ça fait un bail que je n’ai plus de ses nouvelles.
-
Il va très bien
même et je pense commencer mon enquête sur lui.
-
Pourquoi sur
lui ? N’est-ce pas ton ami le plus proche qui s’est battu pour que
j’accepte de te revoir ?
-
Oui
-
Et pourquoi
penses-tu que maintenant il veuille ta perte ?
-
La même raison que
toi je suppose.
-
Qu’est-ce que tu
veux dire par là ?
Richard
se leva énervé devant tant d’hypocrisie de la part de sa fiancée et marcha vers
la fenêtre. Comment pouvait-elle faire comme si elle ne savait pas ce qui se
passait ? Elle essayait sûrement de faire croire qu’il n’y a rien de
suspect en enchaînant.
-
Richard, tu me
fais peur avec cette attitude. Il se passe quoi avec Hervé ?
-
Chantal, c’est toi
plutôt qui me fais peur. Et je me demande combien d’autres mensonges et de
balivernes tu passes ton temps à me raconter.
-
Richard, je…
-
Chantal, tais-toi.
Pour une fois, et pour l’amour de Dieu, n’ouvre pas la bouche pour me mentir.
Il se passe quoi entre Hervé et toi ?
-
Rien je t’assure.
-
Et pourtant ton
journal d’appels dit le contraire.
-
Je suis peut-être
idiot mais pas bête. Et je sais lire sur un smartphone.
-
Laisse-moi
t’expliquer.
Le
ton de Richard monta d’un cran. Il était sûr qu’un cadavre se serait réveillé
s’il était à proximité.
-
Menteuse. Tais-toi
s’il te plait. Tu ne vas pas me dire que ce sont des appels manqués ou des
tentatives d’appels ayant échoué. Car quand tu sélectionnes chaque appel, ton
téléphone affiche la durée des discussions. En plus quand je vois dans tes
messages tout ce que vous vous échangez alors que moi, je n’ai plus droit à un
seul câlin, à un seul mot doux… Je l’ai cherché et je l’ai trouvé. Quand un serpent
te mord, alors aie peur du ver de terre. C’est ce qui se dit n’est-ce
pas ? Je te pensais différente des autres femmes mais tout porte à croire
que tout ce qui brille n’est pas vraiment de l’or.
Chantal
ne savait plus quoi dire et fondit en larmes. Tout ce que Richard pouvait
entendre, c’était « Je suis désolée » dans des sanglots de pleurs.
Richard essaya de s’endormir mais n’y arrivait pas. Il se leva et alluma son
ordinateur mais n’arrivait pas à se concentrer. Il se rhabilla, sortit sa
voiture de garage et démarra en trombe. N’eut été la vitesse de réaction du
gardien, il aurait certainement percuté le grillage à l’entrée.
Hervé
dormait déjà quand il entendit un crissement de pneus dans la cour de la
maison. Il se réveilla en sursaut pensant que le voisin était en train de
perdre le contrôle de sa voiture. Il courut et se retrouva nez-à-nez avec
Richard qui avait du mal à marcher correctement. Dans la pénombre, il ne
pouvait pas remarquer qu’il était fou de rage.
-
Richard, qu’est-ce
qui ne …
Hervé
n’eut pas le temps de finir sa question quand l’uppercut de Richard l’atteignit
en plein menton. Hervé tituba un peu surpris par le geste et le temps de
reprendre ses esprits, Richard lui asséna plusieurs coups. C’était plutôt le
voisin qui vint les séparer. Sinon, Hervé serait soit dans un sal état ou
carrément à la morgue.
-
Calmez-vous,
s’exclama Alex en s’interposant. Mais bon Dieu de bon sang, comportez-vous
comme des adultes et des personnes civilisées. Regarde l’heure qu’il fait.
-
Laissez-moi
l’achever. Comment peut-il me faire ça, lui mon meilleur ami, mon frère ?
-
Que se
passe-t-il ?
-
Laisse-moi le tuer
d’abord. C’est une ordure.
-
Bon, je vous
laisse. Tuez-vous si vous voulez. En attendant, j’appelle la Police car ce
vacarme est inacceptable.
Alex
les abandonna et en allant chercher son téléphone, il se rendit compte que
Richard repartait déjà avec sa voiture. Il pouvait entendre de loin,
« Vaurien », « Traitre », « Tu vas me le payer ».
Il revint sur ses pas aider Hervé à se relever.
-
Cher ami, que se passe-t-il
avec ton meilleur ami ? Tu as fait une bourde au travail ou quoi ?
-
J’ai vraiment
gaffé mais rien à voir avec le boulot. Même s’il me tue cette nuit, il aura eu
raison. Merci voisin. Et désolé pour le vacarme.
Chantal
attendait toute tremblante le retour de Richard. Elle ne l’avait jamais vu dans
un état pareil. Il la dépassa sans même lui accorder le moindre regard, se
dirigea vers le bar et en moins d’une demi-heure, il vida la moitié d’une
bouteille de whisky en jouant un morceau de Jazz. Elle était confuse de voir ce
qui se passait. Peut-être que si elle avait dit la vérité sur ses contacts avec
Hervé, il ne serait pas dans cet état. Mais en fait, il revenait d’où au
juste ? Elle ne pouvait oser lui poser la question. Elle n’était pas en position
de force de demander quoique ce soit. Comment en est-elle à éprouver des
sentiments pour deux hommes à la fois, en plus deux amis qui se considéraient
comme des frères. Elle aurait souhaité disparaître sous terre. Il y avait quand
même beaucoup d’interrogations : ils se sont raconté quoi ? Qu’est-ce
que Richard a découvert et qui le mettait dans un état pareil ? Cela ne
pouvait pas juste être ses appels. Oh merde, elle venait de se rendre compte
que Richard avait parlé également des messages. Seigneur, pourquoi n’avait-elle
pas effacé tous ses messages ? Si Richard avait vraiment lu, alors il ne
lui restait qu’à faire ses valises et à retourner en famille. Mais pour
raconter quoi à ses parents ? Qu’elle flirtait avec le meilleur ami de son
fiancé et que celui-ci avait tout découvert ? Non, elle ne pouvait pas et
devait tout arranger. Très tôt le matin, elle irait se confesser à sa
belle-mère. Non, cela ne faisait pas partie des conseils qu’elle avait reçus
lors de ses fiançailles. Il fallait qu’elle règle ses problèmes avec Richard
d’abord. Et c’est seulement quand aucune solution n’est possible qu’elle peut
demander de l’aide externe car le linge sale se lave en famille.
Richard
s’était endormi dans le canapé et elle comprit qu’il ne viendrait pas partager
leur lit cette nuit. Elle alla s’allonger mais ne put trouver le sommeil,
repensant à la peine de Richard. Elle se décida à tenter un coup pour en avoir
le cœur net. Elle prit son téléphone et appela Hervé deux ou trois fois mais
celui-ci ne décrocha pas. A la quatrième tentative, il coupa l’appel et elle
reçut un sms court : « Je ne peux pas parler pour le moment, je vous
rappelle ». Mais l’appel ne vint jamais.
Richard
dans le canapé avait réussi à s’endormir juste parce qu’il était presque saoul.
Il repensait aux messages qu’il avait lus. L’un des messages les plus récents
était particulièrement pénible car elle disait à Hervé : « J’aurais
été avec toi si j’avais le choix, tu me manques. En plus je me sens si bien en
ta présence ». Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Pourquoi parmi tous ces
hommes il fallait que ce soit Hervé ? Serait-il maudit en amour ? Les
sentiments sont vraiment compliqués. Le voilà très énervé et en colère contre
deux des personnes qu’il aimait le plus. Mais il était un homme et devait trancher.
La solution était même déjà trouvée. Il se donna deux jours au plus grand tard
pour tout mettre en exécution. Peut-être que cela arrangerait les choses.
à suivre...