Chapitre 17 : le quotidien

Ecrit par Mayei

Chapitre 17 : le quotidien

 

...Mawa...

 

Maman : mais comment ça se passe ?

 

Moi : je sais qu’il a déjà vu ses parents et que ça passera très vite. Il n’aime plus celle qui est à la maison.

 

Maman : mais pour la grossesse ?

 

Moi : c’était le meilleur moyen pour que richard morde à l’hameçon ! J’avais essayé le chantage d’une autre façon mais tu as vu toi même que ça n’avait rien donné. À chaque fois que je suis avec lui je sais semblant d’avoir le vertige ou je cours dans les toilettes faire comme si je vomis.

 

Maman (éclatant de rire) : tu es vraiment ma fille ! Tu fais bien. Je suis tellement pressée que les colas arrivent comme ça les autres femmes de ton père verront que ma fille aussi peut de marier et que leurs manigances pour bloquer ta vie n’ont eu aucun effet.

 

Moi : je te dis ! Mais maman le fait qu’il ne soit pas musulman ne posera pas de problème ?

 

Maman : non fais moi confiance je vais arranger ça

 

Moi : pas de soucis ! Donc bientôt je serai la femme de richard, madame Ebrothié

 

Je voulais continuer ma discussion avec ma mère mais mon patron venait de faire claquer sa porte. Je raccrochais rapidement sans dire au revoir à Maman. Monsieur Mahi n’aimait pas me trouver au téléphone durant les heures des services. Il savait se montrer très dur et rendait mon service ici un peu compliqué. Il ne riait presque jamais. Tout pour lui se résumait au travail. J’avais, dans mes débuts, essayé de le séduire et à chaque fois que je tentais une approche, il me faisait nettoyer les cadres photos posés sur son bureau ; les photos de sa femme et ses enfants.

 

Monsieur Mahi : je vais en ville prendre mon déjeuner

 

Moi : bien monsieur

 

Il s’en alla sans toute autre procédé. Je poussais un ouf de soulagement, il n’avait pas entendu ma conversation sinon il m’aurait fait toute une morale sur comment il ne fallait pas utiliser les ressources de la société à des fins personnelles comme si lui-même m’en faisait pas autant, la pose de midi n’était pas sensée durer plus de trente minutes mais monsieur mon patron lui se permettait de prendre deux longues heures. Après tout cette société lui appartenait et il en faisait ce que bon lui semblait. Cependant il ne devait pas me fatiguer les oreilles si lui-même ne suivait pas les règles. Je regardais l’horloge et eu une idée géniale. Je composais le numéro du bureau de richard.

 

Richard : allo ?

 

Moi : allo mon cœur ! C’est moi c’est Mawa !

 

Richard (voix mielleuse) : bien sûr que c’est toi ! Je reconnaîtrais ta voix parmi mille.

 

Moi : beau parleur va ! Tu n’as pas encore pris ta pause ?

 

Richard : non pas encore, assez de documents encore sur mon bureau.

 

Moi : viens me retrouver dans mon bureau j’ai une surprise pour toi

 

Richard : mais...le patron

 

Moi : n’aie pas peur, si je te dis qu’il n’y a rien c’est qu’il n’y a rien. Viens seulement

 

Je raccrochais sans lui laisser le temps d’en placer une. Richard était comme ça ! Il aimait être surpris, être gâté et c’est ce que sa grosse femme ne lui donnait pas. De mon côté je n’allais non plus rester là à supporter des coups de rein sans rien exiger en retour. Je sais de lui-même sa bouche que ce n’est que la dote donc je peux bien me placer pour l’évincer. Je sortis mon parfum de mon sac et en mis quelques goûtes dans mon cou puis entre mes jambes. Une femme se doit de toujours sentir bon. Ma porte s’ouvrit sans qu’on ait frappé alors j’imaginais déjà que c’était richard.

 

Moi (me levant) : personne ne t’a vu ?

 

Richard : non personne...Mawa tu es sûre que tout ceci est une bonne idée ?

 

Moi (lui caressant le torse) : chut laisse toi faire nous avons assez de temps devant nous.

 

Sans qu’il ne s’en rende compte je commençais déjà à retirer la ceinture qui maintenant fermement son pantalon.

 

Richard (hésitant) : Mawa on peut faire ça ailleurs

 

Moi : je veux ici et maintenant (me passant la main sur le ventre) en plus c’est ton enfant dans mon ventre qui me fait avoir cette envie. Détends-toi s’il te plaît.

 

Je continuais ma besogne et fis descendre son pantalon jusqu’à ses chevilles. Son sexe étouffait déjà dans son caleçon. C’est ainsi quand tu maitrises un homme. Rien qu’en te voyant il bandait déjà. Mes mains et ma langue s’étaient amusées à dorloter son soldat. Il étouffait ses gémissements pour qu’on ne nous entende pas. Je ris lorsqu’il jouit dans ma bouche en tremblant. Je me nettoyais avec un mouchoir que j’avais pris dans mon sac.

 

Richard : tu vas me tuer un de ces quatre Mawa.

 

Mawa : je sais monsieur, tu n’as plus besoin de me le dire. Sinon c’est comment pour le mariage coutumier ? Tu sais que mon ventre ne va pas rester plat encore longtemps. Si mon père l’apprends je suis foutue, que je sois indépendante ou pas.

 

Richard : ne t’inquiète pas, j’ai déjà parlé aux membres de ma famille et bientôt vous allez nous voir chez vous.

 

Moi (toutes les dents dehors) : d’accord bébé ! Nous vous attendons alors

 

Richard : je retourne bosser avant que le patron ne nous trouve ici.

 

Je l’embrassais encore une fois et le laissais s’en aller. Eh oui ! Mon plan marchait comme sur des roulettes. Être le deuxième bureau oui ! Mais qui souhait finir sa vie ainsi ? Nous aspirons toutes à cette place de titulaire surtout avec la bague au doigt. Ce n’est pas ma faute si celle qu’il a à la maison s’est contentée de lui faire jusqu’à trois enfants dans la dote uniquement. Elle ne doit pas être très intelligente sinon elle aurait exigé le mariage depuis fort longtemps. En tout cas cela ne risque pas d’être mon cas. Après la dote, je vivrai ma « fausse couche » imaginaire et deux ou trois mois après ce sera le mariage. Richard n’a qu’à bien se tenir car lui et moi c’est pour la vie ou comme dirait daphné, c’est jusqu’à la gare. Je suis très prête pour lui.

 

...Amandine Gnahoré...

 

Il y’a quelques minutes, nous sommes rentrés après avoir fait les courses et me voilà en train de ranger avec Salomé comme si j’étais sa servante. Pourtant Georges est couché là-bas dans sa chambre à lui. Moi je n’avais pas demandé à la suivre jusqu’en ville. Ma vie à Daloa me suffisait largement mais maman ne voulait rien savoir. Armand me manquait terriblement. Il a un peu boudé du fait qu’il n’ait pas été au courant de ma venue sur Abidjan. Je l’aimai tellement que je lui ai vraiment demandé pardon et la relation avait continué. Je ne sais pas comment cela se passera puisque je suis maintenant loin de lui mais mon cœur est toujours sur cette relation et nous trouverons bien comment procéder.

 

Salomé : amandine peut tu demander à Georges de nous rejoindre au salon stp ?

 

Moi : ok

 

Je frappais à sa porte et lui fis la commission de sa sœur. Il nous retrouva quelques minutes plus tard et pris place auprès de sa sœur. J’étais de mon côté à les regarder mais surtout à attendre ce pourquoi madame la reine avait décidé de nous réunir tous dans son salon majestueux LOL.

 

Salomé : je voulais simplement vous avertir que j’allais commencer à faire les démarches afin de vous inscrire à l’école. Georges du t’es arrêté e quelle classe déjà ?

 

Georges : en première, j’ai validé ma seconde

 

Salomé : tu as tes bulletins sur toi ?

 

Georges : oui oui

 

Salomé : ok ça marche alors (se tournant vers moi) et toi Amandine ?

 

Amandine : à vrai dire, je n’ai pas envie de retourner à l’école ! J’ai dix-neuf ans et c’est maintenant que je vais aller m’asseoir sur les bancs en seconde avec les petites filles de rien du tout qui vont se moquer de moi ? Non

 

Salomé (l’air choquée) : tu vas pour ton propre bien, pour ton propre savoir ou pour gérer les regards que les autres porteront sur toi ? Il faut connaître tes priorités amandine.

 

J’avais envie de lui dire qu’elle aille elle-même s’asseoir sur les bancs avec des gens qui peuvent être ses petits frères et qu’elle vienne partager avec moi le ressenti. Mais je m’y gardais. Je n’avais envie de créer des embrouilles ici.

 

Georges : Salomé a raison tu sais !

 

Moi : je préfère faire une formation de secrétariat pourquoi pas mais pas retourner dans le système normal.

 

Salomé : donnes moi le numéro de ta maman comme ça je l’appelle et lui explique. Il ne faudrait pas qu’après on m’accuse de faire de la discrimination entre mes frères.

 

Je lui donnais bien volontiers et la réunion fut levée. Je restais au salon seule à regarder la télévision. Salomé sortit peu de temps après et je reçu un message de ma mère me demandant de la joindre. Je n’avais pas envie de me faire entendre par Georges donc je sortis me mettre au balcon pour lancer l’appel. Elle faisait partir de mes numéros complices donc l’appel n’allait pas coûter bien cher.

 

Maman : amandine ?

 

Moi : oui maman ?

 

Maman : c’est comment là-bas ? Raconte-moi tout pardon

 

Moi : eh maman c’est dans le « deux-chambres salon » que nous sommes. Elle a donné toute une chambre à George et moi j’ai un matelas à même le sol dans la chambre que je partage avec elle.

 

Maman : eeeeeh ! C’est pour une maison de deux chambres qu’elle faisait tout ce malin ici à Daloa ? je pensais même qu’elle vivait dans un manoir avec au moins dix pièces.

 

Moi : c’est ça oh !

 

Je lui racontais un peu comment se passaient mes premiers jours et nous parlions également de mon choix par rapport à l’école ou plutôt la formation que j’avais décidé de faire. Ma mère était d’accord avec tout. Pour l’instant elle me conseilla de jouer aux idiotes soumises. Elle avait dit que je devais tout faire pour que Salomé me fasse confiance de façon aveugle ainsi je saurai beaucoup de choses sur elle.  Je n’avais pas particulièrement envie de faire ça mais ma mère avait parlé et elle avait toujours raison. N’est-ce pas qu’une mère souhaitait toujours le bonheur de son enfant. Ma mère ne me conseillera sûrement pas ce qui me portera préjudices alors j’allais procéder comme nous avions décidé.

 

...Nathanaël Kalou...

 

J’avais hâte de finir cette journée pour retrouver Linda. Nous nous étions considérablement rapprochés. Nous passions presque toutes nos nuits ensemble elle et moi. La connections était présente et jamais nos soirées n’étaient ennuyantes. Nous n’avions plus abordé le sujet de son mari qui jusque-là était en déplacement. Il m’arrivait de réfléchir à leur mariage. Comment un homme ayant toutes ses facultés mentales pouvait partir pour je ne sais combien de temps et laisser sa femme toute seule ? Jamais je n’avais surpris leur conversation téléphonique. Ne l’appelait-il donc jamais ?

 

Je secouais la tête, ce n’était pas mon problème tout ce qui m’importait était de mettre tout en œuvre pour qu’elle tombe amoureuse de moi et se décide à laisser son mari. J’étais l’homme qu’il lui fallait et elle était la femme que j’avais toujours attendue, celle qui avait su faire naître l’envie de me caser en moi.

 

Le numéro du fixe de la maison des parents s’afficha sur l’écran de mon téléphone. Oh non ! On ne va pas me dire que maman refuse de prendre ses médicaments encore une fois !

 

Moi : allo

 

« Ça va mon chéri ? »

 

Moi (soulagé) : oui maman et toi ?

 

Maman : ça va merci ! j’appelais pour te demander quand est-ce que tu allais me présenter cette jolie jeune fille officiellement.

 

Moi : mais maman tu l’as déjà vue

 

Maman : je sais mais je parle de façon officielle sans subterfuges.

 

Moi : d’accord je verrai mon emploi du temps et nous passerons te voir.

 

Maman : d’accord mon chéri. Travail bien et je t’attends avec la fille

 

Moi : bisous maman

 

Je raccrochais en riant. Cette femme restait quelque chose quand même. M’appeler simplement pour ça ? Et jouer aux romantiques avec les « chéri ». Elle avait pourtant déjà vu Linda. Lors de notre dîner maman était surement collée à sa fenêtre nous observant très bien pour être sûre que je ne lui avais pas raconter des sottises. L’emplacement où avait été placée notre table était en plein dans le champ optique de maman.

 

Ma secrétaire avait posé sur ma table le point des réservations des deux semaines à venir. Un nom particulier attira mon attention « Dharan Koshi ». Linda s’était présentée à moi sous l’identité de madame Koshi. Il avait pris la suite la plus chère et le nombre d’occupant était de deux personnes. Linda viendrait-elle passer toute une semaine avec son mari dans mon hôtel ? je chassais cette idée de ma tête. Je me faisais surement des films. Il y avait-il qu’un seul Dharan sur cette terre ?

 

 À ma descente je mis le cap vers le boulot de Linda. C’était comme ça maintenant. Je la déposais les matins et passais la chercher à sa descente. Une petite routine que j’aimais bien. Je pris soin de ranger mon inquiétude de ce matin bien loin. Lorsqu’elle referma la portière, Elle se pressa de me gratifier d’un langoureux baiser que j’appréciais fortement.

 

Moi : tu m’as manqué

 

Linda : vous aussi monsieur même si ce n’était que quelques heures

 

Dans la bonne ambiance je nous conduis jusqu’à chez moi. Elle y avait quelques affaires donc pas de quoi se prendre la tête pour savoir ce qu’elle allait mettre le lendemain. En garant je reçu un message de Liam. Un ami de longue fête qui était rentré il y’a peu. Il souhaitait qu’on se retrouve entre potes pour prendre un pot chez moi. Il allait en profiter pour voir cette femme qui avait ravi mon cœur. Je ris pour donner suite à cette phrase. Il était con souvent, carrément me ravir le cœur.

 

Linda : qu’est-ce qui est si drôle monsieur ?

 

Moi : mon ami souhaite passer me voir et en profiter pour voir celle qui a volé mon cœur.

 

Linda : il en est hors de question

 

Moi : pardon ?

 

Linda : combien de fois vais-je devoir te répéter que cette relation n’est en aucun cas exclusive ? Nous ne sommes pas ensemble pourquoi veux-tu faire venir ton ami ici afin qu’il fasse ma connaissance ? Est-ce déjà passé par la tête qu’il pourrait connaître mon mari ?

 

Moi : donc je dois maintenant vivre en fonction de qui connaît ton mari ou pas ? Et tant que madame est chez moi je ne peux donc pas recevoir mes amis tranquillement ?

 

Linda : prends ça comme ça si tu veux...tu sais quoi, il serait préférable que je rentre chez moi comme ça tu pourras recevoir qui tu veux. Merde ! Je n’arrive pas à croire que tu aies parlé de moi à tes amis. Où te crois-tu ? Ce n’est que de la baise, de la B-A-I-S-E !

 

Moi (calmement) : Linda ! Ce n’est pas parce que je t’aime comme un fou que tu vas te permettre de me parler comme tu veux. Je ne suis pas ton petit frère encore moins ton souffre-douleur, alors pèse tes mots avant de t’adresser à moi.

 

Linda : je rentre chez moi !

 

Moi : ok apprêtes, toi je te dépose

 

Linda : ne te fatigue pas je saurai comment rejoindre ma maison toute seule

 

Moi : comme tu veux !

 

Je m’assis sur le lit et me déchaussais. Elle faisait ce qu’elle avait à faire quant à moi je ne lui accordais plus aucune considération. Je crois avoir été trop tendre avec elle au point où elle se sent maintenant libre de me parler comme à son esclave. Nous sommes dans cette relation tous les deux mais c’est moi qui essuie le plus de frustration. Notre relation reste cachée entre les murs de ma maison (claquement de porte) pfff. Je disais donc que notre relation restait cloitrée ici. Tout ce que je pouvais me permettre était de la trimbaler en voiture de chez moi à son bureau. Si en plus de ça elle devait élever la voix comme elle le souhaitait, faisant fi de mon ressenti eh ben il serait préférable que chacun reste de son coté en cette soirée.

 

Je n’avais d’ailleurs plus envie de faire quoi que ce soit. Je dû m’excuser auprès de Liam en promettant de me rattraper et fermais mon téléphone. La porte s’ouvrit en fracas tour à coup, Linda se tenait là, le visage défiguré par la colère. Moi qui pensais qu’elle était bien loin ! Cette fois encore, je ne prêtais point attention.

 

Linda : tu sais quoi ?

 

Moi : ... ... ...

 

Linda : tu joues à celui qui m’ignore ? Je suis revenue ici pour te dire que je n’avais plus besoin de tes services. Je n’ai plus besoin de tes parties de jambes en l’air alors ne cherche plus à me contacter

 

Moi (calmement) : passe une bonne nuit.

 

Elle claqua de nouveau la porte et s’en alla. Au début de cette journée je pensais pourtant pourvoir lui faire changer d’avis, je pensais être capable de lui faire oublier son mari mais je vois bien que cela ne sera point possible. Il serait peut-être temps que je laisse tomber tout ce qui est compliqué afin de me concentrer sur comment alléger ma vie. Voilà l’épisode Linda bouclé.

  

...violette...

 

Je pense de plus en plus à engager une personne afin que celle-ci puisse m’aider avec la boutique. Souvent je devais me déplacer pour faire la livraison dans les hôtels de Monsieur Kalou. Et oui ! Nous avions fini par signer cet accord et il proposait mes différents jus dans son menu de boisson et les utilisait aussi pour les cocktails. Je lui livrai une certaine quantité chaque trois jours. Ces jours de livraison l’ouverture de « juicy land » se faisait tard et je ratais des clients. Certains se plaignaient de venir et de trouver l’endroit fermé alors que les heures étaient bien définies. Ils laissaient leurs plaintes sur la page Facebook et Salomé faisait tout son possible pour atténuer leur colère. J’avais donc proposé qu’on passe une annonce pour une fille qui souhaiterait tenir la boutique.

 

Les choses avançaient bien et les entrées d’argent aussi. Pour ce qui était de ma vie sentimentale c’était bien plat. Je voyais de moins en moins richard. Il était tout le temps en voyage et ne remarquais même pas que je faisais mes jus dans sa maison. Nous n'étions plus que des étrangers vivants sous un même toit. Je gardais mon calme et ma patience. Lorsque mes revenus me le permettront, je m’en irai de cette maison en emportant avec moi mes enfants tous autant qu’ils sont. Je ne les laisserai jamais avec leur père qui n’a même pas le temps pour s’asseoir et manger avec eux,

 

Aujourd’hui principalement j’avais fait des petits fours que je laissais en pleine vue. C’était cadeau et les clients pouvaient se servir. Je souhaitais voir s’ils allaient aimer et à quelle vitesse les petits plats allaient se vider. C’était en quelque sorte un sondage pour me permettre de vérifier si la vente de ces petits fours serait profitable. J’étais assise dehors à discuter avec un client lorsqu’une voiture stationna. Je reconnu directement la voiture de ma sœur Rachelle. Alors que tout se passait bien pour moi, il fallait qu’une ombre vienne tacher le tableau. Je n’avais rien dit de mon business à ma famille.

 

Rachelle (retirant ses lunettes) : violette ? Que fais-tu ici ?

 

Moi : Rachelle pardon donne-moi quelques minutes je finis de m’occuper du client

 

Rachelle : t’inquiète je suis là ! je ne comptais même pas bouger.

 

Je mis tout ce que le client avait demandé dans un sachet et le luis remis. Il avait pendant l’attente gouté aux petits fours et m’avait complimentée là-dessus. Lorsqu’il fut parti, je pris place sur la chaise qui faisait face à celle sur laquelle ma sœur était assise.

 

Moi : on dit quoi Rachelle ? Tu ne travailles pas aujourd’hui ?

 

Rachelle : non ! Je faisais un peu de shopping quand je t’ai vu assise là. Qu’est-ce que tu fais ici ? C’est pour toi ce coin ?

 

Je n’avais pas confiance en Rachelle et cette question qu’elle posait me gênait énormément. Je ne trouvais aucune autre issue que celle du mensonge. Si je lui disais la vérité, elle serait colportée rapidement et tomberait sûrement dans les oreilles de richard.

 

Moi : non...je gère pour une amie qui est super occupée

 

Rachelle : ah je vois ! Tu es sa fille de boutique quoi

 

Moi (gardant le front haut) : on peut dire ça comme ça mais s’il te plaît ne le dis pas à mon mari. Je lui ai fait croire que je travaillais pour toi en gérant l’un de tes magasins. Si j’avais fait autrement il ne m’aurait pas laissé faire ce petit boulot pour m’en sortir de temps à autre.

 

Rachelle : oh tu peux compter sur moi...j’aurais voulu rester un peu longtemps mais je dois y aller. Je dois voyager avec mon mari ce soir. (Souriant) nous allons au cap vert.

 

Moi : oh mais c’est génial ça

 

Rachelle : vraiment génial. Tu ne pourras mesurer l’intensité du plaisir que lorsque toi aussi tu réaliseras ce genre de voyages.

 

Je ne prêtais pas attention à sa phrase et la raccompagnais jusqu’à sa voiture. Elle fouilla dans son sac et me remis vingt mille pour me dépanner selon ses termes. J’acceptais ces billets avec le sourire. Rachelle était ainsi ! Elle adorait se sentir supérieure aux autres membres de notre famille mais avait un penchant plus prononcé sur ma personne. Je ne sais pas pourquoi elle installait une plus forte compétition entre elle et moi. Nous étions exactement au nombre de six, j’étais la deuxième après mon frère Luc qui résidait à Yamoussoukro. Après moi venait Juliana qui était mariée à un pharmacien. Ils vivaient tous les deux avec leurs enfants à Divo, la ville où se trouvait sa pharmacie. Gustave et Martial étaient les jumeaux qui ambiançaient notre petite famille et enfin Rachelle la toute dernière, gâtée et choyée par ses parents.

 

Notre famille était un peu particulière dans le sens où lorsque ma mère se retrouvaient avec Juliana et Rachelle, celles-ci se mettaient à me casser du sucre sur le dos. Lorsque j’étais là avec Juliana c’était Rachelle que ma mère essayait de descendre. Chacune était critiquée lorsqu’elle était absente. Pour ce qui étaient des hommes, leurs femmes souffraient avec ma mère. Quand je me plaignais on me traitait de tous les noms. Je n’aimais pas les commérages encore moins en famille. Pourquoi parler mal de ma sœur dans son dos, le tout orchestré par ma mère. Nous n’avions eu pas mal d’histoire et du coup chacune préférait rester dans son coin mais faisait l’effort de se montrer durant les différentes fêtes de noël, du nouvel an et de Pâques.

 

Je clignais des yeux et découvrit ce monsieur debout en face de moi. Il se tenait de l’autre côté du comptoir et me regardait sans mots dire.

 

Moi : je suis vraiment désolée monsieur ! Excusez-moi.

 

Lui : vous sembliez absorbée par vos pensées et je n’ai pas voulu vous déranger

 

Moi : veuillez sincèrement m’excuser en quoi puis-je vous aider aujourd’hui ?

 

Lui : je passais pour un renseignement ! Mon fils fêtera son anniversaire dans exactement deux semaines, le 12 mai. Je voudrais savoir si ce serait possible que vous nous livriez des jus pour ce jour.

 

Moi : oui ! Tout à fait. Combien de personnes comptez-vous comme invités ?

 

Lui : environ une trentaine

 

Moi : Oui c’est faisable...si vous n’êtes pas pressé vous pouvez prendre place et je vous sévirai les différents jus afin que vous fassiez votre choix.

 

Lui : j’ai tout mon temps aujourd’hui

 

Je l’installais donc sur l’une des chaises et posais devant lui un plateau de petits fours. Je m’activais derrière le comptoir en mettant dans un plateau différents verres contenant les jus que je proposais. J’avais maintenant ajouté le jus de mangue puisque nous étions en saison. Je déposais le tout sur la table et lui souhaitais une bonne dégustation avant de me diriger vers ma place derrière le comptoir. De là où j’étais, j’en profitais pour le détailler. A en juger ses cheveux blancs naissants j’estimerais qu’il portait quarante-cinq ans par là. Il portait une chemise en tissus blancs sur laquelle avait été montées des coupures de pagnes, un beau pagne d’ailleurs. Son pantalon restait simple en tissus foncé. Son visage était tendre, ce genre de visage qui vous mettait en confiance. Il portait des lunettes et avait un nez effilé. Une petite moustache suis caressait le haut des lèvres. Quant à sa carrure il était normal je dirais.

 

« Je vous surprends encore une fois à rêver »

 

Et encore une fois je revins à moi, le trouvant debout devant le comptoir. Cette fois ci il tendit le plateau entre ses mains. Je couru vers lui le lui prendre

 

Moi : désolée monsieur ce n’est pas à vous de débarrasser...je suis désolée je ne sais pas où ai-je la tête aujourd’hui

 

Lui : arrêtez de vous excuser à chaque fois et il n’y a rien de mal à ce que je débarrasse moi-même. Ça ne me tue pas vous savez

 

Je remarquais qu’il avait touché à tout sauf au jus de mangue et lui posais la question à savoir pourquoi,

 

Lui : vos jus sont tous excellents et je parie que le jus de mangue l’est aussi mais malheureusement j’en suis allergique.

 

Moi : oh d’accord...alors qu’avez-vous choisi ?

 

Lui : je prendrais tout même le jus de mangue d’autre que moi pourrons s’en abreuver. Je pense que cinq litres de chaque serait suffisant n’est-ce pas.

 

Moi : largement...laissez-moi vous faire un devis

 

En tout je me retrouvais avec vingt-cinq litres à faire pour le samedi 12 mai. J’allais m’y prendre la veille pour que ce soit bien frais. Je remplissais le devis lorsqu’il m’interpella

 

Lui : excusez-moi ces petits fours sont à vendre ?

 

Moi : je compte les mettre en vente bientôt

 

Lui : pourrais-je en avoir aussi pour l’anniversaire ?

 

Moi (enthousiaste) : oh mais bien sûr, cela est possible. Je vais vous faire un bon prix pour le tout. Vous avez commandé assez

 

Lui : non ! Surtout pas. Faites le prix normal, ne vous gênez pas pour moi.

 

Je savais qu’une discussion n’allait pas aboutir quelque part donc dans qu’il ne le sache au lieu de 160 mille je baissais à 145 mille.

 

Moi : quel est votre nom s’il vous plaît ?

 

Lui : Pierre ! Pierre Dibi

 

Je lui tendis la facture et il s’excusa un instant prétextant aller à sa voiture. Au même instant Nancy rentrait. J’étais surprise mais heureuse de la voir. Elle se jeta dans mes bras, me blagua un peu et disparut vers le frigidaire. Je la connaissais trop elle allait encore sortir avec un verre rempli de bissap. Elle se servit et prit place. Monsieur Dibi revint avec une enveloppe.

 

Pierre : je vous laisse là une avance de cent mille. Il y a ma carte à l’intérieur. Donnez-moi un coup de fil le jour et j’enverrai le chauffeur récupérer le tout et vous remettre le reste de la somme.

 

Moi : il n’y a pas de soucis monsieur !

 

Pierre : dans ce cas nous nous disons au 12 mai.

 

Il me sourit un moment et s’en allait. Comme quoi ma journée a été une réussite. Je vins prendre place près de Nancy,

 

Nancy : mais comment le monsieur te regardait la ?

 

Moi : eh Nancy ! Toi et supercheries ! Ce monsieur me regardait comment si ce n’est de façon normale ?

 

Nancy : ah ce n’est pas de que j’ai vu hein. Il te regardait comme si tu étais de l’or oh. Ce monsieur en pince pour toi c’est sur

 

Moi (rient) : Pardon laisse ça ! Là où j’ai déjà trois enfants avec le corps qui a subi les conséquences la qui va encore être fan de moi ?

 

Nancy : c’est toi qui veut de rabaisser sinon beaucoup ferait la queue devant cette boutique pour te faire la cour (se levant) je vais poser le verre.

 

Alors qu’elle s’en allait mon attention fut attirée par cette énorme tâche...cette énorme tâche de sang qui avait rougit l’arrière de la robe qu’elle portait. Mon cœur se serra. Était-ce ce à quoi je pensais ? Ça ne pouvait pas être ses règles c’était bien trop énorme. N’avait-elle rien senti ? Je tirais mon coup et vit la tâche même sur sa chaise.

 

Nancy : qu’est-ce qu’il y’a ? Je te trouve blanche tout à coup !

 

Moi (doucement) : ta robe...ta robe Nancy

 

Nancy (se palpant) : quoi ma ro...

 

Elle se figea lorsqu’après avoir ramené sa main sous ses yeux, elle la vit tachetée de rouge. Elle fut prise d’une douleur au ventre qui la força à se plier en criant. Je me dépêchais d’aller vers elle. Non seigneur pas ça ! Pas une fausse couche !


 
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